janvier 2006

  • comme j’aime

    [ 5 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    voilà. aujourd’hui, je n’en fais qu’à ma tête, je travaille gratuitement. il n’est pas né, celui qui m’en empêchera.

  • mal aux transitions

    [ 10 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    or – je ne sais faire que ça : chercher, en pensée, comment je l’écrirais, ce qui a lieu, et ça, jusqu’à ce que, comme on dit, les caresses se fassent plus précises. alors. alors. ce vide-à-dire qui s’ouvre, abrupt. ce trop brusque passage de la pensée possible à l’impossible pensée. l’impossible transition (dont je retiens le cri).

    (nous avons de nouveaux préliminaires à inventer. nous aurions, à inventer, des préliminaires.)

  • croire avoir

    [ 16 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    « Le parlêtre adore son corps parce qu’il croit qu’il l’a. »  1

    plutôt tu vois, je nous aurais vus, toi et moi, ensemble adorant ce corps, en tiers, ce corps de moi, et cette adoration venant recouvrir ce qu’il est pour nous comme corps-de-femme, parlerait de cette distance, séparation où nous serions maintenus, toi et moi, de lui. tu vois, je vois, je ne suis pas vraiment sûre non, de l’avoir ce corps, ce corps-là que j’adore comme dora adorait la femme de celui qu’elle gifle, quand il lui fait l’aveu, de ne l’aimer pas tant que ça, sa femme, elle qui est sa madone à elle, dora. sa madone, madame K. ce-corps ≡ corps-de-femme ≡ madone ≡ madame K

    est-ce que je suis bête ou quoi?

    Notes:
    1.  Jacques Lacan, Séminaire XXIII, Le Sinthome (1975-1976), Le Seuil, Paris 2005, p. 66. []
  • la distance à elle

    [ 17 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    en observation d’elle.

    « elle la donne à qui la prend. » 1

    il y a un rapprochement que je ne peux pas opérer, entre nous, une distance que je dois maintenir. c’est la distance à elle. je nous maintiens à distance d’elle. en observation d’elle. et je t’observe, te débrouiller avec elle, moi qui n’ait plus le moindre avantage sur toi, tandis que tu conserves celui de n’avoir pas, pour m’atteindre, à traverser mes pensées, elles qui sont seulement le faux mur de moi à elle (où je cherche son esquisse), elles qui seulement matérialisent la perte où je suis de moi, ce moment où ça ne pense plus, qui dès lors, d’ailleurs, ne s’opère pas, se dressant comme un mur entre moi et une distance abolie.

    ah bêtises, que tout cela, faux mur ça c’est sûr, mais cet elle, encore, ça ne veut rien dire.

    faux mur aussi de mes souvenirs qui me viennent quand. pourquoi est-ce que j’y tiens tant, que je les évoque, ainsi. toutes sortes de souvenirs, dont certains pires. qui me reviennent quand. ça a été quoi, mon adolescence. pourquoi est-ce que j’en reste, à cette marque? non, mes premiers pas dans la sexualité non pas été spécialement drôles, mais franchement, je n’en suis plus là. alors quoi? et celui d’hier, de souvenir, n’était pas spécialement triste, étrange, peut-être, insistant probablement, mais qu’est-ce qui y insiste, que ça veuille continuer à revenir (sur la scène). peut-être seulement, justement, parce que ça fait histoire, ça fait scène, scène pour ce qui aujourd’hui souffrirait d’en manquer. conjectures, conjectures, conjectures. en finir. en finir. en finir. (il y a 15 jours, j’ai repris une analyse.)

    Notes:
    1. duras marguerite, je ne sais plus où []
  • symptôme femme, symptôme d’un autre corps

    [ 17 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    ça continue:

    Le symptôme femme par contraste, c’est d’être symptôme d’un autre corps.  […] C’est par ce tour de s’accomplir comme symptôme et de s’offrir que Lacan peut dire de Joyce qu’il se tient pour femme à l’occasion, tout en sachant bien qu’il ne choisit pas la voie du “pousse à la femme” comme “Le président Schreber”, il n’est pas femme de Dieu. Il choisit “le dire à la pointe de l’inintelligible”.
    La morale de l’histoire, de Joyce avec Lacan, c’est de savoir le poids du corps propre, une jouissance de la langue à exclure le sens.
    « LOM du XXI siècle », Marie-Hélène Roch, Onicar? digital

  • avoir ~ LOM cahun corps et nan-na Kun

    [ 17 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    LOM, LOM de base, LOM cahun corps et nan-na Kun. Faut le dire comme ça : il ahun… et non: il estun… (cor/niché). C’est l’avoir et pas l’être qui le caractérise. Il y a de l’avoiement dans le qu’as-tu? dont il s’interroge fictivement d’avoir la réponse toujours. J’ai ça, c’est son seul être. Ce que fait le f…toir dit épistémique quand il se met à bousculer le monde, c’est de faire passer l’être avant l’avoir, alors que le vrai, c’est que LOM a, au principe. Pourquoi? Ça se sent, et une fois senti, ça se démontre.
    (…)
    L’S.K.beau c’est ce que conditionne chez l’homme le fait qu’il vit de l’être (=qu’il vide l’être) autant qu’il a – son corps: il ne l’a d’ailleurs qu’à partir de là. D’où mon expression de parlêtre qui se substituera à l’ICS de Freud (inconscient, qu’on lit ça) : pousse-toi de là que je m’y mette, donc.
    (…)
    Avoir, c’est pouvoir faire quelque chose avec.
    Lacan, Jacques, Autres écrits, « Joyce le Symptôme », pp. 565-566 (Actes du 5ème Symposium James Joyce, Paris 16-20 juin 1975),

    AVOI (a-voi), s. m.
    Terme de brasserie. Donner un avoi, faire couler d’une cuve dans une autre.
    ÉTYMOLOGIE :
    Peut-être de l’ancien verbe avoyer, mettre en voie.

  • les pensées qui réveilleraient

    [ 31 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    Semaine dernière avais pensé que si pensées me réveillaient, c’est peut-être qu’elles le voulaient , que je me réveille. Quelques temps déjà que je les incrimine de mes réveils nocturnes – mes pensées ou ce désir de pensée – et que je me demande ce qu’elles viennent faire là, pourquoi elles veulent, persistent.
    Et donc, m’étais dit que peut-être c’était simplement ça : elles le veulent, me réveiller, que je le fasse – me lève. (Me lève et travaille).
    Je n’obéis pas. Sauf aujourd’hui, voilà

  • désir de pensée (à n’importe quoi)

    [ 31 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    peut-être l’envie d’écrire me passe-t-elle de ce que le désir de pensée est plus grand.

    si j’en crois ce qui me réveille la nuit, je ne fais pas vraiment la différence entre écrire et n’importe quoi d’autre. ce qui me réveille, je l’ai déjà dit, je l’ai déjà dit, c’est la pensée du travail, de penser au travail, n’importe lequel, et puis aussi, la colère, la rancœur.

    alors désir, désir. eh quoi ou. pulsion?
    la pulsion ça serait quand n’importe quoi est concerné;
    penser à n’importe quoi,
    à n’importe quel travail – donc pas tout à fait n’importe quoi.

    [ rejoindre le n’importe quoi de la pulsion, se mettre d’accord avec elle; ou croire, continuer de croire, parier en une éventuelle particularité du désir.]

  • mot d’ordre, travaille

    [ 31 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    le mot d’ordre, c’est “travaille”. n’importe quel travail. (elles m’en libéreraient, plutôt, de ce mot d’ordre, ces pensées qui si bien m’occupent mais m’y mettent rarement. m’y ramènent, au travail, et m’en empêchent.)

    dira-t-on S1 = travail? dira-t-on S1, limite au n’importe quoi?

    oui, nous dirons, S1, signifiant-premier, signifiant identificatoire, signifiant de l’idéal, qui fait limite à la pulsion (entrave). ou qui lui creuse une voie nouvelle, par là, jouis!, souterraine souveraine, tuyau gigantesque, boyau, par où s’écouler?

  • n’importe quel travail

    [ 31 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    n’importe quel travail parce que ce qui compte, c’est le travail. et ce qui compte aussi, c’est le n’importe quoi.

    le n’importe quoi, c’est la signature de la pulsion. que le travail devienne n’importe lequel, trahit la présence de la pulsion. c’est elle qui est à l’oeuvre, au cœur de ce qui devient devoir de travail (jouis!). elle y est venue pour que le travail se fasse jouissance. l’alléger de son poids de désir. jouissance de désir à l’intérieur du désir même. rester sous l’ordre du S1, rester dans l’a-matière de la parole de la pensée.

    or, à certains égards, je revendique ce n’importe quoi. d’où le saurais-je qu’écrire vaudrait mieux que de faire la vaisselle? qu’un travail aie plus ou moins de valeur qu’un autre? d’où je le sais, comment je le saurais, ça je ne peux m’empêcher de le remettre en question.

    mes pensées, elles, le savent, qui m’orientent vers n’importe quel travail (m’obligent à y penser, me réveillent, et m’en empêchent).

    (aveugle pulsion, elle sans queue ni tête.) (mes pensées elles, elles le savent, elles savent jouir. avec quoi il faut compter – qu’on ne saurait éliminer – qui jouent sur un autre terrain que celui de la valeur.)

    il y a la mort. elle fait la différence. mais la vaisselle, c’est la vie. il y a la mort, il y a le posthume. bien sûr que non, je ne me réveille pas la nuit à cause des vaisselles que j’ai à faire, encore que. je peux, pourrais, me réveiller et enrager, je l’ai dit, le redis. elles sont deux choses à me réveiller : le travail et la rage. l’ennui, de ces vaisselles, de ces basses tâches, c’est qu’à les faire, m’y employer, je risque encore de jouer à l’esclave, la servante, celle due aux basses besognes – là où les autres, les autres eux sont appelés aux  hautes sphères. c’est pourquoi la tâche m’incombe de rendre à la vaisselle sa dignité, si tant est qu’elle en ait jamais eu, et la faire valoir. à quoi je m’attache mais c’est très difficile.

  • dignité

    [ 31 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    Lui rendre sa dignité, à la vaisselle.
    Oui, et n’être plus seule à la faire.
    Ca compte.

  • ou être ou…

    [ 31 janvier 2006 / 9 novembre 2011 ]

    L’assiette pleine cache une assiette vide, comme l’être cache le néant.
    R. Queneau