l’amour du réel, la passion de la haine

« Jacques-Alain Miller évoquait récemment ce qu’il convient sans doute d’appeler la tripartition borroméenne de l’amour. Freud nous a sensibilisé à ce qu’il y a de capture imaginaire, dans l’amour. C’est son essence narcissique, qui rive ensemble la forme de l’autre et l’idéal du moi, qui superpose et confond l’image du corps propre et l’objet d’amour. Ainsi s’engendre la foudre de l’énamoration. Lacan quant à lui a fait porter notre attention sur ce que l’amour nécessite de parole et de semblants. C’est la lettre d’amour, qui habille la pulsion, c’est le serment, c’est l’échange symbolique. C’est ce qui permet de ‘donner ce qu’on n’a pas’, c’est la main qui se tend, au coeur de l’objet que je m’apprête à prendre. Restait à nommer l’amour du réel lui-même, et c’est le pas franchi par deux analystes de l’Ecole, Franceso Hugo-Freda et Virginio Baïo. Cet amour-là est, nous dit Miller, le plus proche de la haine, car celui tient le plus compte de l’objet.


La haine est à entendre ici comme la plus lucide des passions: loin de porter sur les seuls semblants, elle vise, comme l’injure, le noyau de réel qu’indexe l’objet a.
»

Ethique et pulsion ou De la psychanalyse comme style de vie, Philippe De Georges, Editions Payot Lausanne, Psyché, p. 85

mon secret
c’est l’envers
de l’amour

l’inavouable pour
moi c’est là où
ça n’aime pas
et
ça me
poursuit

sortie de séance – et comment j’y tiens, à cet envers. comment je cherche à ce qu’il puisse y rester,
au coeur
de mon amour.

5 Avr 2006 @ 15:04 | | catégorie: préliminaires