cuisses (suite)

nous étions sur des chaises, dehors, assises devant la nuit, côte à côte. elle était à ma droite, nous fumions.  nos pieds posés dans les barreaux de la balustrade. après, je me lèverais pour nous servir dans la clarté de la cuisine, un campari orange. et là, elle pose sa main gauche sur sa cuisse gauche. la serre, l’enserre, me dit : « ça, c’est du béton ». et de ses doigts repliés elle cogne sa cuisse comme on cogne à une porte. il faisait noir.

est-ce cette fois-là, une autre, qu’elle m’aura ajouté : « mais c’est du travail, ça, c’est rien que du travail ». probablement cette fois-là.

il y a les femmes qui savent faire ce qu’il faut. dans son cas, d’ailleurs, elle n’aurait pu faire autrement : « très tôt, enfant encore, m’avait-elle dit, je n’aurais pas pu sortir sans une couche de maquillage ». elle ne pouvait pas ne pas.

18 Nov 2006 @ 10:40 | | catégorie: disparates