avril 2008

  • de la vérité à la satisfaction

    [ 1 avril 2008 / 29 novembre 2008 ]

    Extraits du dernier cours de Jacques-Alain Miller (mercredi 26 mars)

    … la fin de la psychanalyse … beaucoup plus fuyante

    … tout dernier enseignement de Lacan, met en cause l’interprétation de la psychanalyse comme expérience de vérité et qu’il semble introduire la psychanalyse comme expérience de satisfaction. La satisfaction n’apparaît pas, n’apparaît plus comme un obstacle à la découverte de la vérité. En particulier, la satisfaction du symptôme n’apparaît plus comme un obstacle à la découverte de la vérité. Mais c’est la satisfaction elle-même qui apparaît comme une fin.

    … « L’Esp d’un laps » … Le texte commence par une récusation de la fonction de l’attention : il commence par dire qu’il suffit qu’on fasse attention à ce qui est dans l’inconscient pour qu’on sorte de l’inconscient. … Et j’isole cette maxime qu’y formule Lacan en disant : Il n’y a pas de vérité qui – virgule – à passer par l’attention, ne mente.

    … Et donc Lacan nous prévient de garder l’accent de vérité à sa place, c’est-à-dire à la place où la vérité surprend l’attention, où elle passe, où elle fuse comme un lapsus, que dire la vérité c’est toujours un acte manqué.

    … Le déchiffrage c’est une pratique, la pulsion c’est une élucubration – d’ailleurs Freud l’amène comme ça, comme un mythe.

    La sublimation ne repousse pas la pulsion, la sublimation procure une voie artificielle à la satisfaction de la pulsion. C’est-à-dire, elle consiste essentiellement dans l’investissement libidinal d’un substitut au but naturel de la pulsion…

    Comment est-ce que, à la fin de l’analyse, le sujet supposé savoir est marqué d’un désêtre, pour permettre l’émergence de l’objet petit a ? Lacan, dans sa « Proposition », dit : C’est un virage. C’est un virage de l’être inessentiel du sujet supposé savoir au réel.

    …. Avant le virage de son tout dernier enseignement on peut dire que Lacan formulait : Il n’y a de réel que par la logique. On n’isole le réel que par l’impossible, et l’impossible ne peut être déterminé que par la trame d’une logique. Et donc, la parole du patient, même si elle paraît liquide, cette parole est habitée par un algorithme invariable, qui doit conduire à l’émergence de l’objet petit a.

    Cette conviction on peut dire est celle qui est mise en question dans le tout dernier enseignement de Lacan. La notion même de cet algorithme est ébranlée par la notion, mise au premier plan, qu’on ne peut que mentir sur le réel, qu’il y a une inadéquation du signifiant au réel.

    … incompatibilité du désir avec la parole / l’incompatibilité de la jouissance avec le sens.

    … L’analyse est donc moins l’attente de l’émergence d’une vérité que l’attente d’une satisfaction qui convienne. Et, d’une certaine façon, c’est par après que l’obtention de cette satisfaction donne lieu à l’élaboration d’une vérité.

    il me semble que l’analysant que nous présente Lacan – c’est comme ça qu’il a interprété l’analysant, et spécialement l’analysant à la fin de l’analyse -, il a à construire, et il n’y a de fin de l’analyse qu’à la condition que l’analysant construise.

    … à l’époque de la psychanalyse liquide, la fin de l’analyse dépend d’une décision de l’analysant, c’est-à-dire, elle dépend de sa capacité à assumer cette fin comme une feinte cause – je ne dis pas sainte cause -, comme une feinte cause, où il ne s’agit pas tant de la dire, ou de ne pas la dire, mais – je reviens à ce mot – d’y faire allusion.

  • Emergeant de la guerre, un livre que j’ai fait,

    [ 2 avril 2008 / 12 décembre 2008 ]


    Ne me fermez pas vos portes, fières bibliothèques,
    Car ce qui manquait sur vos rayons bien garnis, et dont pourtant vous aviez grand besoin,
    je l’apporte
    Emergeant de la guerre, un livre que j’ai fait,
    Les mots de mon livre ne sont rien, son élan est tout,
    Un livre distinct, non relié au reste ni perçu par l’intellect,
    Mais ses latences non dites vous passionneront à chaque page.
    Walt Whitman, 1867

    et (le blog de WW) : http://blogwaltwhitman.blogspot.com/

  • journal

    [ 3 avril 2008 / 29 novembre 2008 ]

    , je n’ai pas de couilles.

  • journal

    [ 3 avril 2008 / 29 novembre 2008 ]

    le texte sous le bras, j’enfourchai mon vélo et partis en direction du bois de vincennes.

  • journal

    [ 3 avril 2008 / 29 novembre 2008 ]

    je crus un instant que j’avais perdu ma cruche

  • journal (révélation)

    [ 6 avril 2008 / 25 novembre 2008 ]

    samedi 5,

    tout, je comprends tout.

  • journal (révélation)

    [ 6 avril 2008 / 10 avril 2008 ]

    zut alors,

  • journal (contre l’angoisse, 1) (révélation)

    [ 6 avril 2008 / 20 juillet 2010 ]

    (d’une perle à l’autre du chapelet
    j’avance
    égrenage

    enfilage
    saletés et saloperies avérées
    inavouable.)

    démangeaisons, zut alors zut alors zut alors

  • journal (révélation)

    [ 6 avril 2008 / 29 novembre 2008 ]

    3 lettres, 3 lettres, non 2, dont 1 redoublée. hélas, 3 x, et damnation. a-t-il fallu qu’à moi ça arrive ? faut-il qu’à moi ça arrive ? inavouable, inavouable,
    inavouable ( oh
    (foutrerie de la psychanalyse, démangeaisons) ( mais je n’ai plus peur de rien, que j’ai atteint le fin fond du ridic))

    ( de près ou de loin trait à « les livres ou la vie ? » – de près, trait. feuille feuille feuille (immaculaison) et saletés).

    ( plus que jamais voguer droite et le regard fier, au dessus
    vagues et mêlées)

  • journal (révélation)

    [ 6 avril 2008 / 10 avril 2008 ]

    eh bien tant pis pour moi, je pense que je ne me passerai jamais de la honte.

    ça va bien aller.

  • journal (révélation)

    [ 6 avril 2008 / 10 avril 2008 ]

    non, je ne vois pas du tout pourquoi je m’en passerais, de la honte. et si ça me plaît, à moi. j’aurais l’impression de, à une part de mon être (renoncer).

    gros bisous

  • journal (révélation)

    [ 6 avril 2008 / 10 avril 2008 ]

    je dis oui je dis oui je dis oui / j’attendrai que la nuit tombe pour accoucher de mon corps dans un coin de jardin. ce sera bien. la nuit, un arbre, le ciel noir, au monde mettre un morceau de corps.

    j’arrive, attendez-moi. et : n’ayez pas peur

    (l’amour l’amour l’amour, le geste auguste du
    et la terre toujours des tranchées,
    notre merveilleux épouvantail) (si vous ne me suivez pas, ne le regrettez pas, où je vais cause des démangeaisons, c’est petit travail hardi.) (mais, je me dois d’oeuvrer d’ouvrer aussi pour mon fils, ce petit madre, moi mul, ajoutons le tréma, svp, le müller.) tandis qu’innocents père et fils jouent, et de l’orgue, joli. qui remplit l’espace.

    journal journal journal. (c’est dimanche, jour du manche.)

  • journal (simili-poétique)

    [ 6 avril 2008 / 29 novembre 2008 ]

    ( sommes 3 écouteurs; l’un d’entre nous invente, de la musique

    ( cela se passe en même temps, ailleurs et à un moment très précis, dans un laps

    ( simili simili simili, mais aujourd’hui c’est victoire

  • le luxe que je me paie / mère, mère, je te laisse le faire je me garde l’être

    [ 7 avril 2008 / 29 novembre 2008 ]

    l’angoisse, par quel bout la prendre, pour ça faudrait-il qu’elle en eût un, de bout

    agripper n’importe quoi, qui en fasse guise, par où

    n’importe quoi, veux-je dire, n’importe quel faire qui passe dont cet appartement regorge, c’est qu’il regorge de choses à faire mon appartement, il regorge, en prendre une qui vienne gonfler, surnage dans ce qui n’est depuis longtemps plus une liste mais un puits, de choses à faire, un puits.

    l’anguisse et le pois de choses à faire.

    l’angoisse et le puits de choses à faire.

    ( patienter je suppose /

    et alors qu’il n’est pas sûr que n’importe quoi (n’importe quel faire, voulais-je dire) la traite, la traie (je veux dire l’angoisse, elle ici en mamelle)

    ( faire face, fermer les yeux, faire face / (l’écriture, elle traite, elle, trait (du verbe traire, donc))

    alors qu’il n’est pas sûr que n’importe quoi ne l’alimente, l’engrosse (elle, l’angoisse, ici, sous les traits d’une porteuse de mamelles, une mamelée) plutôt / (l’idée de départ, mais néanmoins acquise au long cours, étant donc, contre l’être de l’angoisse, d’user du faire (n’importe lequel) ) / mais que ce ne soit plutôt autre chose encore qu’il faille / autre chose qui me ramène à l’énumérable (ce qui s’énumère ce qui se compte ce qui s’ordonne ayant donc été assimilé comme susceptible de : faire reculer le magma angoistique).

    par ailleurs je vous pense pensant à ce luxe que je me paie / et

    ce luxe que je me paie, avec mes angoisses

    que j’avoue ne cause aujourd’hui rien de plus qu’un monceau de formalités administratives à remplir (dite aussi crûment la chose paraît futile : et je ne vois pas certainement ce qu’une formalité aurait d’angoissant ( quel autre monstre que de papier ?) ( sinon son caractère obligatoire : et alors quoi : ne pas faire une chose parce qu’elle doit l’être ? me préférai-je en dette de faire? en état d’obligation? si je préfère, dès lors pourquoi m’en faire ? m’en faire, le veuillé-je donc ? tristesse) ( ma chère tu es bête : mieux vaut te croire en dette qu’en manque, ha ha). autrefois j’aurais dit qu’il s’agit de choses qu’en-temps-normal-ma-mère devrait faire pour moi. oui, oui, il fut un temps où je crus cela, que je me laissais déborder par toutes sortes de choses, parce que ce n’était pas moi qui devais les faire, mais ma-mère. en vérité en vérité je vous le dis, je ne sais plus pourquoi je le crus. « ne pas faire pour que l’autre le pût » (qu’il y en eut un(e) au moins qui pût, pas elle sans moi et moi en sans d’elle qui fit/ferait tout pour moi) , et/ou « ne pas faire pour que soit le dû ».

    cela dit il est vrai qu’avec la formalité administrative vous savez où ça commence (encore que) mais vous ne savez certainement pas où ça finit.

    pourquoi est-ce que je n’aimerais pas plutôt remplir mes formalités administratives?

    / aucun accomplissement qui ne soit détestable /

    / que ma mère fasse et que je sois / mère, mère, je te laisse le faire
    je me garde l’être
    /

    parler ici d’angoisse est peut-être impropre / allons, allons, trêve

  • jour

    [ 8 avril 2008 / 26 octobre 2009 ]

    peut-être non ne s’agit-il (d’ang), d’ailleurs quand (goissée), j’ai les méninges qui crépitent. or là, aucun crépitement. zéro.

    je me traite avec grande douceur, alors que tant avons besoin d’arge, tant.

    me traite avec grande douceur.

  • ce blog va devoir changer d’heure

    [ 9 avril 2008 / 12 décembre 2008 ]

    11:56 – changer d’heure, passer à la dernière, car

    13:00 – comme très souvent j’ai beaucoup trop de choses à faire que je ne fais pas. c’est difficile non, de faire ce qu’on doit faire ? certaines personnes n’ont pas le choix. moi bien. j’ai le choix.

    je ne sais pas pourquoi je ne fais pas ce que je dois faire. je ne suis pas d’un naturel rebelle. loin de là. loin s’en faut. c’est peut-être simplement ennuyant. peut-être que les choses que j’ai à faire sont simplement ennuyantes. j’en serais contente.

    13:41 – je suis seule, je suis triste.

    13:47 – la tristesse est un péché

    14:06 – il faut fermer son cerveau, et y aller, le faire

  • en faire

    [ 10 avril 2008 / 12 avril 2008 ]

    07:03 – je ne sais pas pourquoi c’est si difficile de faire les choses. je ne sais pas. un enfer. aujourd’hui, à nouveau face à quelque chose qui me dépasse complètement. je sais que je n’ai rien d’autre à faire que tout fermer, dans le cerveau, et y aller. il n’y a pas d’échappatoire.

    07:53 – mais oui, ça a à voir avec les « révélations » de ce week end. mais oui, j’en ai parlé à mon-psychanalyste.

  • « On » demande à l’enfant de retenir.

    [ 13 avril 2008 / 12 décembre 2008 ]

    On demande à l’enfant de retenir. Il est nécessité à retenir trop longtemps, à ébaucher l’introduction de l’excrément dans le domaine de l’appartenance au corps, à en faire une partie du corps, qui est considérée, pour au moins un certains temps, comme à ne pas aliéner. Puis, après cela, on lui dit de lâcher, toujours à la demande. La demande a là aussi une part déterminante. Cette partie que le sujet a tout de même quelque appréhension à perdre, se trouve dès lors un instant reconnue. Elle est élevée à une valeur toute spéciale, elle est au moins valorisée en ceci qu’elle donne à la demande l’Autre sa satisfaction, outre qu’elle s’accompagne de tous les soins que l’on connaît. Non seulement l’Autre l’approuve et y fait attention, mais il y ajoute toutes ces dimensions supplémentaires que je n’ai pas besoin d’évoquer – dans d’autres domaines, c’est de la physique amusante-, le flairage, voire le torchage, donc chacun sait que les effets érogènes sont incontestables. Ils deviennent d’autant plus évidents quand il arrive qu’une mère continue à torcher le cul de son fils jusqu’à l’âge de douze ans. Cela se voit tous les jours.

    Tout cela semble indiquer que ma question initiale n’est pas tellement importante, et que nous voyons très bien comment le caca prend aisément la fonction de ce que j’ai appelé, mon Dieu, l’agalma. Que cet agalma soit ici passé au registre du nauséabond ne serait que l’effet de la discipline dont il est partie intégrante. Cependant, tout cela ne vous permet en rien de rendre compte d’une façon qui nous satisfasse de l’ampleur des effets qui s‘attachent à la relation algamatique de la mère à l’excrément de son enfant, si nous ne mettions pas ces faits en connexion avec les autres formes de a. L’agalma n’est concevable que dans sa relation au phallus, à son absence, à l’angoisse phallique comme telle.

    Jacques Lacan, Séminaire X, L’angoisse, Les cinq formes de l’objet petit a, De l’anal à l’idéal, Seuil, p. 349.

  • Par quelle voie l’excrément entre-t-il dans la subjectivation?

    [ 13 avril 2008 / 12 décembre 2008 ]

    Par quelle voie l’excrément entre-t-il dans la subjectivation ? Eh bien, il y entre par l’intermédiaire de la demande l’Autre, représentée en l’occasion par la mère.

    Jacques Lacan, Séminaire X, L’angoisse, Les cinq formes de l’objet petit a, De l’anal à l’idéal, Seuil, p. 348

  • En revanche, c’est au niveau anal qu’il a pour la première fois l’occasion de se reconnaître dans un objet.

    [ 13 avril 2008 / 12 décembre 2008 ]

    En revanche, c’est au niveau anal qu’il a pour la première fois l’occasion de se reconnaître dans un objet. Mais ici, n’allons pas trop vite.

    Quelque chose en cet objet tourne. il s’agit de la demande de la mère. Elle tourne Garde-le. Donne-leEt si je le donne, où est-ce que ça va ? L’importance déterminante des deux temps de la demande, […]

    En quoi ces deux temps sont-ils importants? En ceci que le petit tas en question est obtenu à la demande, et il est admiré – Quel beau caca! Mais le second temps de cette demande implique qu’il soit, si je puis dire, désavoué, parce que ce beau caca, on apprend tout de même à l’enfant qu’il ne faut pas garder trop de relations avec lui, si ce n’est par la voie bien connue, que l’analyse a également repérée, des satisfactions sublimatoires. S’il s’en barbouille – chacun sait que c’est avec cela qu’on le fait -, on préfère tout de même lui indiquer qu’il vaut mieux le faire avec autre chose, […]

    Dans ce premier rapport avec la demande de l’Autre, nous nous trouvons donc au niveau d’une reconnaissance ambiguë. Ce qui est là, c’est à la fois lui, et ça ne doit pas être lui, et même plus loin, ça n’est pas de lui.

    Nous progressons, les satisfactions se dessinent, et nous pourrions bien voir là l’origine de l’ambivalence obsessionnelle. Nous pourrions l’inscrire dans une formule, celle-ci, ( a ◊ $ ) où a est la cause de cette ambivalence, de ce oui-et-non. C’est de moi, ce symptôme, mais néanmoins ce n’est pas de moi. Les mauvaises pensées que j’ai […]

    Seulement, je vous fais remarquer que cette structure fondée sur la demande laisse hors de son circuit ce qui doit nous intéresser si la thérorie que je vous expose est correcte, à la savoir la liaison au désir. On peut donc penser que l’introduction d’une autre dimension, externe, étrangère, celle du désir, et nommément du désir sexuel, fera passer au second plan, balayera ce que nous avons ici d’un certain rapport où le sujet se constitue comme divisé, ambivalent, en relation avec la demande de l’Autre. En fait, il n’en est rien.

    Nous savons déjà pourquoi le désir seul ne le balaie pas, loin de là. C’est que, par sa duplicité même, l’objet vient à pouvoir symboliser merveilleusement, au moins par l’un de ses temps, ce dont il s’agira à l’avènement du stade phallique, à savoir […]

    Jacques Lacan, Séminaire X, L’angoisse, Les cinq formes de l’objet petit a, De l’anal à l’idéal, Seuil, p. 350, 351.

  • journal

    [ 21 avril 2008 / 7 janvier 2009 ]

    déclaration
    bientôt j’aurai terminé ma première déclaration tva. c’est-à-dire : il faut que je la termine, il faut que je le fasse, que je saute le pas.

    / voix basse : que je saute le pas /

    je peux le faire en me répétant que c’est facile (c’est ce que f. m’a répondu quand je lui ai demandé s’il savait pourquoi s’occuper de démarches administratives était si angoissant. il m’a répondu qu’il ne savait pas, parce que pour lui c’était facile. je me suis dit mais bon sang, mais c’est bien sûr. c’est facile. je continue cependant de nous croire nombreux, à trouver ce genre de choses angoissantes. probablement pas pour les mêmes raisons que moi.

    fin de l’a faire
    je déteste quand les choses se terminent. qu’elles se fassent, qu’elles soient faites.

    guérison
    mais là, je ne souffre pas. je suis guérie.

    ma pauvre mère
    je peux aujourd’hui faire les choses que ma mère plutôt aurait dû faire pour moi, aurait fait pour moi. ma mère, faisait tout pour moi. je l’ai déjà dit, elle s’occupait des basses tâches et me réservait les hautes. évidemment, c’est toujours facile d’accuser sa mère. ou son père. c’est toujours facile. mais là, je ne l’accuse pas. je reconnais m’être largement arrangée de ce qui l’arrangeait. il ne faudrait pas croire non plus que ce puisse être là la seule explication, je n’y crois d’ailleurs personnellement pas complètement puisque ce sont des choses que je sais depuis fort longtemps, et qui n’ont néanmoins pas changé, ou que je suis obligée, en période de trop grande angoisse, de me remémorer régulièrement.

    / elle, due aux actions hautes. /

    sur mon bureau f, a rajouté une facture, je vois.

    bien, je ferais mieux de m’y remettre.

    11:37
    paradis de l’enfer
    oui, car alors que c’est « l »enfer », terminer ce truc, « l’en-faire », je vais certainement faire tout pour en prolonger les instants. les instants d’enfer. on finirait par croire que c’est l’angoisse que je chercherais à prolonger. cela m’a effleurée, je l’avoue, quelquefois. l’angoisse comme jouissance. mais c’est difficilement crédible et je ne supporterais pas d’être seule à affirmer chose pareille. pourquoi donc, trainai-je à ce point. prolongeai-je. éternisai-je. mais j’éternise faute de le pouvoir, passer le pas. faire, avoir fait. je n’irais pas jusqu’à dire l’acte, je dirais l’action, l’action accomplie autant appréhendée que pourrait l’être la jouissance sexuelle. il y a des endroits où tout se confond. se fond. se confond. il y a des femmes, me disait-il qui ont peur de la jouissance sexuelle. des femmes qui ont peur de la jouissance sexuelle. alors le faire, le moment de faire, l’en-faire, comme le désir, et le fait, voilà, c’est fait, l’action accomplie comme la jouissance. la limite mise en désir (et dans quelles conditions, et dans quelles conditions). alors tout pour, le désir et rien pour. une jouissance du désir, une jouissance de l’enfer, qui se met en place, parce qu’il est peu de moments, a fortiori quand ils sont à répétition, qu’ils se prolongent, qui ne se voient contaminés par elle. comme j’ai pu dire : il n’y rien de ce que je fais que je n’aime, parce que c’est moi qui le fait. c’est encore une chose que j’ai pu dire. j’ai fait de la comptabilité cette semaine, enfin la semaine dernière, ma foi, c’était fort amusant. suffit de s’y mettre. tant qu’on est dedans, c’est ok. c’est dehors, quand ça sort, où juste avant. « désir de retenir » disait lacan parlant du désir de l’obsessionnel, entendez, retenir le caca ; car si ça sortait, l’Autre s’en satisferait.

    11:49
    maintenant, je ferais bien de vérifier que je n’ai rien oublié.

    12:33
    trouver un stylo. retourner mon sac. me faire une tasse de café. est-ce que j’appelle l’expert-comptable ou pas? me souvenir de jules qui il y a quelques mois encore, à peine, disait « faire, faire » … quand il voulait qu’on fasse quelque chose.

    12:49
    refaire un café. tout est prêt sauf le doute. à propos : 1/ électricité 2/ free. y aller ? foncer ? tête baissée ? et puis tout oublier ?

    12:56 téléphoner au comptable. prétexter d’un rv à prendre. où est le numéro de téléphone et quel agenda ouvrir?

    13:09 votre correspondant est en ligne pour le moment. téléphoner à f.

    13:43 et les chèques? ils sont où, les chèques?

    13:59 l’agrafeuse?

    14:22 la lumière était blanche. en revenant de l’hôtel des impôts, je me suis acheté du riz basmati. j’adore le riz basmati.

    15:10 c’est fini.

     

  • journal

    [ 21 avril 2008 / 7 octobre 2008 ]

    15:58
    frisson l’autre jour : jules me demande, nous étions arrivés en bas, nous allions sortir, je m’apprêtais à ouvrir la porte, ou je l’entrouvrais même déjà, « dis, maman tu veux bien être mon amie? »

    16:04
    frisson parce que

  • journal (où il sera plutôt question de l’hystérie, cette fois)

    [ 24 avril 2008 / 15 novembre 2008 ]

    à faire ( petit a faire)
    10:49 j’aurai beau faire, ma vie n’est faite que de choses à faire. je me demande si les autres c’est comme ça aussi. d’une pauvreté. jules est là. j’ai mis un vieux disque à moi, Beethoven (pathetique sonata pour piano). c’est très rare que je mette de la musique. et surtout de la musique à moi. tiens, une griffe. quand jules était petit petit, bébé, je lui mettais parfois un disque à moi. ça m’inquiétait tellement alors que je ne puisse pas lui apprendre, léguer ça, que moi j’avais reçu de mes parents, qui avait baigné mon enfance, que je connais par cœur, mais. ces musiques que je connais bien, dont je ne connais jamais les auteurs. sur le bout de la langue. musique en perte d’auteur. le problème, c’est qu’à chaque fois ça le faisait atrocement pleurer, les musiques que je lui mettais. enfin, là, il est assis dans une caisse et il écoute.

    les noms d’auteur
    11:13 la caisse s’est renversée. maintenant, c’est l’autre face. je n’ai jamais su vraiment, je veux dire avec certitude – j’ai toujours pensé qu’il y aurait un jour moyen d’être sûre, de savoir avec certitude -, je n’ai jamais su, compris, pourquoi je n’arrivais pas à retenir les noms des auteurs. les noms des auteurs, les dates, les noms des pays, toutes ces choses utiles dans la conversation. j’ai longtemps pensé que c’était une affaire de femmes, que c’est les femmes, qui ne retenaient pas ce genre de choses. je me suis un temps « battue » pour trouver le moyen de faire la conversation avec ce qui n’est pas les noms, les noms propres et les dates, mais ça a été en vain. je pensais donc, que c’était affaire de femmes, d’hystérie. voilà.
    d’une part que les femmes se refusent de savoir ce genre de choses, enfin, les hystériques, au nom d’une chose sans nom justement, leur secret, trésor, vérité, qui ne tolérerait aucun nom ; d’autre part qu’elles soient dans le désir, tout de même, d’un autre qui le détienne, le connaisse, le leur donne, ce nom, de ce qu’elles se refusent à nommer. qu’il y ait un maitre qui sache. (j’ai l’impression d’écrire mes mémoires, on trouvera cela néanmoins dans n’importe quel bon manuel de psychanalyse). à ce schéma classique, s’ajoutait ce trait, le fait que mon père soit artiste. artiste qui ne se sera pas vraiment fait un nom, auquel éventuellement même il aurait fallu en fabriquer un, mais père suffisamment sacré par et pour moi pour que je n’aille pas dans ses traces / sur ses pas / ni surtout que je ne le dépasse surpasse, quel que désir que je pusse en avoir – parce que si je le sacrai sacré, je le désacralisais aussi bien et plus souvent malheureusement qu’à mon tour et non sans souffrance, ressentiment. vous pouvez donc mettre cela aussi sur le compte du « sans foi de l’hystérique ». le manque même de foi m’empêche de croire / retenir le moindre nom, propre, d’auteur, de créateur. tandis que, le désir toujours est là, reste, qu’il y en ait au_moins_un qui.
    pour ce qui est de la géographie et de l’histoire, ça n’est pas moins clair, c’est simplement plus global. c’est le savoir dans son ensemble qu’il convient là de considérer, le savoir qui tient / attient au signifiant qui est considéré comme suspect, en tant qu’il ne colle pas à la vérité, elle sublimée, magnifiée (et faisant la matière même de la séduction, du pouvoir de séduction- sinon). et c’est la nécessaire fabrication, d’un autre, d’un homme par exemple qui sache, beaucoup, énormément, qui aille jusqu’à connaître, le les mots de ce qui n’en n’a pas.

    l’histoire, ayant ceci de plus, qu’elle touche au temps. alors qu’une bonne vérité, convenablement rêvée, ne saurait être qu’intemporelle. comporte la croyance, le désir de l’intemporel. cet intemporel qui fait le réel de l’inconscient, mais aussi celui du signifiant. non qu’un signifiant ne puisse appartenir à une époque, mais, en soi, dès qu’il naît, il est de sa nature d’être comme de tout temps. vous ne me croirez pas, je le sens.

    nous pourrons pareillement dire de l’in-savoir de la géographie qu’il touche au savoir de ce qui n’est ni là ni ailleurs, de ce qui est incorporel. dont la nature du signifiant et de l’esprit se rapprochent, et qui pourtant fait le secret du corps de l’hystérique.

    voilà, cela fait très longtemps que je sais ces choses et je pensais que ça me permettrait de pouvoir tout de même sortir des domaines des savoirs impossibles pour aller vers les possibles. eh bien non, faites-moi écouter beethoven, je ne retrouverai pas son nom, alors que je connais sa musique par cœur et par corps et par hors corps (et dans la conversation ça ne le fait toujours pas, et pour se faire des amis, ça ne le fait toujours pas non plus).

    bises,

  • journal

    [ 25 avril 2008 / 7 octobre 2008 ]

    12:17
    mais, je m’amuse bien.

  • journal (où je raconte notre dimanche)

    [ 28 avril 2008 / 25 novembre 2008 ]

    11: 49 plus le temps d’écrire en ce moment, je ne peux.

    hier dimanche, in the morning, avec le julos, direction librairie de quartier (petit commerce de proximité), achats pour moi, pour lui (un livre avec l’explication dessinée du comment ça se fait qu’on fait des cacas). moi, primo levi (eh oui, encore), le dernier ernaux, le libraire me dit : très bon livre, moi ah oui, ah bon, j’hésitais, on verra. et un livre de poésie, moi qui ne suis pas très poésie, roubaud, on verra. ensuite, acheté gâteau, desserts, un 3 chocolats pour le julos, choisi par lui, un 3fruits rouge + crumble pour moi, un mangue/pistache pour le fred. rentrés, mangé tous-ensemble tous-ensemble. après-midi, peinture de la maison de jules, jules et moi. puis sieste de jules pour jules, et sieste de fred et moi pour fred et moi, dans lit des parents, lit à deux places, « de plein emploi », dit lacan, dans je ne sais plus quel contexte, ça ne veut pas grand chose dire, dit comme ça, en dehors du contexte, dis donc, enfin lit double, pleinement employé (ou pas loin). je dois écrire très vite, car j’ai du travail. ensuite, le julos et son père : super mario, moi, mini boulot pour cdz (contente de participer, de loin, à son projet). après c’est foire du trône, tous-ensemble, tous-ensemble. 3 tours de manège très rapide (camion, bateau, moto). jules touche le ballon. ensuite, jules, épaules, mes épaules. veut aller sur montagnes russes. je dis avec qui? papa ou maman? papa. bon, tant pis. il y va. ils y vont. tout de même, ce plaisir, là. hein. c’est une montagne russe en forme de… (le mot me manque, pressons, pressons, c’est mon début d’alzheimer). je prends des photos. lumière incroyable – j’aime la pleine de reuilly. ensuite, déjà presque huit heures : il faut rentrer; drame, je dois m’arrêter là. j’arrête.

  • journal (des bois)

    [ 29 avril 2008 / 2 mai 2008 ]

    (ce matin dans le bois, une femme m’a traitée de « grosse merde ». « une claque », a-t-elle ajouté. ça surprend.

    je roulais (à vélo) sous la pluie dans un sentier très étroit. je les ai seulement vus, venir vers moi. un couple, me suis-je dit, et l’un de ces chiens tueurs, qui dévorent les enfants; rien de plus, que de banal.

    ils se rapprochaient, je m’apprêtais à m’écarter, je faisais attention au chien, je voyais que son propriétaire, l’homme, le tirait sur le côté, est-ce que ce chien attaque les vélos? c’est une question sur laquelle j’ai à peine pris le temps de m’attarder – l’écrire en prend bien plus. l’étroitesse du sentier, la pluie que je ne déteste pourtant pas, leurs parapluies. ça roule. je passe, les yeux froncés probablement, la pluie, l’attention. j’entends la femme hurler, « celle-là alors, on la laisse passer et elle tire la gueule, cette grosse merde. une claque ! » j’ai été si surprise que j’ai crié, désolée

    – oh, mais non, mais non, excusez-moi, mais

    je me suis retournée, ils s’éloignaient, j’ai hésité à rebrousser chemin, à leur parler

    puis, j’ai réalisé que je m’étais tout de même sacrément fait injurier, il pleuvait, j’ai continué ma route, les paroles de cette femme continuant de

    c’est très très surprenant.

    (stupidement, j’ai pensé que mes excuses, mon ton implorant, les auraient surpris également.)

    (par ailleurs, qu’on n’aille surtout pas s’imaginer que j’aie bon caractère, ou que je sois bonasse. cependant, ma réaction, m’a rappelé qq chose du caractère de mon enfance. qq chose qui indistinctement remonte à ma mémoire ces jours-ci.)

    et là-bas, si j’y suis.

    et demain, je voudrais

  • journal (colère matinale)

    [ 30 avril 2008 / 7 octobre 2008 ]

    ce matin encore une de ces colères brutales inutiles et stupides. honteuses aussi. tu ne veux pas que je parte à vélo avec jules sans le casque (laissé à la mde). tu t’excuses même d’avoir laissé ce casque là, la veille. et moi, de m’énerver, de m’énerver, de me fâcher, parce que tu ne veux pas que je prenne le vélo. (et dans la rue je crie encore, c’est ce qui t’énerve le plus, et jules est là, bien sûr). mégère.