« du nom à la nomination »

Le nom dont il s’agit dans le propos de Lacan, c’est le nom propre, celui qu’il tient de l’Autre, celui qu’il a dans l’Autre. C’est le nom qui lui est conféré dans l’Autre par le Nom-du-Père. C’est le nom comme donné et comme reçu. C’est un nom qui a été donné au sujet, qui le précède. Il s’agit alors, dans cette perspective, de le révéler dans l’analyse. Il s’agit de savoir comment le sujet a entendu dans lalangue le nom qui lui a été donné dans la langue de l’Autre. La particularité de ce nom, de cet entendu, de ce malentendu est de se corréler à un plus-de-jouir qui témoigne du registre dans lequel le sujet jouit de lalangue. Son nom se corrèle à l’objet a dans ses incarnations diverses et, selon la clinique du cas, toujours en quelque façon composé. Ce qui s’écrit S1-a. La coalescence du signifiant et de la jouissance a son lieu électif dans le nom propre. C’est ce dont la clinique analytique témoigne à l’envi. Que ce nom soit celui de l’état civil ou son nom dans sa famille, un surnom, un diminutif, un sobriquet, parfois la façon dont le sujet s’est lui-même nommé quand il a commencé à parler, ce nom imprime une marque indélébile, d’être une marque de jouissance.

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Dans cette perspective, la fin de l’analyse est une nomination, à partir du symptôme, en dérivation du symptôme, et en même temps en rupture avec le symptôme. C’est bien un acte, une rupture d’avec l’Autre. C’est l’invention, par le parlêtre, du sinthome comme nom propre.

Du Nom à la nomination, Jean-François Cottes, Lettre mensuelle n° 253, décembre 2006

1 Déc 2008 @ 13:05 | | catégorie: psychanalyse | mots-clés: , ,