non, c’est incohérent

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monday morning,

je lis un article sur walter benjamin dont je ne sais rien, retenu seulement qu’il a vécu les 2 guerres. au lendemain de la première, écrit sur la pauvreté des choses qui m’intriguent. sur la pauvreté, la technicité, l’évanouissement du savoir.

j’avais eu l’idée d’écrire une lettre. en ces fins d’année, un bilan. plutôt vais-je me faire rattraper par le ménage à faire. mes ongles vernis courent sur le clavier. dans 2 jours, c’est noël. mon fils, tu auras eu une mère que vivre dérangeait. mon fils, tu auras eu une mère qui souvent aura évoqué l’idée d’un suicide familial. toi, ton père et moi. mais ton père, dois-je le dire? mon fils, ton père n’était pas d’accord. mon fils, je te le dis : je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, et ça m’embête. ça m’embête d’éventuellement te refiler ça. ma trop grande passion de la mort – ces mots ne sont pas du tout les bons. tandis que tu tonds le gazon en courant dans tous les sens dans l’appartement. je pense que les psychanalystes disent plutôt « pulsion de mort ». j’ai ça fort, chaton. ce n’est peut-être qu’une idée, mais si tu n’avais pas été, je crois que. c’est bien de te le dire. je crois que c’est mieux. c’est une sorte de détail dont tu n’auras ouï dire qu’au travers de ce qui se communique inconsciemment, et alors ça aurait pu être dramatique, mais, un détail que j’ai noté, qui ressortit de la masse, de l’incroyable incohérence et diversité du monde. je me suis souvent réjouie de la diversité, mais ce matin, je m’en sens fatiguée it does not make sense. vraiment, ça me fatigue.

je suis du côté de la perte – je ne m’en vante pas, ce n’est pas de la poésie – de la perte de savoir, de la perte du savoir, ça n’est pas un plus mauvais côté qu’un autre, mais.

or j’y tiens au savoir, mais lui ne tient pas,  à moi. je n’ai pas su si c’était névrotique (hystérique) ou si c’était, comment dirais-je « congénital », non, « physique », non… au fond est-ce que ça change quelque chose?

à quoi d’autre tenir qu’au savoir ? il n’est rien d’autre à quoi tenir. à quoi s’accrocher. et aux petites choses de la vie quotidienne. elles vous récupèrent. enfin, le savoir a toutes les apparences d’être ce à quoi on peut tenir ; je ne tiens à rien. à toi, à frédéric – qui by the way aura frisé la maladie mortelle, ce week-end. (il y avait la maladie mortelle, lui l’a frisée.)

toi, tu tiens sans savoir, c’est ce qu’essaye de dire benjamin, walter benjamin. tu es le barbare de benjamin. mais c’est faux. ou c’est incomplet. mais tu es certainement encore dans l’avant quelque chose, d’autre.

tu me demandes d’aller au square, je te l’ai promis hier, allons-y, alonzo.

tu ne vois pas ce que j’entends par « savoir », tu verras petit à petit, tu verrras,

nous voilà revenus du square. tu écoutes star wars. je range quelques bibelots.

« Il lui est étranger que la caserne à louer, aussi terrible soit-elle comme logement, a créé des rues dans les fenêtres desquelles s’est reflété comme nulle part ailleurs, non seulement la souffrance et le crime mais aussi le soleil du matin et du soir dans une triste grandeur, et que l’enfance du citadin a de tout temps tiré de la cage d’escalier et de l’asphalte des substances aussi indesctructibles que le petit paysan de l’étable et des champs« .1

(non que j’aime cette « triste grandeur », l’expression, mais. il y a quelque chose, et ces escaliers :

de la cage d’escalier de l’asphalte des substances indesctructibles )

« Comment considérer la pauvreté autrement que sous le seul aspect du manque et de ses tristes corollaires, la nécessité soit de le combler, soit de le supporter ? Or, on l’a vu, pour répondre à cette question, il ne suffit pas de « prendre le parti » du pauvre. Il faut bien plutôt rejoinde la pauvreté qui conditionne déjà nos existences et montrer en quoi celle-ci peut être une ressource : un moyen de connaissance, un effort, dont les aspirations et la diversité sont irréductibles à l’aliénation d’une vie soumise à l’économie. »2

Frankenstein Studiolo
Notes:
  1. revue lignes n° 11, p. 118, article de antonia birnbaum, « faire avec peu », les moyens pauvres de la technique. []
  2. Ibid. p. 119. []
22 Déc 2008 @ 22:15 | | catégorie: blog note | mots-clés: , , , , , , , ,