vendredi 23 janvier 2009

levée facilement  pour conduire jules à l’école. revenue ici, rendormie jusqu’à 11 heures. lu de pirandello « vêtir ceux qui sont nus » (dont je n’avais plus aucun souvenir, en dehors du titre  que je continue à trouver beau). je traîne sur ce blog. sur les autres. pas le cœur. je ne fais rien de ce que je dois. je suis dans l’après-coup d’hier,  le rendez vous pris, le rendez vous annulé, la froideur, à mes oreilles, du psychanalyste. les pleurs interminables.  je me promets d’essayer de nettoyer cet après-midi. je mange une demi-tranche de saumon.  frédéric téléphone, je lui dis que je ne sais pas ce que j’ai, mais que je ne sais plus vivre sans eux. je lui redis que je ne comprends pas. que je ne peux plus rien faire quand ils ne sont pas là.

il n’y a qu’écrire qui me permette d’échapper à l’angoisse. c’est pour ça que je voudrais écrire tout le temps.

quand ils sont là, j’ai appris à être avec eux, à vouloir cela, être avec eux, me donner à eux. quand ils sont là, c’est vacances, c’est-à-dire que je ne me dois plus à ce à quoi je me dois. et quand ils ne sont plus  là c’est dû au travail. j’ai trop de retard. alors j’écris. mais comme je culpabilise, j’écris le moins possible.

vers midi trente, je me demande comment m’y mettre, au ménage. je me demande comment faire ça, être si seule et nettoyer, être toute seule et nettoyer. je crois qu’il faut au moins que je fasse ça. que c’est mieux. puisque nous n’avons plus de femme de ménage, à cause de moi, qui ne travaille pas. je mets la radio. je fais la vaisselle, je nettoie, je me prends au jeu, j’écoute france inter, je sais qu’il y a un concert demain pour les gars du tarnac, c’est à paris. je pense à une émission de télévision vue avec ma mère, il y a très longtemps, avec duras, où elle parlait de ça, du ménage, du rapport des femmes au ménage, à leur intérieur. j’apprends que les femmes qui ont eu une enfance heureuse, sans conflit avec leurs parents, seront les femmes qui ne quitteront pas vite leurs maris.  j’apprends également qu’il est impossible de guérir d’une addiction. en tous les cas, pour ce qui est des rats et des souris, c’est irréversible, de quelque drogue il ait été tâté. le chercheur disait qu’avec les humains, il ne savait pas, il n’osait pas se prononcer, sur cette irréversibilité, il disait qu’il y avait d’autres facteurs qui rentraient en ligne de compte, avec les humains.   j’aime bien apprendre des tas de choses. je me demande si c’est bien la radio, ou si c’est mal, parce que ça empêche les femmes qui font le ménage de se révolter. je me dis qu’il n’y a peut-être pas de quoi se révolter. que ce qui doit être fait, doit être fait. que les gestes ne sont pas désagréables.  je me dis que j’aime l’étude. que je regrette de n’être plus dans l’étude de quelque chose. que j’ai la nostalgie de ça, de l’étude. avant, je savais faire ça, étudier et être toute seule. j’ai été toute seule parce que j’étudiais. je préférais, étudier. puis je n’ai plus aimé être seule. et depuis quelques temps, je ne sais plus être toute seule, et je n’étudie plus. ça ne sert à rien d’étudier si on n’a personne avec qui  partager ce qu’on a étudié, appris. et puis, avant il y avait le psychanalyste et l’idée d’être un jour psychanalyste. le blog permet de ne pas étudier alors qu’il en offrirait les moyens. d’approfondir. et le blog permet d’espérer qu’on. les gens qui viennent sur ce blog (moteurs de recherche) y arrivent pour des raisons qui sont de moins en moins importantes pour moi, qui s’éloignent de plus en plus de moi – la psychanalyse, car j’ai pris mes distance avec la psychanalyse, depuis que les psychanalystes ont dit que mon analyse était finie. j’aurais aimé être chercheur en psychanalyse. mais, maintenant je n’arrive plus à travailler à rien. j’en ai eu assez d’être seule. j’ai rencontré frédéric. j’ai quitté mon analyste. je suis arrivée à paris. les analystes parisiens ont dit que c’était fini, mon analyse. j’ai commencé les blogs avec frédéric. j’ai eu un épisode dépressif. les analystes m’ont fait prendre des anti-dépresseurs. et m’ont donné du travail. puis, j’ai eu un enfant. je n’ai plus eu le travail. et la vie continue. plus belle qu’avant. je ne crois pas que mon analyse soit finie. mais il y a des trucs que les analystes captent pas. sauf peut-être miller (malgré son amour des grands noms).

mes doutes et ma peur. une passion pour la psychanalyse. et être restée une petite fille.

jacques-alain miller n’a pas de télévision, il dit qu’il craint de trop la regarder. où se situer. dans quelle « sévérité » par rapport à soi-même.

je me dis que les psychanalystes ne saisissent peut-être pas tous les enjeux de ce qui se passent pour le moment.  parce qu’ils sont de trop bonnes familles et qu’ils on trop de diplôme. il n’empêche que moi aussi j’aimerais que jules, etc. j’entends daniel mermet. j’aime bien daniel mermet. il va faire une enquête sur les lobbies pro-israéliens – c’est comme ça qu’on dit? il est parti en amérique faire une enquête sur / je ne sais pas les mots / je ne les connais pas / je n’ai pas l’habitude de parler /

je vis totalement en dehors du danger. j’ai encore lu quelque chose sur la confusion des livres et de la vie. est-ce que c’était dans pirandello. dans pirandello j’ai pensé que je ne pourrais plus avoir le rôle de la petite jeune. celui d’honorine, oui. la quarantaine. et ridicule, dit-il, je crois. si ce n’est qu’elle est petite. pourtant, il n’y a pas la vie d’un côté, les écrits de l’autre.   la vie partout. 16h17, chercher jules. prendre la poussette. aller à la poste. faire les courses; ce soir, spare ribs ketchup.

soif rugueuse.


25 Jan 2009 @ 15:47 | | catégorie: lui, f - amour, mini julos - amour