MON, MES

MON, MES. Le bon usage ancien recommandait un recours aussi parcimonieux que possible au pronom possessif de première personne, surtout lorsque le substantif qu’il introduisait pouvait paraître flatteur pour le possesseur : mon livre, mon éditeur, ma voiture, ma femme, mon notaire, mon château, mon tableau, mon argent, mon avenir, etc. Bien entendu il ne s’agissait pas d’une interdiction absolue, qu’il eût été impossible de respecter. Mais même d’assez longues périphrases étaient excusables dès lors qu’elles permettaient d’éviter le possessif : le livre pour lequel vous avez bien voulu m’inviter, l’éditeur de ce livre, le notaire auquel je me suis adressé, le tableau dont je vous ai parlé, l’avenir…
Quand dans mon bouquin j’me mets à parler de mes droits d’auteur, mon éditeur il a un peu tiqué, forcément.
Alors moi mon opinion sur la question elle est bien simple, et j’crois qu’dans mon livre je peux pas être plus clair : ma réponse elle est non etj’vais vous dire pourquoi.
Renaud Camus, Répertoire des délicatesses du français contemporain, Points.



19 Juin 2009 @ 20:45 | | catégorie: blog note