août 2009

  • L’école, les filles, Lacan

    [ 1 août 2009 / 15 septembre 2009 ]
    SNV80190

    SNV80191

    SNV80193

    SNV80194

    SNV80198

    première promenade à b.
    en sortant de l’hôtel.
    le 25 ou le 26 juillet.

    01.08.09

    Malheureusement premier août 2009. Rentrés hier de Berlin.

    Rêve de cette nuit  (plusieurs nuits de suite que je rêve, me semble-t-il, que je suis un homme)  :

    [ Dames de Marie / École / Lacan / ( Complot) ]

    L’action se tient à l’Ecole des Dames de Marie. Ma classe fomente un complot contre Lacan. Je ne sais plus exactement sous quelle forme. Peut-être s’agit-il d’un écrit. Lacan est le fondateur de l’école, qui n’est pas une école de psychanalyse mais l’école d’enseignement secondaire1 qu’elle était. Les filles sont très remontées contre Lacan. Ma mère est des leurs ! Elles  me tancent, me prennent à partie parce que je ne suis pas d’accord avec elles. Une autre femme est de mon côté, mais qui se tient à l’écart. Je leur demande : « Mais si je suis contre vous, voulez-vous vraiment que je sois avec vous? » Elles me répondent que oui, qu’elles préfèrent que je reste avec elles même si je ne suis pas d’accord avec elles. Je m’éloigne, je réfléchis. Dilemme. Je reviens. Je les entends. Leurs propos me paraissent décidément insupportables. Il est question de l’argent que Lacan gagnait. Il me semble que je dois me séparer d’elles. Je le leur dis. Je m’enfuis pour les dénoncer. J’arrive dans le hall d’entrée de l’école. Je crie « Au secours », je crie en direction du bureau du directeur, qui serait Jacques Lacan, vers le haut, puis, vers la loge de la concierge qui s’ouvre, que je pénètre. Elle est emplie de psychanalystes. Je leur explique ce qui se passe, ce qu’elles ont l’intention de faire, ce qu’elles reprochent à Lacan (argent, folie, etc.). Ils n’ont pas l’air inquiet. Je leur explique qu’on ne peut rien faire contre elles, qu’on ne peut leur mettre aucune pression parce qu’elles sont en dernière année, qu’elles attendent leurs résultats, leur diplôme, et qu’ensuite ce sera les vacances, ce sera fini.

    Ils me font sortir. Anne-Marie, ou Anamaria, vient à ma rencontre. Elle me propose de se marier avec moi pour m’empêcher de parler, de les dénoncer. Elle est pourtant déjà mariée avec Carine. Comme j’ai peur d’elles, de leurs représailles, je lui dis qu’ils s’en foutent, qu’ils ne feront rien (alors que je n’en suis pas si sûre). J’explique à Anne-Marie que je lis Lacan depuis 10 ans, que lui seul compte, lui seul et la psychanalyse. Comptent plus que ma famille. Ces propos qui m’apparaissent un peu comme des aveux me surprennent moi-même.

    Elle me dit qu’elles vont tout faire contre lui, qu’elles ont même prévu de publier un journal une fois par mois, dans ce but.

    Plus tard, je suis couchée sur le ventre dans le hall (froid, marbre) (la sphynge). Un homme se couche sur moi, je ne vois pas son visage, je sais pas si je le connais ou pas. Je n’arrive pas à me dégager. Il me baise. Je me rendrai compte ensuite qu’il  s’y prend de la même façon avec beaucoup d’autres femmes. C’est un psychanalyste.

    ~

    Je suis assez perdue, là et me sens bien en peine du moindre engagement. Oui, tout engagement me paraît précisément impossible. Nécessaire et impossible. Indispensable mais impossible. Comment faire sans m’engager? Septembre deviendrait le mois de l’engagement. Comme si le moindre engagement comportait son contraire, sa trahison. Comme s’il était de sa nature même d’être trahi. Je parle ici de l’engagement dont je semble faire montre dans ce rêve, vis-à-vis de Jacques Lacan. Mais que je vis comme une trahison, vis-à-vis des filles.

    L’engagement, la résolution, à quoi s’en tenir?

    Dans le rêve, je dis que la psychanalyse est toute ma vie – et je m’en étonne. Je ne sais pas si c’est vrai, mais en même temps, ça me paraît la raison, la vraie raison, la bonne raison. « Tu quitteras père et mère. »

    Aucun engagement qui ne comporte sa propre trahison. Et la trahison risque encore d’être l’engagement.

    Notes:
    1. « Humanités » en Belgique, à cette époque. []
  • Berlinpinpin I (que je peigne peigne peigne)

    [ 1 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    Premier août 2009 – 23h59

    Disais donc pas trop contente d’être revenue de Berlin.

    A Berlin fort impressionné par une exposition Ici les noms des peintres dont je ne me souviens pas.

    Berlin / couleurs
    Paris / gris

    Ce soir, F nous emmène boire un verre tous les 3
    dans sa gentillesse nous invite à boire un à verre à
    Bastille. C’est pour faire « façon-Berlin ».

    Passés à Châtelet (Les Halles) aussi. Là, il dit : A Berlin ça nous aurait plu. Faux faux faux je lui moulin mullerdis que non.

    Une exposition sur les rêves.
    Une exposition sur les rêves.
    Que je trouve si belle. J’achète le catalogue. Quel est le nom de ce peintre?
    A Berlin, pensé alors que ne  ferais plus du tout d’internet, plus rien sur un ordinateur, plus rien qui soit « … » mot qui manque

    pensé que
    je ferais volontiers de la peinture.

    Mais, comme je le disais ce matin, impossible d’en seulement former le projet (l’engagement, la trahison).

    Je n’ai plus confiance en moi. Et ce « comme mon père ». Père Jacques. Frère Jacques.

    Pensé alors – je ne ferais de la peinture que parce que j’en ai envie, que parce que cela me plaît. Je voyais les peintures, et il me semblait que c’était cela qu’elles me disaient. Qu’elles ne pouvaient avoir été peintes dans d’autre optique que celle-là.

    ERNST . MAX . (le nom!)

    est-ce qu’on ne pourrait pas faire cela. Peindre vraiment n’importe quoi, pour le seul bonheur de peindre. J’ai pensé aussi, plus tard : l’étude. L’étude, l’effort, l’application.

    ~

    Mais à Berlin aussi partout l’histoire et la nation et le passé et la guerre – et l’histoire inventée et l’histoire réinventée – et l’histoire scénarisée, mise en scène, enjolivée – et l’histoire qui n’est pas avalée. Oui, trop d’histoires (dont tous, touristes, de tous pays semblent friands) et trop de touristes pour les gober. Et encore trop et trop de bonne conscience (mur, stasi, monuments commémoratifs, tout mélangé).


    Mais les bars si conviviaux et les plantes et les jardins.


    La ville s’appliquait à se mettre en bière. Se couvrir d’un saint suaire. C’est ce qu’on se dit parfois. Dans les chemins trop touristiques. Que la ville va vers sa fin à faire commerce de son histoire. Et qu’elle sert une politique qui n’est que capitaliste. C’est ce qu’on se dit parfois. J’ai pu me le dire au bord des larmes. La ville existe tellement fort. Tellement occupée à cela, à s’affirmer, ou qu’est-ce qui cherche à s’y affirmer, apparenter – capitalisme, capitalisme, capitalisme. Il a dû se passer quelque chose, là. Tout de même. Je ne saurai probablement pas quoi.


    Mais les bars si convi


    Nous étions au Grand Hôtel Esplanade. Dans le quartier Diplomatique.

    Nous y avons nagé aussi, aussi souvent que possible, à la piscine. Pour Jules.

    C’est vrai que j’ai acheté le catalogue de cette exposition que j’aimais tant.

    Fumé, délicieusement. Jamais plus de 2 cigarettes. Et sur la terrasse de l’hôtel. Bu. Mangé. Acheté une robe, une belle robe. Et je suppose que j’ai
    beaucoup grossi.

    ~

    Ce soir vu « L ‘audience» de Marco Ferreri. Long beau. Je voudrais tout savoir de ce film. D’une façon générale je voudrais savoir plus.

    audience-1972-04-g

  • l’école les filles lacan saint et martyr lacan j’ai quelque chose à te dire

    [ 1 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    (suite)

    Le rêve de cette nuit : Ce n’est pas la première fois que je rêve du « martyre de la psychanalyse, de Lacan ». Pourquoi est-ce que je la vois comme ça, la psychanalyse, je le vois comme ça, Lacan : réprouvés, honnis.

     » Celui qui n’est pas avec moi est contre moi. «  Christique?

    la Passion de la psychanalyse.

    La psychanalyse selon Saint Lacan. A la place de la directrice d’école. Mais quelle était son nom à elle, Mme Janssens ?

    Le complot. Pourquoi faut-il qu’elles complotent, elles?

    Il n’est pas dit que j’étais tant que ça un homme dans le rêve. Il ne s’agit que de femmes, et les femmes se marient entre elles voilà tout. Karine et Anne-marie. Les Dames de Marie. Une école pour filles. Fondée par mon arrière-grand-oncle, chanoine (!)

    La directrice m’aimait bien. Mais pourquoi?

    Lacan, L’Ecole, les Filles. Ma mère avec elles. Moi contre elles (!)

    – On préfère te savoir avec nous, même si tu es contre nous.

    (où il est question de l’assomption de son propre sexe)

    – Mais je suis contre vous !

    Elles, qui complotent contre Lacan, Moi, qui les trahis.

    Cette souffrance de les trahir et cette horreur d’elles (cloaca femina, horror feminae horreur de ce qu’elles disent, pensent – leur dénonciation stupide.

    Dans le hall d’entrée, je crie, vers le haut : « Lacan, Lacan, j’ai quelque chose à te dire »

    ~

    Les Berlinois mangent et boivent beaucoup.

    ~

    « L’impossibilité du fer »

    duchamp-peigne-fer

    ~

    Des jeunes se baladent une bouteille de bière à la main.

    ~

    Changer d’habitude.

  • berlinpinpin II

    [ 2 août 2009 / 5 septembre 2009 ]

    magritte_les_complicesmiro_peinurefini_due_donne

  • berlinpinpin III (M. Ernst 1)

    [ 2 août 2009 / 5 septembre 2009 ]

    ernst_capricorn

  • berlin IV (M. Ernst 2)

    [ 2 août 2009 / 5 septembre 2009 ]

    ernst_painting_for_young_p

  • l’école les filles lacan l’impossibilité du fer = le génie

    [ 2 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    Mme Jenaerts  Jenaerts / S. Jennarts, je crois que c’est plutôt cela, son nom, à la Directrice.

    1h50 – je n’arrive pas à dormir.

    Jenaerts comme Arzt –> médecin, mot vu en Allemagne sur des façades.

    Recherche sur google, c’est Madame Jennaert.

    ça se prononçait gêne-art ou encore   je-narre

    Lacan/ gêne-art, Lacan / je-narre

    Jennaert –> Je venais d’écrire à Jenny /  qui nous avait autrefois expliqué que son nom, ça voulait dire Génie (en grec) / et je n’étais donc pas sûre de la façon dont « Jenny » s’écrivait – et je n’en suis toujours d’ailleurs pas, sûre.

    revoilà ma chère lettre G

    Lut – G – ar – de

    mais pourquoi la trahison des filles le choix du génie

    je trahis donc elles complotent

    génie je nie  donc parano

    lecolelesfilleslacan

  • 02 08 09
    anne et jp ; le travail qu’elle ne fait pas et celui que je ne veux plus faire ; l’amour pré-génial

    [ 2 août 2009 / 5 septembre 2009 ]

    L’amour pré-génial

    Cette nuit, rêvé d’AW et de JP. JP est mon frère. Anne W  fut un moment ma meilleure amie. oui, je l’aimais vraiment beaucoup beaucoup. travaille comme psy au C. et était chez l’analyste chez qui je suis maintenant.

    1/

    Je dois travailler pour JP, il m’engueule du fait de mon retard et de ce que toutes les idées, dans le travail, dit-il, viennent de lui. C’est faux. Je lui raccroche au nez, lui disant que dans ce cas, c’est terminé. J’essaie d’expliquer ce qui vient de se passer à mes parents. Je pense lui envoyer un mail pour lui dire que c’est faux, que les idées ne viennent pas de lui, mais de moi, mais je renonce.

    2/

    Veux voir Anne W. Sors pour la chercher, suis rue Waelhem (rue de mon adolescence, où habitais avec mes parents et mes frères, à Bruxelles). Au bout de la rue, Anne m’appelle. elle a l’air en forme. Avec d’autres (collègues analystes), ils préparent le prochaine colloque (titre du colloque :  « Le rapport sexuel qui n’existe pas« . Je suis étonnée (de ce qu’elle fasse ça. j’ai honte, mais dans le rêve, je m’étonne de ce qu’elle soit arrivée à ça, à travailler à un colloque, à travailler avec des analystes, ce à quoi, je ne suis pas moi, arrivée). Elle me dit : « Oh! mais tu sais, il y a toujours beaucoup d’intendance. » (soit, oh, mais sais, t’inquiète, je ne fais rien de vraiment intéressant, il ne s’agit que de travail d’intendance… elle est consciente de ce que je suis jalouse, consciente de ce que je n’aurais pas cru qu’elle puisse arriver à ça. c’est triste. )

    Je vois  J-C E. (autre ami, analyste, qui lui n’a aucun problème d’ambition). Il me dit qu’il travaille sur le « pré-génital » (bon, là, c’est drôle, je le vois maintenant, en recopiant ces mots, mais pré-génital, ça fait aussi bien pré-GENIE-tal … ce génie dont il fut récemment question) et sur le développement intra-utérin. Il parle de l’amour de sa mère qui a été  » … » (mot qui manque). Je voudrais lui parler de l’amour de ma mère à moi qui aurait été « … » mais je ne trouve  pas le mot (plus « adhérent » encore?)

    1/… le « génie » de jean pierre. le travail que je ne veux plus faire.

    2/ AW et moi – intendantes.

    génie ≈ génital

  • 06 08 09, rien

    [ 6 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    Maître-mot : désoeuvrée.

    Désoeuvrement. Je crois que c’est la semaine prochaine déjà que Frédéric retourne au travail et ça me fait  peur peur peur. Il fait chaud. Mais pas dans la maison.

  • 08 08 09 – un autre jour, un samedi (je désenvisage)

    [ 8 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    pas belle -fr  et jl  au pic-nic, moi pas, pas envie, trop de monde, ne sais pas, à quoi , je ressemble, « me sens
    pas belle », pas envie
    de chercher à m’habiller,  d’être là-bas, à ne pas parler, à des gens que je n’connais

    staline – à la bibliothèque pris, à dire vrai au hasard, « les écrits autobiographiques » de Boulgakov. époustouflée par ses lettres à Staline.

    culpabilité – me suis pas levée, au lit, paumée. peut-être vais être réglée. gâchée par ce perpétuel sentiment de ne pas savoir si ce que je fais est bien ou mal. cette indétermination, cette impossibilité de trancher. et, si je tranche, c’est pour me condamner. alors quoi, c’est ça ça, c’est ça qui s’appelle culpabilité?

    déménagement / désenvisagement – si nous déménageons, ne pourrai plus (envisager / d’avoir/ d’ouvrir/ un cabinet/recevoir,  ici)

    oubli – la semaine dernière oublié RV avec cher docteur G. zut. et rezut.

    saleté – sale visage gras. m’ai lavée pourtant.

    mystère – je n’arrive plus à lire depuis .

    to xanax or not to xanax – de nouveau plus le courage de rien. alors quoi, prendre ou ne pas
    prendre Xanax.

    c’est dur l’adolescence – longtemps ma mère nous a moi et mes frères lavés dans le bain. m’en suis souvenue en mettant jules dans le sien. fils  je te soulève, te prends dessous les bras oups, tes longues jambes, pieds, orteils, un deux trois dans l’eau. ce qui m’a donné envie de faire comme elle, pour lui. ça lui a plu. j’aimerais maintenant que quelqu’un me lave. jules m’aime beaucoup et j’ai peur pour lui. peur de demain et des suites. cet amour. peur qu’il ne grandisse. puis l’adolescence, les boutons, l’acné, les hormones. peur de l’oubli où il va, nous allons, du bel aujourd’hui et de son enfance. son petit corps tout doux. nos rires. perdus.

    action – je me suis rendormie. 15:27. me lève :  cinéma.

  • dimanche 9 août

    [ 9 août 2009 / 16 février 2010 ]

    C’est la nuit, mais n’arrive pas à dormir.

    Hier donc, vu « Les […] » avec Johnny Depp – et ça m’a plus, beaucoup.

    Cela fait plusieurs jours que je n’arrive pas à dormir. Jusqu’à cette nuit, c’était presque avec plaisir. C’était les fenêtres grandes ouvertes – le noir – le rien , juste être là – seule – bien .

    Cette nuit les fenêtres sont fermées, les voisins du dessus bruyants, leur bruit désagréable (télévision).

    Je ne sais plus du tout quoi faire.L’esprit vide, vidé ; se tenant vide, apeuré. Je voudrais réfléchir. Mais. Plus proche que jamais de […] –> le mot me manque. L‘inhibition ! voilà, c’est ça !

    090809

    04:06

    l’ennui, ce n’est pas tant l’insomnie que d’avoir mangé 1 mousse au café suivie d’une glace au lait d’amande (+ griottes + macarons) // // un moustique m’a chassée du salon, ramenée à mon lit, pour m’en chasser à nouveau. on dirait maintenant qu’il a disparu. // // je vais me laver les dents.

    / tout le monde pour le moment va à Berlin : c’est incroyable. cela seulement pourrait suffire à faire penser que /

    je ne sais pas du tout ce que c’est « bien écrire »
    mais je sais que je n’y arrive pas.
    (toujours une pensée en coin pour FL)

    09:10

    Endormie finalement. Jules vient de me réveiller. Je fais le café. Jules est dans le « lit.des.parents ». Je suis à la cuisine. Les fenêtres sont ouvertes, c’est bruit et calme. Est-ce que je ferais mieux de retourner dormir? Ou pas ? Est-ce que ces insomnies sont désagréables? Non. Qu’est-ce qui serait vraiment désagréable maintenant ? N’être pas seule. Tous les matins, Jules vient me réveiller. J’essaie de lui échapper aussi longtemps que possible.

    ~

    Voilà, s’est fait, Jules vient maintenant de se lever. J’ai mis mon doigt sur mes lèvres, lui ai servi son petit déjeuner, ai moi-même mangé 2 biscottes.

    ~

    Jules essaie maintenant de capter mon attention. C’est dimanche, c’est le mois d’août, il fait plus calme, et je pourrais suivre la conversation que tient le couple installé à la terrasse du café en bas de chez nous.

    Je suis allongée sur le canapé devant les fenêtres. Jules me parle. Est-ce si pénible d’avoir à s’occuper de Jules le matin?

    Ce n’est pas ça, mais c’est pour ça que je ne suis pas loin d’aimer mes insomnies actuelles : j’échappe à tout.

    Je m’endors. Jules fait caca dans son pot dans le salon en lisant. Je devrais prendre une douche. Mais c’est agréable.

    Est-ce que c’est vrai que je fais toujours le mauvais choix quand je suis en situation de choix (entre le bien et le mal). – me lever / prendre une douche / dormir.

    11:08

    Bon, me suis levée, pris une douche, ai lavé mes cheveux. shampoing, après-shampoing, démêlant.

    il va de soi que l’observation de (l’expérience) de ce qui n’es t  pas encore une expérience la transforme.

    Jules et F. sont au bain. Me suis recouchée, dans le lit cette fois. Enfin, au moins Frédéric a bien dormi.

    Pourquoi est-ce que je m’endormirais? Parce que la situation est très agréable. Les Portugais ont mis la télévision.

    Je ferme les yeux. Jules ne dit (toujours ) pas « merci », il dit « marci ».

    Je ressens aux alentours du sexe en un point précis mais que je ne parviens pas à situer une sorte de sensation qui témoigne peut-être d’une maladie, fixe, qui n’irradie pas, peut-être douloureuse, au bord du plaisir, ou déjà dedans, persistance, qui évoque aussi celle que j’éprouvais quand j’étais enceinte, plus particulièrement au tout début.

    12:05

    Hou. Fred sorti du bain – avons fait l’amour, comme Jules y est resté. Profité de ce qu’il croit encore avoir besoin de nous pour en sortir.

    Puis rendormie. Réveillée à l’instant par la musique de robot de Jules ( Around the World, Daft Punk)

    Vais m’habiller. Pas chaud aujourd’hui.

    nuit de lundi à mardi

    seigneur, seigneur, impossible de dormir, mais cette fois parce que trop épuisée. tout corps épuisé. viens de prendre 1/2 Xanax en lieu et place de somnifère.

    cœur fatigue  vais essayer m’endormir ici  . dans la chambre toujours peur réveiller F.

  • du 12 au 13 (dans terreur il y a terre)

    [ 13 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    je ne sais pas quand, le 12 août peut-être, parce que ma mère est arrivée hier – et je pense qu’elle devait venir le onze

    midi situation ok. si ce n’est qu’il faudrait que je voie pour le travail, m’y remette. at least, écrive à DH. ce que je vais faire tout de suite. bien bien, chose faite. pour le moment, mets de l’ordre et nettoie. vais préparer le repas. purée maison + poisson.

    nuit de mercredi à jeudi

    une fois de plus dans le canapé du salon. cette fois levée pour écrire à cause de ces mots qui dans ma tête se sont mis à  se répéter : « terreur, terreur, terreur… »  d’une façon plutôt stupide et que stupidement ne suis arrivée qu’à écouter. et si entre mes draps je me souvenais encore de ce que je venais de récemment me dire  (= il y a quelques temps à propos d’un rêve où il devait être question de terreur) :  « dans terreur, il y a terre » (me souvenant, de façon erronée, d’un commentaire du fameux  famillionnaire de lacan, dans je ne sais plus quel séminaire) 1,  maintenant que je l’écris, je lis, « dans terreur il y a erreur« . et dans » terre il y a taire« .

    ~

    tout a commencé comme je repensais à jules. sa gentillesse qui m’effraie presque, m’étreint le cœur. sa gentillesse, son amour pour moi.

    ces vacances ne sont-elles pas trop longues.

    la longueur des vacances pour un enfant. lui, le matin qui vient dans notre lit. qu’est-ce qui le rend si terriblement câlin en ce moment. quelle est cette gentillesse, a-t-il peur, pour moi, pour lui.

    grandir, une avancée en solitude – me disais-je – Seigneur, la sienne de solitude, je la perçois déjà m’en effraie.

    si peur pour lui –

    si peur – que peur qu’il peur de ma peur

    songeais me remémorais ces paroles de JF, mon frère (pas le petit, le grand) : « ton inquiétude qui peut faire si mal »

    alors cette peur, jusqu’à me dire qu’il vaudrait peut-être mieux que moi je meure, qu’il n’aie pas à vivre cela – que je ne l’empoisonne pas.

    que ce n’étaient pas nous 2 qui devions mourir mais moi seule2

    ce sont des pensées qui m’ont à peine effleurée – ou plus précisément que je me suis à peine exprimées – articulées.

    des phrases venues.

    je n’ai pas envie qu’il doive vivre ça, l’adolescence, le sexe, la solitude, les boutons,  l’avancée en solitude –

    j’avais dit à FL  « j’ai eu tellement dur – ça a été si dur pour moi ». à quoi il avait rétorqué : » rien ne dit que ça le soit pour lui aussi ».

    quand j’avais par le passé à frédéric également exprimé ce genre de pensées – il m’avait dit que  jules n’avait pas que moi – qu’il avait lui, aussi. lui, frédéric –

    les oreilles de jules vont mieux aujourd’hui il entendait mieux –

    ces vacances …

    comment rendre dès aujourd’hui la séparation qui aura lieu demain d’avec nous la plus légère possible ?

    j’écris ici ceci – tout ceci – pensant à l’analyste qui me disait la dernière fois que c’était bien ce que je faisais pour m’expliquer la provenance de mes angoisses et qui trouvait que le xanax m’abattait trop. or docteur G. n’a pas eu d’autre idée que le xanax. tout à l’heure, si je ne m’endors pas ou plutôt si les pensées sont trop dures, j’essaierai 1/4 de xanax.

    explication calme aujourd’hui avec ma mère. jules, dont je croyais qu’il n’entendait pas, intervient – pose des questions, puis s’en va. nous laisse. ma mère et moi.

    lui ai redit, à elle, ma mère, que son « tout pour moi » m’angoissait trop. avons pu en parler calmement – et sans angoisse, justement.

    lecture des écrits autob. de Boulgakov passionnante

    nous avions pourtant passé une plutôt bonne journée. peut-être trop bonne. je vis pourtant aujourd’hui des moments tellement déli-cieux.

    c’est le passé qui garde toujours une si horrible figure. que je revis au travers de la peur que j’ai que jules aie à en passer par là lui aussi.

    c’est cette idée qu’il soit un « sujet pulsatilla » qui a mis le feu aux poudre ; cette parole de l’homéopathe. puis mes recherches sur internet -sacré google :   « pulsatilla = dépressif » !!!

    quelle bêtise – mais c’est exactement ce que je redoutais pour J.

    jules a fait hier une exposition dans mon bureau. non, il a dit une expo.

    un très long train, des objets alignés. il dit une sculpture. nous demande, à ma mère et à moi, de chercher un chiffre.

    amour amour amour

    avec lui et ma mère, nous avons rangé, trié les livres des bibliothèques. comme il m’aide avec plaisir – le nettoyage aussi. ce n’est pas moi qui lui ai demandé de m’aider, c’est lui, qui veut. il s’amuse, nous nous amusions, l’eau. l’eau beaucoup d’eau.

    maintenant essayer de dormir.

    ~

    hélàs, fumé.

    ~

    depuis très longtemps, jules est un enfant très délicat – délicat voulant dire pour moi : réagissant avec la plus grande des sollicitudes douceur attention compréhension quand il sent que quelque chose ne va vraiment pas – délicat avec moi donc, je voulais dire. un changement immédiat de comportement, une attention extrême, pleine de générosité. cela est très étonnant. et touchant.

    ne plus penser à lui. à moi. sinon je vais faire comme ma mère.

    oui, c’est à tomber par terre cette gentillesse des enfants.

    ~

    cette peur d’avoir à revivre à travers lui ma propre adolescence. qu’est-ce qui donc a été alors si terrifiant

    seigneur seigneur – j’ose à peine y songer

    mais cela n’a pu être si abominable – comment le vérifier ? le vérifier ?  je ne comprends pas – quelle est donc cette tristesse qui domine mes souvenirs.

    l’adolescence est le plus abominable des passages.

    ~

    depuis toujours ça a été comme ça. je mesure ce qu’il perd déjà, ce qu’il doit perdre encore, une avancée en perte – depuis le début. alors quoi, c’est ça, c’est ça, « l’économie de la jouissance » ?  on ne peut qu’en mesurer la perte – le progrès de la perte.

    mais, une fois que c’est fait, c’est ok. ça peut devenir ok.

    5 h. du mat.

    Seigneur ! c’est parti pour une nuit complète d’insomnie, non? le pire, c’est que Frédéric ne dort pas non plus et qu’il doit travailler demain.

    Mais qu’est-ce que je vais faire, demain?

    Ah – s’il ne fait pas trop chaud, nous devrions sortir – j’ai pris le 1/4 de xanax – et mon ventre fait d’incroyables gargouillis.

    penser à l’anniversaire de Frédéric.

    demain, je boirai moins de café.

    ~

    ah – je ne sais plus quoi faire.

    ~

    il est si heures, trop café, trop fumé. j’allume l’ordi. le type du resto en-bas est déjà au travail. Ce ty pe travaille de six heures  à deux heures du matin tous les jours.

    ~

    la parole. lui apprendre la parole. mais il ne faut plus que je pense à tout ça. je me distrais, je surfe. la fenêtre est ouverte. mes doigts sentent la cigarette. Frédéric dort, j’espère.

    6h48 – je vais dormir.

    Notes:
    1. « Note du 31 août : Dans terreur il y a terre est une sorte de souvenir inventé qui remonte  à la lecture des Formations de l’inconscient, le séminaire de Jacques Lacan.  Je me souvenais seulement que cela avait un certain trait au « famillionnaire » et  que j’avais peut-être soupçonné Lacan d’avoir forcé le trait du lien qu’il entre terreur et terre. Vérification faite, il n’en est rien (et même au contraire).

      […], j’attends mes exemples du hasard. Celui-ci n’a pas manqué de m’être fourni quelqu’un de mon entourage proche qui, en proie à une traduction, avait eu à chercher dans le dictionnaire le sens du mot atterré, et était demeuré surpris à la pensée de n’en avoir jamais bien compris le sens jusqu’alors. En effet, atterré n’a pas originairement, et dans beaucoup de ses emplois, le sens de frappé de terreur, mais celui de mis-à-terre. (J. Lacan, p. 32)

      Mais tout l’intérêt de la chose est de remarquer que la terreur est introduite par le terre qui est dans atterré. p.33

      Lacan ne tient donc pas du tout à lier atterré à  la terre (de ses origines) mais mais bien plutôt à ce le terre (je le cite), ce morceau de mot « terre » qui  rapproche atterré de terreur. Il ne  lit pas la terre, mais le terre.  Quant à moi j’aurai j’aurais voulu trouver de la terre dans terreur, et j’ai sauté atterré.

      En d’autres termes, la métaphore n’est pas une injection de sens – comme si c’était possible, comme si les sens étaient quelque part, où que ce soit, dans un réservoir. Si le mot atterré apporte un sens nouveau, ce n’est pas en tant qu’il a une signification, mais en tant que signifiant. C’est parce qu’il contient un phonème qui se retrouve dans le mot terreur. C’est par la voie signifiante, celle de l’équivoque, et de l’homonymie, c’est à-dire par la voie de la chose la plus non-sens qui soit, que le mot vient engendrer cette nuance de sens…

      []

    2. puisque c’est à cela qu’il m’était, fin juillet, arrivée de penser, qui m’avait alarmée, déclenché l’alarme, m’avait conduite à décider de  faire ce qu’il fallait pour rendre ce mois d’août qui s’annonçait aussi supportable que possible . à quoi FL s’était proposé de m’accompagner. pour comprendre ce qui toujours m’arrive au mois d’août, ces terribles angoisses, les doutes d’août. les doutes, les affres. et c’est pour y échapper, les vaincre, que je me suis mise à écrire, consciencieusement, ces doutes comme ils me venaient. []
  • où je me reconnais

    [ 13 août 2009 / 2 septembre 2009 ]

    Querelleur nov mi
    Remouiller env qu
    Renouveler mil qu
    Verrouille men qu
    Emerillon revu qu
    Emerillon er qu vu
    Emerillon qu re vu
    Merveille nu or qu
    Merveille or qu un
    Quereller ovni mu
    Quereller vomi nu
    Quereller vomi un
    Quereller mou vin
    Quereller mi on vu
    Remorquee nul vil
    Reveiller mu on qu
    Reveillon muer qu
    Reveillon mure qu
    Reveillon mur que
    Reveillon er mu qu
    Reveillon mu qu re
    Vermeille nu or qu
    Vermeille or qu un
    Vermiller noue qu
    (suite…)

  • lendemain, 13 août, 23h37 (le son du corps) (mon amour de ce son)

    [ 13 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    charles de zohiloff (série des empêchements)

    non, non, je n’ai pas dormi avant sept heures trente ce matin.

    Viens de voir Détruire dit-elle de Duras. C’est très beau. Les voix d’abord. Je suis encore dans ces voix de Duras. Quand je faisais du théâtre, R m’avait appris à parler comme les personnages de Duras, comme Duras.1  Je n’avais pas vu ce film. Avais peur d’être déçue, de la trouver pompeuse, ennuyeuse. Tout de suite les voix vous entraînent vous ne savez pas où. Ca passe à justesse, prescience, vision. C’est ce qu’elle sait, Duras, sa grande connaissance, la voix. Le son, le corps. Le son du corps.

    Les choses se sont si bien passées avec ma mère. Parlé encore encore avec elle. De moi. De ce que j’écris ici la nuit, pour me soigner. Et le soir, aussi, à table, à eux, aux autres.

    Peut-être faudrait-il parler de tout ça inlassablement jusqu’à ce que les autres eux aussi parlent, parler d’on ne sait pas quoi, jusqu’à ce que l’on sache.

    « Toutes les femmes, sont folles. »

    Les premières fois où l’on parle d’une chose, la première fois, on pourrait presque croire qu’on touche à la vérité. Que c’est la vérité. On y touche, qu’on y touche elle se dissout, sa douleur aussi.

    « Nous somme s des juifs allemands. »

    ~

    — Le déjeuner terminé, Stein apparaît : “ Vous ne m’avez pas dit qu’Alissa était folle. ” Pourquoi dit-il cela ? Comment devons-nous le comprendre ?
    (Silence, puis :)
    C’est l’équivalent de : “ Vous ne m’avez pas dit qu’on pouvait aimer Alissa. ”
    La folie, en effet, est ici la capacité d’être équivoque : d’avoir plusieurs sens ou – si l’on préfère – le même sens pour plusieurs personnes.

    Notes:
    1. Voici comment il faut faire, ça marchait très bien, avant de dire une phrase, penser « Elle dit :  » et que ce qu’on dise ce soit ce qu' »Elle » dit. (Elle dit : ) Voilà, c’est ça, le truc. []
  • lendemain 14, 9 heures – l’âtre éventuel

    [ 14 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    réveillée par Jules . « forcée » à me lever. sommes à table, cuisine, la petite table carrée, en pin, de la cuisine, j’écris yeux fermés, Jules prend (prend! comme s’il s’agissait de médicament!) mange ses céréales, yeux collés, j’ai oublié hier d’enlever mes lentilles. il fait clair. le babil de Jules, les sons du dehors, le verre qui se fracasse dans les poubelles.

    que de rêves!

    mon père revenu (de la mort). malade. croisé dans Bruxelles en pijama, plus petit que moi, mais mon père, reconnu, plus petit, senti au moment de nos embrassades. près de la grand-place. « Pourquoi n’as-tu rien dit ? Que fais-tu ici ? » « Je n’étais pas sûr ».

    je dois acheter un disque pour mon frère jean-pierre. je  conduis mon père à l’hôpital où je peux rester avec lui. ll a un drôle de trop petit lit/relaxe, qui doit être déplié. ils sont très nombreux, les patients, âgés, allongés sur de semblables sièges, fauteuils de repos.

    quand je repars rencontre homme couloir de l’hôpital sortons.

    prend tram pour acheter disques. long. me perds. me trompe. trouve disquaire. achète disque. fais comme si je m’y connaissais en musique (ha ha)

    dois rentrer prendre le tram, me perds, rencontre homme, puis voyons énorme accident de tram. tram, s’élève dans airs, se retourne, retombe , se fracasse

    notre tram ne peut plus partir . allons chez lui, lui, peut-être fils d’africain ou revient d’Afrique. arrivent d’autres femmes. lui au téléphone. parle de sa petite amie qui habite « en bas ». etc. etc. etc.

    hier avions terminé paquet de cigarettes mère et moi. quand fume ne bois pas. dès que ne fume plus, bois (soif). donc mangé, beaucoup, trop. mangé parce que plus de cigarette. ne pas me peser.

    pas le courage de recopier ces notes sur ordi. et surtout dès que j’y suis, sur l’ordi, me mets à faire autre chose. (or je veux écrire écrire)

    oreilles jules guéries.

    est-ce que thème de « Détruire dit-elle » ,un des thèmes, n’est pas le même que celui de Lol V. Stein – où Lol regarde de l’extérieur par fenêtre amants. est-ce elle, est-Lol, qui? est-ce que le Stein de « Détruire » a un rapport avec Lol V. ?

    Les phrasés, la musique de chacun des personnages, différents. personnage du mari, qui arrive en dernier, le plus proche de la réalité. personnage de Stein, le plus éloigné. si, éloigné, de la réalité, proche de quoi? nu – proche de la voix?

    [ entendre la voix n’empêche pas d’entendre (le sens) ]

    depuis que j’ai lu Thierry Defize, je n’écris plus, je ne lis plus.

    toujours (un peu) peur de l’indécence de ma mère. la possibilité d’indécence.

    je recopie ces notes ici le samedi 5 septembre. du rêve, en tout cas, impossible de dire quoi que ce soit. nul souvenir. nulles impressions. (sinon peut-être une impression d’Afrique, mon nom – MU-L-ÂTRE : mon premier petit ami, le garçon avec qui je fais l’amour pour la première fois) (sinon peut-être le disque//mon frère_Frédéric /// disc afric le fric frédéric véronic (n’a pas de fric)) (sinon, cette grande envie de le voir, mon père. sinon, ma tendresse pour lui.) Les fauteuils de repos.

    ~

    Sur Détruire, dit-elle

    Maurice Blanchot, un extrait de L’Amitié – Gallimard

    * Détruire – Détruire : il a appartenu à un livre (est-ce un  » livre  » ?, un  » film  » ? l’intervalle des deux ?) de nous donner ce mot comme inconnu, proposé par un tout autre langage dont il serait la promesse, langage qui n’a peut-être que ce seul mot à dire. Mais l’entendre est difficile, pour nous qui faisons toujours partie du vieux monde. Et l’entendant, c’est encore nous même que nous entendons, avec notre besoin de sécurité, nos certitudes possessives, nos petits dégoûts, nos longs ressentiments. Détruire est alors, au mieux, la consolation d’un désespoir, un mot d’ordre qui viendrait seulement apaiser en nous les menaces du temps.
    Comment l’entendre, et sans nous servir des vocabulaires qu’un savoir au reste légitime, met à notre disposition ? Disons-le calmement : il faut aimer pour détruire, et celui qui pourrait détruire par un pur mouvement d’aimer, ne blesserait pas, ne détruirait pas, donnerait seulement, donnant l’immensité vide où détruire devient un mot non privatif, non positif, la parole neutre qui porte le désir neutre. Détruire. Ce n’est qu’un murmure. Non pas un terme unique, glorifié par son unité, mais un mot qui se multiplie dans un espace raréfié et que celle qui le prononce anonymement, jeune figure venue d’un lieu sans horizon, jeunesse sans âge, d’une jeunesse qui la rend très ancienne ou trop jeune pour paraître seulement jeune. Ainsi les Grecs saluaient en chaque adolescente l’attente d’une parole d’oracle.

  • samedi matin – 15 août 2009

    [ 15 août 2009 / 8 septembre 2009 ]

    nous partons tout à l’heure à la campagne, jusqu’à lundi matin.

    fortboyhier, raccompagné ma mère à la gare.
    soleil
    PC2 → Gambetta
    Mc Donald
    puis, cherché bus 26 – pas trouvé assez vite (alors qu’il se trouvait juste devant le MacDo) je me suis fâchée très fort, trop fort, sur ma mère, comme si elle. – nous allons rater le train. – oui, je commence à le croire aussi. – comment, qu’est-ce que tu dis, mais pourquoi tu ne l’as pas dit plus tôt, pourquoi tu n’as pas prévenu, etc. ridicule, je suis ridicule. nous tournons en rond autour de la place.
    taxi → Gare du Nord  -dans le taxis nous distrayons le taximan. racontons bêtises. je lui laisse un euro de pourboire. ou deux? il a roulé très vite. – le train part à trente, on peut y arriver? – on va voir ce qu’on peut faire. Jules trouve que nous roulons trop vite. soleil. à la gare, stupidement encore, je cours devant, les laissant seuls, avec la valise, pensant arrêter le train.
    OK – ouf.  au revoir mère, au revoir enfants. l’entrapercevons, devinons derrière vitre teintée du thalys.
    ensuite, bus 26 → entrée parc Buttes Chaumont
    plaine de jeux à l’ombre + petite fille (+ âgée que Jules mais qui a le même jouet que lui, jouet Fort Boyard, Jules la suit partout. elle, tout de même grande et petite fille. )
    quittons les lieux. promenade avec 2 deux petits garçons blonds et leur parents. edgar, le grand, et sam, le petit (4 ans). glaces smarties.
    nous sommes séparés. eux touristes d’un jour,  tour eiffel, nous manège, trois tours, pleurs de jules. enfin grimpé jusqu’au Rosa Bonheur (escalade des grosses pierres chaudes, qui longent le chemin, où peut-être autrefois de l’eau a coulé, où visiblement autrefois de l’eau a coulé). P1020338rLà, à l’extérieur, côte à côte face au parc à une grande table en bois, bu un verre, fait un puzzle et joué à d’autres jeux. j’ai voulu acheté un paquet de cigarettes, une serveuse m’en a donné une. tout ça très agréable. voisins de gauche jouaient dominos. jules bien voulu se joindre à eux, mais.
    rentrés. bus → place des Fêtes. Métro ligne 11 → République. Ligne 8 → Daumesnil. Descendus jusqu’à la maison.

    Valise

    • 1, 2, 3 pijs
    • préservatifs
    • 2, 4, 6 slips
    • 1, 2, 3 mailltos de bain
    • antipoil jambes
    • j. → chaussons
      2 brosses à dents : 1, 2
    • – chargeur tel véro
      médicaments
  • Roger et les simili-mystiques

    [ 16 août 2009 / 15 septembre 2009 ]

    Dimanche matin

    Donn, joli Donn, beau Donn, Donn aimé… 10 heures. sommes tous là, en pijama, tous = nous, f v et j + parents de f. mais retournerais bien me coucher.

    ~

    que de rêves.

    roue-astralepoursuivie méchamment par Roger et une bande de simili-mystiques (façon l’homéopathe). Roger me coupe à la lame de rasoir, me fait sur le bras de longues coupures et des coupures appuyées comme celles que je me faisais (tentative de suicide). je me demande si je vais mourir.

    [ dans ce rêve, des histoires de poisson aussi, dans très peu d’eau. des sortes de vers verts. des petits poissons mangés par de très gros.]

    Roger extrêmement fâché sur moi. fou furieux.

    ils me poursuivent. essaient de me tuer.

    c’est une femme qui va essayer de me sauver. une soldate se sacrifie à l’un des drôles de zigotos, propose qu’il l’encule, elle attachée avec sous les bras je ne sais quelle matière dont je devine qu’elle va la sauver. la matière va la sauver.

    plus tard, je vois l’emplacement où a eu lieu le « sacrifice ». entouré des marques sphériques, de type thème astral.

    ~

    [ place van meenem, où j’ai habité, où l’ex analyste est venu habiter aussi. face à hôtel de ville. d’hôtel de ville, il en a été question récemment avec J.  je lui disais que c’était une « mairie » – que c’était comme une mairie, si ce n’est que de plus grande dimension.]

    ~

    pourquoi ce rêve, pourquoi Roger, est-ce que j’ai pensé à lui récemment, pourquoi furieux, pourquoi me suicide-t-il? la soldate. le sacrifice…

    ~
    est-ce que j’ai hier encore raté une occasion de parler? oui.

    ~

    sommes arrivés ici hier, 15 août. avons loué voiture. sommes allés à la piscine j. et moi. ai nagé. eau à 18. enchantement. jules entend maintenant parfaitement bien. en réalité, tout se passe très bien.

  • paris, retour, lundi, 17

    [ 17 août 2009 / 8 septembre 2009 ]

    f.  à son travail. sommes levés super tôt à Donn. pour revenir ici. bien sûr, paresseuse comme je suis me suis rendormie. vais devoir me remettre au boulot, moi aussi. et jules retourner au centre de loisirs (ce dont il ne sera pas content, « ils » le forcent à manger.)

    ROGER → avais la veille pensé à lui comme à celui qui sait beaucoup de choses, connaît beaucoup de mots (connaît entre autres ce mot qui décrit ce phénomène, scientifique, qui fait que le yaourt se liquéfie quand il est secoué.

  • nuit. angoisse, fureur.

    [ 19 août 2009 / 30 mars 2010 ]

    ne dors pas, furieuse. furieusement travaillé la journée jusqu’à trop maintenant douleurs picotements. ce travail à  l’ordinateur me détraque. tenue éveillé par colère contre X**, ex-analyste, comme si c’était lui qui était  responsable de tout ça. ne sais que faire de cette colère. pourquoi faut-il que je ressente ça. pris une aspirine.

    ~

    plus  tard.
    écrit à L
    . (analyste actuel) pour me plaindre. appel à l’aide. la seule chose à faire à mon avis qui puisse être efficace. pour ce que j’ai. douleurs membres. aspirines encore. lis maintenant un article de cet ex-analyste, histoire de vérifier. s’il était aussi mauvais que ce que – dans mon oreille droite le bourdonnement d’une abeille (!)

    ~

    oreilles sifflent. serpents sur nos têtes. et je me sens coupable d’avoir voulu que l’autre soit coupable.

    Eugène Traktacus. nom d’un roman que j’ai écrit. Qui a le traK et qui accuSe. avait dit JP*. roman qui m’était venu quand j’ai découvert lacan.

    Alors quoi, j’ai le trac, j’accuse X* ?

  • matin, 19 août, mercredi (lendemain dla nuit) (où il sera question de l’amour du psychanalyste)

    [ 19 août 2009 / 30 mars 2010 ]

    11:11
    reçu réponse de L. à mon mail de cette nuit. promet de me lire. hors or, ce que j’écris (à la main) dans ce carnet est illisible.

    14:39
    électricité dans les bras. 1 pêche, 32° C, demi-solian, vu docteur G (lui qui)

    14:41
    plus de pêche

    ~

    ai fait des courses chez SIMPLY MARKET, ça m’a vidé l’esprit. acheté de nouveaux marqueurs. mais continue à écrire avec ce stylo que je tiens de mon père, qui me fait une écriture trop calligraphiée – s’enthousiasme un peu trop pour les boucles- mais qui est agréable.

    les majuscules, je n’y arrive pas.1 les minuscules, l’idée le sentiment d’une phrase infinie – une phrase qui n’en finirait pas. quand je pense que j’ai écrit un livre qui s’appelait De très phrases, très. Tant chaque phrase y était travaillée et retravaillée.

    ~

    oublier que L. a promis de me lire, essayer.

    ~

    X**, l’ex-analyste, était-il amoureux de moi ? c’est cette pensée qui me révoltait cette nuit. pensée ne pourrait me venir que dans la nuit, dans l’angoisse. autrement impossible à soutenir. c’est de cela également, à cause de cela que je n’avais pas envie de voir le docteur G. pas envie qu’il acquiesce, renchérisse, m’interroge. s’interroge. vienne à conclure. ce qu’il a fait. il est vrai que je parlais avec un visage de madeleine, éplorée, dans la souffrance, et sans trop le regarder. avançant des anecdotes, puis tentant de les rattraper.

    que faire de cela.

    est-ce moi qui suis malade.

    quand je le lisais cette nuit, il m’a semblé qu‘il n’aurait pu.

    qu’est-ce que je fais? je décide d’écrire ce livre auquel je pensais cette nuit? je me débarrasse de cette histoire?

    et qu’est-ce qui s’est passé ici, à paris, après. qui a dégonflé vidé le ballon la baudruche qui faisait toute ma vie.

    mon désir d’être analyste ne se serait soutenu que de l’inconscience d’être aimée,
    soutenue dans ce désir, par mon psychanalyste.

    s’agissait-il de transfert? de la forme particulière de mon transfert? me croire aimée.

    que faire? écrire? me souvenir?

    ~

    fantasme

    est-ce qu’il m’aime?
    et s’il m’aimait et ne me le disait ? le péché – à mes yeux, le péché, le grand manquement.
    il m’aime de toute façon.
    il n’aime même que moi.

    – Ah ça, il y en a qui ont de la chance! » quand je lui parle du fait que je vais aider JP à écrire son livre

    hasard

    il vient habiter près de chez moi. puis, redéménage et habite en face de chez moi, sous ma fenêtre. à mes pieds.

    quand je quitte bruxelles, il assiste à tout mon déménagement depuis la fenêtre de son bureau. l’immense élévateur. il sort de chez lui au moment où je pars en voiture. avec ma mère, reprenons la voiture sur la place. il sort de chez lui. me regarde partir.

    il n’aimait pas fort, n’être pas aimé.

    – Je suis fâchée contre vous!
    – Encore !

    avant-dernière séance
    il s’énerve quand je lui cite L. (qui deviendra par la suite mon analyste). se rassérène quand je lui dis que de toute façon, lui ou un autre, lui L. ou un autre, ce serait pareil : je suis méfiante. je sais qu’il me « décevra » également.

    c’est vrai que c’est n’importe quoi

    – ah non, je n’irai pas en analyse avec L. non non non, lui, je me le réserve (pour la bagatelle…)
    – m’enfin ! c’est n’importe quoi ça, vraiment n’importe quoi !

    fantasme

    avoir fait ce qu’il voulait. n’avoir plus rien décidé sans l’avoir au préalable consulté. avoir parfois agi contre son gré. mais ce qu’il voulait par dessus tout, pour moi : LES ETUDES !!! histoire de l’art, mathématiques.

    j’avais cessé d’y aller. je lui avais écrit une lettre, où je l’attaquais, lui disais que peut-être il ne s’intéressait pas suffisamment au monde, n’était pas suffisamment dans le monde (!) quand j’étais revenue, l’avais rappelé, il s’était montré très froid, n’avait pas voulu que je m’allonge sur le divan, m’avait assise en face de lui. je ne sais plus ce qu’il voulait. pratiquement que je lui promette de plus lui dire des choses pareilles. non, il a commencé en me disant : vous êtes consciente de ce que vous avec fait. non, non, non. je ne voyais pas et je ne vois toujours pas. allons, allons, réfléchissez. écoutez, je veux bien qu’on reprenne, mais plus jamais ça. d’accord. sinon, c’est fini.
    le clash.
    mon cœur battait à tout rompre, j’étais prête à tout promettre. seigneur, cette peur qu’il m’a mise !

    après
    son soulagement que je lui annonce que je suis en analyse chez G.

    (interrompue par un coup de fil)

    Notes:
    1. mettre des majuscules dans mes phrases, à mes mots, aux premiers mots et aux noms… []
  • jeudi 20 août 2009

    [ 20 août 2009 / 8 septembre 2009 ]

    10:38

    c’est vrai que je vais déjà beaucoup mieux, c’est ce que je viens d’écrire à L., à l’instant. il a eu raison le docteur G. (avec son demi-solian).

    je ne sais pas si je dois recopier ce carnet, le retaper. ou continuer comme ça. comme ça, c’est beaucoup plus rapide. c’est ce que je veux. rapide et effectif. dès que je me mettrai à retaper, ça va traîner. mais ce serait aussi une façon de me relire, de me relire avec un peu plus de distance. ah cela dit la distance que je mets à chercher à mettre en page peut devenir infranchissable, absurde. abyssale. j’entends le clavier bien tempéré de bach, au piano, A. Brendel.

    23:10

    ah. perdu mon téléphone.

    23:15

    perdu stylo aussi. commencé à recopier ce carnet sur le blog. alors évidemment, perdu encore un temps fou.

    je me suis dit : si je me recopie, ça me permettra de me relire. ha ha. ne pas croire que je dis tout, ici. que je n’ai pas mes secrets.

    depuis hier, ou avant-hier, non hier, Jules au centre de loisirs. il ne voulait pas, mais il s’amuse bien. bien bien bien. beaucoup. oui, cela se voit, se sent. à son retour, je le mets au bain, où il reste des heures. quel enfant joyeux. a appris à la piscine de reuilly où nous sommes allés la semaine dernière, à n’avoir plus peur de la douche. ah, son plaisir. que cela lui fait du bien, une peur en moins. tu n’entends pas le bruit du marqueur sur le papier.

    là, frédéric râle parce qu’il s’est fait piquer par des moustiques. mais il suffit de mettre de la crème.

    « a – o  » : jules me disait aujourd’hui : « là-haut, ça s’écrit ‘a – o’. »

    cet enfant m’extasie. il a compris un truc, non?

    bye bye.

  • agression

    [ 24 août 2009 / 14 septembre 2009 ]

    nuit de, de samedi à dimanche, du 22 au 23 août

    anniversaire de frédéric
    je ne sais pas du tout si c’est le bon moment pour écrire et si je ne ferais pas mieux de retourner dormir, d’autant que je viens de boire une tasse de lait chaud. annick là. travaillé toute la journée, arrivée hier soir. avons beaucoup trop bu.

    noter le plus rapidement possible, les cauchemars d’hier.

    un puis plusieurs hommes très massifs régulièrement m’attaquent me frappent très violemment – par exemple avec un tronc d’arbre. je ne sais pas comment ils arrivent à trouver autant de façons de frapper. j’ai extrêmement peur et mal. je ne sais comment j’arrive, par moments,  à leur échapper.

    je fuis avec d’autres fuyards. est-ce que ce sont des gitans. une jeune femme parmi eux. sont de petite taille, les fuyards, assez misérables et basanés. il y a des enfants aussi. et d’autres femmes, plus âgées, « des tantes ». elles portent de longues et lourdes robes, qui les couvrent complètement, sont un peu épaisses.

    sommes parfois obligés de courir très vite.

    vais me coucher maintenant, je crois que je pourrais m’endormir.

    lundi

    pensais que me souviendrais de la suite du rêve mais

    A un moment, en ai tellement assez, de me faire agresser que je décide de faire celle à qui ça plaît… sexuellement. je dois avouer que ça marche. un temps. plus tard, ça recommence et je n’arrive plus à recourir à mon stratagème. à un moment donné, je suis morte. et la femme, la jeune fille qui était avec les gitants gitans s’avère être la complice des hommes. elle rit de toutes ses forces avec eux, de la bonne farce qu’elle m’a faite.

    mais je ne suis pas tout le temps morte. plus tard, j’en ai tellement assez, que je crie « maman, papa » de toutes mes forces, pour qu’ils me réveillent. mais ne viennent pas. finalement crie : « jean pierre, jean pierre… » me rends compte que suis trop loin de sa maison, me rapproche, mais il ne m’entend pas, ne me réveille pas.

    ~

    cet homme, ces hommes, l’un d’entre-eux, le premier, ressemble à 1 homme qui m’a plus, blond, que j’ai récemment revu en photo sur internet. je ne sais plus comment il s’appelait.

    ~~

    update du 14 septembre (soit aujourd’hui, jour où je recopie ici, sur le blog ces notes prises dans un carnet) :

    cet homme, c’est celui du rêve que j’ai retravaillé hier, le deuxième rêve à propos des dames de marie, de l’école. cet homme, c’est l’homme dont nathalie est amoureuse, qui la repousse furieux quand elle lui saute dessus, mais qui peut l’aimer quand elle trouve du travail (place, métier).

    quel rapport entre ce rêve et celui où une femme se sacrifie pour me sauver