septembre 2009

  • je t’oppose mon retard alors viens

    [ 1 septembre 2009 / 17 septembre 2009 ]

    01:16

    Quant à moi, je prendrais bien un peu de retard.

    C’est volontiers que je reprendrais de ce délicieux retard.

    Vous, enfin, mon bon retard.

    La joie qui est la mienne de pouvoir vous annoncer ce retard.

    Chronique d’un retard annoncé.

    Je me balaie

    Tu te balaies

    Il se balaie

    Nous nous balayons

    Longtemps, je me suis balayée de bonne heure!

    En retard, à la bonne heure !

    Le loup et le retard.

    Sur son arbre perché, un retard.

    Je suis Jean sans terre. et toi, qui es-tu?

    Je suis Jean Sampeur.

    Je suis sûre que Jules a cherché à vomir.

    La faute, le phallus. Je vous renvoie à ce texte de Sterck-Devos sur l’erreur d’interprétation. Sa conclusion fut qu’il n’y avait pas d’erreur possible. Contre quoi je me révoltai.

    Ce retard embrasé,
    ce paysage aussi.

    Au bout de ses ongles, géographies rouges désuettes

    Je l’aime au-delà de tout. Je peux bien le dire, il est mort.

    Retard. Retard et séparation. Retard est séparation.

    Lapoisse, c’est pas donné comme nom. Ne se balaie pas qui peut.

    Les amant zen retard.

    Les amants ZAN ont le mérite d’exister.

    J’arrive en retard à la nouvelle école.

    Le retard est la politesse de l’art.

    Il faut décoller, faut-il pas?

    Ecrit dans le noir

    Raisons

    Ensuite, plus ou moins arbitrairement, s’arrêter.

    J’ai tellement besoin d’eux.

    MATIN

    danseur acteur trapéziste fildefiériste analyste.

    1er septembre
    1er septembre
    1er septembre

    IL PLeut
    et Jules n’a pas 37°2

    d’écoler.

  • bêtises

    [ 2 septembre 2009 / 14 septembre 2009 ]

    8:54

    La  rentrée de Jules, c’est demain.

    Je vois de + en + mal de près, faut que je fasse quelque  chose.

    Il a été question, dans ma tête, que j’ouvre un cabinet de psychanalyste – avant toute chose je crois, pour gagner de l’argent (!), ensuite et mais aussi , à cause du rêve Les filles (L’école) Lacan

    Ou les filles Ou Lacan et si j’ai l’un je perd les autres. Si je choisis les filles, j’aurai les filles amputées de l’école (savoir ou communauté de savoir? savoir universitaire ou savoir psychanalytique? désir de savoir?)  et de Lacan (génie). Idem, si je choisis Lacan. Si ce n’est que je crois que si je choisis Lacan, je perds tout. L’école, les filles. Et le génie. Ou alors extrêmement solitaire, inconnu, incompris et méconnu (le génie).

    Dans les deux cas,  l’Ecole est perdue.  L’école comme cause perdue. D’où, j’en ai déduit, il « faut » aller vers l’école où je deviendrai analyste parmi les autres analystes.

    Ce qui est curieux, c’est que là, pour le moment, je n’aurais envie de renoncer à rien de ce qui fait ma vie actuellement.
    ni mon analyse,
    ni mon analyste,
    ni l’écriture de ce journal,
    ni sa publication sur internet,
    ni mon travail,
    ni ma famille,
    ni Jules, ni Frédéric – bien évidemment.

    Ma vie bien remplie pour le moment, et je n’aimerais comprimer aucun de ses temps de … lATENCE (?)

    enfin, c’est comme si j’envisageais de devenir analyste, je perdais perdrais je deviendrais tout à fait autre devrais devenir tout à fait quelqu’un d’autre, plus du tout moi – et que je perdrais tous mes problèmes

    vide analyse débats
    latence écriture
    travail

    ha ha

    alors alors l’école ? ce que serait l’école ? ce que ça représenterait ? un certain savoir (?)

    IMG

  • dans l’embrasure

    [ 8 septembre 2009 / 15 septembre 2009 ]
    Dames de Marie

    vendredi 21 août 2009 – matin, heure digitale : 9:51.

    cette nuit, rêve encore des Dames de Marie – cours de Chimie / Bio avec prof. contre laquelle nous nous révoltons.
    entre 2 cours, nous réunissons, nous plaignons. sommes dans l’encoignure1 l’embrasement2 l’embrasure 3 d’une porte (sortie).
    moi + les filles contre prof
    révolte
    passe, passage, entre 2
    [ mon lapsus calami : le coin venu à la place de l’ouverture ; le coin où je vais me coincer : qu’est-ce tu sais dans ton coin?]
    Je dis :  » Et tu te rends compte, ce livre, d’Annie Ernaux, qui se passe pendant ses études secondaires, j’en ai lu seulement quelques lignes : insupportable ! insupportable! cette angoisse des examens ! n’ai pas pu continuer. » angoisse, insupportable de l’école (racontée dans un livre)
    Finalement, nous retournons en classe, c’est la fin de l’année, les examens sont finis mais nous avons encore cours (et je me demande pourquoi).
    Nous attendons l’annonce des résultats.
    C’est la dernière année. 6ème. après, fini les Dames de Marie.
    c’est fini mais ça continue.
    angoisse des résultats.
    c’est la dernière année, l’année que j’aurai redoublée pour n’avoir pas voulu passer certains examens.
    Il y a Nathalie F. Nathalie n’était déjà plus aux Dames de Marie. Nous avions fait de la danse ensemble. Plus tard, elle a été danseuse chez Béjart.
    Elle est très triste, amoureuse. Je crois que je suis moi amoureuse d’elle. Je suis près d’elle, c’est agréable, elle est triste, je triste aussi. (Plus tard, N. rentrée dans compagnie Béjart). Elle s’approche de l’homme dont elle est amoureuse, il est avec deux autres hommes. Elle lui saute dessus, il est furieux, il s’en va. je l’aime, elle une femme, elle aime, elle, un homme, qui lui en éprouve de la fureur contre elle
    Mais l’un de ses amis revient et prend emporte deux books de Nathalie (books de présentation de travaux graphiques. Nathalie pas graphiste : Mireille, l’était.) Nathalie reviendra ensuite, radieuse, parce qu’elle a trouvé du travail grâce aux books. L’homme est maintenant amoureux d’elle et moi je suis très très triste. si BOOK/livre/présentation –> alors travail –> alors amour possible
    amour d’un home dont je suis en fait moi amoureuse
    Entre-temps, comme voulons retourner au cours, sommes arrêtées dans la cour, parce que très en retard. On nous dit : « C’est pas possible ! On va toutes vous faire redoubler!  » PANIQUE REDOUBLER
    il y a un bus qui est cassé. il faut le faire remplacer. nous disons qu’on ne peut pas nous demander ça maintenant, sinon on va se faire encore plus remarquer (comme étant celles qui cassent le matériel même si de ce crime nous sommes innocentes), et sommes encore plus sûres d’avoir à redoubler. BUS CASSE
    Finalement, pouvons retourner en classe. Mais la prof avec qui nous avions eu des problèmes (et qui en fait un prof qui ME détestait) est partie. Elle en a eu assez. Elle est remplacée par un petit homme. femme (qui me détestait) remplacée par un homme (insignifiant).

    ( un homme vient à la place d’une femme)

    (et c’est ici que dans le rêve ça passe de NOUS à JE)

    Je ne trouve pas de place pour m’asseoir. Je n’arrive pas à prendre de notes. Je me demande à qui je vais pouvoir emprunter des notes ( beaucoup par le passé rêvé de ça, il est vrai que j’avais en réalité beaucoup à le faire, compléter mes notes: je n’allais jamais au cours. les filles au fond n’étaient pas très sympa avec ça. ça devait les énerver que je n’aille pas au cours et que je cherche à ne ne pas en payer les conséquences. d’habitude, je demandais à nathalie, mais je n’étais jamais sûre d’en avoir de complètes. je veux dire que nathalie non plus, ma meilleure amie, ne se montrait pas très « volontaire ». et je n’osais pas trop insister.
    le schéma était toujours le même:  » dis, tu me prêterais tes notes? tu peux me les apporter ? – oui oui bien sûr ». et puis, les notes ne venaient jamais. )
    pas de place parmi les filles, plus de place, à cause de mes absences ; pas de place, pas de notes.
    demande de notes qui n’aboutit pas. comme le début d’une parano
    sentiment d’exclusion.
    filles et moi nous séparons.
    J’essaie de suivre le cours sans prendre note. Debout.
    C’est là que je trouve une place auprès de Nathalie. Il y a toutes ces inquiétudes à propos du redoublement. Une fille revient en disant qu’elle a trouvé une place. Je ne sais pas exactement de quoi. C’est lié à l’école et à l’école de Régentes. (ma mère, « régente »). Je me dis mais enfin, nous ne sommes « qu’assistantes-psycho » (!!!)
    L’autre trouve du travail. Régente ! comme ma mère = ma mère a du travail
    avoir du travail = avoir une place

    moi exclue du travail

    les filles sont un peu jalouse. une sœur (là, c’est de la vraie romantisation de la part du rêve, parce que des sœurs, aux Dames de Marie, il n’y en avait plus, ou plus qu’une, qui d’ailleurs n’enseignait pas. circulait vieille sans rien faire dans l’école, souriante.) elle lui dit qu’elle a gagné, réussi son année, qu’elle aura donc le travail. Il s’agit de nouveau peut-être de cette Anne-Marie ou Annamaria, celle qui me proposait de se marier avec moi dans le rêve les filles l’école lacan. que dire de cette anne-marie annamaria, c’est une fille très très loin de moi, dont je ne suis pas l’amie pour qui j’éprouve du respect, respect partagé. réciproque, je crois. qui est très « moyenne », sans éclat, sans rien qui ne dépasse, extrêmement sage, en apparence. qui fait tout ce qu’il faut faire. et à qui finalement, les choses réussissent, même si ce n’est pas de façon brillante. elle est gentille.
    Puis, il y a l’histoire de Nathalie et de ce type dont elle est amoureuse.
    Le rêve finit donc assez tristement pour moi. Je suis seule. JE SUIS SEULE ( barrée des autres filles,
    du travail,
    d’une place,
    de l’amour.)
    Et je ne sais pas si je vais redoubler à cause de ce prof qui me déteste, dont je raconte même qu’elle m’a exclue du cours ( et d’ailleurs, c’est même pas sûr qu’elle ne m’ait pas, viré du cours. non, ce n’est pas elle, c’est cette autre prof, qui elle m’aimait. qui m’a exclue de son cours. ha ha. le prof. qui ressemblait à marguerite duras, quand j’y pense.) prof qui ne m’aime pas = prof qui m’aime
    prof = celle qui sait
    prof m’exclut
    celle qui m’aime/me déteste.
    prof femme remplacée ensuite par prof homme, insignifiant.
    ~

    Est-ce que tous ces rêves c’est là pour indiquer que le plus dur du mois d’août, c’est ça: septembre qui vient. La rentrée?

    les examens de passage. en septembre. celui que je n’ai pas voulu passer sous prétexte que je ne connaissais pas tout.

    celui de math où je disais à la prof qu’il ne fallait pas me faire passer, parce que si j’avais tiré au sort l’autre question, je n’aurais pas su répondre, parce que cette démonstration-là je ne savais pas la faire, ou si je la savais, très bien, je n’aurais pas voulu la faire, parce que je ne la comprenais pas.

    j’aurais voulu tout (savoir) or pas-tout –> donc, pas digne de passer examens, de réussir

    vous savez, les gens disent : « perfectionniste ».

    ~~~~

    Annick vient tout à l’heure, pour le week-end. Je veux auparavant acheter un, des cadeaux pour F, son anniversaire dimanche. J’ai l’impression que je n’aurai pas le temps de travailler, ennuyant.

    Notes:
    1. encoignure

      n.f. encoignure [ɑkɔɲyr] (de coin)

      Angle intérieur formé par deux murs qui se rencontrent: Placer un meuble dans une encoignure (coin).Remarque Dans ce mot, -coi- se prononce [kɔ], comme dans cogner.
      On peut aussi prononcer [ɑkwaɲyr] où -coi- se prononce normalement. []

    2. embrasementn.m. embrasement LITT.

      1. Action d’embraser; grand incendie: L’embrasement d’une forêt.
      2. Grande clarté rougeoyante: L’embrasement du ciel au soleil couchant.
      3. Agitation qui conduit à de violents troubles sociaux: Cette loi a engendré de nombreux embrasements dans le pays (effervescence).

      []

    3. embrasure

      n.f. embrasure

      Ouverture pratiquée dans un mur pour recevoir une porte ou une fenêtre: Le chat se tient dans l’embrasure de la fenêtre (encadrement).

      []

  • j’ai essayé d’envoyer ce commentaire sur un blog mais ça n’a pas marché (elle avait fait ctrl-c avant d’envoyer)

    [ 8 septembre 2009 ]

    je ne m’y connais pas, comme vous, en poésie (mais j’aime souvent les poètes que vous ramenez ici). et je voudrais vous rapporter quelques souvenirs que j’ai (non que je l’aie connu) à propos de ce qu’il en disait, lacan , des métaphores, de la métaphore : parlait d’elle comme de ce qui sautait le pas.  parlant d’elle disait le pas-de-sens, comme on dirait, disait-il, le pas-de-calais. la métaphore comme un saut. et pour parler de la métonymie – enfin, ces  choses, à un moment donné de son enseignement, bien sûr, ce n’est pas pas figé -, parlant de la métonymie, disait : le peu-de-sens. la glissade, le peu de sens. parce qu’il faut faut-il pas à un moment donné se décoller, non pas du réel, mais de la réalité, se décoller, faire arrêt dans le sens, celui-là même qui rate, le réel, le rate. puisque comme vous dites, c’est une brûlure, ça n’en n’a pas, de sens. le réel. alors, moi, vous savez, je ne sais pas, de quoi il parle, quand il parle, lacan, de métaphore. très franchement. je serais bien incapable d’en reconnaître une s’il m’arrivait d’en croiser. hélas. hélas. et il me souvient, avoir réfléchi, un moment à cela, la devenue impossible métaphore, mais je ne sais plus dans quel sens. toujours est-il qu’encore, je pense veux penser à cette façon que nous avons de vouloir coller, dédoubler, travailler dans le clone, la duplication, le petit autre, le semblable, le plus semblable possible; coller, vous comprenez, je veux dire : l’appareil numérique, le blog, l’instantané. la présence éternelle, et le désir encore de reproduction, mais mécanisée, la photocopie, oh, on m’appelle. au revoir.

  • RE:(commentaire de commentaire)

    [ 9 septembre 2009 / 14 septembre 2009 ]

    je pense que nous vivons une époque qui en est dns les balbutiements des jouissances nouvelles qu’offent les possilbilés toujours plus grandes de ce que j’appelle la réplication de la réalité, voulant souligner que s’il s’agit de représentation, d’une nouvelle présentation de l’objet, le désir étant appelé cà osciller entre l’objet représenté et sa reprensation,  cette une représentaiton le représentation et le désir qui s’y lie de toujours, quand elle se colle à l’instant-même, en direct : what are you doing right now? et tous les outils à notre disposition pour rendre possible peut-être vivons nous une époque où l’objet représenté tend de plus à plus à disparaître au profit de sa représention. une époque où la scène est partout. se donnant comme de plus en

    ce qui colle ? ce serait – ce qui colle directement à la réalité, branché en direct : what are you doing  right now?  et le (désir)(besoin)(nécessité) qui se lie de répondre à cette question, de se projeter dans sa propre représentation. se projeter perpétuellement dans sa propre représentation, dans l’absence à soi (fuite). la représentation tenue pour désirable, ce qu’elle est, mais dans le déni de ce qui est représenté, de l’objet-même, qui devient ou deviendrait l’oublié de l’histoire, le rejet.

    autant de questions qui interrogent merveilleusement ce qu’il en est non pas pour ma part ce qu’il en est de l’art, mais de ce qui en vaut la peine.

    ce que vous dites, je le sens. et j’essaie d’y initier ma pensée qui a tendance à fonctionner en système où elle se fige.

    c’est moi qui vous remercie pour votre réponse.

    de toute façon il reste la musique.

  • annonce (ACF- Ile de France)

    [ 10 septembre 2009 ]

    Les clocheries de l’inconscient

    « Il n’y a pas de formation de l’analyste, il n’y a que des formations de l’inconscient. »[1]

    À la veille des journées de l’ecf, intitulées Comment on devient psychanalyste à l’orée du xxie siècle, l’ACF-IDF poursuit son travail de préparation le samedi 19 septembre 2009 à l’Université Chicago, à Paris.

    […]

    Lors de la seconde après-midi, nous prolongerons cette série de recherches sur la particularité du savoir dans l’expérience analytique pris dans les rets du sujet supposé savoir et de l’amour de transfert. Ce rapport au savoir qui ne s’inaugure que du un par un dans le dispositif de la cure, se fonde sur ce qui cloche chez l’être parlant. Nous nous orienterons donc de la clocherie, celle de l’inconscient.

    […]

    « Il y a trou et quelque chose qui vient osciller dans l’intervalle. Bref, il n’y a de cause que ce qui cloche »[5] nous dit Lacan. Béance structurale qui fait « [qu’] entre la cause et ce qu’elle affecte, il y a toujours la clocherie ». C’est à ce point qu’il situe l’inconscient forgé par Freud. Achoppement, défaillance, fêlure, trébuchement, ratage, discontinuité, vacillation, rupture c’est là que Freud va chercher l’inconscient. Et Lacan de rajouter : «  ce qui se produit dans cette béance, au sens plein du terme se produire, se présente comme la trouvaille, […] la surprise, […] ce par quoi le sujet se sent dépassé » [6] mais qu’il attendait. Cette solution est « retrouvaille [et] toujours prête à se dérober à nouveau, instaurant la dimension de la perte »[7], du manque fondamental. Mais l’absence n’est pas le fond. C’est la rupture qui fait tinter, sonner, résonner l’absence « comme le cri non pas se profile sur fond de silence, mais au contraire le fait surgir comme silence. »[8]

    Comment à partir des clocheries de l’inconscient, à partir des failles manifestées par les formations de l’inconscient, un analysant peut faire état de son rapport à l’inconscient et de ses élaborations ? Comment, de ce savoir particulier acquis, tire-t-il les conséquences dans une pratique éventuelle, sachant que sa clocherie est singulière et irréductible ? C’est ce que nous tenterons de faire résonner.

    Charles-Henri Crochet


    [1] Lacan J., Intervention à l’efp le 3 novembre 1973, Lettres de l’efp, n°15 p. 191.

    [5] Lacan J., Le Séminaire, livre XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Le Seuil, Paris, 1973, p 25.

    [6] Ibid., p 27.

    [7] Ibid.

    [8] Ibid., p 28.

  • je crois entendre encore

    [ 10 septembre 2009 / 13 septembre 2009 ]

  • 11 septembre

    [ 11 septembre 2009 ]

    comme j’écris cette date, du 11 septembre, je me souviens que c’était hier la naissance de la deuxième petite fille de mon frère, Jean Pierre

    bien venue LOU
    au monde

    je dois travailler. j’ai vraiment beaucoup de travail en retard mais comme
    j’ai tellement l’impression d’avoir encore quelque chose à écrire.  je n’arrive à rien faire, du tout. et c’est dans ce genre de situation que je préfèrerais dormir. car je n’écrirai pas non plus (obéissance).

    eva hesse contingence

    eva hesse : contingence

    je me force: j’ai passé la journée d’hier à
    sur facebook auquel je me suis réinscrite, après une désinscription d’une semaine, la journée d’hier à,
    lire
    mais quoi donc
    des textes glanés
    qui tournent autour
    de cette phrase de freud (ici paraphrasée)
    « puis est venu Bentham avec
    cette idée que si
    la quantité de plaisir
    à jouer à…  je ne sais plus quel jeu, un jeu que je ne connais pas,
    est égale à celle qu’il y a à lire de la poésie, alors
    pourquoi l’un vaudrait-il mieux que l’autre? » ( et voilà qu’arrive Bentham et son « jouer à la punaise vaut bien lire de la poésie si la quantité de plaisir est la même »)

    j’ai recopié cette phrase sur Facebook ( curieuse de ses éventuels échos)
    où j’ai récolté 2 bravos. l’un de la part de quelqu’un dont ça ne m’a pas étonné, à qui je cherche depuis des années à répondre, dont le leitmotiv est
    l’art c’est n’importe quoi et c’est tant mieux,
    l’autre de la part de Frédéric. dont ça ne m’étonnait pas tellement non plus, mais

    qu’est-ce qui dans cette phrase de Bentham choque Freud?

    ce n’est pas qu’il soit question de plaisir, de jouissance qui pose problème, c’est
    l’élision de la qualité

    peut-on faire l’économie de la qualité.

    qu’est-ce que la qualité.

    (à ce propos, probablement, lire, l’homme sans qualités, de musil)

    quel est le rapport de
    la jouissance et
    de la quantité,
    du nombre,
    du chiffre.

    dira-t-on
    la jouissance est chiffrage
    le désir
    déchiffrage.

    (quand Jules
    fait son
    exposition dans
    mon
    bureau.
    s’assoit à côté de son « œuvre » qu’il nous a invitées à regarder, contempler.
    il nous interroge:
    alors, quel est le chiffre
    où est le chiffre
    vous le voyez? c’est quoi
    le chiffre?
    (ici, c’est probablement une interprétation qui est demandée. au moins, cette demandue, je l’ai entendue.)

    à s’en tenir au chiffre, toutes les équivalences
    sont permises. toutes comparaisons équivalentes.

    est-ce que quand il demande quel est le chiffre
    Jules déjà déchiffre
    ou plutôt nous demande
    de déchiffrer.
    serions-nous ceux-là, celles-là en l’occurence, puisqu’il s’agissait de ma mère et moi, qui
    connaissons le chiffre.

    et le chiffre ici, n’est déjà plus n’importe quel chiffre. c’est le chiffre.

    et lui, le sait-il le chiffre?
    (son chiffre)

    chiffre/déchiffrer
    défricher.

    et à quoi tient-elle la qualité. elle est en tout cas ce qui fait obstacle à l’équivalence universelle.

    1 = 1
    1 pomme ≠ 1 poire
    1 pomme a le prix d’une poire
    1 euro = 1 euro
    mais 1 pomme n’est pas 1 poire

    la pulsion est acéphale – l’obsession – l’obsessionnalisation du monde contemporain – l’addiction

    la différence, la différentiation

    qu’apporte la notion de qualité. devenue si difficile à saisir, retenir. par quelle voie? quel moyen?

    écrit avec tendresse1

    Notes:
    1. je continuerai, plus tard, à recopier ici mon doux mois d’août. là, il faut vraiment que je travaille. je suis arrivée à la dernière page de mon carnet, d’ailleurs, mon carnet d’août. []
  • « Comment devient-on analyste »

    [ 12 septembre 2009 / 20 juillet 2010 ]

    commentondevientanalysteje lis le journal des journées (de l’école de la cause freudienne, en vue de leurs journées d’automne, qui se tiendront le premier week-end de  novembre, sous le titre « comment devient-on analyste? »).  on trouve ce journal des  journées sur le site de l’ecf, là: http://www.causefreudienne.net/agenda/evenements/journal-des-journees-de-l-ecf .  ce que je vous donne ici, c’est dans le journal n° 7, mais tous valent la peine. c’est court drôle clair plein d’allant. c’est signé jacques-alain miller.

    Extrait du Journal 7
    Jean-Pierre Klotz : Eplucher le « on »

    « Comment devient-on analyste », ce n’est pas comment untel, ou comment je, ou comment nous, ou comment chacun, le devient, c’est comment on le devient. On, pronom dit indéfini en français, suivi du singulier du verbe, malgré le sens collectif (« nous devenons ») à lui spontanément transféré. Il ne prête à la conformité (« que fait-on ? » pour dire « que nous faut-il faire ? ») que par identification.
    C’est donc du « on » que se fait l’analyste, un on dépouillé de ses oripeaux, le on singulier de chacun, le on extime, le on « petit a« , le on contre lequel on se bat, qui infiltre, empêtre, et dont on ne se dépêtre jamais complètement. Mais on peut y tendre, s’y intéresser « singulièrement ». Devenir analyste, se déplacer, et éplucher le « on ».

    j’ajoute que je m’y suis inscrite. ( et je songe plutôt à  « comment ne devient-on pas analyste? (après une petite vingtaine d’années d’analyse) » ça a l’air simple comme ça. pourtant.)

    Ajout du 12 oct. : je viens de demander à me faire rembourser. m’y poussent diverses considérations   1/ si je ne veux pas devenir… pourquoi aller à un congrès qui va chanter les grâces du devenir… 2/ l’angoisse profonde qui m’a saisie à la lecture de certains passages du susnommé  Journal.  je suis encore bien trop sensible quand il s’agit de l’école et de  ses analystes,  pour lesquels, par certains endroits,  ma passion se mitige, ce que mon caractères, par d’autres endroits, à moins que ce ne soient les mêmes, mon caractère entier donc a du mal à supporter.

  • je ne sais jamais

    [ 13 septembre 2009 ]

    comment m’habiller (ni d’ailleurs mon blog).

  • A.-M.

    [ 13 septembre 2009 / 28 septembre 2009 ]

    IMG_0002

    IMG_0003

    des anna maria ou anne-marie (voir  l’école les filles lacan et dans l’embrasure), il y en a eu plusieurs. j’en retrouve une. la photo ne date pas de l’époque des dames, mais des filles, de la sagesse (2° et 3° primaire). est-ce que nathalie était malade?  nathalie était peut-être souvent malade.

    Anne-Marie la sage.

    ~

    de ce court post, je décide du titre : j’écris : A-M et je pense, alors quoi? Anne-Marie Stretter?
    A-M Garavello, A-M Stretter…

  • journal n° 9, extrait (my suffragette-attitude)

    [ 13 septembre 2009 / 25 septembre 2009 ]

    JAM : Pas du tout, on ne peut pas jouir sans entraves, on ne jouit que par les entraves (signifiantes). Un mot d’ordre, s’il y en avait un, ce serait plutôt « Bien-dire ».

  • journal 9, my suffragette-attitude/2

    [ 13 septembre 2009 ]

    – MARION. Les temps changent. Un jeune patient m’a réglée sa séance en carte Pokémon. La carte a un
    pouvoir de 70 sur 100. Elle se nomme Le Créfadet. “Il dort au fond d’un lac pour maintenir l’équilibre du
    monde.” JAM : Un analyste joue en effet le Créfadet pour un sujet – quand il ne peut pas faire mieux.

  • treize

    [ 13 septembre 2009 / 25 septembre 2009 ]

    c’est aussi aujourd’hui l’anniversaire du (double) meurtre de mon oncle. jusqu’à ce que je le sache, jusqu’à ce que je connaisse cette date, très tardivement, pendant l’agonie la mort maladie de mon père, c’était souvent un jour où je tombais amoureuse. j’écrivais des textes, aussi, éclairs, que fièrement je signais. ceci s’inscrit encore dans la catégorie du mois d’août.

  • retour d’afrique

    [ 14 septembre 2009 / 30 mars 2010 ]

    rapidement j’ajoute, eau au moulin,  à propos de l’homme revenu, d’Afrique, l’Africain :

    1. le premier homme garçon que j’ai connu (au sens biblique) était MULATRE (albert)
      je m’appelle müller, ça vous fait le « MÜL »
      le fantasme de ma mère : mourir martyre, ne pas, trahir, sa foi. mourir, brûlée, vive sur des
      charbons ardents, à petit feu. ça vous fait « LÂTRE »
      ah ma mère, ce grand amour pré-génial
      ah mon lacan rêvé par moi grand saint et martyr de la psychanalyse
    2. L’A-FRIC
      bon, là c’est compliqué. de fric je n’en ai point et déteste m’en faire. j’ai bien pensé à cette chose dite par miller à l’un de ses cours sur ce qui, selon lacan, pouvait motiver un psychanalyste,  une raison d’être analyste, laquelle ajouta-t-il n’avait pas été la sienne : le fric. j’avais pensé, ha ha, moi qui déteste en avoir, qui n’aime rien tant que d’n’a’voir rien, ça pourrait m’en faire, une bonne de cause, d’être analyste, d’me faire un métier, et c’est peut-être ça, qu’il voulait me dire, l’ex-analyste, quand il ne cessait de me répéter  : vous savez, c’est un métier comme un autre. ha ha, mon indignation. mon petit a me ferait du fric….
    3. Le retour
      ce rêve commence par mon père revenu de la mort. et se termine par la rencontre d’une homme revenu d’afrique ou africain
      l’afrique, la mort (mon grand désir)
  • ce genre de doute

    [ 14 septembre 2009 ]

    si ça se trouve je nage,  en pleine dénégation.

  • ~pour finir

    [ 15 septembre 2009 / 25 septembre 2009 ]

    « Comment on ne devient pas psychanalyste ».

    Je ne suis pas sûre d’y avoir compris grand-chose.

    A ça, n’être pas devenue analyste.

    Mais j’aimerais pouvoir le dire : Je ne serai pas analyste. Je ne le serai pas, je ne le suis pas, voici pourquoi.

    En premier, viendrait  probablement ma satisfaction actuelle. Ma grande satisfaction actuelle. La façon dont j’écris, le blog,  cet exercice, dont je me suis longtemps fait le reproche, qui paraît finalement pouvoir répondre de mes années d’analyse. En prolongation de cette pratique, à laquelle encore je m’adonne, de voir un psychanalyste, à un rythme certes moins soutenu qu’à BXL où a eu lieu ma « première tranche », mais toujours régulier.

    Gerhard Richter - Overpainted PhotographCette satisfaction qui est la mienne d’être ce que je suis, enfantine peut-être mais, ma complicité, connivence d’avec mon corps, ma façon d’être, cet empilement ce jeu éventail de petites satisfactions qui seraient
    comme autant de cartes à jouer habilement maniées mélangées aérées lancées distribuées réparties, retournées, carrées. Elles auraient lieu un peu n’importe où,  n’importe quel lieu du corps, l’instant d’un regard rapidement passé, posé, d’un mouvement, le pli d’un vêtement, la matière d’une tissu, le poids des lunettes sur le nez, l’ombre heureuse d’un arbre sur la route, 3 feuilles rouges dans un marronnier, le couloir sombre de l’appartement.

    Et si ça n’a pas été facile, de ne pas devenir analyste, c’est essentiellement parce que pendant quatorze ans, durée donc, de la première tranche, j’ai pensé que c’était ce que je ferais. C’était une certitude. Laquelle s’est effondrée, peu après un claquement de porte. Puisque c’est très brutalement que ma principale analyse s’est terminée. Mon analyste m’a mise à la porte ( je doute qu’il se soit douté que ce serait définitif)  ou j’ai voulu la prendre, j’ai quitté Bruxelles pour Paris.

    Arrivée à Paris, les choses ne se sont pas vraiment passées comme j’aurais pu le croire.

    Les analystes parisiens m’ont d’abord envoyée chez le psychiatre.

    L’un d’entre eux a eu cette drôle d’idée de me dire, pensant peut-être me réconforter, que c’était une très bonne chose que de n’être pas analyste.

    J’ai mis du temps à m’en remettre.

    Cet analyste m’a alors parlé « d’effondrement de S1 ». Je veux bien le croire. Il n’empêche que je ne suis plus retournée le voir.

    Enfin, pour contrebalancer peut-être, cette certitude, qui était la mienne, de devenir, d’être analyste, il y a ce que j’ai pu voir récemment :

    On ne devient pas psychanalyste quand on a pris l’école pour ce qu’elle n’est pas. Quand on a pris l’Ecole et la passe, pour c e qu’elles ne sont pas.

    Et on ne devient pas psychanalystes parce que les filles, c’est bête. Et qu’on n’est pas arrivée à poursuivre ses études parce qu’on ne savait « pas-tout ».

    Cela m’est venu en rêve, le mois dernier, comme j’avais décidé de chercher à en découdre avec les angoisses qui depuis des années me prennent au mois d’août .

    Le premier rêve m’a d’abord appris que l’école de mes humanités, les Dames de Marie, et celle de la Cause freudienne se confondaient dans mon esprit.

    J’ai rêvé que Jacques Lacan était Directeur des Dames de Marie.

    J’ai rêvé que les filles complotaient contre lui et que, malgré leur invitation à « rester avec elles malgré que je sois contre elles », je les ai trahies et dénoncées.

    J’ai fait ce dessin

    lecolelesfilleslacan

    J’ai vu que les filles étaient bêtes, et surtout qu’elles étaient des filles. J’ai vu que Lacan, lui, était un « génie ».

    J’y ai reconnu mon aliénation.

    Ou les filles ou Lacan, et si j’avais l’un, je perdais les autres. Si je choisis les filles, j’aurai les filles amputées de l’école (savoir ou communauté de savoir? savoir universitaire ou savoir psychanalytique? désir de savoir?)  et de Lacan. Idem, si je choisis Lacan. Si ce n’est que je crois que si je choisis Lacan, je perds tout. L’école, les filles. Et le génie. Ou alors extrêmement solitaire, inconnu, incompris et méconnu (le génie).

    Dans les deux cas,  l’école est perdue.  L’école comme cause perdue. C’est là où ça ne passe pas tout.

    J’y ai compris ma « parano ». Elles complotent parce que je les trahis, parce que je ne me reconnais pas comme étant des leurs.

    Mais elles complotent aussi parce que du martyr, j’ai fait un idéal. Cela, un autre rêve me la rappelé.

    Un rêve dont je dirai seulement que mon père y revient de la mort, tandis qu’un homme y revient de l’Afrique.

    Je me suis demandé pourquoi l’Afrique. Et je me suis souvenue que le premier homme avec qui j’ai fait l’amour était mulâtre.

    Je m’appelle Müller.

    C’était bon pour le MUL, mais que venait faire l’ATRE aussi chaude que soit l’Afrique. Et je me suis souvenue que ma mère rêvait, fantasmait de mourir martyre. De ne pas trahir sa foi et de mourir brûlée à petit feu, sur des charbons ardents (maman, pardonne-moi, je sais que tu as honte, mais c’est pour la bonne cause !)

    Brûlante Afrique, passion Christique, délétère dira-t-on. Lacan, patron saint et martyr.

    Bon. Il y a la question de l’argent aussi. Du fric (Afrique). Mais elle n’est pas résolue. Personnellement, je me préfère sans, mais ça n’est pas pratique. Je passe.

    Va donc pour la question du fric, mais je reste avec ma mère.

    L’amour. Et celui  des filles. L’homosexualité.

    Pour en parler le plus brièvement possible, je dirai, je le qualifierai, cet amour, d’amour « pré-génial ».

    Le terme n’est pas complètement de moi, d’un rêve encore. J’ai donc rêvé  également que JC E me disait qu’il travaillait à un texte sur l’amour pré-génital. C’est en transcrivant ces mots que j’ai reconnu le « génie » (de Lacan) à propos duquel j’écrivais la veille.

    Donc, ça donnait :

    génie ≈ génital

    Ma mère, ma mère, ma mère, et le « génital ».

    Comment elle s’appelle cette pulsion qui n’existe pas mais qui si « elle existait irait se faire f… dans l’Autre » ?

    La pulsion génitale…

    (Oui, je connais bien le Séminaire XI, mais ça fait très longtemps que je ne lis plus de psychanalyse. J’ai arrêté le jour où j’ai voulu écrire à mon tour. Mais ça n’a pas marché.)

    Laissons là les mères et les filles, restons sûres du génie de Lacan, au passage glissons qu’on a deux frères géniaux.

    J’ai donc rêvé beaucoup durant ces vacances. Par  2 fois, de l’Ecole des Dames de Marie, des « filles ». Dans le premier j’étais contre elles, dans le second je commençais avec elles, jusqu’à ce que je me retrouve seule. Dans ce rêve, une « meilleure » amie aimait un homme, mais son amour le mettait en fureur, la rendant très malheureuse. Elle vit cependant son amour payé de retour du moment où elle trouva une place, un travail.

    Elle trouve une place et je n’en trouverai plus. De place pour m’asseoir en cours et prendre note. Cela se passe au moment où un professeur, une femme ( qui me déteste sans raison, mais qui ne m’a pas exclue de son cours, ça c’était celle qui m’aimait (sans raison) qui l’a fait) est remplacée par un homme (insignifiant).

    Le récit de mon rêve passe alors du « nous » au « je ».

    (Un homme vient à la place d’une femme).

    Et je perds ma place. Peut-être pas directement à cause de l’homme, mais certainement à cause de mes absences. Je devais être très souvent absente. Tant et si bien que j’ai de longues années durant rêvé avoir à demander des notes, aux autres, qui n’avaient pas spécialement envie de me les passer (elle, n’est jamais là, et elle, n’en voudrait pas, payer, les conséquences !)

    Et il m’a semblé, mais les deux choses me sont encore difficiles à coller, à associer, qu’à ce moment-là, je sortais tout le temps. Seule, la nuit. J’attendais que la maison soit endormie, revenais au petit matin. Faisais semblant d’aller à l’école, et revenais dormir dans ma chambre (nous habitions une très grande maison). La nuit, je dansais, je rencontrais des hommes. Ca  ne se sera pas très bien passé. Ou trop bizarrement. J’avais seize ans. Le fait est que je « couchais avec tout le monde » (hommes) – et m’étonnais (probablement) silencieusement (sans que ça se formule exactement) de n’être pas mariée. J’avais cru que c’était comme ça. Un homme, une femme, se rencontraient, se mariaient. Ils faisaient l’amour (« la plus belle chose du monde » avait dit ma mère). Et avaient des enfants (5).

    Donc, d’un côté je me faisais baiser, de l’autre, je ne veux plus « pas-tout » connaître.

    Dans les rêves de cet été, les choses aussi étaient bien séparées, 2 rêves des Dames et 2 rêves très violents avec des hommes qui veulent me tuer. Dans le premier, une femme me trahit (rit, m’a fait une bonne blague). Dans l’autre, une femme se sacrifie (pour me sauver se fait violer). Je trouve ensuite le lieu du sacrifice, une place vide, dans la terre, cerclée d’une roue astrale. (La roue, mon nom, meunier tu dors, Oh Jacques (mon père) pourquoi m’as-tu abandonnée).

    C’est la violence de ces rêves que j’ai du mal à comprendre. La violence et l’effroi, l’épouvante. La même peut-être qui m’a poussée pendant des années, lorsque je faisais l’amour, à chercher, en pensées, les mots pour l’écrire, ce qui se passait, à ce moment-là. Rien qui pour moi, n’aie plus convoqué l’écriture (et l’analyse).

    Revenons au « Comment on ne devient pas psychanalyste »… quand on a eu la grande passion de la psychanalyse.

    Eventuellement, ajoutons auparavant tout de même ceci.

    Dans le premier rêve dont il a été question, « L’école, les filles, Lacan », l’école de la Cause freudienne est également  personnifiée par ses analystes, auxquels je m’adresse (dans la loge de la concierge) pour les prévenir de ce qu’un abominable complot se trame contre Jacques Lacan. Ils n’en sont pas outre mesure alarmés. Et plus tard, après que j’aie refusé l’offre en mariage que me faisait une jeune fille (Anne-Marie, Stretter ?), pour acheter mon silence,  un homme, un psychanalyste (La Sagna ?) me … baise (excusez-moi du mot, j’en ai cherché d’autres, sans succès jusqu’à présent), alors que je suis gentiment allongée, telle la Sphynge en haut des escaliers qui mènent à la loge, dans le couloir d’entrée de l’Ecole (en face de moi, le même grand escalier, qui lui, mène au bureau du Directeur).

    Je dis ça à cause de ce terme « baiser ». C’est le même que celui que j’ai utilisé quand je parlais des garçons que je rencontrais lors de mes escapades nocturnes.

    J’ajoute, il me baise, et quand je le revois, circuler dans la salle des profs, je m’aperçois qu’il agit de même avec toutes les autres femmes (analystes, elles).

    J’avais bien noté ça tout de suite, qu’à ce niveau-là, de l’intersection, la lunule, « ça baisait ».

    Ca ne se passe pas au mieux, ça ne s’arrange pas avec l’amour, mais ça a lieu.

    Je suis peut-être obligée d’ajouter que c’était là pour mon père péché mortel (j’étais vouée, à son grand désespoir, à l’enfer).

    L’assomption de son propre sexe. Le rapport sexuel. L’horror feminae.

    Je ne sais pas si l’on devient psychanalyste, pas plus que je ne sais si l’on devient femme.

    Mais, je sais que c’est ce qui m’a retenue en analyse, qui m’a empêché de faire une passe de « petite fiancée éternelle » de la psychanalyse, faire qu’au moins ça se fasse, l’amour. Faire qu’il y ait ça dans ma vie. Rester dans la proximité de cet « impossible rapport sexuel, qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. » A l’amour, je suis arrivée, venue (pas sans remous, remue-ménage).

    Je sais aussi que la psychanalyse et son intelligence peut vous apprendre à vous mettre d’accord avec ce que vous ne pouvez vous empêcher de faire, et qui vous fait souffrir. Elle peut vous apprendre à vivre en dehors de ce que vous aviez tellement espéré, de ce que vous considériez comme la normalité, vous apprendre à apprécier, ô combien, votre a-normalité.

    Est-ce que cela suffit à ne pas faire un psychanalyste.

    Je veux encore  être analysante, toujours, et que les enjeux qui sont ceux de l’analyse restent brûlants, vivants. Titillants.

    Mais je n’ai plus besoin d’être analyste.

    Quant à être une femme. Il y a mon homme, il y a mon petit enfant. Nous vivons ensemble. Et ça se passe plutôt bien,

    Paris, le 15 septembre 2009

  • plutôt que de faire limite par l’interdit, faire lien avec la jouissance

    [ 20 septembre 2009 / 20 juillet 2010 ]

    Comment un psychanalyste, grâce au transfert, parvient-il à  « faire de la jouissance une fonction » qui permette au sujet de « retrouver, dit Lacan, son essence réelle », pour mettre en route le désir.

    Jean-Robert Rabanel […] deux mode de civilisation, […] : « le premier, que nous connaissons bien, consiste à faire limite par l’interdit, et le second, beaucoup plus difficile car il nous faut l’inventer, est celui de faire lien avec la jouissance« .

    Elisabeth Leclerc-Ravazet, Faire de la jouissance une fonction1

    Notes:
    1. Je publie aujourd’hui, 20 octobre, de vieux brouillons que je ne veux pas jeter. Je ne sais plus d’où sortent ces citations. À mon avis d’une revue. La petite girafe, même. Sur les enfants. Probablement E. Leclerc-Ravazet, y cite-t-elle JR Rabanel…  []
  • à propos de la séparation pour l’enfant

    [ 20 septembre 2009 / 30 mars 2010 ]
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    Dans son Séminaire L’angoisse, Lacan parle de la séparation en tant que, pour l’enfant elle est séparation d’avec ses enveloppes, les caduques. En venant au monde, il perd une part réelle de lui-même, et, comme sujet, c’est bien ce avec quoi il aura à se débrouiller dans la vie. Cette part à jamais perdue. J.-A. Miller la qualifie de « perte de vie du corps« . Ainsi la jouissance n’est pas promise car ce qui préside à l’entrée du petit d’homme dans le monde des êtres parlants, c’est une perte fondamentale, irréparable, qui porte sur le vivant, sur le corps. C’est grâce au symbolique que le sujet va pouvoir circonscrire cette perte pour en faire un manque, un manque d’objet. C’est là l’essence de l’objet a lacanien. Ce rapport au manque d’objet va sceller le destin du sujet, le poussant soit à courir après, soit à ne pas vouloir savoir qu’il est perdu, soit à y renoncer.

    « Faire de la jouissance une fonction »
    Elisabeth Leclerc-Ravazet
    La petite Girafen° 28, L’enfant et ses objets, Institut du Champ freudien

  • « The Painful Logic of Colour and Texture » (l’objet transitionnel du XXIè siècle)

    [ 20 septembre 2009 / 20 octobre 2009 ]

    « Forced Entry by Proxy« , 2004
    c-print siliconmounted to Plexiglas, 120 x 100 cm

    « The 21st Century Transitional Object« ,
    2004 c-print siliconmounted to Plexiglas, 120 x 150 cm

    « Sad Memories of Pink #2« ,2004
    c-print siliconmounted to Plexiglas 180 x 80 cm

    Annika von Hausswolff

  • Le mode selon lequel s’opère cette perte réelle de vie laisse des traces indélébiles de jouissance chez le sujet.

    [ 20 septembre 2009 / 24 septembre 2009 ]
    Erik Dalzen - Faint, Christian, 2009

    Erik Dalzen - Christian, 2009

    A cet égard, l’angoisse donne le signal de différentes modalités de rapport à l’objet. Le mode selon lequel s’opère cette perte réelle de vie laisse des traces indélébiles de jouissance chez le sujet. Ces traces, toujours identiques à elles-mêmes, sont au principe de la répétition, et c’est pour cela qu’elles sont en lien avec le symptôme. Savoir reconnaître ces traces, puis savoir y faire avec la jouissance – telle est l’éthique de la psychanalyse – passe par une élaboration signifiante qui met en jeu le rapport à l’Autre. Entre le sujet et l’Autre, nous retrouvons ce « petit bout perdu » qui va constituer l’objet que le sujet place dans l’Autre.

    « Faire de la jouissance une fonction »
    Elisabeth Leclerc-Ravazet
    La petite Girafen° 28, L’enfant et ses objets, Institut du Champ freudien

  • ~pour finir encore

    [ 21 septembre 2009 / 30 mars 2010 ]

    il me reste des rêves, faits au mois d’août, que je n’ai pas recopiés ici. et je ne le ferai pas. août déjà trop loin. douceur s’éloigne. l’éloignement de la douceur. une page se tourne.1

    (ça sera août adouci, septembre endurcie)

    Notes:
    1. un rêve où mon père me reproche « ce qui s’est passé avec l’ex-analyste », veut lui parler. et puis, l’ex-analyste lui-même qui me fait le reproche de l’avoir « traité comme un chien ». mon image idéale d’un belle longue femme avec chien. femme sans peur, seule et complétée, mais est-elle sans désir? alors le lien du désir et de la peur. un rêve où mon oncle vincent se marie, où je critique encore les femmes : eh voilà, ce que c’est devenu, la société, c’est les femmes, qui dirigent, pensai-je dans le rêve, même les jeux. un où roger rentre en prison, en très mauvais état, où je sais qu’il va encore se faire maltraiter (lendemain de cet extraordinaire film de sam peckinpah, la horde sauvage (pas sans lien avec film qui sort, le prophète, que je n’ose pas aller voir. la prison, mon oncle, pas vincent, l’autre). voilà donc, drôle de série sans doute, mon père, l’ex-analyste, l’oncle vincent, l’autre oncle (jp). la belle femme à beau chien que je n’ai pas voulu devenir…  []
  • Ca ne prévient pas, ça arrive, ça vient de loin

    [ 23 septembre 2009 / 25 septembre 2009 ]
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    Erik Dalzen - Coffee Maker, 2007

    Donc, on peut dire qu’avec la question des identifications on découvre, dans un trajet analytique, le fait qu’on ne peut pas soutenir par une identification une position féminine. Que toute la dynamique des identifications passe nécessairement par le système signifiant, et passant par le système signifiant, réinscrit, on peut dire, le féminin du côté phallique, du côté emblème.

    […]

    Le passage que Lacan va faire, on va dire la révolution lacanienne, c’est d’envisager donc de nouveau la question du féminin, mais cette fois à partir de la question de la jouissance; non pas à partir de la question de l’emblème, de l’insigne ; non pas à partir de la question du fétiche, de la mascarade ; non pas à partir de la question des identifications, mais à partir de la question de la jouissance.

    […]

    Vous connaissez peut-être l’histoire de Médée dans la mythologie grecque. Médée est donc une femme, qui, – je simplifie l’histoire – par amour pour un homme, Jason, tue son père, peut-être même son frère aussi et s’en va avec lui, se met à son service, l’aide dans ses tâches diverses et variées et a deux enfants de lui. Dans leur pérégrination, à un moment donné, ils arrivent dans un royaume et là, Jason tombe amoureux de la fille du roi et entend l’épouser, et donc laisser Médée, abandonner Médée, considérant que, finalement, elle est un peu trop sorcière pour lui.

    Alors, qu’elle va être la réponse de Médée ?

    […] Naturellement, Médée dit très clairement que elle ne va pas le tuer. Non, elle va faire autre chose. Elle va sacrifier, on va dire, tuer les deux enfants de Jason qu’elle a eu avec lui, donc ses deux propres enfants. Pourquoi ? Parce que les enfants d’un homme, les enfants qu’une femme a avec un homme, c’est-à-dire la mère en elle, situent cet homme à partir de sa descendance, et donc inscrivent, si vous voulez, cet homme dans la chaîne symbolique de filiation, dans la famille à partir du nom, à partir du nom du père. Donc, ce qu’elle va chercher, si je puis dire, à ébranler par vengeance c’est précisément le nom de Jason. Le nom de Jason, en tant que ce nom, est ce qui pourrait lui succéder et ce qui le représentera, si je puis dire, dans l’avenir, dans la filiation qui continuera à, en quelque sorte, le rendre existant. Donc, elle tue ses deux propres enfants pour taper, si je puis dire, dans l’ordre symbolique, pour ébranler l’ordre symbolique, et allant encore plus loin, alors que Jason lui demande les corps de ses enfants pour les enterrer, c’est-à-dire pour mettre un nom sur une tombe, elle lui refuse les deux corps des enfants qu’elle emmène avec elle – dans l’histoire mythique on dit qu’elle les emmène sur un char – pour aller rencontrer un nouvel amour, un nouveau partenaire. Donc, elle ne lui laisse même pas, si vous voulez, le nom de l’enfant qu’il a eu avec elle, et elle lui signifie que ce qu’elle fait là… – c’est évidemment sur le versant de la haine et de la haine symbolique, c’est-à-dire d’une haine qui vise le sujet et non pas qui vise la personne, puisque comme je vous l’ai dit elle lui laisse la vie sauve – Elle lui laisse la vie sauve pour, en quelque sorte, décompléter le fonctionnement symbolique dans lequel il est totalement inscrit.

    […]

    Pour résumer, je dirais donc que cette jouissance féminine à laquelle l’enseignement de Lacan aboutit vers la fin est une jouissance autre, c’est une jouissance, donc, qui n’est pas une jouissance liée à un organe, qui n’est pas liée aux représentations et à l’ordre signifiant, qui est donc au-delà du sens sexuel ou du sexe comme sens. C’est, par conséquent, la problématisation d’une position féminine au-delà de la fonction paternelle. C’est-à-dire le féminin quand il n’est pas pris totalement dans la fonction Nom-du-Père, fonction dont Lacan considère avec Freud, qui lui l’énonce en termes d’œdipe, qu’elle est le centre et le pivot du fonctionnement symbolique. Donc une jouissance pas totalement symbolisable qui échappe au processus de symbolisation.

    […]

    Donc, on peut dire que pour Lacan, il y a un au-delà de l’Œdipe et que c’est à partir de l’au-delà de l’Œdipe – ce qui veut pas dire sans l’Oedipe, vous sentez bien – Il y a un au-delà de l’Œdipe qui permet de définir quelque chose de l’ordre du féminin, simplement cela ne se définit pas en termes de pouvoir, cela ne se définit pas en termes de groupe, cela ne se définit pas en termes d’emblèmes et d’identification. Cela ne se revendique pas non plus. Voilà… La jouissance féminine, ça ne se revendique pas, ça arrive. Ça arrive d’une part, et puis ça s’agit d’autre part, mais tout ce qui est du côté de la revendication fait immédiatement tomber du côté phallus.

    Bien voilà…

    Marie-Hélène Brousse,  » Qu’est-ce qu’une femme ? »