Un nous, mon on, la castration, le don

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie

On nous parle de la castration, on nous parle de l’horreur.

Et là, il faudrait que je précise qui j’entends par «on» «nous», au nom de qui crois-je, veux-je parler quand je dis «on» «nous». Ce que déjà je peux en dire, c’est que c’est du côté de ce qui pour moi serait le public, du côté de ceux à qui l’on parle – peut-être les édictés.
Y aurait d’autres choses très évidentes à dire sur ce «on» «nous », mais bon, je passe. Ca réduirait. Mais bon, j’y reviens : un «on» «nous» qui dirait « on nous», les analysants. Pf.  Ts.  C’est très réduit, du coup, comme «on» «nous». Ca serait un wishful «on» «nous». As if «I wished all of us would be interested into castration, into horror». Un «on» «nous» où je souhaiterais que nous soyons nombreux à nous intéresser au réel et à sa jouissance, sa dite horreur. Ts. Bon, «on», eux, ça aurait été les analystes.

Les édictés et qui ne voudraient plus l’être, ça, nous sommes nombreux, non?  Qui se mettraient à parler à leur tour. Qui n’iraient plus supposer le savoir à d’autres.

Du coup, je ne sais pas bien comment on continuerait une analyse, dans la mesure où l’analyste se définirait également comme SsS, sujet-supposé-savoir. Quand suis arrivée ici, en France, ici, à Paris, ils se sont tous concertés, à croire, pour me dire que mon analyse était terminée, le mal que ça m’a fait, ça, est-ce que je m’en remets, deux ans après, trois, peut-être, années après, oui. 

Cependant, tout de même, on fait comment quand plus vraiment on ne suppose le savoir à l’autre? Quand plus grand chose du savoir ne tient. Et que malgré tout on voudrait en garder/retrouver le goût. Parce qu’on en garde un bon souvenir, de son désir.

Et puis par ailleurs, analyse terminée ou pas, le sujet-supposé-savoir, c’est quelque chose qui ne tient plus très fort la route, de nos jours. Ça aussi qui me fait parler au nom d’un certain «on» «nous». La science-supposée-savoir, mieux, la science-sachant, c’est autre chose.  Tenez, exemple, la gym qui sait, la gym qui sait du corps, qui sait des choses du corps, la bonne santé qui tiendrait aux exercices qu’on ferait, les coacheurs ex-champions sportifs qui vous expliquent que pour vous dépasser il faut aller loin dans la douleur dans l’effort et que cet effort soit sportif. Comme si télé et PMU (française des jeux) n’étaient pas plus nuisibles à la santé que la cigarette. Plus de sujet-supposé-savoir donc, mais science-sachant calculant évaluant. Ou encore, plus de sujet-supposé-savoir sinon ayant rendossé ses  habits religieux, ses habits de dieu.

Tandis que de mon côté,
ça se précise : de moins en moins je sais je comprends en quoi pourquoi à quoi ça consiste tient, l’horreur du réel. En quoi pourquoi si bien ça tient, alors que justement j’en saurais un peu plus, indiquant dès lors que je n’en sache en fait rien.
Au plus j’y vais là où je croyais que c’était*, l’horreur du réel, où je fais cet effort d’y aller de me dépasser comme les sportifs, hein, je me dépasse, je vais là où ça me fait peur, où je croyais que ça me faisait peur puisque je n’arrivais pas y aller (de tous les chemins prends celui que tu ne connais pas – de la X, jean, saint),
au plus j’y vais au plus au moins j’en sais et au plus ce que je croyais se délite.
Ça paraît tout naturel logique tomber sous le sens (ça ressemble même odieusement à toutes les histoires qu’on nous raconte partout).
Pourtant
pour moi ça ne l’est pas du tout, ni logique ni naturel ni tombant sous le sens.

Donc, oui, je peux encore essayer ça, apprendre, continuer d’apprendre à avoir, cesser de jouer à celle qui n’a rien, à qui l’on a tout pris, cesser d’attendre que se matérialise un impossible don . ***

* Tenez, je pensais par exemple que c’était du côté du couple, du côté de l’autre sexe, du côté du non au célibat des machines qu’il fallait que j’aille, en raison même de mes difficultés dans ces domaines, amoureux, eh bien non, j’y suis allée et l’horreur reste.** Je veux dire est resté ce qui se cacherait derrière mon incroyable difficulté à vivre. Ce qui fomente mes cauchemars.

** Bon, j’ajoute : du bien m’en est venu, du bien m’en est venu. Et rien de ce que j’aurais pu imaginer, non.

***  « L’amour, c’est donner ce qu’on n’a pas à celui qui n’en veut pas. » Supporter ça.  

Note  :  Tous les «on» sont barrés, parce que je me suis rendu compte après coup que je m’était trompée tout du long. «On», c’était les psychanalystes. «Nous», c’était le «on» que je croyais décrire.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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