névrose obsessionnelle – « l’idéal et le père sont dérivés du regard »

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mardi matin, fin juin mai, peut-être le dernier jour1, allez savoir.

je pense que je l’ai déjà dit, je n’aime plus écrire ici, je continue, pourquoi, parce que je sais crois que je le dois, pourquoi, je ne sais pas, pourquoi, parce que j’ai fait une analyse, qu’elle a duré très longtemps et que je ne sais pas comment en finir.

je ne sais pas si vous avez lu le 14 ème cours de jacques-alain miller, non? non. oublions, oublions donc et le 14ème cours et tous les autres cours.

je, suite, autre cause : parce que toute ma vie j’ai pensé que je serais psychanalyste un jour haha haha haha mais que ça ne se fait paspas paspas paspas.  à cause de quoi ne suis rien ni personne, ce qui n

bien, souvenons-nous plutôt de la névrose obsessionnelle pour un instant, et passons allègrement outre ce que je viens de dire pour tourner retourner au 14ème cours. Le cours à propos de montpellier, montpellier où, il fut question des névrosés obsessionnels et du regard.

[la semaine dernière, quand j’ai vu, quand j’ai été parler à celui qui peut-être me sert d’analyste, mais après tout je n’en sais rien, ils ont parfois tellement fait les mystérieux avec moi, les analyste parisiens, non parce qu’ils étaient parisiens, mais parce qu’il venaient après l’analyse de treize ou quatorze ans qui s’étaient tenue à Bruxelles, avec un seul et même analyste, ceux qui vinrent après, eh bien, firent les mystérieux, firent même et surtoutT mystère sur le fait que j’étais ou non en analyse avec eux, moi qui ne conçois a priori pas d’autre relation avec un analyste, lorsqu’elle se tient dans un cabinet et sur une base ultra-régulière et qui plus est contre menue monnaie, d’autre relation que d’analyste à analysant… je ne dis pas que ça ne soit pas un truc très en v(a)gue avec les analystes, de faire les mystérieux, mais enfin, que ça aille jusqu’au point qu’ils ne veuillent pas même mettre de mot sur la relation qu’ils paraissent presque consentir avoir avec moi…]

en colère en ce moment crois-je

donc, la semaine dernière au lieu de lui dire à celui dont je suppose qu’il est mon analyste, mon supposé-analyste, mon  par-moi-supposé-analyste, pourquoi j’avais ressenti de la fureur contre lui, je lui ai raconté la scène d’ALIX :

j’avais onze ans, ai-je dit, mais cela n’est pas du tout sûr, j’ai lancé ça au grand hasard, à l’âge de onze ans, lui dis-je donc, me prit un drôle de truc, je lui parle de  « première intrusion », d’une extrême bizarrerie dans mon comportement, et d’une bizarrerie, dirais-je, privée, un truc que je ne pouvais pas m’empêcher de faire dans la salle de bain de la rue tiberghien,2  celle où je pris des bains avec mes frères en maillots de bain sans que pourtant ça n’aie empêché nos parents de se fâcher sur misérables nous, brimborions d’enfantiaux, dans cette salle de bain donc, à une époque où ma mère ne me lavait plus, mais où je me lavais seule, où ma mère ne passait plus sur mon corps et de la tête au pied un gant de toilette, pour me sécher, au sortir de la baignoire je m’agenouillais au sol, mon buste sur mes genou, les bras le long de mon corps, le visage au sol, cette une pose de yoga tiens en fait, je pourrais trouver une image de ça sur le net, mais je ne connais pas son nom, je m’agenouillais mettais mon visage au sol, mes bras le long du corps, et sous une serviette qui entièrement me recouvrait, sur mon dos par moi là mise, j’attendais de sécher.

et je crois qu’au loin, je pensais à une image dans Alix, où une jeune femme, princesse nue au milieu d’une arène de regards par un homme se voit humiliée, il donne un coup de couteau dans sa robe, à l’épaule, et oups, elle se retrouve nue, devant toute l’assemblée, s’effondre lentement sur elle-même, s’agenouille au sol, se replie, et une fois qu’elle est là, nue, prostrée,  Alix, magnanime, jette sur son corps un bout de tissu.

j’ai donc raconté ça, parce que je ne l’avais jamais raconté, au moins m’en souvient-il, parce que ça n’avait jamais trouvé à s’insérer dans le fil de mes heures de papote en séance.

 

Au fond, […]  à propos d’une phrase clinique de Lacan : « arracher l’obsessionnel à l’emprise du regard ».

Et ça ne va pas de soi, qu’on puisse dire que ce soit là l’essentiel. On dirait dans la psychanalyse qu’il s’agit de l’idéal du moi, l’instance qui surveille et qui juge, on évoquerait l’homme aux rats, qui à un moment spécial de sa jouissance s’en va ouvrir la porte pour voir si son père n’est pas là. Ce que Lacan indique, au contraire, c’est que le père, le grand I de l’Idéal-de-moi, ce sont des fictions, ce sont des fictions qui permettent de méconnaître ce qu’il y a à la racine, qui est la présence du regard.

Le réel du symptôme obsessionnel – c’est pas le père, c’est pas l’idéal-du-moi -, le réel du symptôme obsessionnel que Lacan nous invite à atteindre c’est le regard – l’idéal et le père sont dérivés du regard.

C’est dans ce sens que Lacan peut dire que la vérité est sœur de la jouissance, sœur cadette – c’est-à-dire qu’elle vient après. Mais il y a d’abord la jouissance. Ce qui vraiment inverse l’ordre sublimatoire dans lequel l’orthodoxie psychanalytique – y compris la lacanienne – nous a appris à penser.

14° cours de Jacques-Alain Miller, 25 mai / le point de capiton de Montpellier / tripartition de consistances cliniques

Notes:
  1. peut-être le dernier jour de juin mai. []
  2.   la salle de bain du rêve du geyser, celle à laquelle pour parvenir il fallait traverser la première pièce de l’atelier de mon père, celle où il avait son canapé, ce canapé sur lequel il me lut la bible, la pièce d’où un geyser jaillit, que je traverse dans le rêve, non pas le geyser, bande de, la pièce, pour arriver dans la salle de bain où manque le lavabo, où le lavabo a disparu, dont le lavabo a été ARRACHE, ce qui me fait penser que c’est la fin, vraiment, qu’on ne s’en sortira plus, la fin de la maison LLUMER, et que ces travaux, non, on n’arrivera pas à les faire []

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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