Fer
— (déjà)

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Il s’agira également de rapprocher cet usage et son « déjà » de Lagandré, du readymade de Duchamp. Pour Duchamp, la chose est déjà faite, la peinture est déjà en tube, elle n’est plus à faire. Et qu’elle ne soit plus à faire est ce qui rend l’artiste impuissant. Lui rend  impossible d’encore faire de l’art. Puisqu’il est fait. Puisque les machines l’ont déjà fait.

Les choses ne sont plus à faire. L’industrie s’en occupe.

Il n’y a plus rien à faire. Il y a bien des travailleurs spécialisés, encore, des ouvriers. Mais ils ne font que ce qu’ils font, dans le cadre de leur travail, et en dehors de leur travail ils consomment également des objets qui leur arrive tout-faits. Déjà faits.

Alors, ce n’est donc pas seulement le parler qui s’est perdu, mais le faire, tout court.1  D’où, le jeu de mots de Duchamp sur « L’impossibilité du fer ». Le fer est fait et n’est plus à faire. D’abord il s’est agi du chemin de fer, des tours Eiffel en fer. Maintenant, il y a l’homme de fer. Entre-temps, bien sûr, il y a eu la dame de fer. Et moi.

 

 

Notes:
  1. A ce stade on peut d’ailleurs se demander si le parler n’a pas été perdu de ce que le faire l’était. []

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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