une caresse, des fleurs, une phrase – l’effleurement

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie Étiqueté

Je m’étais mal réveillée. Je le dis à F. Écœurée de cette vie,  de mon enfermement. De l’absence de perspective,  du seul ménage à faire, du manque de sens de ça. D’un désir de fuir, m’en aller, partir. De l’incompréhension. De ma vie en forme d’oubli. J’écrivis une phrase, j’allai mieux. Mais donnez-moi seulement une phrase et je serai guérie. Plus tard,  F rentra dans la chambre m’offrit des fleurs, effleura mon sexe de sa main,  effleura mon sexe de sa main (le fit deux fois), me dit qu’il m’aimait, sortit de la chambre. Je voulus l’écrire, l’effleurement, songeant que c’était là seulement ce qu’il y avait à écrire et qui ne s’écrivait pas, cela seulement que j’avais à tenter, ce pourquoi j’oubliais tout / rien à retenir sauf cette tentation /, que j’oubliais tout le temps. L’effleurement, ce mot suffirait-il à contenir la sensation que j’avais éprouvée, que j’éprouvais encore ? Gonflée peut-être de la reconnaissance qu’il ne fût pas plus appuyé, ce geste, ce que je n’aurais pas (malheureusement) pas supporté (quand ce simple attouchement me troublerait, m’accompagnerait, des heures).

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fleurs : sont petites roses roses

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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