Re: féminisme (2)

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Simon Leys, dans ce merveilleux petit livre de lui que je lis en ce moment, Le studio de l’inutilité, rapporte que G. K. Chesterton attachait un prix particulier à la notion d’amateur qu’il comptait pour supérieure à celle du professionnel. « Aucune activité humaine vraiment importante ne saurait être poursuivie d’une manière simplement professionnelle.« 

Chesterton reporta ce contraste amateur/professionnel à la comparaison généraliste/spécialiste. A ses yeux, les activité habituellement dévolues aux femmes ont sur celles des hommes la supériorité de la connaissance généraliste sur le savoir du spécialiste.

« Le préjugé moderne qui consiste à dénoncer l’étroitesse des tâches domestiques suscite son indignation… il passe en revue tout l’éventail des besognes ménagères qui requièrent tour à tour, ou simultanément, les talents et l’initiative d’un homme d’État, d’un diplomate, d’un économiste, d’un éducateur et d’un philosophe, et il conclut : ‘Je conçois volontiers que toutes ces choses puissent épuiser l’esprit, je n’imagine pas comment elles pourraient jamais le rétrécir. La mission d’une femme est laborieuse, mais elle est telle parce qu’elle est gigantesque, et non parce qu’elle serait mesquine. Je plaindrai Mme Jones en raison de l’énormité de sa tâche, je ne la plaindrai jamais en raison de sa petitesse.' »

De mon côté, j’ai toujours eu envie de prendre la défense des tâches ménagères, jamais encore en ces termes mais plutôt partant  de ce « minimum mystique » que Chesterton attribue aux enfants et aux poètes –  » à savoir, la conscience de ce que les choses sont, point à la ligne. Si une chose n’est rien d’autre qu’elle-même, c’est bien : elle est, et c’est ça qui est bon.‘ »

 

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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