La femme qui dit non

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Cette publication est la partie 3 de 4 dans la série La femme qui dit non

Résumé du deuxième chapitre de livre de Pierre Naveau Ce qui de la rencontre s’écrit, Etudes lacaniennes publié aux Editions Michèle. Mes commentaires sont en italiques.

cas d’une femme qui a peur de son père et pourtant s’identifie à lui. cette peur s’étend à tous les hommes, que toutefois elle aime « autoritaires, virils, puissants ».

dit d’elle-même qu’elle est « la femme qui dit non » et refuse tout rapport sexuel tant qu’elle n’est pas sûre d’être aimée. il faut que cet amour soit dit, ce sont des paroles qu’elle demande. or son compagnon dit n’avoir pas « appris à donner« , n’a que sa présence à donner.

sa mère lui a confié n’avoir pas aimé son mari, l’a crue.

mère malheureuse, silencieuse, son père est le seul à parler (mais a-t-il justement dit l’amour? il a le pouvoir sur le tout-dire mais peut-il pas-tout dire? )

elle-même aime son homme mais ne le désire pas, ce qui la rend malheureuse, « ce n’est jamais le bon moment » – il aime la prendre quand elle est endormie, au milieu de la nuit, quand justement elle trouve que ce n’est pas le moment, le désir n’est alors pas assez visible, dit-elle. (elle renonce à une jouissance au nom de l’amour, aussi bien, ne s’agit-il pas d’angoisse face à l’horreur (l’informe) de la jouissance auquel l’amour et ces mots apporteraient quelques formes?)

ne veut pas que ce soit le désir qui provoque l’amour mais que ce soit l’amour qui cause (permette) le désir. elle dit non au nom de l’amour qu’elle doit recevoir. elle dit non, se refuse, jusqu’à risquer la perte de cet amour, en apportant la preuve recherchée aussi bien. de même avait-elle peur de son père et redoutait-elle qu’il ne parte.

quelque chose dans ce texte est dit du vouloir que non, du non qui peut être celui d’une femme, qui peut se dire, ainsi qu’elle le dit d’ailleurs, « non-désir ».

que veut une femme, selon cette patiente ? elle veut être une femme et pour elle, une femme dit non.

rencontre malheureuse de l’infini de la demande (D) et de la finitude du désir (d):

sa mère dit n’avoir pas aimé son mari, mais qu’elle a été l’enfant du désir. elle suppose alors qu’elle a été l’enfant désiré par sa mère seule, comblant sa demande. comme enfant du désir de sa mère, elle est enfant d’un désir non-dit (son silence), hors parole, d’une demande qui a trouvé son objet dans le réel. il faut que le désir de l’homme la protège de ce désir là, où elle est objet de jouissance de la mère. (on reconnaîtra ici le texte que j’ai publié ici-même, en décembre, autour du livre de Rose-Paul Vinciguerra, Femmes lacaniennes)

elle n’arrive pas à séparer le rapport sexuel du modèle autorité/soumission. dire oui au désir, serait se soumettre. elle veut dire non et que lui dise oui à l’amour. (c’est un oui au désir mais « pas-sans l’amour » et que cet amour ne soit pas celui de la mère, il faut qu’il aille au-delà, en en passant par les mots.)

« Comment apprendre, dès lors, à cet homme, se demande-t-elle, qu’aimer, cela ne va pas sans le dire, qu’aimer, c’est le dire? Aimer, en effet, comme l’a montré J.-A. Miller dans son « répartitoire sexuel »1, c’est parler.

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Notes:
  1. Miller J.-A., « Un répartitoire sexuel I et II », La Cause freudienne, Revue de l’ECF, n° 40, janvier 1999 pp. 7-27. []

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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