Je te demande de ne pas me proposer ce que je veux pour que je ne doive pas te le refuser

Publié le Catégorisé comme en lisant, psychanalyse Étiqueté , , ,
Cette publication est la partie 4 de 4 dans la série La femme qui dit non

Moi-même, plus jeune, vers la trentaine dirais-je, j’avais remarqué combien il m’était impossible de ne pas dire non à ce que mon ami d’alors,  Vincent, me proposait, dire non presque à tout ce qu’il me proposait. Et il ne s’agissait pas seulement de faire l’amour.

Notre relation avait cependant été assez longue pour que je réalise que j’avais bien souvent envie de ce qu’il me proposait. Et il ne s’agissait pas seulement de faire l’amour. A quoi j’étais donc, malgré moi, obligée de répondre que Non, je n’en voulais pas.

Si bien que j’avais fini par lui proposer de s’arranger pour ne pas me proposer ce que je voulais, mais quelque chose juste à côté, de sorte que je puisse lui répondre que Non, il n’y comprenait rien, ce n’était pas ça que je voulais, mais bien plutôt ça, ça qu’il se serait, bien élégamment, retenu de me proposer et dont j’aurais pu alors reconnaître le désir. 

Je ne me souviens pas que Vincent ait accepté de marcher dans cette  combine un peu tordue, mais je me souviens que nous nous amusions, oui que nous avions fini par nous amuser de mes refus. Et que nous avions tous les deux pu entendre, au fond, que je voulais ce que je refusais si énergiquement. Grâce, dirais-je, à son insistance.

C’est probablement en souvenir de ce Non que le livre de Pierre Naveau m’a tout d’abord retenue, au point que je veuille le relire. Quelque chose de ce Non, d’ailleurs, subsistant probablement aujourd’hui.

Donc, sa patiente, réclame, elle, de l’amour. Elle, le sait que c’est ça qu’elle veut. Peut-être bien mon propre Non réclamait-il de l’amour. Qu’il aurait obtenu, passé au filtre de nos infinies chamailleries. Mon Non ignorait beaucoup de choses de ce qui le causait, et de sa virulence, de l’impossibilité qu’il y avait à ne pas le proclamer.

Mais aussi, rapporte Pierre Naveau, fallait-il qu’elle se venge.


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Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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