quand c’est raté c’est réussi

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie

lundi 14,

15-03-2016 11-31-16

° plus trouvé le temps d’écrire ces derniers temps. dois l’accepter.

° tope-là ~ cet aprèm, convenu avec JCE de poursuivre notre travail. du coup, devoir finir ce livre. que nous co-signerions. vois pas comment y parvenir. crève de trouille. plein de raisons pourtant de vouloir le faire. la confiance que m’accorde JC et l’intérêt de son travail n’étant pas des moindres. cette idée que nous nous aidions. je l’aide, il m’aide. quelque chose d’exceptionnel. de contre nature (humaine). nous nous connaissons peu. il y a juste cette rencontre, dans le travail. n’en reste pas moins que c’est une décision difficile ce sera une décision difficile à tenir. le plus difficile étant la peur de ne pas y arriver et le temps que ça va me prendre. car je veux aussi écrire vraiment autre chose.

° puis, ce soir, veux préparer Poha (plat indien). mais m’y suis prise trop tard. cuisine dans désordre indescriptible. j’essaie de me concentrer sur les gestes. il m’est difficile de ne pas m’en vouloir de m’y être prise, une fois de plus, en retard, de ne pas arriver à me discipliner. je fais le reproche à F de ce que je ne les ai pas appelés pour m’aider. //  la fête, la possibilité de la fête, de l’entrain est toujours à portée – de l’entrain, de l’entraide -, pourquoi faut-il une fois de plus que je choisisse les récriminations. freaking monster. // et finalement le plat, en gros composé uniquement d’épices, me paraît fade (mais, j’avais oublié le Kala namak).

(c’est le combat contre ma mère, contre l’angoisse de ma mère, qui se jugeait toujours si sévèrement, qui ne nous aurait jamais servi un plat sans nous dire que « C’est raté.« 
alors, que je suis moi et que je vis avec des personnes joyeuses. je vis avec des personnes joyeuses. et que j’ai appris, que je le sais, que quand c’est raté : c’est que c’est réussi ( le fantasme s’est rejoué. l’inconscient s’est satisfait. et tous les autres autour s’en sont pris plein la face.) )

 

semaine dernière, rétrospectivement, ce qu’il en reste:

LUNEDI : soir trouve pas le courage d’aller taï chi

MARTEDI: prétexte grève RER pour toujours pas aller taï chi. notes prises ce jour-là:

15-03-2016 12-10-50

MERCREDI : achète quelques vêtements (mais ai honte de l’argent dépensé). décide de ne pas faire la lessive. angoisse sournoise ne me lâche pas. nerfs.

YEUDI,
matin, premier matin
où me sens un peu mieux, en profite pour aller au taï chi. cool.

après-midi, follement difficile, catastrophe. va-t-il continuer à falloir que le moindre petit faire (faire imposé, faire pour pas-rien, ici en l’occurrence s’agissait simplement de faire le ménage (avec Maria qui plus est)) me propulse dans les contrées parallèles de l’angoisse.
krunk.
d’écrire cela. décrire cela.
les causes, doit y en avoir. (y en a. ouah rivée à l’objet rien, mon tit objet SURTOUT-RIEN; m’en détachai-je, j’en bave. pourtant tout de même, pas comme si j’l’abandonnais définitivement. dpuis le temps qu’on se connaît… )

VENDEREDY, repos. travaillé au blog JCE. Sainte Thérèse d’Avila.

SAM:

matin. réveil étonnant, tôt. au lit, relaxation – chi des intestins. puis salon, canap, lecture du bouquin sur la médecine chinoise. d’écrire cela, décrire cela.

l’un après l’autre, ils se lèvent.

j’avais prévu de faire des courses indiennes (chez Vélan, Saveur, Senteur et Boneur – Paris) pour cuisiner un gâteau pour le soir, mais matinée trop au bonheur d’aller bien.

l’après-midi pourtant dérape. j’emmène les autres en promenade vers l’épicerie et soudain m’énerve. je ne m’énerve que parce que je les emmène avec moi et que je le voulais depuis longtemps, que parce que je fais ce que je veux. une phrase de F suffit à me faire entendre/accroire qu’il ne veut pas venir, qu’il ne voulait pas venir. je le dispute. Ce n’est pas à voix haute, c’est à voix modérée, contenue, c’est pénible, dans le soleil, dans les rues de Paris. ils sont patients, ils m’aiment, je m’en veux tellement, je me rattrape. Jules marche près de moi, silencieux, je le prends par l’épaule. il me prend par la taille. il fait beau, nous marchons. je sais que je dois faire plus attention à eux, encore plus attention à eux, à lui. je ne veux pas qu’ils aient trop peur de moi, pour moi. ils m’aiment, ils patientent. tout est si fragile, tendre. que puis-je faire. n’est-il pas temps encore de faire quelque chose pour transformer cela, cette scène.

soir, soirée, belle soirée, dîner stromboli. amitié, choses dites, choses étonnantes, et larmes que je vois dans les yeux d’E. que je vois ou que je rêve. la serre brièvement dans mes bras. sommes-nous tous un peu hébétés? de l’alcool et des cigarettes qui me laissent indemnes pourtant et le lendemain également, avec seulement cette soif d’écrire, trop d’idées, pas encore assouvie. ce désir qui se précise. compliments reçus à propos de ce que j’écris ici qui me font tourner la tête. touchée.

 

23h56 tout est important. je crois qu’écrire est plus important, mais écrire n’est qu’une chose parmi d’autres. écrire n’est qu’un refuge. je peux sortir parfois du refuge. et je peux ne pas-tout écrire. c’est d’ailleurs ce que je dois faire : ne pas-tout écrire. surfer d’une vague à l’autre, d’un monde à l’autre.

SURTOUT-RIEN, l’objet: il n’y a rien que j’aie jamais trouvé inintéressant. d’où : vis au bord du trop.
le taï chi pourrait me donner un habitacle neutre, vidé de moi, mon corps, ses organes, apprendre leurs noms, les écouter, me taire, accompagner leur digne silence.
écrire: aussi fige le mouvement, m’a-passion de tout. j’aimerais aussi que l’écriture finisse par me mettre au monde comme sujet (toujours le goût du drame).

encore une autre semaine.

now, work.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

Top