sevrage, etc.

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie
Cette publication est la partie 16 de 22 dans la série Pour en finir avec les antidépresseurs

morning (not mourning), samedi 8:51, tout le monde dort, dans la pénombre, je tapote sur mon téléphone.

gastro, suite au excès de la veille, de jeudi, m’a fait perdre 2 kilos.

ça m’est déjà arrivé, au tout début du sevrage, dans les premiers jours, cette sorte de gastro. à cause de quoi m’étais mise aux huiles essentielles (cannelle je-ne-sais-quoi, une goutte avec un peu de miel, c’est très fort, hier soir je l’ai diluée dans de l’eau chaude) et au gingembre. j’avais ensuite prolongé ça avec le massala chai et la cuisine indienne.  envie de réconfort. de senteurs, de goûts. envie d’hiver, de senteurs, d’odeurs, de goûts.

à rebours :

hier, vendredi, au lit, à rendre tripes et boyaux.

20160211_233001jeudi, en vrac, la fameuse sortie, le livre de Ferdinand, la soirée chez castel.

Arturo et Manu et me disent qu’ils me lisent, avec plaisir, en ce moment, le blog, la dernière chose au monde à laquelle je m’attendais. je ne sais pas très bien encore comment je vais deal with it, faire avec ça, ce que ça me fait, plaisir, bien sûr, mais c’est plein de questions, c’est tellement strictement utilitaire pour moi, d’écrire, en ce moment. pourtant ça m’encourage, mais à quoi. après tout, je voulais arrêter. bon sang, je ne vois pas ce qu’on peut trouver à tout ça.

krapo, très agréable, he knows everything, mettait des mots sur tout ce que je ressentais, tu as mal partout, tu te sens grippée, tu frissonnes, tu as froid, c’est normal.  très rassurant, finalement, à force d’être avec ça, seule avec ça, le sevrage, on finit par avoir des doutes, on n’est plus sûr de ne pas les inventer, voire de les invoquer, tous ces maux.

20160212_011327 20160212_011332Chez Castel, dans la nuit, sur moi, le regard de quelques femmes très souriantes, mais peut-être l’étais-je également, oui, certainement, en fin de soirée, extrêmement.

de l’un de ces regards, j’ai pensé par après que j’aurais dû le photographier, pour pouvoir l’observer, comprendre, voir encore. plutôt est-ce me rapprocher que j’aurais dû. mais mais j’étais dans ma bulle, et peut-être elle aussi. ça lui est arrivé plusieurs fois, de plus ou moins loin, dans l’obscurité de cette boîte de nuit, son plafond rouge (brillant comme le fond de la gorge d’Irma mais en version joyeuse), elle s’adressait à moi, me faisait des signes, je lui répondais, mettant à mes gestes, à mes mimiques, autant de doutes et de convictions qu’elle, sans que nous ne soyons arrivées, jamais, à aucune conclusion, nos gestes finalement dilués dans les limbes, entreprises par d’autres personnes qui passaient, plus proches. elle vêtue de beige.

2 magnums de vodka, très douce (et qui rendait les gens très souriants).

je me suis rendu compte que j’étais très sourde et que c’était très embêtant, eussé-je voulu parler, je ne l’eusse pu; est-ce que le chi peut soigner ça, est-ce irrémédiable?

une autre jeune femme, fille, m’a, elle, parlé longuement, sans que j’y comprenne rien, si ce n’est qu’elle n’accepta étrangement pas la réponse que je lui fis quand je lui affirmai que je ne faisais rien. trop jeune sans doute. enfin, ne pas la comprendre ne m’empêchait pas, ou au contraire m’obligeait, non pas à la tripoter, le mot serait trop grand, mais à la frôler, flatter, caresser (avec grande légèreté, mais tout de même, je ne devrais pas faire ça, j’ai tendance à faire ça, quand je suis à bout de mots, ce qui m’arrive plus souvent qu’à mon tour). je n’ai pas vu son visage, perçu seulement qu’elle était « jeune et jolie ».

il y en a eu d’autres, trop frôlés. lui, que j’ai agrippé par le tee-shirt, l’attirant vers moi. ou pas trop, au bout du compte. après tout, personne ne ne m’a giflée en retour. je dois faire ça à défaut du lien que j’arrive à établir. d’aussi loin que je me souvienne de moi, j’ai fait ce genre de chose, toucher les gens.

et puis, ils étaient gentils. (à mon sens, exceptionnellement gentils)

bon, c’est pas tout ça, faut qu’on parte. faut que je laisse ce récit là.

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Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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