(vacance à la campagne, matin)

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie Aucun commentaire sur (vacance à la campagne, matin)

(vacance à la campagne, matin)
pourquoi n’écouterais-tu pour aucun autre exercice que celui de l’oreille
avec la plus grande attention
les divers sons d’oiseaux
le crissement rapide que tu reconnais des dents de l’écureuil sur une noisette
les très lointains échos maintenant de l’orage éloigné, qui résonnent pourtant encore, et en ton corps allongé te disent l’étendue, la grande étendue, l’immensité horizontale, les allées d’est en ouest, d’ouest en est, le son du monde, cette voix exceptionnelle, rare, noire, qui te parvient encore
et que s’ajoute le discret son d’une cloche qui signale la demi-heure, le brouhaha d’une voiture ou, dans les canalisations, le grondement sourd d’une chasse juste tirée.
pourquoi faudrait-il qu’il y ait quoique ce soit au-delà du son, de la vibration. pourquoi ne laisserais-tu parfois à l’oreille le loisir de faire ce qu’elle est est seule à pouvoir faire et fait le mieux au monde, et sans arrière-pensées.
tu te couches sur le côté tu fermes les yeux ce sont les battements du cœur que tu perçois, que tu recouvres d’un calme souffle.
tu fais tes provisions. l’heure sonne.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Comments
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Top