l’enfer (des choses à faire), etc.

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie Étiqueté , , , , ,

la semaine en un clin d’œil

mardi 5 avril

08:30

plusieurs jours que je fais du taï chi tous les jours. les deux derniers, c’était en fait la nuit. même 2 fois par nuit. des inquiétudes me réveillent. pour en venir à bout, je me lève, je fais ça. c’est efficace. je fais plutôt de la méditation, ça fait moins de bruit. pas que le taï chi fasse du bruit mais le plancher craque. enfin, ce matin, 7 heures, j’ai fait les onze (qi gong), qui se font debout mais sur place –  y a moyen de trouver un endroit où le plancher ne craque pas.

9:14 maintenant, je pourrais ne pas dormir. mais si je dors, ça va être délicieux.

9:26

TO DO

cheveux, coco/argile ( 10:58)
RV coiffeur
RV dentiste
stage conte ? (12:10)
mail réponse N (13:49)
stage 24 ?
RV coiffeur jules
RV dermato Jules
Rothko
À manger ce soir ?
cours 24 : 19 à 22h

mercredi 6 avril

MY LIFE AS A TO DO LIST

Tél RV coiffeur (fait à 12:12) ; Tél RV coiffeur Jules (fait à 12:18) ; Tél RV dentiste (fait à 12:26) ; Tél RV dermato Jules (fait à 12:35) ; Tél RV ophtalmo (fait à 13:05) ; Tél opticien (fait à 12:58) ; 24 : Les filles de Jade ; stage 24 ? ; Rothko ; imprimer Rothko ; chercher passage ; À manger ce soir ?

 

jeudi 7 avril

7h44

taï chi – on sait que c’est une façon d’aller vers un mysticisme sans Dieu, une façon d’aller vers la le vide, de couper court avec les élucubrations du fantasme en mettant au jour ce que le corps éprouve comme jouissance dans sa rencontre avec le signifiant, en l’écoutant physiquement. également écoutant, éprouvant cette part de vie dans le corps, indépendante, elle, du signifiant et dont le territoire s’inscrit allègrement en dehors de ses limites, des limites connues de la peau. en se contentant d’éprouver cette jouissance que le langage, que le discours ne peuvent assimiler conduisant l’inconscient symbolique (ce qu’il n’est pas partout) à élucubrer des comportements, des croyances, des tactiques inextricables, d’une complexité hallucinante, qui n’ont d’autre fonction que de recouvrir ce manque signifiant, à la rencontre duquel les pratiques comme le taï chi ou la méditation se proposent d’aller directement. et, pour le dire d’une façon cavalière, n’usant plus du signifiant que pour chevaucher ce manque. cet usage du signifiant comme simple selle devant bientôt lui-même être abandonné. et le manque monté à cru.

dit-elle.

chercher à dire que la tentative de maîtrise de sa vie par le seul usage du signifiant, du discours, conduit forcément à des malaises, à des horreurs. 

09:59

sinon, j’ai encore passé des heures hier soir à consulter des blogs qui m’expliquent comment me débarrasser de mon henné, le mien fonçant de plus en plus, qui plus est prenant est une teinte violine totalement non-souhaitée (la formule du henné que j’utilisais ayant changé), tandis que par en dessous une quantité me semble-t-il considérable de cheveux blancs pousse, rendant presque regretté l’aspect tout au plus négligé jusque-là des repousses face à ce qu’elles me révèlent aujourd’hui des inéluctables transformations physiques qu’elles entraînent, et ce sentiment, que c’est là, maintenant, sous mes yeux, que ça se passe, que je me transforme, pour de bon. j’entre dans un nouveau corps. un nouveau corps plutôt vient-il me recouvrir. (enfin, c’est décidé, je deviendrai donc un poil beaudelairienne et colorierai mes cheveux, mais, je m’accrocherai à cela : toujours au naturel (il en faut des limites); et puis, je les voudrai dorénavant plus clairs, c’est blonde que je décide de terminer ma vie – n’ayant pas eu le cran de le faire du temps de ma jeunesse perdue ( j’espère que je n’irai jamais beaucoup plus loin dans la jeunissisation)).

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14:05, lessive + Rothko
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midi, au sortir du taï chi

vendredi 8, 11:12

heureuse de trouver sur internet la description de ces deux postures. jusque là, je croisais mes jambes plus ou moins au hasard avec plus ou moins de bonheur. là, je suis parée :

Le demi-lotus

le Siddhasana (en sanskrit सिद्धासन / siddhāsana signifiant «posture parfaite » ou « posture de l’adepte ») ou demi lotus [1] est une posture assise exposée dans l’Hatha Yoga Pradipika [2] de Yogi Svatmarama. Celle-ci consiste à placer fermement le talon du pied gauche contre le périnée et le talon du pied droit juste au-dessus de l’organe sexuel. Dans la pratique du Hatha Yoga, il faut se tenir bien droit, appuyer le menton sur la poitrine et regarder fixement l’espace entre les sourcils. C’est par excellence une posture utilisée dans la pratique de la méditation (Dhyāna) et des exercices respiratoires (Pranayama).

↑ Cette posture assise est généralement conseillée dans la pratique de Zazen associée au Bouddhisme zen implanté en Occident car celle-ci est plus facile à tenir que la position du lotus (Padmasana)
↑ Hatha Yoga Pradipika. Svatmarana, Pancham Sinh (I, 37 à 45)

La position birmane

S’installer en posture birmane est relativement simple. Il faut s’asseoir en posant ses mollets à plat devant soi, l’un devant l’autre, généralement le mollet gauche devant le droit, mais rien ne vous empêche de faire l’inverse si vous vous sentez plus à l’aise ainsi. Les pieds sont posés à plat également, la plante tournée vers vous. Les genoux touchent le sol, sauf si vous n’y arrivez pas, auquel cas il ne sert à rien de vous contraindre. Cette posture offre une certaine stabilité très agréable, mais elle demande tout de même un peu plus de maintien volontaire que le lotus. Elle est toutefois bien plus accessible et bien plus simple à endurer lorsque les séances de méditation se font longues.

Samedi 9 avril.

9:30, au lit
rétrospectivement, cette semaine : peu de « maux » par rapport à la semaine dernière, mais beaucoup de mots, d’inquiétudes. de nuits trouées de réveils en sursaut. principalement autour du livre et de mes cheveux. j’aurai bu, peut-être, un peu plus également. et essayé de trouver le moyen de combattre ces inquiétudes avec le taï chi.

9:54, toujours au lit
de ces inquiétudes, je suis coutumière, c’est elles qui m’ont conduite à écrire.
cette nuit, à moitié endormie, plusieurs fois me lance dans des prières, des « je vous salue marie…  » (dont la litanie tente de chasser, de repouser, au rouleau compresseur, par leur absence même de signification, les pensées envahisseuses). plusieurs fois aussi, me dis que je veux mourir. c’est plus fort que moi, cela me troue de l’intérieur. le matin, en semaine, quand je me rendors après le départ de J, pour me re-réveiller à 10 h, je suis alors lavée de ça (mais trop gonflée de sommeil).

10:33 mini câlin avec F. il s’est levé, pour une fois avant moi.

11:55 amusante et vivifiante conversation avec F à propos de ça (qui n’est pas drôle) : http://www.liberation.fr/debats/2016/04/01/entre-amis_1443422

revendique le droit d’écrire n’importe quoi et mal.

hier, Speak low when you speak love de Wim Vandekeybus, très mauvais. ennuyeux, long, aucun propos, infantile. danseurs beaucoup trop musclés, et leurs muscles beaucoup trop exhibés. chanteuse gnangnan au possible. j’avais vu, il y a 30 ans le premier spectacle de Wim Vandekeybus, c’était flamboyant, de l’énergie pure. n’en subsistent que muscles et tatouages.

12:14 ces inquiétudes. je ne suis pas sûre que ce soit leur contenu qui compte, qu’il y ait moyen d’en traiter le contenu, de les traiter par leur contenu. autrefois, je disais « mauvaises pensées », « pensées chewing-gum ». j’estimais alors que la teneur de ces pensées n’avait aucune espèce d’ importance. que ça voulait penser et que n’importe quoi pouvait faire office. que c’était pulsionnel. cette façon de voir les choses n’étant pas parvenue à traiter le problème, au contraire des antidépresseurs, j’hésite à le ré-attaquer de cette façon.
et si, contrairement à ce que j’ai voulu considérer jusqu’à présent, ces pensées étaient un tant soit peu nécessaires, pourquoi faut-il qu’elles me fassent mal. ne pourrais-je les assumer simplement pour ce qu’elles sont : je réfléchis. ça fait partie du processus, de la vie. je me réveille la nuit, je réfléchis. pourquoi faut-il que cette réflexion soit inquiète. 

bien sûr, s’agissant du livre avec JC par exemple, l’idée, c’est que je n’y arriverai jamais. donc ici, probablement, la question du contenu compte-t-il : je me trouve engagée dans quelque chose dont je ne vois pas comment je vais arriver à me sortir tête haute, comment je vais me sortir sans m’être une fois de plus complètement rabaissée. ayant à la fois manqué d’intelligence et à ma parole.

(je commençais à voir hier que ce qui me manque dans cette affaire, c’est l’idée de maîtriser la bête, le texte. j’ai l’impression qu’il ne cesse de m’échapper de partout, que rien ne fera que je puisse en retenir quoi que ce soit (pour mon propre compte). qu’est-ce qui dès lors pourrait s’en transmettre à un autre. comment en restituer la « substantifique moelle ». qu’écrit-on dans l’immaîtrise. (quand on songe qu’il ne s’agit ici que de ré-écriture !) il ne m’est donné que d’apercevoir.)

14:29 je pensais avoir RV avec le coiffeur aujourd’hui, à 13h15. d’après la coiffeuse c’était hier. j’en suis terrassée, je retourne me coucher. faiblesse, faiblesse, faiblesse. faiblesse et paresse.

15:03 écrit une demi-heure. là, reposer une demi-heure. boire mon café, fermer les yeux.

16:09 pourquoi faut-il que l’on reste toujours consciencieusement en-dessous de ce qu’on attend de soi. (sans toutefois se risquer à descendre trop bas).

dimanche

10:04:2016_18:03:15
10:04:2016 @ 18:03:15

lundi,

nuit de dimanche à lundi, 4:41
trop bu hier soir
suis une empêchée, fondamentalement
ces derniers jours, prends trop la mouche, m’énerve trop, trop quart de tour, trop violente. et me déteste (tout de suite, dès que j’élève la voix) pour ça, ce qui me rend d’autant plus agressive.
hier, enfin grosse discussion autour du fait que nous n’allons pas à République. finalement F dit, le problème, c’est que nous le voulons trop (et moi, suis très étonnée de ça, qu’il dise ça, parce que pensais qu’il ne voulait pas. il dit, le problème, c’est que si on y va, on devrait y aller tout le temps).
alors, nous serions deux empêchés qui nous empêchons mutuellement très bien.
pourquoi.

Je voudrais ne plus m’énerver.

Je suis simplement tout le temps angoissée.

Je ne veux jamais ce que je veux.

04 :55

nous nous aimons parce que nous nous empêchons très bien.

j ne doit pas croire être ce qui nous empêche. il faut qu’il le sache, qu’il comprenne que nous avons besoin d’être empêchés. or, ce qu’il y a, ce que j sait, c’est que fondamentalement nous ne voulons pas du reste du monde. c’est que nous devons nous faire violence pour sortir. le problème, c’est que nous nous aimons. nous nous apportons beaucoup de joie et nous sommes frileux vis-à-vis de l’extérieur. et puis, parfois, nous étouffons. et je m’énerve.

05:13 moi, quand je veux quelque chose, je ne le veux surtout pas. longtemps, aimer, ça a été comme ça aussi. aimer, c’était ne pas aimer. jusqu’à jules. aimer jules ça a été aimer jules.

il doit y avoir une explication à tout ça.

le problème, c’est les mots. il n’y en a pas un mot qui ne veuille dire ce qu’il dit et son contraire. aimer jules se passait bien des mots. les mots sont venus en plus, mais pas au départ.

(alors quand je dis que je ne veux pas pas ce que je veux, c’est que que peut-être, ce que je veux, c’est que de façon ultime mon vouloir s’accomplisse comme non-vouloir, c’est-à-dire comme mot. il faut pouvoir faire un pas de côté, cesser de chercher à accomplir le mot, qui veut toujours dire son contraire, cesser de chercher à accomplir son équivocité. c’est difficile, parce que le désir de l’équivoque est inconscient. c’est à l’inconscient qu’il est égal de dire qu’une chose soit l’une et son contraire. ça ne compte pas pour lui. pour lui, il y a ce qu’il y a. et cela, qu’en sait-on.)

5:51 le pas de côté, ça peut être l’irruption soudaine de violence, la touche de réel de la colère. ça peut, j’imagine. mais, il vaut mieux que je trouve autre chose.

9:32 j’ai beaucoup écrit n’importe quoi cette nuit. c’est dommage. on peut faire dire n’importe quoi aux mots.

la situation est que je suis en plein je-ne-veux-pas. la situation c’est : que j’ai des choses à faire et que je ne veux pas. pour moi faire, autre chose que rien, c’est angoisser. j’ai des choses à faire, donc j’angoisse. je dois vivre avec ça. Et je dois essayer de faire moins de bruit avec ça. que ça me déborde moins. Parce que ça me rend très triste pour j et f.

12:10 oui, je n’ai plus besoin réfléchir à rien,  tout compris,  sais tout. je ne supporte pas de faire quoi que ce soit. plus précisément : je ne supporte pas de devoir faire quoi que ce soit.

15:07 faire ce que je dois faire m’engoisse (m’anfer).

16:01 seule l’écriture dans le blog me soulage, me guérit. parce qu’il n’est pas ce qu’il doit. parce que sa forme cloche. parce que je ne le dois pas. parce que je dois même m’en empêcher. crainte de biche d’ailleurs à l’idée que si je n’avais pas à m’en empêcher, si j’y étais autorisée, au blog, autorisée, attendue, obligée : je n’y arriverais plus. ça, je ne veux quand même pas le croire. mais ne pas l’écrire, n’y écrire pas, c’est l’enfer aussi. 

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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