sur la honte, l’aristocratie et le signifiant-maître

la question que je viens de me poser sur la « noblesse de l’inconscient » me conduit à ce texte  :

Une certaine forme de honte a donc disparu : la honte qui était liée à l’honneur, à la pudeur, mais aussi à tout un monde de dignité, de noblesse, voire d’aristocratie. Dans le nouveau monde qui s’ouvre, il n’est plus question de sacrifier sa vie pour l’honneur ni de « mourir de honte». Jacques-Alain Miller interprète ce changement comme l’abandon d’un au-delà de la vie qui réduit celle-ci au « primum vivere», à la vie « pure et simple ». Une vie humaine dont le sujet ne serait mais plus marqué par un blason, un signifiant-maître, ni par


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Quand il y a de l’honneur, la vie pure et simple est dévaluée.

Quand l’honneur est une valeur qui tient le coup, la vie comme telle ne l’emporte pas sur l’honneur. Quand il y a de l’honneur, la vie pure et simple est dévaluée. Cette vie pure et simple, c’est ce qui s’exprime traditionnellement dans les termes du primum vivere. D’abord vivre, on verra ensuite pourquoi. Sauver la vie comme valeur suprême.
Extrait de « Note sur la honte », Jacques-Alain Miller

«Le secret du désir est le secret de toute noblesse»

Lancé dans cette voie, je donnerai toute sa valeur à ce que Lacan dit au passage de son texte sur Gide, que «s’intéresser à sa singularité, c’est la chance de l’aristocratie». Voilà un terme que nous n’avons pas coutume de faire résonner et qui pourtant s’impose lorsqu’on reprend la position de Lacan devant ce fait de civilisation qu’a été Vincennes. Tout indique que ce qu’il a rencontré là, il l’a classé dans le registre de l’ignoble, et qu’il a eu, devant cette émergence d’un lieu où la honte avait disparu, une réaction aristocrate. Cette aristocratie est pour lui justifiée parce que le désir a partie liée avec le signifiant-maître, c’est-à-dire avec la noblesse. Ce pourquoi il peut dire


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Je me disais : «Honneur, honneur, où dit-il cela?»

On le trouve par exemple d’emblée lorsqu’il fait le compte rendu d’un de ses derniers Séminaires, «… ou pire» : «D’autres s’… oupirent. Je mets à ne pas le faire mon honneur. » Ce mot «honneur» consonne avec toute cette configuration que j’ai dessinée. Ce n’est pas seulement l’honneur de Lacan Jacques puisqu’il ajoute : «Il s’agit du sens d’une pratique qui est la psychanalyse.» Le sens de cette pratique n’est pas pensable sans l’honneur, n’est pas pensable si ne fonctionne pas l’envers de la psychanalyse qui est le discours du maître et le signifiant-maître qui est installé à sa place. Pour le faire recracher au sujet, il faut d’abord qu’il en ait été marqué. Et l’honneur de la


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«Le blason que le feu d’une rencontre a imprimé sur le sujet»

Lacan n’ayant pas encore élaboré dans son formalisme ce signifiant-maître, l’appelle, dans son texte sur Gide, «le blason» du sujet, terme qui est bien là pour résonner avec celui d’honneur : «Le blason que le feu d’une rencontre a imprimé sur le sujet». Il dit aussi : «Le sceau n’est pas seulement une empreinte mais un hiéroglyphe», etc.
Chacun de ces termes pourrait être étudié dans sa valeur propre. L’empreinte est simplement une marque naturelle, le hiéroglyphe on le déchiffre, mais il souligne que, dans tous les cas, c’est un signifiant, et son sens est de n’en pas avoir. On peut anticiper que cette marque singulière est ce qu’il appellera plus tard le signifiant-maître qui marque


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Note sur la honte

1. Honte et culpabilité

«Mourir de honte» est le signifiant par lequel Lacan entamait sa dernière leçon du Séminaire L’envers de la psychanalyse: «Il faut le dire, mourir de honte est un effet rarement obtenu.» Ce terme de honte ne se rencontre pas là par hasard pour donner un point de départ, puisque Lacan va clore cette leçon ainsi «S’il y a à votre présence ici, si nombreux, des raisons un peu moins qu’ignobles, c’est qu’il m’arrive de vous faire honte. »

Éric Laurent a fait un exposé particulièrement stimulant [1], se demandant s’il appartient bien au psychanalyste d’en rajouter sur cette honte, et s’il ne prendrait pas par là la relève du moraliste. Ce qui l’a conduit à introduire


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