on m’a si souvent dit que j’avais un accent étranger

ma mentalité de midinette m’a joué  un petit tour.

de l’utilité d’être parfois un peu parano : se resituer dans l’adversité, le sentiment de l’adversité, voire le sentiment imaginaire de l’adversité, sortir de la concorde du nous.  de quel nous parlais-je ? celui d’une communauté qu’il me plaît à imaginer, à laquelle je me souhaite appartenir // la solitude d’une cause et  ses communautaires moments.  j’en connais moi ( dans leur nuit)  qui ne se connaissent aucune cause. or  moi non plus moi non plus,  je ne la connais (communauté d’insavoir). j’en sais. j’en saurais. moi qui suis fille du doute et de

qui donc est cette insistante pasiphaé ?

ôter au doute sa coloration d’angoisse et c’est la certitude


Lire la suite → “on m’a si souvent dit que j’avais un accent étranger”

ma mère l’oiseau

ma mère l’oiseau
ta jolie tête penchée ton petit bec piquant
la moire de tes yeux
tes plumes toutes de soie
tu veilles sur nous
tu nous dis

entends-tu la couleur du tu, comme la terre
d’où tout revient
c’est l’envers de la grammaire
qui tire son teint des beaux oiseaux
tu nous dis

de la syllabe murmurée
bulle
entends-tu
le vert l’émeraude du secret de tes rêves

nous dit-elle de sa langue oiseau, qui tapote tricote faufile faucille
ses pattes nous laissent tranquilles signes
comme des baisers de cils

oct 21/nov 22 – atelier Laura Vazquez (Christine Lavant)

tu je 1, 2 et 3

tu je 1
tu vois
il n’y a plus du tout de je
il n’y a plus du tout de tu
(on dirait)
et je parle à je
je lui dis
qui es-tu
je me dis
qui est tu
qui est tue
et surtout
que dis-tu
que dit tue
et pourquoi ?
est ce tu
(des profondeurs)
tu es je
je vois-tu
ça me tue
ça tue je
ça je tue
 
puis tu dis
mais à qui
tu te tues tu te tues tu te tues
tu redis
mais à qui ?
et pourquoi ?

tu je 2
que tu dis que tu dis que tu dies et que du
que je dis que je dis que je die et


Lire la suite → “tu je 1, 2 et 3”

cléa téléphone moment
— ça la prend

et puis, y aura toujours ce moment où
cléa prendra son tel et ira
ira errer errera
sur les réseaux sociaux
ça la prend
sans son gré (toute entière, dans un moment d’éclipse, puits d’oubli)
au cœur de la nuit, à l’orée du jour ou à son apogée, dans l’aube montante ou descendante, mais aussi à table aussi sur le trottoir à tant d’autres angles incongrus
ça la prend
n’importe où n’importe quand pour n’importe quoi
ça la tire
dans les tunnels de l’abolie volonté (du cycle mort de l’heure éteinte ; corps tus corps mourus océan de voix dont les sonorités opinionnées ne résonnent pas plus loin que la calebasse la cabasse que la caboche et ça lui suffit

Lire la suite → “cléa téléphone moment
— ça la prend

dans le très noir – moment

fermez les yeux, soyez avec moi dans le noir, le très noir, le jour ne s’est pas encore levé. tout est noir et vous vous en délectez. 

noir sous les paupières en un lac chaud, noir dans le corps  longuement étalé, noir tout alentour.

(je ne sais si vous connaissez ce lac sensationnel de l’œil, celui qui vit sous les paupières, qui repose sur le globe oculaire. nous avons 2 yeux? oui, mais ici, 1, les yeux fermés, il y a le lac, et plus rien d’autre, nul songe aux 2 yeux, c’est très large, et reposant, mais il y a deux yeux bien sûr. )

le poids de la couette est exquis, la chaleur qu’elle vous communique, itou, sa


Lire la suite → “dans le très noir – moment”
Top