Dur, non, mais nécessaire. Tout d’abord, je n’ai rien d’autre à faire. Et surtout, comme l’ont démontré les Occupy Wall Street ou les manifestants sur la place Maïdan à Kiev, je vais donner mon corps, ma présence. C’est quelque chose dont je me sens capable. C’est le fait des gens qui doutent de la démocratie représentative et d’un système de délégation essouflé. Au final, il ne reste plus que le don de son corps pour signifier son existence. Je serai peut-être fatigué, de mauvaise humeur, mais je serai là. »
« Il n’y a pas de sens pour un seul, disait Bataille. Ce qui fait sens, c’est ce qui ne cesse pas de circuler et de s’échanger, comme la monnaie en effet, mais comme une monnaie qui aurait une valeur incommensurable à aucune équivalence. Le sens est partagé où il n’est pas.
[…] il s’agit de ceci : ce qui fait sens, c’est l’un qui parle à l’autre, de même que ce qui fait l’amour, qu’un(e) le fasse à l’autre. Et que l’autre soit tour à tour et simultanément, sans qu’il y ait de fin à ces allées-et-venues. Le but -s’il faut parler de but- n’est pas d’en finir avec le sens. Il n’est même pas de s’entendre : il est de parler à nouveau. » (je retrouve cette photo, je ne ne sais plus de qui est le texte, photographié dans un journal de Flamme éternelle)
Flamme éternelle, aucune œuvre qui m’ait récemment plus touchée. Sa fermeture prochaine. Tristesse. Tristesse. et l’oubli déjà. Y soit retournée ce week-end avec Annick, venue spécialement pour ça, son amie Miriam et Jules. Là, aperçu de loin l’expo de Wajcman, ne m’a pas intéressée.
là bas, aujourd’hui, vu jules grandir – en confiance, chez lui, poisson dans l’eau, circuler, s’autonomiser, réaliser
(je suis réellement étonnée des effets que cette expo a sur lui. étonnée, fière)
On trouvera ici des extraits du livre de J-Y Jouannais (les italiques [entre crochets, souvent] indiquent mes propres annotations) que je note au fil de ma lecture, pour m’en souvenir. Les numéros que l’on rencontre çà et là correspondent aux numéros de page. Il arrive aussi que je me renseigne sur internet à propos des personnes ou des textes cités et que j’inclue ici ce que je découvre.
Artistes sans œuvres
1. Publier ou non son cerveau
« L’homme parfait est sans moi, l’homme inspiré est sans œuvre, l’homme saint ne laisse pas de nom. » Tchouang-Tseu
p. 9
« Pendant un siècle, les Wittgenstein ont produit des armes et des machines, puis, pour couronner le tout, ils ont fini par produire Ludwig et Paul, le célèbre philosophe d’importance historique, et le fou non moins célèbre (…) et qui, au fond, était tout aussi philosophe que son oncle Ludwig, tout comme à l’inverse, Ludwig le philosophe était tout aussi fou que son neveu Paul, l’un Ludwig, c’est sa philosophie qui l’a rendu célèbre, l’autre, Paul, sa folie. Tous deux étaient des êtres extraordinaires, l’un a publié son cerveau, l’autre pas. J’oserais même dire que l’un a publié son cerveau, et que l’autre a mis son cerveau en pratique.«
(Thomas Bernhard, Le Neveu de Wittgenstein, éd. Gallimard, Paris, 1982.)
Cette ligne qui partage la famille Wittgenstein traverse également l’histoire de l’art. Celle-ci, telle qu’elle s’écrit, se limite par convention à deux paramètres : les artefacts, les signatures. p. 10 Elle se satisfait d’être une chronologie des objets produits et un index des noms propres. Elle omet la chronique que rendraient lisible d’autres critères, à savoir une relation des phénomènes artistiques selon l’idée, selon le geste, selon l’énergie. Cette chronique discrète relaterait les Vies peu illustres d’artistes qui n’ont pas produit d’objets, mais n’en ont pas moins exercé une influence majeure sur leur époque.
Une chronique qui, ne se départissant pas de la confiance accordée à l’art, s’énoncerait à partir d’une certitude, celle de l’inestimable bonheur de regarder des tableaux, de lire des livres, de voir des films.
Herboriser les obsessions
10 Combien de songes, de systèmes de pensée, d’intuitions et de phrases véritablement neuves ont échappé à l’écrit? Combien d’intelligences sont-elles demeurées libres, simplement attachées à nourrir et embellir une vie, sans fréquenter jamais le projet de l’asservissement à une stratégie de reconnaissance, de publicité et de production? Nombre de créateurs ont opté pour la non-création, ou plus précisément, peu séduits par l’idée d’avoir à donner des preuves de leur statut d’artiste, se sont contentés d’assumer celui-ci, de le vivre pour eux-mêmes, pour leur entourage, soit dans le pur éther conceptuel, soit dans l’esthétique vécue et partagée du quotidien, laquelle esthétique rassemble le geste dandy, la dérive situationniste, l’infini éventail des poésies non écrites, l’apparente gratuité des congrès de banalise, ou encore, l’activisme des disciples d’Antisthène, le silence de Marcel Duchamp, l’art sans objet de Jacques Vaché, les romans inécrits de Félicien Marboeuf, le Musée des Obsessions d’Harald Szeemann, l’écriture introvertie de Joseph Joubert, les scandales d’Arthur Cravan, les gestafondatrices évoquées par Pline1
… Simplement pour vitales qu’elles soient, ces sommes immatérielles, ces idées inécrites, ces poésies vécues ne peuvent parier que sur la mémoire, le mythe, pour traverser les époques, ayant refusé, avec violence, ironie ou innocence, la logique industrielle et mortifère du musée comme de la bibliothèque.
… L’immense majorité de ces auteurs, de fait, à l’image des femmes et hommes infâmes dont Michel Foucault rêva d’écrire l’histoire*, n’ont guère connu que l’ombre de l’anonymat… 12 D’être connu leur fait défaut pour être reconnu. Or ce défaut même, ils le cultivent. C’est leur passion, la caution de leur indépendance.
* « La vie des hommes infâmes », texte publié dans Les Cahiers du chemin n° 29, 15 janvier 1977, devait être l’introduction d’une anthologie de textes administratifs du XVIII° siècle issus des archives de l’enfermement de l’Hôpital général et de la Bastille…..
« C’est une anthologie d’existences. (…) J’étais parti à la recherche de ces sortes de particules dotées d’une énergie d’autant plus grande qu’elle sont elles-mêmes plus petites et difficiles à discerner. »
13 Il faudra couvrir du même regard… ceux que Dubuffet appelle «les héros de l’art brut » …
… précédent ouvrage (de Jean-Yves Jouannais), «Infamie», lequel interrogeait l’ensemble des pratiques à caractère non héroïque, antiprométhéennes en marge de l’histoire de l’art traditionnelle. Où l’infamie renvoyait précisément à son étymologie : tout ce qui, volontairement ou non contrarie, jusqu’à la condamner, la notoriété, la renommée, la gloire, la fama.« Ou comment des artistes, ne se contentant pas de commenter la fin du monument, de dénoncer l’illusion du chef d’œuvre, ont pris le risque de l’infamie, ont réalisé ou incarné cette fin du sublime dans le champ miné du fiasco, du ridicule, de l’ignominie, du grotesque, de la dérision, de l’incohérent, du mauvais goût. » Infamie, Éditions Hazan, Paris, 1995
14 « Les célébrateurs de la culture ne pensent pas assez au grand nombre des humains et au caractère innombrable de productions de la pensée. (…) Ils devraient surtout avoir bien présent à l‘esprit le très petit nombre de personnes qui écrivent par rapport à celles qui n’en écrivent pas et dont les pensées seraient de ce fait vainement cherchées dans les fiches de bibliothèques. L’idée de l’Occidental, que la culture est affaire de livres, de peintures et de monuments, est enfantine…. »
Francis Picabia, Jésus-Christ rastaquouère, page 34
p.19 « En effet, l’époque n’aurait pas suffi à faire de Breton un héros d’avant-garde, il lui fallut, pour cela, les leçons de Vaché : « Le premier, (…) il insista sur l’importance des gestes (…) » Ce sont ces gestes, cette attention portée au comportement, cette pratique d’une « totale indifférence ornée d’une paisible fumisterie» qui, les premiers, renseigneront Breton sur la possibilité d’un retrait par rapport à l’objet d’art. »
« L’objet d’art, c’est l’ennemi. «
Armand Robin
21 « Après avoir fait un art d’apprendre la musique, on devrait bien en faire un de l’écouter » Diderot, Traité du beau.
24 « Cette déségotisation forcenée se trouve formulée maintes fois, que ce soit dans un recueil au titre significatif Ma vie sans moi ou dans Quatre poètes russes ou Robin remercie Blog, Essenine, Maïakovski et Pasternak pour « l’avoir défendu contre sa propre poésie » (Christian Moncelet). Contre sa propre poésie, ou contre la propagande de celle-ci ? Car il y eut poésie, un parcours intense dans le langage lui-même, un étourdissement des langues, no pas subi, mais recherché, architecturé. Elle consiste en la jubilation propre à l’écoute des mots, en la composition, dans les circuits discrets de la mémoire, de poésies inédites dédiées au plaisir de l’instant .
…
D’après J-Y Jouannais, il n’y eut pas chez Armand Robin volonté de faire œuvre écrite mais œuvre d’écouteur. A lire Françoise Morvan, on découvre que la vérité de cela était moins simple que ce qu’il n’en laisse entendre : http://francoisemorvan.com/recherche/edition/armand-robin/ :
« Je pourrais me reprocher cette naïveté, et l’outrecuidance, en plus de ça, de mes espoirs, mais ce n’était pas qu’illusion. Le travail de Robin sur les propagandes, travail qu’il a évoqué dans un essai publié aux éditions de Minuit en 1953 sous le titre de La Fausse Parole, est intéressant, et d’autant plus tenant compte du conformisme stalinien qui était alors de mise. Lire les bulletins d’écoute comme le roman de Robin passé par la planète, pris et repris par les ondes des propagandes, achevant de s’y perdre pour retrouver des lambeaux de soi dans les poèmes de Mao ou les pauses musicales de Radio Moscou peut être fascinant. Encore faut-il faire une croix sur l’image si séduisante du poète se sacrifiant à l’écoute des propagandes staliniennes à la suite d’un voyage en URSS en 1933, s’achetant un énorme poste de radio et s’inventant un curieux métier en chambre, le métier d’écouteur, pour lutter contre le totalitarisme, puis distribuant clandestinement ses bulletins d’écoute à la Résistance et poursuivant, contre vents et marée, son dur combat libertaire.
Cette vision enthousiasmante, j’y ai d’abord cru puisque ma première publication a été, en 1979, aux éditions Le Temps qu’il fait (ainsi nommées en hommage au roman de Robin) une réédition de La Fausse Parole, avec bulletins d’écoute inclus sous un rabat.
…
Pour que la biographie se fendille, il suffisait d’un tout petit fait, mais hélas indéniable : Robin ne s’est pas installé comme écouteur à son compte pour lutter contre les propagandes totalitaires mais a été engagé en 1941 par le ministère de l’Information sous Vichy au service des écoutes radiophoniques. Cela signifie qu’il a d’abord choisi de mettre son prodigieux don des langues au service de l’un des ministères les plus étroitement engagés dans la collaboration : il a donc dépendu de Laval et à partir de 1944 du sinistre Henriot, secrétaire d’État à l’Information imposé par les SS.
…
Les litanies désastreuses des Poèmes indésirables, je les comprends maintenant comme une manière de se condamner. Se mettre en marge, s’installer, après guerre, écouteur à son compte, en poursuivant ses traductions de poèmes après la grande rupture avec tous, avec soi, voilà qui peut se lire dans les fragments laissés après sa mort, voilà qui explique la présence dans un même volume — mais qui n’était pas du tout le même — de poèmes écrits pour soi, rayonnants, puis de litanies politiques pseudo-prolétariennes, puis, le seuil franchi, de poèmes badins, ne disant plus rien que cette parodie d’existence heureuse, cette parodie d’existence, heureuse ou pas, cette béance : et les traductions elles-mêmes deviennent les traces d’un effort de plus en plus vain pour revenir à soi. »
Ce qui m’a le plus immédiatement frappée, touchée, parlé : les deux états qui sont données à voir de deux gravures, dans l’avant-dernière salle. Celle du Christ présenté au peuple (dont c’est un des premiers états qui était affiché dans la cuisine de mes parents) et celle des Trois croix.
D’abord, l’inexorable et dramatique réduction à l’essentiel que donnent à voir les deux états du calvaire à trois croix. Avec un dernier état devenu noir, sombre, ravagé, sa pluie de lumière (dans un océan de noirceur ;)).
Rembrandt, Les Trois Croix, 4° état.
Pointe sèche et burin.
~1653Rembrandt, Les Trois Croix, 3° état.
Pointe sèche et burin.
~1653
Quelle est cette énergie dont elles font montre les filles, et dont rien ne répond. Dont elles font montre quand elles dansent, dont rien ne répond. Quelle est cette force, ce pouvoir, cette séduction. Qu’est-ce qui les habite, les porterait à l’amour, dont rien ne répond. Ou si mal. Cherchant à les ramener vers quels en-deçà. Dont il faut qu’elles se préviennent alors, qu’elles se gardent. L’insolence que ça leur donne en retour, l’ascendant sur tout, tous et toutes, ce qui les entoure. Dont rien ne répondra jamais et qui les sépare, les isole profondément. Cette force vive qui éclate alors sur les scènes de Showgirls.
Vous savez, la séduction des jeunes filles, qui les gonfle, les porte, dont elle ne savent rien, dont elles connaissent le feu, la joie, l’énergie pure, est bien réelle. Et que ça doive se réfugier sur une scène, se couvrir de paillettes ou se défendre au couteau, c’est bien réel aussi.
Il est quelque chose au monde, chez les jeunes filles, dont rien ne répond, sinon le mal, le mépris (mé-prix), l’agression, le viol.
Ça n’est pour autant pas une calamité absolue, ni une fatalité. Une fatalité, que cette énergie soit promise à de si funestes destins. Pas une calamité, cette énergie qui m’habite encore, qu’il m’est encore donné d’apprivoiser. Son feu moins intense, ses couleurs moins chatoyantes. Comme le ronronnement d’un chat, me fonde.
Et l’expérience nouvelle que j’en ai, délestée de la séduction, me confirme que si le monde aujourd’hui est organisé en spectacle, nous pouvons tous, encore, il est temps, descendre de la scène, danser.
l’art, à la façon des Nouveaux barbares de Benjamin : au départ d’une table rase de la culture. Dans les suites d’un trauma innommable qui vous coupe de la relation de toute expérience (pour Benjamin, il s’agissait des horreurs de la première guerre mondiale, des « déchainements barbares de la technique »), dont il faut renoncer à se plaindre, qui choisit l’oubli et retrouve pour aborder le monde, la vie, l’état d’enfance et le jeu : il n’y a plus alors de répétition qui tienne, mais une expérience toujours refaite, entièrement revécue.
« Comment considérer la pauvreté autrement que sous le seul aspect du manque et de ses tristes corollaires, la nécessité soit de le combler, soit de le supporter? Or, on l’a vu, pour répondre à cette question, il ne suffit pas de « prendre le parti » du pauvre. Il faut bien plutôt rejoindre la pauvreté qui conditionne déjà nos existences et montrer en quoi celle-ci peut être une ressource : un moyen de connaissance, un effort, dont les aspirations et la diversité sont irréductibles à l’aliénation d’une vie soumise à l’économie. C’est cette modalité que Benjamin expérimente dans un bref article écrit en 1933, intitulé « Expérience et pauvreté de Walter Benjamin (1933)« .
Amaryllis, Franz Lenk, 1930Nature morte de petit déjeuner, 1927, Bernhard Dörries
Exposition / Allemagne / Années 1920 / Nouvelle Objectivité / August Sander
La vie d’avant était si différente! Ceux qui le nient, tu le sais, ils mentent! Nous étions tous, du réveil au coucher Sous l’emprise d’une grande nervosité Si dans sa cage un oiseau mourait Pendant des semaines la famille pleurait Mais aujourd’hui dans l’air du temps Si tu vois Monsieur Koch ton ami Tu lui demandes, tout objectivement: « Comment, Monsieur Koch, toujours en vie? »
Il y a dans l’air une objectivité Il y a dans l’air comme des épines hérissées Il y a dans l’air , il y a dans l’air, dans l’air Il y a dans l’air quelque chose d’idiot Il y a dans l’air quelque chose d’hypnotique Il y a d ans l’air, il y a dans l’air Quelque chose qui semble s’y plaire Qu’y a-t-il donc dans l’air aujourd’hui?
Mais qu’a-t-on donc mis dans l’air aujourd’hui?
Regardez là : dans les airs déjà filent Images, radio et coups de fil Sans un câble, tout passe à travers L’air est confus, ne sait plus que faire Avions, dirigeables, s’y amassent au passage Ecoutez-moi ces grondements et sons de Wagner Et à travers tout cela se faufile une image
Il y a dans l’air une objectivité (…)
Ôtez ces ornements, ces moulures, ces défauts Une finition lisse sur les murs qu’il nous faut Si les maisons deviennent encore plus fades Bientôt nous aurons des murs bruts comme façade Les bibelots on n’en veut plus Tant de choses qui sont superflues Sortons les meubles de l’appartement Jetons tout, c’est si encombrant ! Et je le dis sans ménagement: Même les humains y sont dérangeants ! »
Paroles de la chanson Es liegt in der Luft (1928), extraite de la revue du même nom de Mischa Spoliansky sur un livret de Marcellus Schiffer
Albert Renger-Patzsch, Euphorbe à grandes cornes, 1922-1923
George Grosz ,Sans titre, 1920
« Et soudain, tout changea. La tristesse voire la dépression qui s’empara de l’Allemagne, après la défaite de la première guerre mondiale, conduisirent de nombreux artistes à renoncer à tout un pan spectaculaire de l’imaginaire et de la création. L’expressionnisme hallucinatoire de l’avant-guerre, le dadaïsme contestataire, l’abstraction spirituelle et intellectuelle qui fut si éclatante au début du XXe siècle, ne furent plus de mise. Le réel devenait à nouveau l’étalon de la création ainsi que les maîtres impeccables de l’histoire de la peinture ancienne. » https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-art-est-la-matiere/allemagne-annees-1920-nouvelle-objectivite-august-sander-9849272
Regardez là : dans les airs déjà filent Images, radio et coups de fil Sans un câble, tout passe à travers L’air est confus, ne sait plus que faire Avions, dirigeables, s’y amassent au passage Ecoutez-moi ces grondements et sons de Wagner Et à travers tout cela se faufile une image