La psychanalyse

Comment est-ce que tout ça avait commencé? Comment est-ce que cela se termine ? Puis, se sépare-t-on de Lacan? Et comment pourrais-je jamais écrire ma séparation d’avec Lacan? C’est très difficile de se séparer de la psychanalyse. C’est très difficile, parce qu’on n’a jamais fini de lui rendre des comptes. Des comptes de toutes sortes. Parce qu’on n’a jamais fini de lui en vouloir, parce qu’on n’a jamais fini de lui deviner de nouveaux prolongements, et de vouloir les lui assurer, parce qu’on a jamais fini de sentir qu’elle va au-delà encore de ce qu’on croyait, parce qu’elle est liée aux hommes qui l’ont faites, ou qui continuent à la faire, ceux qui l’ont inventée, ceux qui l’enseignent, ceux qui l’écrivent ceux qui la travaillent dans leur écoles, et ceux avec qui, dans les cabinets desquels,  on va jour après jour, semaine après semaine, année après année, travailler, se confier. (Peut-être ce qui sépare la psychanalyse des psychanalystes, ce sont leurs opinions, leurs opinions politiques, leurs goûts culturels, ces irréductibles, ces impartageables, ces ultimes traces de sa propre rature. Peut-être, sont-ce elles qui vous permettent, in fine, de prendre vos distances?) (il est rare qu’une opinion puisse rentrer dans l’oeuvre de quelqu’un, je songe à Duras, les dernières choses qu’on a à retenir d’elle, cela seulement qu’on puisse trouver à lui reprocher.  à moins qu’il n’en fasse profession : politicien, critique…)