au bout du compte

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie Étiqueté
12h27

Je n’arrive pas à me faire à l’idée que je n’aurai rien fait de ma vie. Que je ne laisserai rien derrière moi. Que je ne me survivrai pas. Ça n’aura pas cessé de me tracasser,  cela.  Je n’aurai pas cessé d’essayer de faire quelque chose, d’essayer d’œuvrer. Ça m’aura pris tout mon temps.  Toute mon énergie.  Je n’ai jamais pu vivre pour le présent. Sauf avec l’enfant. C’est ça qui a fait du bien. Maintenant, lui aussi commence à s’inquiéter de demain.  Je me demande si c’est comme cela pour les autres aussi ? Je ne suis pas triste. J’aimerais renoncer. Ne pas devoir vivre pour après la mort.  Cette lutte insensée. Et je me demande ce qu’il resterait,  alors ? Ce que je ferais ? Serais-je plus heureuse ? Mes proches seraient-ils plus heureux ? Je cherche toujours un sens à tout ça. Avec l’idée qu’alors je le communiquerais au monde et qu’il s’en porterait mieux. 

Et il sera dit que j’ai vécu comme ma mère, femme au foyer.1 Puis, plus rien, l’oubli.

 

Notes:
  1. Et dans ce « comme ma mère » qu’y a-t-il ? Y a-t-il quelque bonheur à tirer de cette identification, si c’est de cela qu’il s’agit ? Puis-je m’en défaire encore ? Comme d’un vêtement, une pelure ? Ou dois-je me résoudre à en reconnaître la jouissance et… en jouir ? []
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