sans titre (vrac)

16 mars 2009 | mars 2009 | brouillonne de vie | , , , , , , |

mercredi 4 mars

hm. après les urgences de la salpêtrière la semaine dernière, celles de trousseau hier soir. pas mal . attente si longue que jules a le temps de guérir.

jeudi 5 mars

je n’ai pas la moindre méthode de travail. jules au bain. ce matin, parodontiste. arrivée en retard : j’avais oublié de regarder où elle habitait (!)

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perdu le (beau) livre emprunté à la bibliothèque que j’avais commencé

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maxime

lettre

Mike Kelley, Monkey Island Travelogue, 1982-83

(lunule, intersection. la lettre, à l’intersection de la vie et du livre. ma barque.)

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maxime

r u e

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paradoxe

en vérité, dès que je sors, dès que je suis dans la rue, je me sens prise d’une immense sensation de liberté (air, vent). ne sors en général que pour des rendez-vous, des courses. à chaque fois je me dis, ça y est, je suis dehors, le monde est beau, c’est magnifique, à chaque fois, je me dis que je vais tâcher de prolonger l’escapade, me balader de ça de là au hasard. mais quelque chose d’autre toujours me retient, et je rentre à la maison. où j’essaie de tout faire pour éviter d’avoir à ressortir.
je sors, je suis surprise. à chaque fois.

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en vérité, je crains qu’après le lave-vaisselle, la chasse d’eau, le robinet de la salle de douche, celui de la salle de bain, le percolateur, la bouilloire électrique, le lave-linge ne nous quitte également.

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méthode

pour nettoyer

je vide

je jette

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retrouvaille

retrouvé

ma ceinture

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économie
méthode
ESSAYER D’UTILISER TOUTE LA JOURNÉE LA MÊME TASSE LE MÊME VERRE
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perte

perdu

ma crème de jour

+

perte

perdu

ma brosse à dents électrique

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le blog. l’inhibition. l’écriture de l’inhibition. en ce qui me concerne. l’inhibition même.

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maxime
blog
en bord de lettre.


vendredi 6 mars 2009

Car Crash Ctudies, Untitled # 7. 2009. Lightbox #2. 127x157 cm. Ed 1/1+1AP.
Car Crash Ctudies, Untitled # 7. 2009. Lightbox #2. 127×157 cm. Ed 1/1+1AP.

 

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Car Crash Studies, Untitled # 8. 2009. Lightbox #3. 102x127 cm. Ed 1/1+1AP.
Car Crash Studies, Untitled # 8. 2009. Lightbox #3. 102×127 cm. Ed 1/1+1AP.

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écris-moi

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retrouvé livre (de bibliothèque, camille laurens), retrouvé crème (de jour)

ma lâcheté, vous n’imaginez pas.

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Caspar David Friedrich, La Mer de glaces (confondu à tort avec Le Naufrage de l’Espoir).

Caspar David Friedrich, La Mer de glaces (confondu à tort avec Le Naufrage de l’Espoir).

 

le dimanche 8 mars

mes cheveux sont mouillés. je vais encore attraper froid. je lui ai dit que nous devions nous séparer. que nous devions dorénavant envisager la vie depuis ce point de vue-là. qui plus est je lis ni toi ni moi de camille laurens.

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sensitive: still from Kate Gilmore “Between A Hard Place” (2008)

still from Kate Gilmore “Between A Hard Place” (2008)

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(via visualixe)

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après, j’ai dit au secours (à personne)

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BROXODENT POWER + | Cliniquement prouvé: La meilleure brosse à dents électrique

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“Un océan sans rives”?

lundi

– le quitter, mais pourquoi?
perte

sensitive: Erwin Wurm dimanche . my god je suis moi-même tellement perdue .

Erwin Wurm . my god je suis moi-même tellement perdue .

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Cioch (via Martin Isaac via http://ailleursicipresquesanssoleil.tumblr.com/) (papier, marques de pliures, des gris , des blocs -   the isle of skye , scotland)

(papier, marques de pliures, des gris , des blocs – the isle of skye , scotland)

mercredi

cours de jacques-alain miller. faute d’arriver à faire quoi que ce soit d’autre, j’y vais. malade. la gastro de jules.

14 mars

des jours d’envahissement par la maladie

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lostandfound:  hessianonullo: (via placidiappunti)

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lostandfound:  fauxchenaux: (via jocelynwildenstein)

hier, dimanche 15 mars 2009

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au moins je suis sûre de toujours faire le mauvais choix (printemps ce matin)

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mais j’adore faire les choses à moitié (me conforme sagement au paradoxe de zénon, bonne fille). et enseigne avec enthousiasme cet art à mon fils.

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nettoyage de printemps.

en profiter pour apprendre à nager à jules.

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le nettoyage et l’amour. c’est la même chose, c’est la même chose (savourons bref instant certitude)

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mon père lui, m’offrait des boîtes (« le bijou, c’est elle » quelle patiente de Freud?). des coffrets.

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de toutes façons, comme disait ma grand-mère, faire et défaire c’est toujours

travailler .

tu sais ce que j’en pense moi de ton ready-made , tu veux, que je te dise, moi , ce que j’en pense , de ton ready-made

je suis extrêmement douée pour faire en sorte qu’il reste toujours quelque chose à faire

contre toute espérance, je deviendrais une faiseuse

l’angoisse est dans le faire, ou plus exactement dans la chose faite, autour, tout autour, c’est promenade, prom prom.

petits, les esprits, aussi, se rencontrent.

je suspends le linge. du linge. toute la semaine dernière je suis restée alitée. j’ai gardé la chambre. f. s’est occupé de tout. a pris soin de tout.

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yes, i shall remake your ready-made (sarment this i solemnly swear)

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(via visualixe)

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des décalcomanies

décal co ma nies

 

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(via modernitymuscler)

 

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(via modernitymuscler)

 

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le bonheur c’est la décoration.

la bouilloire électrique est réparée. frédéric a réparé la bouilloire électrique.

cela fait des années que je ne sors plus

21 octobre 2022 | octobre 2022 | brouillonne de vie | , , , |

cela fait des années que je ne sors plus.

c’est un symptôme
qui s’aperçoit à peine.
je veux dire moi-même,
à peine
je m’en rends compte,
les jours seulement passent
sans que je mette le nez dehors.

les autres, habitués à ce que je n’y sois pas,
dehors,
dans le monde,
ne paraissent pas s’en apercevoir.
de loin en loin
– j’imagine -,
j’apparais
et je disparais.

a priori, je n’ai rien contre,
le fait de sortir,
simplement
cela ne se fait pas.

à vrai dire, je ne sais pas trop
ce qui me retient dedans.
c’est ma façon de vivre,
je vais
de proche en proche,
comme une boule de billard, je cogne
les parois de l’appartement, les meubles,
les murs
et je rebondis.
c’est comme ça, que je vais.

rare, que la porte de l’appartement soit ouverte au moment où je roule sur elle,
rare que je m’échappe.

non, plus sérieusement, sortir, demande quelque chose
que le rebondissement n’attend pas,
le rebondissement sur les murs.

demande à se projeter
dehors, dans le futur,
demande un corps
habillé, vu.
entraîne
le choc de l’air

on s’attendrait  presque à
un pas hors de la gangue du présent, de l’ici et maintenant.
on croirait presque un pas dans le temps.

alors qu’alors,
dehors,
toujours me reprennent,
bien plus encore qu’au dedans,
l’ici et le maintenant,

me tressaillent, me vident,
je suis air dans les airs
(et dans ce nom : mû l’air)
et dans un corps

qui s’actionne et voit

et voit, comme on boit beaucoup.
et voit, comme on boit beaucoup.

(voit comme on prie)

qui s’actionne avec enthousiasme.
ô cuisses ô bras ô cou.
et pieds bien sûr, ces sains saints.
et le reste, tout le reste, la chair,
sous la peau du visage, frémie par le vent, par un rien, etc.

je sors pour les courses. et comme je sors peu, l’exotisme se perpétue, un rien m’enchante. parfois il faut aller plus loin, en transports. les rendez-vous. ça distrait. sauf si je me perds, affolement (c’est qu’on se sent alors du dedans régie par des forces obscures, maléfiques). il faut combattre un sentiment qui s’apparente au désespoir. ça s’apprend, ça passe. un peu comme tout.

cela dit,
donc,
l’un dans l’autre, je sors peu.
je reste au dedans.

(ceci dit sans plainte, dans un constat qui s’étonne.)

dans la rue, je voudrais, et que personne ne sache rien de toi
— mardi 29 nov. 2022, 9:42

29 novembre 2022 | novembre 2022 | brouillonne de vie | , , |
je voudrais que tu marches dans la rue seule, vite, qu’il fasse presque froid, que ta bouche s’ouvre un peu, que tu souries malgré toi. un sourire qui ne cesse, qui se perpétue. c’est la rue qui lève ce sourire, c’est ta marche. acquiescement. je voudrais qu’à l’endroit de ton sexe ce soit un peu chaud, un peu douloureux et  que personne ne sache rien de toi. il y a une musique dans ta tête, qui pourrait te tirer des larmes. une musique ancienne. une musique des anges. tu penses soudain à ta mère. tu t’arrêtes. maman. tu te rends compte que tu es essoufflée. le cœur bat la chamade.
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