« Nous disposons des moyens d’exercer un contrôle sur nous-mêmes. Nous sommes observés par tout écran, et ceci résonne avec le sentiment que Dieu nous regarde.».

 Entretien avec Éric Laurent, par Or Ezrati, publié dans Haaretz le 20 Juillet 2012*

Que le monde aille à sa perte

Suis allée à Bruxelles une semaine pour rendre visite à ma mère. Dans cette pièce, quelques unes des toiles que ma mère a nettoyées après l’accident suie.

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Là, l’atelier, là pièce qui sert de lieu de stockage. Là où l’accident à eu lieu.
Il semblerait maintenant qu’en raison de l’état de santé de ma mère, nous devions vendre cette maison pleine d’escaliers.

La postérité

J’ai été forcée d’approcher cette idée que j’aurai toujours vécu croyant à une postérité de mon père, à une survivance de son œuvre au travers des siècles, et que je lui aurai supposé avoir peint dans cette optique, ce dessein – maintenant que la possibilité existe que cette œuvre disparaisse, se détruise – et même si je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour que cela n’arrive pas.
Qu’en est-il de ce désir de postérité que j’ai supposé à mon père. Que puis-je en savoir de plus. Qu’est-ce que cela a impliqué pour moi, dans ma façon de vivre.
Je me souviens avoir pensé n’écrire que pour la mort, que pour après, que dans un futur antérieur. Dans un discours sur la tombe. Aujourd’hui, je peux seulement dire qu’il n’en est plus rien.
L’héritage de mon père nous est apparu comme un fardeau, pour une grande part… quelle injustice.
Il a vécu, nous avons vécu ensemble, il faut bien qu’il y ait eu un présent, ce présent a eu lieu, le supposé désir de postérité ne peut pas avoir tout phagocyté. Il faut bien qu’il y ait eu, qu’il puisse y avoir un désir de présent, de présence, dans son désir de peindre.
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Lundi matin

Je suis à la laverie. Je tape sur mon smartphone. Frédéric est à la maison jusqu’à 14h. Je ne sais pas très bien par quoi commencer, au niveau des choses à faire. Ni quelle est la meilleure façon de m’organiser. Écrire ici, d’abord?
Hier nous avons tout bougé dans l’appartement. Enfin moi, je n’ai pas fait grand chose. Au prétexte probablement de toutes ces.histoires à Bruxelles. La dispute avec mon frère. À propos des toilettes qu’il a fait installer dans le salon. La maison qu’il faudrait vendre…
Appeler l’assureur. Lui parler des éléments auxquels il ne me semble pas que l’expert aie voulu prêter attention. Appeler ou écrire? Écrire, il ne lira pas. Prendre un rv pour la semaine du 8 octobre.

vie d’intérieur : de la cire sur un meuble en bois

l’amour passe par la beauté. la beauté passe par l’entretien. l’entretien passe par l’usage des produits ad hoc. l’entretien donne à l’objet et à sa matière le temps de son appréciation. son appréciation est tactile, gestuelle, visuelle, odorante. etc.

(ainsi en va-t-il probablement du travail de restaurateur d’œuvre d’art.)

et cela ne s’applique-t-il qu’aux objets qui vous sont proches, qui sont les vôtres.  il ne saurait en aller de même pour les objets dont dont doit s’occuper une femme de ménage. 

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la loque passée sur un objet le caresse.  l’objet alors soigneusement replacé, ajusté. certaines femmes de ménage apportent d’ailleurs à vos objets un ordre qui n’auraient jamais été le vôtre, nouveau, mais que vous appréciz (une jeune fille d’origine polonaise rangeait toujours mes produits de salle de bain par ordre de grandeur apportant à ma salle de bain une note d’humour dont elle était sinon  bien dépourvue. d’autres bien sûr peuvent les déplacer d’une façon qui peut s’avérer irritante pour certains, mais que des gens comme moi, trop plein de compassions, n’osent faire remarquer.)

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écrit optimistiquement un dimanche matin ensoleillé.

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