Surfaces de l’Intérieur de Thomas Clerc, livre

1 octobre 2013 | octobre 2013 | en lisant |

C’est un intérieur tout en surface que nous invite à visiter Tomas Clerc. Le choix qu’il a fait (de méthodiquement décrire son appartement) lui permet de glisser sur quantités de choses (qui le concernent de près)  sans s’y s’appesantir  – exemple : incidemment apprend-on la date de la ruine de son père et donc sa ruine, au détour de je ne sais plus quel objet, de je ne sais plus quelle pièce.

Les cinquante mètres carrés de son appartement, dont il déplore par ailleurs l’étroitesse, dès lors qu’ils doivent être décrits objet après objet et avec un talent  indéniable de manipulateur de mots, manipulateur et connoisseur, prennent des allures d’infini, au moins ont-ils dû le prendre pour lui,  c’est ce que je suppute, un infini qui ne tiendra finalement jamais que dans 400 (386) pages et qu’il aura fallu 3 ans à notre Ulysse pour l’épuiser.

Un infini borné donc – puisque l’infini a des propriétés si étranges qu’il lui suffit de bornes pour s’ouvrir. Borné, autant que son arpenteur, qu’ici je n’injurie pas, car il  y fallait des qualités d’âne à son exercice, d’âne bâté et décidé, bâté de son désir, aventurier aussi bien, car que peut-on savoir du désir, sinon justement en surface ;  surface qui pourrait s’avérer trouée, comme la mer l’est par l’iceberg, qu’il troue autant qu’il bouche ;  ses objets donc bouchant autant qu’ils trouent. Sur la mer dans son appartement nous l’accompagnons, et nous amusons d’en apprendre tant sur lui, l’air de rien.

(Ne me me reviennent que deux trous dans sa description : celui de son rapport à l’argent et celui de sa bibliothèque, dont il nous met l’eau à la bouche puisqu’il se promet d’y consacrer chacun un ouvrage entier. J’attendrai pour ma part, avec impatience patiemment) .

Cet auteur,  cet écrivain, Thomas Clerc, en âne bâté mais  en un fourmi aussi bien, qui du monde sait ce que ses courageuses petites pattes lui auront laissé éprouver, elle ignorant les bornes,  s’avançant dans l’ombre seulement de son fardeau plus gros qu’elle, les mots qu’elle se paie, qui s’ils lui pèsent au dos la protègent de la vue d’un horizon que sa petite taille, dont elle n’est pas dupe, l’inclinerait à admettre inatteignable ; c’est en aveugle qu’il lui faut avancer, à l’image d’ailleurs des mots dont elle se charge et qui ne le sont pas moins que les objets qu’ils ont à décrire. Et pas moins aveugle que la pulsion (freudienne) dont elle emprunte le cours, quand elle ne le crée pas, de ses petites pattes. Et,  si on la sait pas prêteuse, cette fourmi-ci, Clerc,  est danseuse, danseuse et parfois nue dans son appartement.

Tout ça pour dire qu’il y aura désormais à compter avec ce livre quand il s’agira  d’en apprendre sur le destin possible de la névrose (obsessionnelle) chez un écrivain. Une perle. Et bien plus encore.

Écrit dans le noir, au lit non relu, sur mon téléphone

une caresse, des fleurs, une phrase – l’effleurement

5 octobre 2013 | octobre 2013 | brouillonne de vie | |

Je m’étais mal réveillée. Je le dis à F. Écœurée de cette vie,  de mon enfermement. De l’absence de perspective,  du seul ménage à faire, du manque de sens de ça. D’un désir de fuir, m’en aller, partir. De l’incompréhension. De ma vie en forme d’oubli. J’écrivis une phrase, j’allai mieux. Mais donnez-moi seulement une phrase et je serai guérie. Plus tard,  F rentra dans la chambre m’offrit des fleurs, effleura mon sexe de sa main,  effleura mon sexe de sa main (le fit deux fois), me dit qu’il m’aimait, sortit de la chambre. Je voulus l’écrire, l’effleurement, songeant que c’était là seulement ce qu’il y avait à écrire et qui ne s’écrivait pas, cela seulement que j’avais à tenter, ce pourquoi j’oubliais tout / rien à retenir sauf cette tentation /, que j’oubliais tout le temps. L’effleurement, ce mot suffirait-il à contenir la sensation que j’avais éprouvée, que j’éprouvais encore ? Gonflée peut-être de la reconnaissance qu’il ne fût pas plus appuyé, ce geste, ce que je n’aurais pas (malheureusement) pas supporté (quand ce simple attouchement me troublerait, m’accompagnerait, des heures).

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fleurs : sont petites roses roses

je déteste m’habiller

5 octobre 2013 | octobre 2013 | brouillonne de vie, en lisant | |

Thomas Clerc, sa garde-robe,
Moi je déteste m’habiller

Jean-Philippe Toussaint, sa Marie styliste,
Moi je déteste m’habiller

C’est tous les jours, les mêmes difficultés, que je ne surmonte le plus souvent pas le week-end (ou alors pas avant 16h….)  Je déteste prendre le temps de me laver, me coiffer, m’habiller…

En ce moment, me semble-t-il, plus difficile encore que d’habitude.

je ne me remets pas de mon analyse,

11 octobre 2013 | octobre 2013 | brouillonne de vie |

je ne me remets pas de mon analyse, je n’arrive pas à me remettre de ma rencontre avec la psychanalyse. je n’arrive pas à tourner la page.  à passer à autre chose, à quitter mon passé. à sortir de ma rancœur pour ce que j’éprouve comme un échec dont j’attribue la faute aux autres, à ceux qui furent mes analystes, puisqu’il finit même par y en avoir plusieurs. je n’arrive pas non plus à cesser vouloir écrire.

c’est très grave, puisque très régulièrement, comme cela s’est passé récemment, je veux mourir. je ne suis plus que pleine du désir de mourir et de la peine qu’il en soit ainsi et que mon fils ait une telle mère, pleine du désir de mort.  c’est toujours quelque chose dont il est difficile de parler, ça a toujours été comme ça. ce désir est là depuis très longtemps et le suicide reste, aujourd’hui, mon issue de secours.  je voudrais que cela ne soit plus, que ce désir de mort disparaisse. j’ai compté sur la psychanalyse pour ça, mais ça n’a pas vraiment marché, puisque cela réapparaît. qu’est-ce qui a causé cette réapparition, cette fois. peut-être la conversation eue avec F, où j’ai senti qu’il devait avoir raison, qu’il n’y avait plus rien à attendre d’une psychanalyse, que je l’avais essayé, que c’était fini, au moment où, ne m’en sortant plus, je recommençais de penser à voir un psychanalyste.

ou, s’agit-il, ainsi que le docteur G semblait avoir envie de le croire, de l’anniversaire du crime de mon oncle, le 13 septembre …. non, j’ai oublié la date (j’oublie toutes les dates). le docteur G, lui, c’est ce qu’il croyait. je lui disais que cet oncle fou, alcoolique, était probablement ce dont la psychanalyse était arrivée à me « guérir », là où ça avait « marché ». puisque effectivement je ne tombe plus amoureuse d’alcoolique.

de mon côté, je ne m’extasie/passionne plus des coïncidences, trouvailles pleine de sens, qui ont fait le sel de mon analyse pendant …. quinze ans (? – je ne sais même plus à quelle date j’ai commencé / 1990? quelle âge avais-je en 1990? 1990-1963 = 27? et quand ai-je quitté bruxelles? 2001? 2001 – 1990 ? 11 ans d’analyse à bruxelles. ) comment cerner ce désir de mort, lui faire un sort? si je n’y suis pas arrivée au niveau du sens? dois-je poursuivre (poursuivre ou entamer) mes recherches du côté du ravage? y suis-je revenue, m’y vois-je ramenée à cause de ce que j’ai voulu célébrer ici-même, sans bien sûr y parvenir, du désir de rien, du vide, de la jouissance de ça?

 

où vont les mots que j’oublie et qu’y font-ils ?

12 octobre 2013 | octobre 2013 | brouillonne de vie |

Je me dois de prévenir le  lecteur que je connais mal la langue française. Mon vocabulaire  est très limité, pour le peu que j’en ai, je n’ai de cesse de chercher et de perdre mes mots. Dans l’écriture, je me laisse bien plutôt guider par un rythme et des rencontres de sonorités que par le sens. Écrire souvent s’apparentant pour moi à une promenade en forêt, une forêt toujours inconnue puisque je suis citadine, avec les mots comme des arbres parmi lesquels je circule et dont j’ignore les noms. Je vise probablement le sens mais dans sa fuite. Fugacité d’une biche, suspensions momentanées de la lumière prise dans la poussière qu’un rayon un instant déjà oublié révèle. De la littérature, je ne sais pas plus. Quand la lecture d’un livre me submerge, j’en oublie  presque aussitôt tout dès que je le referme. Alors même que je suis mordue,  marquée à vie, la cicatrice déjà se referme,  s’ efface. J’habite l’oubli, c’est mon handicap, ma séparation d’avec le monde. Raison possible de ma réclusion.
C’est pourquoi j’essaie ces jours-ci d’imaginer ce qui d’autre que les mots possiblement circulerait entre les êtres humains.
Mais peut-être ne s’agit- il que de ce qui se lie aux mots, là où ce n’est pas le sens; ces lieux où ils nous enchantent,  nous tuent, nous minent, nous ensorcellent.  Nous marquent physiquement où nous ne savons plus rien de notre corps non plus, quand il s’agit peut-être de lui, du corps, plus qu’en aucun autre lieu.
Je connais en secret, et je  ne suis pas la seule, des lieux du corps palpables et invisibles. Ces lieux avec les mots ont-ils encore le moindre lien ?

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muguet

13 octobre 2013 | octobre 2013 | RÊVES |

toute la famille (le père, la mère, les frères). nous devons faire nos bagages, peu de temps avant le  départ de l’avion ou du train que nous devons prendre. nous sommes probablement sur un lieu de villégiature ( mer ou/et Ardennes). c’est moi qui prépare les bagages, inquiète et désireuse de prendre de l’avance. les autres ne sont pas là. Il y a deux valises à remplir (la grande noire, la petite blanche).

ex-analyste (celui de Brux.) assis/enfoncé dans un fauteuil, raconte quelque chose, en fait c’est à la radio qu’il parle. il parle de lui, raconte sa vie. à la fin de l’émission, il annonce l’émission suivante, et parle d’une chose qu’il ne racontera pas  avec un sourire malicieux.

l’émission terminée, il reçoit un bouquet de fleurs, blanches. le bouquet comprend deux sortes de fleurs : une sorte de muguet ainsi qu’une autre sorte que je n’en connais pas, qui ressemble plutôt à une longue herbe. les muguets ont cette particularité que leurs clochettes longent toute la tige, depuis la base.

toutes les plantes sont rassemblées, car elles ne seront pas emportées dans le voyage. analyste retire une paire de fleurs de son bouquet, je lui dis que j’en veux bien moi aussi. il me donne celle qu’il tient.

aucune possibilité d’interpréter ce rêve, me semble-t-il. lié certainement à ce que j’ai écrit récemment, et il m’en a coûté, à propos de ma première séance d’analyse.

il n’y a que le muguet auquel je pourrais m’arrêter. muguet, qui résonne un peu avec mon nom. muguet aussi de la fête du travail. muguet  qui évoquerait le lys, fleur préférée de mon père. ou encore muguet que Gabriel tend à Marie quand il lui annonce qu’elle va porter un fils. ou encore cette maladie de la bouche dont j’ai déjà dû souffrir? 

mardi 15 octobre

15 octobre 2013 | octobre 2013 | brouillonne de vie |

6h réveillée, mal au dos
7h30 levée, petit déjeuner avec jules
8h20 conduit Jules à l’école
au retour, lu le journal (vieux libé, mort patrice chéreau) dans canapé
retournée au lit, allumé ordinateur portable et trié photos sur téléphone (séparé les photos Donnery) 10:10 écrit ici, checké mails
10h15 fermé les yeux
11h15 rouvert yeux, réveillée par coup de sonnette, dormi une heure donc
11h25 fais des mots fléchés
11h56 ne sais pas quoi faire, mets de l’ordre dans la salle, allume la radio
12:12 allume l’ordinateur, ouvre dropbox, ouvre dreamweaver, répare le blog correspondances d’escapades
15:45 voilà, encore une journée de passée !!!
ensuite, surfe jusqu’au moment d’aller chercher Jules à l’école.
puis, je ne sais pas. aurai cherché quoi faire à manger, aurai rangé la cuisine. fait ces devoirs avec jules. etc

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