chère madame,

Publié le Catégorisé comme brouillonne de vie, correspondance
j’ai 50 ans aujourd’hui et ne peux rien faire par moi même. suis ultra dépendante, ne gagne pas d’argent,  suis donc entretenue. ai un enfant de huit ans et demi. ne pense qu’à mourir, ne voudrais que fuir. en me réveillant ce matin, j’ai pensé que c’était une forme de ravage et que je pourrais vous l’écrire. mais je ne sais déjà plus ce qui m’a permis de penser ça. je crains surtout pour mon fils. je crains ce que je lui lègue. c’est la psychanalyse, je dirais, mon partenaire symptôme: je suis malade de la psychanalyse. pourquoi alors me tourner vers vous? c’est que c’est ça, ma maladie, je n’ai rien d’autre vers quoi me tourner quand ça n’a cessé de me tuer et transformée en quelqu’un que je n’aime pas, qui ne s’aime pas. je suis devenue un légume. je n’ai plus la moindre séduction. je voudrais juste guérir. je voudrais gagner de l’argent. je voudrais pouvoir m’accrocher à un travail. je voudrais retrouver, ré-entamer un travail qui m’accroche.  je voudrais me réconcilier avec la psychanalyse ou la quitter en paix, tourner la page sans que ça soit une déchirure. je voudrais faire des choses. être joyeuse. je voudrais avoir confiance en vous. je ne sais pas ce qui cloche, ce qui continue de clocher, je voudrais vous le dire, vous mettre l’eau à la bouche comme ça, mais je ne sais pas, ce qui cloche, je ne sais pas. je n’ai plus le goût à rien, plus la moindre confiance. c’est pitoyable. véronique m.

Par Iota

- travailleuse de l'ombre

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