toujours cet espoir désespéré qu’il y ait quelqu’un quelque part qui y comprenne quelque chose.
Mois : septembre 2013
Sans titre
que
tu m’aimes, me tues
(j’ai fait un rêve)
Très fatiguée, pas dormi assez.
Regardé série hier jusqu’à deux heures, Luther. Puis visages voix histoires qui continuent, que je prolonge, parce que j’en ai envie, puis parce que je ne peux plus m’en empêcher. Et d’autres choses, comme me répéter Tu dois mourir. Sans drame, mais incessant, bruit de fond, vagues. Alors levée, mangé des choses sucrées, pensant que réconfort mais. Bref, insomnie, longtemps que. Avais oublié comment. Ces choses qu’on n’arrête pas de se dire, pensées qu’on ne peut s’empêcher d’avoir. Et la série qui restait, Luther, que j’avais regardée, ça restait, je la faisais rester, j’essayais de la faire rester, dans ma tête, l’histoire, les personnages, l’esthétique. Qu’est-ce qui m’avait plu ? Qu’est-ce que je cherchais à retenir ? Enchantée. Séries m’enchantent. Comme quand j’ai découvert Lost, pouvais plus m’empêcher de regarder. Durant le jour, leurs voix me poursuivaient, j’avais besoin de les entendre.
mes supposés lecteurs
Dois fermer le blog, pas le courage de l’écriture, trop paresseuse, devenue trop paresseuse ; ai été travailleuse, ne le suis plus. Du coup continue à trop restreindre ce que je dis. Présuppose, crains, espère, m’attends à certains lecteurs, qu’internet rend d’ailleurs trop proches, auxquels je cherche à servir ce à quoi je m’attends qu’ils s’attendent.
Par exemple, entre autres, et s’opposant d’ailleurs à mes autres supposés lecteurs, crains trop la lecture des psychanalystes, moins leur lecture que celle de l’École (de la Cause freudienne), qu’ils représentent pour moi. Ce que je crois de ce qu’elle peut savoir, qu’elle veut savoir, de la façon dont elle veut le savoir, du moule, des modèles (langagiers) dans lesquels elle fonctionne, de l’étroitesse de ces moules, dans lesquels pourtant je voudrais forcer ma pensée. Cela ne veut pas dire qu’elle ne supporterait pas que ces moules soient forcés, élargis, mais cela y demanderait une assiduité à l’écriture que je n’ai pas.
C’est quelque chose du style de l’École qui ne me paraît pas propice à l’auto-analyse, un style trop maîtrisé, surveillé, stéréotypé, et peut-être le fait que trop peu d’analystes aient suffisamment insisté pour faire reculer les limites de leur propre analyse. Pour les faire sauter. Ou pour témoigner de ces limites, des limites de la psychanalyse. De ce qu’ils n’ont pas pu faire sauter comme verrou.
Quelque chose cloche dans la psychanalyse, quelque chose rate, qui au moment de son enseignement se voit pris dans un discours qui certes lui convient, « L’Autre qui n’existe pas, le trou du langage, l’insensé du réel, etc. », mais qui rate de trop bien fonctionner, de rater son ratage. Le lisse et le poli même de son discours lui fait rater, trahir l’objet qu’elle a su pourtant cerner. Elle devrait trouver le moyen de bégayer un peu plus et la finesse d’en rire. Le discours de la psychanalyse ne devrait se supporter, ne consister, que de l’invention (et donc de l’incrédulité que l’invention éveille).
lu ausi
Quote from: dulce coniglio on September 09, 2013, 11:55:06 am
« c c’est super mais tellement dense
donc j’ai pris ça en parallèle »
– ah oui, moi j’ai pareil avec Proust, sa Recherche, que j’ai lue pendant les vacances, dense donc en parallèle ce livre, Love&Pop, parmi d’autres, mais je ne me souviens plus de cette histoire du mec qui a le sida, de toutes façons j’ai aucune mémoire, à la place je me souviens d’un film que j’avais vu, japonais, dont je ne me souviens bien sûr pas du titre, en deux parties, le film, j’ai vu que la première partie et je suis pas sûre d’avoir aimé – parce que je n’ai pas de goût; comme personne, je n’ai pas de goût. bon, le film parlait d’un type qui se marie et qui veut seulement regarder sa femme de temps en temps, sa femme habillée d’une certaine tenue, dans leur chambre, le soir, rien de plus, quelques instants, pour le reste il devient assez brutal je crois avec elle, il ne veut pas qu’elle sorte de chez eux, qu’elle rencontre qui que ce soit, etc. la fille a eu un traumatisme quand elle était petite, une fille a été tuée et des poupées volées, voilà, il est peut-être le voleur de poupées, il est riche, le film c’est Celles qui ne voulaient pas se souvenir ou quelque chose comme ça. j’écoute seulement le cliquetis du clavier. en fait j’aimais pas fort ce film, ça m’a rien apporté, mais une amie aimait beaucoup était même pressée de voir la deuxième partie, du coup, je savais plus. je me rends compte que je n’écris plussouvent à l’ordinateur (remplacé par smarthone).
j’ai lu aussi le Monsieur Proust de Céleste Albaret et c’était super. C’était au mois de juillet. Ca a participé à la beauté et la bonté de mon mois de juillet. c’est un livre que j’ai pris à la bibliothèque, et je ne sais pas si je dois l’acheter ou pas, ça fait partie des livres que j’aimerais lire tout le temps, qu’il ne me quitte pas, mais j’ai ça avec beaucoup de livres, après, je les oublie quand même et je ne les relis plus. en ce moment je songe à jeter tous mes livres à ne lire plus que des livres de la bibliothèque à n’acheter que ce qu’il n’y a pas à la bibliothèque et puis les jeter ou les donner; d’abord parce que ça prend beaucoup de place puis on doit faire des économies, mais bon
j’ai aussi lu Darrieusecq, Clèves, parce que quelqu’un dans une soirée en avait parlé, je ne sais plus comment s’appelait cette personne qui se disait très contente de me rencontrer, c’était le jour où j’avais coupé mes cheveux ou quelques jours après, Élise aussi était là, elle avait aussi dit quelque chose de Clèves, et il y c’était le soir de l’événement du bouquin de Dulce. moi, Clèves, j’ai trouvé ça horrible, pas formidable, horrible, d’ailleurs aussi le Love&Pop, horrible. Clèves m’a permis quand même de comprendre quelque chose et m’a rappelé une phrase de je ne sais plus qui sur son blog qui disait approximativement : toutes les filles ont un truc horrible à vous raconter de leur enfance ou de leur jeunesse une expérience sexuelle tordue, pas cool.
Je ne pense pas avoir lu d’autre livre que j’aie trouvé horrible pendant ces vacances, non. il y en a eu un très mignon, que j’ai lu à Jules aussi, La Cybériade de Stanislas Lem. je ne sais pas si j’ai lu d’autres livres, ah oui, le séminaire nouvellement sorti sur le désir, de Lacan. pardon, comme les noms et les titres me manquent tout le temps m’échappent, je suis obligée de faire beaucoup de périphrases. se taire convient aussi. mais j’ai passé de bons moments, de bonnes vacances avec ces livres que l’ai lus, et je voulais essayer de m’en souvenir avant de les avoir complètement oubliés pour de bon. je ne sais pas s’il y a eu d’autres livres. 1, au moins, mais qui n’est pas worth mentionning here.
Également lus :
Le journal d’un homme de trop, de Tourguéniev
Le troisième Reich, Roberto Bolaño
Le Troisième Reich, Roberto Bolano
J’ai fermé le blog au public
Nous sommes mercredi. J’ai fermé le blog au public il y a un jour ou deux suite à une discussion que j’ai eue ce week-end, samedi, avec Frédéric. Je lui disais que je n’en pouvais plus, que j’envisageais de reprendre un analyse, que je n’en pouvais plus de ne pas avoir de métier, que je n’en pouvais plus de ressasser le passé en me demandant ce qui s’était passé, où ça avait cloché… Et il m’a répondu que j’avais déjà fait tout ça, que je n’avais rien à leur demander, que si je voulais être analyste, je devais ouvrir un cabinet, et sinon, que c’était autre chose.
Je fermais les yeux, ce qu’il me disait me transpercait le coeur, je pensais qu’il fallait que je meure, je le lui disais.
selfie, 22 septembre 2013, salle de bain
Nue, Jean-Philippe Toussaint
Il y a la « disposition océanique » aussi, de Marie, son goût pour la nudité. Sa facilité à faire une, nue, avec la nature, dont aurait répondu le défilé en robe de miel, révélant, pourtant, avérant, questionnant la possible face d’horreur (de la nue dans la nature). Comme s’il avait fallu, pour elle, Marie, que la haute couture repondît de la grandeur, de la beauté de ce « sentiment océanique » que le narrateur dit donc observer chez elle. Et que ce soit au départ de la faille, de la faillite, alors de cette correspondance, du recouvrement « nature/culture » pour le dire très grossièrement – peut-être on aurait pu dire aussi « femme /robe », « nue/non-nue, vêtue », « une nue/une vêtue »- que quelque chose se révèle de la raison du travail de la jeune femme, et de leur couple.
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Moi, je déteste m’habiller. Je n’habille pas la nue. Je laisse nue la nue. Dois laisser nue la nue.
Comme si…. la nuée d’abeilles, la robe de miel, cherchaient à répondre de la nue Marie (semblant réel).
C’est le semblant qui m’est impossible.
Quelque chose n’est pas recouvert.
Pauvre F, qui déteste la nudité (dit-il).
Le croyant et la dupe alors ?
Là où l’obsessionnel se porte caution de l’Autre, c’est le Sans-Foi qui caractérise l’intrigue de l’hystérique, c’est-à-dire un « ne pas y croire ». A faire d’elle-même le point de référence, le lieu de la Vérité, elle déstabilise toute croyance dans la parole du Maître. …
Alors, les femmes sont-elles dupes d’elles-mêmes ? Sont-elles dupes de rester pour elles-mêmes leur seule vérité ? Sont-elles dupes de cette jouissance qu’elles éprouvent mais dont elles ne savent rien et ne peuvent rien dire ? Sont-elles dupes de l’amour dont le discours et la lettre les entraînent au-delà de l’aimé ? Sont-elles dupes de l’homme par l’inconscient duquel elles sont choisies ? Là, c’est ce que donnerait à penser le ravage que peut à l’occasion devenir la relation avec un homme.
Nous mettrons ici le même écart entre « être dupe » et « se faire la dupe » qu’il y a entre être l’objet du fantasme d’un homme et accepter de s’en faire l’objet cause du désir. Cet écart est celui de l’accès à une place de semblant
Se faire l’objet du fantasme masculin conduit une femme à cette relation de « ravage » qui caractérise aussi bien la relation mère-fille quand, enfant, elle se fait objet du désir « pervers » de la mère. Tandis qu’accepter de se faire l’objet cause du désir pour un homme, accepter de se prêter à la perversion masculine, souligne l’accès à une place de semblant. Adopter cette place est une façon pour une femme de se faire la dupe du choix de l’inconscient.