Dois fermer le blog, pas le courage de l’écriture, trop paresseuse, devenue trop paresseuse ; ai été travailleuse, ne le suis plus. Du coup continue à trop restreindre ce que je dis. Présuppose, crains, espère, m’attends à certains lecteurs, qu’internet rend d’ailleurs trop proches, auxquels je cherche à servir ce à quoi je m’attends qu’ils s’attendent.
Par exemple, entre autres, et s’opposant d’ailleurs à mes autres supposés lecteurs, crains trop la lecture des psychanalystes, moins leur lecture que celle de l’École (de la Cause freudienne), qu’ils représentent pour moi. Ce que je crois de ce qu’elle peut savoir, qu’elle veut savoir, de la façon dont elle veut le savoir, du moule, des modèles (langagiers) dans lesquels elle fonctionne, de l’étroitesse de ces moules, dans lesquels pourtant je voudrais forcer ma pensée. Cela ne veut pas dire qu’elle ne supporterait pas que ces moules soient forcés, élargis, mais cela y demanderait une assiduité à l’écriture que je n’ai pas.
C’est quelque chose du style de l’École qui ne me paraît pas propice à l’auto-analyse, un style trop maîtrisé, surveillé, stéréotypé, et peut-être le fait que trop peu d’analystes aient suffisamment insisté pour faire reculer les limites de leur propre analyse. Pour les faire sauter. Ou pour témoigner de ces limites, des limites de la psychanalyse. De ce qu’ils n’ont pas pu faire sauter comme verrou.
Quelque chose cloche dans la psychanalyse, quelque chose rate, qui au moment de son enseignement se voit pris dans un discours qui certes lui convient, « L’Autre qui n’existe pas, le trou du langage, l’insensé du réel, etc. », mais qui rate de trop bien fonctionner, de rater son ratage. Le lisse et le poli même de son discours lui fait rater, trahir l’objet qu’elle a su pourtant cerner. Elle devrait trouver le moyen de bégayer un peu plus et la finesse d’en rire. Le discours de la psychanalyse ne devrait se supporter, ne consister, que de l’invention (et donc de l’incrédulité que l’invention éveille).