Vie étirée entre l’écran du jour et l’écran du soir et tous les deux sont très petits. Il est de ma nature d’être enfermée. Note sur l’angoisse de l’orgasme. Petite note sur l’adhérence à ce fantasme selon lequel il faut signifier à l’autre, au partenaire amoureux, qu’il y a à redire à son désir. Je ne trouve pas le mode du mien dans la mesure où je ne le supporterais calqué sur aucun (pas tout x phi de x :: je privilégie le pas sur le tout). Et puis il y a l’insupportable qui consisterait à consentir à son désir, de l’autre, à dire oui à son mode, sa modalité. Ce mode, cette modalité, mienne également cependant (il n’existe pas de x tel que non-phi de x). Enfin, toujours: rester l’Autre. Je t’aime. C’était, l’émission des pensées du matin. Et pourtant, tout cela est faux. Et pourtant, tout cela est faux. Le monde tourne.
Étiquette : angoisse
du transfert de la certitude de l’angoisse à la certitude de l’acte
Angoisse constituée, angoisse constituante
[…]
La seule théorie qui nous intéresse, c’est la théorie de la pratique. S’agissant du Nom-du-Père, s’en passer s’en servir veut dire exactement, c’est au moins ce que je propose ici, se passer d’y croire, tout en s’en servant comme d’un instrument.
Le hiatus de la croyance et de l’usage ne recouvre pas mais déplace celui de la théorie et de la pratique. Le hiatus de la croyance et de l’usage, à vrai dire, est essentiel au structuralisme, à toute approche structuraliste. Ce hiatus est au principe même de ce que Lévi-Strauss appelait « le bricolage », qui consiste à réutiliser, à recycler comme on dit, les produits maintenant déshabités des croyances d’un autre âge. Et le hiatus de la croyance et de l’usage est essentiel dans la pratique analytique pour autant que c’est à cesser de croire à son symptôme que le sujet a chance de pouvoir s’en servir. Par exemple pour le raconter, ce qui lui vaut à l’occasion, quand il le raconte bien, d’une façon captivante, d’être nommé AE.
Le chapitre à ouvrir est ainsi celui de l’usage des symptômes. On dit « guérir » – on ajoute, dans un récent best seller, c’est dur de le constater, « guérir sans la psychanalyse » – quand on ne voit dans le symptôme qu’un dysfonctionnement à réparer, alors qu’une psychanalyse, au contraire, permet au sujet de faire usage de ce qui reste d’inguérissable de son symptôme.
On dit, enfin nous disons, « désangoisser », et à juste titre sans doute, car l’angoisse, comme disait Lacan, est une affaire foireuse, une affaire qui fait foirer ce que, pour le sujet, il s’agit de faire, ce qui fait foirer ses agendas, les choses qu’il a à faire. Mais il ne s’agit là, dans ce « désangoisser », d’aucune guérison, d’aucun effacement de l’angoisse, et je dirais même plus précisément, il ne s’agit d’aucun retour à zéro de l’angoisse. Le désangoissement du sujet, si je puis dire, ouvre sur les transformations de l’angoisse et il me semble que c’est ce qu’ont montré les travaux de ces journées que j’ai pu écouter. Ce désangoissement ouvre sur les transformations de l’angoisse, sur le transfert de la certitude qu’elle recèle à l’acte qu’elle est seule susceptible d’autoriser.
L’angoisse, j’entends l’angoisse qui foire et qui fait foirer, on doit en effet s’en passer, mais c’est à condition de s’en servir. De se servir de l’objet qu’elle produit comme d’un instrument propre à nous faire franchir ce qui entrave ce que nous avons à faire. L’angoisse dont il s’agit de se passer, c’est – comme l’a indiqué François Leguil dans le premier exposé de ces journées – le développement de l’angoisse, son Entwicklung, son embrouille foireuse dont le sujet reste captif et qui inhibe l’acte. Cette angoisse-là est certitude refusée, anticipation et refus de la certitude que produirait l’acte.
L’angoisse dont il s’agit au contraire de se servir est celle qui fait signe du réel. L’angoisse qui fait signe du réel, il ne s’agit pas de la ramener à zéro, c’est-à-dire de la ramener à l’homéostase, pour la simple et excellente raison que c’est impossible, que l’angoisse est ici le nom du moment où, dans le néant de tous les objets du monde, est produit le plus de, cet objet excédentaire qui est en infraction au regard de toute loi de l’objectivité et que nous appelons petit a.
Nous distinguons deux statuts de l’angoisse que je pourrais appeler, pour simplifier, l’angoisse constituée et l’angoisse constituante.
L’angoisse constituée, c’est l’angoisse dont les descriptions nourrissent ces traités de psychopathologie que l’on voudrait faire ingurgiter aux prétendants au titre de psychothérapeute. C’est l’angoisse labyrinthique, sans limites, dont le sujet se condamne à parcourir le cercle infernal qui le retient de passer à l’acte. C’est cette angoisse, me semble-t-il, que Lacan se proposait de symboliser par la lettre aleph, première de l’alphabet hébreu, et qui est précisément celle que Cantor avait choisie pour désigner l’infini, dont il montrait aux mathématiciens le bon usage dans leur discours. C’est une angoisse qui est répétition, avec vocation d’aller à l’infini.
L’angoisse constituante, c’est l’angoisse productrice, elle soustraite à la conscience. Elle produit l’objet petit a, comme nous disons, dans son paradoxe essentiel, c’est-à-dire elle le produit comme objet perdu. C’est pourquoi on ne peut le désigner comme objet de l’angoisse, qu’en passant par la négation : « elle n’est pas sans objet ». Ce qu’il faut bien voir, c’est qu’il n’y a pas l’objet et puis sa perte, mais que l’objet a se constitue comme tel dans sa perte même. Si on admet une partition commode, on peut alors dire que c’est à situer l’angoisse constituante que s’attache le séminaire de l’angoisse, le Séminaire X. L’angoisse est la voie d’accès, privilégiée, à l’objet petit a comme rien.
Disons que l’angoisse constituée correspond à la prise de cet objet rien dans le fantasme. A quoi le sujet se trouve alors suspendu, paralysé, dans un fading infini, où il fait l’expérience douloureuse de sa propre division. C’est ce qui a été décrit comme le phénomène de l’angoisse, dont je distingue ce que Lacan nous permet de reconstituer d’une structure. L’objet rien est ici dans le phénomène de l’angoisse la cause d’un désir mortel tourné vers le sujet.
C’est le même objet rien qui peut devenir la cause de l’acte, acte qui comporte toujours un moment de suicide, un moment de mort du sujet. L’objet rien, autour duquel gravite le phénomène de l’angoisse, du moins dans cette construction, dicte le deuil qui est à faire de tous les objets, ce deuil où se creuse la place d’où le sujet pourra assumer l’acte analytique. (…)
Extrait de l’intervention de Jacques-Alain Miller lors des dernières Journées d’automne de l »ECF pour présenter le prochain Congrès de l’AMP en 2006: Le nom-du-père, s’en passer, s’en servir.
to do today (contre l’angoisse, je liste)
- retrouver prescription (ou faut-il en france dire « ordonnance »? doute (qui) ajoute au trouble)
- re-coiffeur jules
- nous habiller (seins nus – à chaque fois que je passe devant fenêtres – embêtants; ah, ah, mettre des rideaux aux
- préparer à manger
dans l’embrasure
Cette nuit, rêve encore des Dames de Marie – cours de Chimie/Bio avec prof. contre laquelle NOUS NOUS révoltons.
Entre 2 cours, nous réunissons, nous plaignons. sommes dans l’encoignure1 l’embrasement2 l’embrasure3 d’une porte (sortie).
moi + les filles contre prof
révolte
entre 2
j’écris embrasure, mais est-ce vraiment le mot que je cherche?
Je dis : » Et tu te rends compte, ce livre, d’Annie Ernaux, qui se passe pendant ses études secondaires, j’en ai lu seulement quelques lignes : insupportable ! insupportable! cette angoisse des examens ! n’ai pas pu continuer. »
angoisse, insupportable de l’école (racontée dans un livre)
Finalement, nous retournons en classe, c’est la fin de l’année, les examens sont finis mais nous avons encore cours (et je me demande pourquoi).
Nous attendons l’annonce des résultats.
C’est la dernière année. 6ème. Après, fini les Dames de Marie.
angoisse, insupportable c’est fini mais ça continue.
angoisse des résultats.
c’est la dernière année, l’année que j’aurai redoublée pour n’avoir pas voulu passer certains examens.
Il y a Nathalie F.
Nathalie n’était déjà plus aux Dames de Marie. Nous avions fait de la danse ensemble. Plus tard, elle a été danseuse chez Béjart.
Elle est très triste, amoureuse. Je crois que je suis moi amoureuse d’elle. Je suis près d’elle, c’est agréable, elle est triste, je triste aussi. Elle s’approche de l’homme dont elle est amoureuse, il est avec deux autres hommes. Elle lui saute dessus, il est furieux, il s’en va.
je l’aime, elle une femme, elle aime, elle, un homme, qui lui en éprouve de la fureur contre elle
Mais l’un de ses amis revient et prend emporte deux books de Nathalie (books de présentation de travaux graphiques. Nathalie pas graphiste : Mireille, l’était.) Nathalie reviendra ensuite, radieuse, parce qu’elle a trouvé du travail grâce aux books. L’homme est maintenant amoureux d’elle et moi je suis très très triste.
si BOOK/livre/présentation –> alors travail –> alors amour possible
amour d’un homme dont je suis en fait moi amoureuse
Entre-temps, comme voulons retourner au cours, sommes arrêtées dans la cour, parce que très en retard. On nous dit : « C’est pas possible ! On va toutes vous faire redoubler! » PANIQUE | REDOUBLER | |
il y a un bus qui est cassé. il faut le faire remplacer. nous disons qu’on ne peut pas nous demander ça maintenant, sinon on va se faire encore plus remarquer (comme étant celles qui cassent le matériel même si de ce crime nous sommes innocentes), et sommes encore plus sûres d’avoir à redoubler. | BUS CASSE | |
Finalement, pouvons retourner en classe. Mais la prof avec qui nous avions eu des problèmes (et qui en fait un prof qui ME détestait) est partie. Elle en a eu assez. Elle est remplacée par un petit homme. | femme (qui me détestait) remplacée par un homme (insignifiant).
( un homme vient à la place d’une femme) (et c’est ici que dans le rêve ça passe de NOUS à JE) |
|
Je ne trouve pas de place pour m’asseoir. Je n’arrive pas à prendre de notes. Je me demande à qui je vais pouvoir emprunter des notes ( beaucoup par le passé rêvé de ça, il est vrai que j’avais en réalité beaucoup à le faire, compléter mes notes: je n’allais jamais au cours. les filles au fond n’étaient pas très sympa avec ça. ça devait les énerver que je n’aille pas au cours et que je cherche à ne ne pas en payer les conséquences. d’habitude, je demandais à nathalie, mais je n’étais jamais sûre d’en avoir de complètes. je veux dire que nathalie non plus, ma meilleure amie, ne se montrait pas très « volontaire ». et je n’osais pas trop insister. le schéma était toujours le même: » dis, tu me prêterais tes notes? tu peux me les apporter ? – oui oui bien sûr ». et puis, les notes ne venaient jamais. ) |
pas de place parmi les filles, plus de place, à cause de mes absences ; pas de place, pas de notes. demande de notes qui n’aboutit pas. comme le début d’une parano sentiment d’exclusion. filles et moi nous séparons. |
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J’essaie de suivre le cours sans prendre note. Debout. C’est là que je trouve une place auprès de Nathalie. Il y a toutes ces inquiétudes à propos du redoublement. Une fille revient en disant qu’elle a trouvé une place. Je ne sais pas exactement de quoi. C’est lié à l’école et à l’école de Régentes. (ma mère, « régente »). Je me dis mais enfin, nous ne sommes « qu’assistantes-psycho » (!!!) |
L’autre trouve du travail. Régente ! comme ma mère = ma mère a du travail avoir du travail = avoir une place
moi exclue du travail |
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les filles sont un peu jalouse. une sœur (là, c’est de la vraie romantisation de la part du rêve, parce que des sœurs, aux Dames de Marie, des nonnes, il n’y en avait plus, ou plus qu’une, qui d’ailleurs n’enseignait pas. circulait vieille sans rien faire dans l’école, souriante.) elle lui dit qu’elle a gagné, réussi son année, qu’elle aura donc le travail. Il s’agit de nouveau peut-être de cette Anne-Marie ou Annamaria, celle qui me proposait de se marier avec moi dans le rêve les filles l’école lacan. | que dire de cette anne-marie annamaria, c’est une fille très très loin de moi, dont je ne suis pas l’amie. pour qui j’éprouve du respect, sans plus. qui est très « moyenne », sans éclat, sans rien qui ne dépasse, extrêmement sage, en apparence. qui fait tout ce qu’il faut faire. et à qui finalement, les choses réussissent, même si ce n’est pas de façon brillante. elle est gentille. | |
Puis, il y a l’histoire de Nathalie et de ce type dont elle est amoureuse. | ||
Le rêve finit donc assez tristement pour moi. Je suis seule. | JE SUIS SEULE ( barrée des autres filles, du travail, d’une place, de l’amour.) |
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Et je ne sais pas si je vais redoubler à cause de ce prof qui me déteste, dont je raconte même qu’elle m’a exclue du cours ( et d’ailleurs, c’est même pas sûr qu’elle ne m’ait pas, viré du cours. non, ce n’est pas elle, c’est cette autre prof, qui elle m’aimait. qui m’a exclue de son cours. ha ha. le prof. qui ressemblait à marguerite duras, quand j’y pense.) | prof qui ne m’aime pas = prof qui m’aime prof = celle qui sait prof m’exclut celle qui m’aime/me déteste. prof femme remplacée ensuite par prof homme, insignifiant. |
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Est-ce que tous ces rêves c’est là pour indiquer que le plus dur du mois d’août, c’est ça: septembre qui vient. La rentrée? les examens de passage. en septembre. celui que je n’ai pas voulu passer sous prétexte que je ne connaissais pas tout. celui de math où je disais à la prof qu’il ne fallait pas me faire passer, parce que si j’avais tiré au sort l’autre question, je n’aurais pas su répondre, parce que cette démonstration-là je ne savais pas la faire, ou si je la savais, très bien, je n’aurais pas voulu la faire, parce que je ne la comprenais pas. |
j’aurais voulu tout (savoir) or pas-tout –> donc, pas digne de passer examens, de réussir
vous savez, les gens disent : « perfectionniste ». |
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Annick vient tout à l’heure, pour le week-end. Je veux auparavant acheter un, des cadeaux pour F, son anniversaire dimanche. J’ai l’impression que je n’aurai pas le temps de travailler, ennuyant.
Notes:
- encoignure
n.f. encoignure [ɑkɔɲyr] (de coin)
Angle intérieur formé par deux murs qui se rencontrent: Placer un meuble dans une encoignure (coin).Remarque Dans ce mot, -coi- se prononce [kɔ], comme dans cogner.
On peut aussi prononcer [ɑkwaɲyr] où -coi- se prononce normalement. [↩] - embrasementn.m. embrasement LITT.1. Action d’embraser; grand incendie: L’embrasement d’une forêt. 2. Grande clarté rougeoyante: L’embrasement du ciel au soleil couchant. 3. Agitation qui conduit à de violents troubles sociaux: Cette loi a engendré de nombreux embrasements dans le pays (effervescence).
[↩]
- embrasuren.f.embrasure Ouverture pratiquée dans un mur pour recevoir une porte ou une fenêtre: Le chat se tient dans l’embrasure de la fenêtre (encadrement).
[↩]
Le mode selon lequel s’opère cette perte réelle de vie laisse des traces indélébiles de jouissance chez le sujet.
A cet égard, l’angoisse donne le signal de différentes modalités de rapport à l’objet. Le mode selon lequel s’opère cette perte réelle de vie laisse des traces indélébiles de jouissance chez le sujet. Ces traces, toujours identiques à elles-mêmes, sont au principe de la répétition, et c’est pour cela qu’elles sont en lien avec le symptôme. Savoir reconnaître ces traces, puis savoir y faire avec la jouissance – telle est l’éthique de la psychanalyse – passe par une élaboration signifiante qui met en jeu le rapport à l’Autre. Entre le sujet et l’Autre, nous retrouvons ce « petit bout perdu » qui va constituer l’objet que le sujet place dans l’Autre.
« Faire de la jouissance une fonction »
Elisabeth Leclerc-Ravazet
La petite Girafe n° 28, L’enfant et ses objets, Institut du Champ freudien
du temps gelé, de la guerre, du point g
— (de la lecture, de ma mère)

Il y a deux jours, je rêve d’un amoncellement, d’un empilement vertical de « caddies » au dessus duquel je vais me percher, me réfugier, extrême précarité, je tente de diriger les mouvements des caddies, qui sont vifs, accélérés, imprévisibles, avec mon corps.
Cet empilement de « cas » (les « cas » de « caddies ») désignant pour moi le « K » du « K-rante » (40) du 40-45 / date de la guerre / à laquelle je dis, à la suite de ma lecture de R. Warshasky, que « mon temps s’est figé« .
Date à laquelle, depuis laquelle, l’histoire ne peut pas se faire. Qui ne s’intègre pas à la suite des nombres à laquelle pourtant elle appartient. 1Cela, je l’avais autrefois dit à mon analyste, le premier, qui l’avait balayé: « Mais non, … »
En sixième latine, sixième latine A, je dessine à la professeur d’histoire et de latin, Mme Chapeau, qui le demande, une ligne de temps où j’inscris 4 dates:
40-45 ; 0 ; 33 (âge de la mort du christ).
J’ajoute ensuite 14-18 parce qu’effectivement je connais cette date (qui vient doubler 40-45).
Dessous cette ligne, j’explique que l’histoire ne peut être prise, considérée, comme une suite de dates, que l’histoire c’est passionnant, mais que cette passion ne tient pas dans les dates.
Aujourd’hui, aurais-je à dessiner une ligne du temps, elle serait la même.
Identifiée, passionnément… crucifiée… à la guerre (40).
Promise, dans le prénom de ma mère, à la lecture du point G.
LUTGARDE
« art du G lu, art de lire le point G »
G qui est de guerre, dit de guerre par mon père, de jouissance silencieuse en ma mère.
On voit qu’il y a là comme un lien entre le G de quarante et celui du prénom de ma mère. C’est un lien, fait il y a bien longtemps, inoublié, en analyse, au départ d’un rêve où il était question d’un G (le GSM, le téléphone), et du point G (à propos duquel j’avais entendu un émission radiophonique).
Ce raccord, ce raccourci, je l’ai refait récemment, au sortir d’un cours de Miller, comme il avait évoqué la fixation et la jouissance féminine 2Les notes du cours concerné:
I Avant : désir interdit –> jouissance
II Ensuite : la jouissance est pensée au-delà – positivée comme celle d’un corps qui se jouit. C’est un événement de corps – ça s’oppose à l’interdiction, ça n’est pas articulé à la loi du désir.
Le choc, la contingence, le pur hasard, ça n’est pas dialectique, mais objet de fixation, non pris dans la loi du désir.
C’est comme ça, par ce biais, que Lacan a pu rencontrer la jouissance féminine – la part qui existe sans subir l’interdiction, qui n’est plus centrée sur le Penisneid, fonction négative, qui n’est pas prise du côté dialectique, de l’Aufhebung – ça efface le « perdre pour retrouver » (un enfant, c’est encore mieux que l’organe qui manque). Ça ne se transmute pas en maternel.
Faut voir comment ça fonctionne du côté homme.
Au 2 mars… quand je me suis souvenue d’une sensation d’enfant. Lorsque, soi-disant malade, feignant la maladie, diagnostiquée cependant par une médecin d’angine blanche, je pouvais passer la journée dans le lit de mes parents, à la place de ma mère. Quelquefois alors je me mettais à entendre le temps ralentir, s’allonger. Mon corps lui-même s’allongeant, par différentes parties, élastique, s’étirant à volonté et à l’infini – et tout cela, dans cette lenteur entendue. J’étais à la place de ma mère. Dont je pourrais dire qu’elle est pourrait être ma place de sinthome aujourd’hui – c’est ce que j’entends au cours de Miller, l’inertie du sinthome.
Ah oui, le lien du G de la guerre de quarante, au G, comme point de jouissance ?
Je passe sur un rêve que j’ai fait qui me désigne explicitement dans la répétition du quarante, comme double même d’elle, de ma mère – double dont j’ai coutume, auquel il ne faudrait pas que je me tienne, dont la culpabilité cependant m’a enfin quittée, ce qui explique que je puisse enfin avancer, sortir de la seule répétition du double, du double du double, pour répéter, réitérer seulement l’Un (sans double) -, dans la répétition d’un 40 d’abord, d’un 4 ensuite, au cours d’rêve qui se passe, pour partie au moins, au moyen-âge, dans une moyenne d’âge (40).
Mais, le temps gelé : est-ce qu’on l’entend déjà dans ce que j’ai écrit jusqu’à présent? Ou cela doit-il être davantage précisé?
Dire : l’angoisse ne me saisit plus qu’en présence de ma mère. La pétrification. J’ai été vers ça, dans les derniers temps de mon analyse, l’envie, le désir, de lever ça, pour pouvoir rétablir un contact avec elle, un contact qui rende mieux justice à l’amour que j’ai pour elle. L’angoisse vis-à-vis de l’école (ECF) s’étant quant à elle atténuée. Au point que je puisse me demander même si elle n’a pas complètement disparu, c’est à tester, et si elle n’a pas trouvé à être remplacé par un désir, devenu tactique, ou qui se voudrait tel (je me découvrirais des ambitions sans nom, inavouables…), l’école n’étant pas de l’approche la plus facile. Et puis elle demanderait à ce que je quitte mon lit – où, heureusement, je peux encore réfléchir fortement, et établir mes plans d’action (hé hé hé).
La guerre, Le point g, Ma mère.
« 40 », c’est le dit, disais-je, de mon père: pas un jour où il ne nous parlait de la guerre et des juifs. Pas un jour. Pas une personne qu’il ne rencontrait, qu’il n’abordait, en ne lui parlant de la guerre. L’extraordinaire, c’est qu’il aurait eu toujours quelque chose de nouveau à raconter. C’était toujours autre chose. L’extraordinaire, c’est que ça faisait lien, que ça le faisait vraiment parler avec la personne qu’il rencontrait, que ça faisait point de rencontre, et que mon père était considéré comme très sympathique. Mes frères également, mes 2 frères, parlaient avec lui, de la guerre, nous, ma mère et moi, nous nous taisions. Et bablabli et blabla bla, je n’y arriverai pas, pas aujourd’hui, et c’est BASTA.
Questions diverses
1/
Quid de la relation :
désir de l’analyste – (jouissance du) sinthome
Cette jouissance du sinthome, n’est-ce pas quelque chose qui s’atteint se rejoint au-delà de la possibilité « d’être analyste »? il existe du sinthome là où il n’y a pas nécessairement d’analyste?
Ce que je voudrais interroger également : un point où désir et jouissance se rejoignent, trouvent à s’accorder.
2/
« Mais si on tient que le sujet ne se réduit pas, dans sa fonction la plus essentielle, au psychologique, son exclusion hors du champ du nombre s’identifie à la répétition, ce qu’il s’agit de montrer. »
(Jacques-Alain Miller, « La suture »)
Exclusion hors du champ du nombre –> répétition –> sinthome?
ou prise en dehors de la suite du nombre –> répétition –> sinthome ?
3/
« De même, l’existence d’un objet ne lui vient que de tomber sous un concept, aucune autre détermination ne concourt à son existence, si bien que l’objet prend son sens de sa différence d’avec la chose intégrée, par sa localisation spatio-temporelle, au réel. » (Ibid., « La suture »)
4/
« Par où vous voyez la disparition qui doit s’effectuer de la chose pour qu’elle apparaisse comme objet – qui est la chose en tant qu’elle est une. » (Ibid. )
concept –> disparition de la chose / apparition de l’objet = la chose en tant que Une = cet objet donc qui vient à exister
Nota bene:
A/ sur le « plus un », la réitération, et l’addiction : dirait-on (j’ai oublié ce à quoi j’avais pensé ce matin)
« une cigarette encore, donne-m’en une, la dernière » (ferré) – un verre de plus, le dernier, un tweet de plus, un clic de plus, un chips de plus
un en plus, le même, je réitère donc j’addicte
les accointances du sinthome et de l’addiction – difficile d’admettre le n’importe quoi du sinthome, le n’importe quel Un, du moment qu’il est Un, du sinthome – surtout si l’on pense à la « racine du refoulé » – qui n’est pas n’importe quoi, qui ferait la différence. relire à propos de l’addiction le cours de Miller, le dernier (9), et l’avant dernier (8).
B/ cet Un de la fixation bloque la pulsion (dit Miller) – dans mon cas, bloque au redoublement, ça double, ça se bloque, et ça redouble – ma mère, encore, épelant le nom (du père) disait : « M – U – double L – E – R » (où l’on voit que le double n’est pas la répétition, la réitération.)
que me pardonnent tous ceux que j’ai doublés, mais je continuerai dorénavant de la faire, et probablement pas sans jouissance, parce qu’il ne s’agit plus seulement de doubler. il y a de L tout seul, ou du G tout seul ou du cas tout seul soit de l’un, tout seul. sans Autre.
Notes en bas de page
- 1Cela, je l’avais autrefois dit à mon analyste, le premier, qui l’avait balayé: « Mais non, … »
- 2Les notes du cours concerné:
I Avant : désir interdit –> jouissance
II Ensuite : la jouissance est pensée au-delà – positivée comme celle d’un corps qui se jouit. C’est un événement de corps – ça s’oppose à l’interdiction, ça n’est pas articulé à la loi du désir.
Le choc, la contingence, le pur hasard, ça n’est pas dialectique, mais objet de fixation, non pris dans la loi du désir.
C’est comme ça, par ce biais, que Lacan a pu rencontrer la jouissance féminine – la part qui existe sans subir l’interdiction, qui n’est plus centrée sur le Penisneid, fonction négative, qui n’est pas prise du côté dialectique, de l’Aufhebung – ça efface le « perdre pour retrouver » (un enfant, c’est encore mieux que l’organe qui manque). Ça ne se transmute pas en maternel.
Faut voir comment ça fonctionne du côté homme.
Au 2 mars…
carla et la souplesse
comment le dire, ce rêve, et que je ne m’en sois pas étonnée plus tôt ( non, je m’en suis étonnée plus tôt, mais je ne me suis pas encore formulé cet étonnement)…
je revenais de voir ma mère hospitalisée, il y avait eu ce drame des toiles aussi. il me devenait, il est devenu, de plus en plus impératif que je règle ce problème d’angoisse quand je suis avec elle, ce trou où je bascule et cette rage qui me prend, cette rage, colère, haine.
à quoi l’attribuais-je cette angoisse? mais bien plus à un trop grand amour de moi pour ma mère, quelque chose que je voulais rapprocher de ce que lacan avance de l‘angoisse qui surgit quand l’objet cause du désir se rapproche trop, l’objet réel. faut-il que je vérifie les termes de cela, dans le séminaire sur l’angoisse? et je voyais la mère bien plutôt comme le premier objet d’amour, remplacé ensuite par le père (à un moment de « déception »? à quel moment Freud lui situe-t-il cela? ) et donc que mon père réapparaisse et que reviennent des termes (phalliques, de pouvoir) de mon amour pour lui, de mon identification à lui, m’étonnaient et m’intriguaient. comme si cela n’avait pas été analysé de fond en comble. et si cela revenait, les termes de ce retour pouvaient-ils différer?
ce qui s’était auparavant avancé dans le rêve du fil de fer, c’était la part que j’aurais pu prendre dans le fait que mon père m’aie préférée, que je l’aie imaginé ou fantasmé, ou que cela aie été réel – à certains endroits. je l’ai haïe pour ce fil de fer (qui faisait tenir du faux là où ça manquait, des fausses dents, révélant et cachant ce manque, y palliant) que j’ai pourtant désiré dans ma bouche.
[quelle bouche ai-je eue, ai-je pour ma part eue. ]
ce dont j’étais déjà assez convaincue, c’est que fondamentalement, ce qui m’angoissait, en sa présence, n’était rien que je puisse lui imputer, en dehors de ce fait, « naturel », qu’elle était une femme. et c’est bien pour cela que je voulais que cela cesse. cela n’était pas juste. elle m’effrayait et n’y était pour rien, je devais pouvoir cesser de lui reprocher son être de femme, sa « baillance ».
or, à chaque fois que je la revoyais, cela revenait, ce désespoir et cette rage, et cela se reportait sur cette façon qui lui est propre, et je l’espère pas à toutes les mères, autrement je deviendrais à mon fils, moi-même, un jour, insupportable, de vouloir tout donner, donner tout, de me réduire à néant à force de vouloir prévenir mes désirs, comme si elle ne supportait pas mon propre manque et toujours venait à s’offrir pour le combler. et que cela, je le veuille.
je pensais que cela était effectivement un « défaut » chez elle, un péché, une tare, qu’elle ait ainsi sacrifié son désir à celui de l’autre. et que l’angoisse que je ressentais était le sien en présence de mon propre manque qu’elle s’offrait à combler, qu’elle ne supportait pas. qu’elle ait sacrifié son désir à celui de mon père, sacrifié son désir pour servir le désir de l’autre.
sa haine d’elle -même est immense, il faut que je le dise ici. et cette haine lui vient-elle de faillir à cela, faillir à combler. ou lui vient-il de ce que « l’amour c’est donner ce qu’on n’a pas à celui qui n’en veut pas » – et que non vouloir lui soit trop triste?
nous avions en quelque sorte convenu elle et moi qu’elle ne changerait pas, qu’il fallait que je l’accepte, qu’elle ne cesserait de vouloir s’occuper de l’autre – car j’ai bien souvent essayé de parler avec elle de tout ça, pour justement, que cela change.
et aujourd’hui que ce n’est plus elle qui peut tout nous apporter, mais elle qui est manquante, et nous qui pouvons aller vers elle, lui faire quelque offrande, la situation est devenue supportable.
(mais je ne pourrai ici développer tout ce que j’ai sur le cœur à propos de ma mère.)
bien sûr elle est seule, bien sûr elle a besoin de notre amour, bien sûr, ou moins sûr, est-elle soulagée, maintenant, de n’avoir plus à être l’épouse de son artiste de mari, et à porter cette responsabilité à laquelle elle craint/craindrait d’avoir failli (le spectre éloigné de la perte des toiles).
elle, est la faiblesse même.
qu’est-ce qui donc dans ma lecture du livre sur le vide m’a frappée au point de provoquer ce rêve, et qu’est-ce qui de neuf, d’inédit s’y révèle, viendrait s’avancer?
cette faiblesse de ma mère, faiblesse dite dans ce texte comme « méthode » du pouvoir. faiblesse et souplesse. faiblesse, à laquelle j’ai eu tôt fait moi-même de m’identifier – cela je l’ai reconnu à cette carla transformée en « femme de ménage » penchée sur le sol, elle que je suis devenue, à quoi je me suis condamnée pour avoir cru ou voulu que mon père me préfère à elle. et alors, hier, me rappelant et complétant le récit de mon rêve de ce terme de « glaneuses« , du nom du tableau auquel je pensais et de son auteur : « Les glaneuses », de Millet, quelque chose d’autre s’est mis à me titiller.
Millet, Miller, cela va presque sans dire, donc Millet aussi du côté du psychanalyste. et les glaneuses et les restes. les glaneuses se contentant des restes, se contentant, c’est-à-dire, en jouissant. aux autres tout, à elles les restes, le meilleur.
et les restes sont également mon objet. ce n’est que des restes que je m’occupe. et les restes sont bien ce qui occupe l’analyste, ce qui l’intéresse.
la faiblesse est là la force, et la souplesse, le corps plié en deux.
le trou dans le cv
Confusément réveillée ce matin dans le souvenir du principe de réalité. Très simplement venu là comme s’il ne m’avait jamais quittée. Son concept. Allons, me dis-je, vraiment de ma vie n’ai-je rien fait d’autre que de m’inquiéter de la postérité, n’aurais-je travaillé, voulu œuvrer, que dans l’appréhension que tout ce que j’ai vécu, in fine si attachant, soit oublié, disparaisse ? Une fois remise de cet instant-de-voir, ce propos supportait d’être nuancé et repartais-je à la recherche des grandes raisons de ma vie.
Le principe de réalité n’est-il pas cela qui régit nos vies, à quoi je n’ai jamais su me plier, auquel j’ai cherché par tous les moyens d’échapper ? Ce qui pourrait expliquer que mon expérience soit si difficilement transmissible, que je doive rester muette et l’inconfort de ça, basée qu’elle est sur une insoumission forcée au principe de réalité. Ne devrais-je enseigner à l’enfant sa dure existence, y a-t-il lieu de le mettre en garde, rien ne sert-il de l’effrayer ? Comment lui donner des armes dont je ne dispose pas ? A moins que je ne trouve le moyen de le lui présenter d’une façon non-effrayante , quand il m’aura toujours plongée dans une angoisse à laquelle je n’ai pu que me soumettre mais qui m’a donné l’imagination nécessaire pour le contourner. Et comment le justifier, ce contournement du principe de réalité, quand il est peut-être à la base de toute éducation. – Qui es-tu ? – Celle-là qui n’a rien, qui reçoit.- Cela n’est pas conforme au principe de réalité !- Mais le contourne. Et me serai-je obstinée, par mon travail, lecture, écriture, analyse, à trouver les mots qui donnent meilleure figure à cette non-conformité. Je ne suis pas une rebelle. L’eussé-je été, j’aurais pu revendiquer ma différence. Publiquement, il m’a fallu m’en défendre.
Avant que d’y retourner vérifier chez Freud, brièvement, qu’ai-je retenu du principe de réalité, 20 voire 30 ans après l’avoir lu ? En un mot, et évitant de m’avancer plus avant, je dirais les papiers. Le monde des papiers, la paperasserie. Bien sûr, il faut confronter cela à ce qu’il en est pour Freud. Mais, l’angoisse insurmontable, en ce qui me concerne, c’est là qu’elle trouve sa cause. Les impôts, les factures, les enveloppes à ouvrir, le courrier à lire, les comptes à faire; plus loin, les rendez-vous à prendre, les coups de fil à donner, etc.
Alors, pourquoi a-t-il fallu que je retourne ce matin à ce concept freudien auquel je n’ai jusqu’à présent jamais beaucoup pensé, dont je n’ai jamais beaucoup usé ? Mystère. Sans doute étais-je tentée de rapprocher d’un concept existant quelque chose qui chez moi ne s’inscrit qu’en creux et qui remettait en cause l’idée de n’avoir vécu, travaillé, que pour la postérité. Car il y a un travail, actuel et difficile, qui consiste à vouloir éviter que l’enfant soit confronté aux difficultés auxquelles j’ai été confrontées. Puis, probablement, y a-t-il eu ce rêve dont je souviens maintenant de quelques bribes :
« J’allais me mettre au travail. Je cherchais à me remettre au travail. ( C’est ça le principe de réalité, non ? Ce sera de là qu’il est revenu.) Il était exigé que j’aille voir tous les commerçants de mon arrondissement qui était curieusement le onzième, tous les clients potentiels, soit tous les habitants, et que je recueille leurs données administratives. Il me semble que cela était exigé par une comptable, dans le cadre de la reprise de mes activités rémunératrices. Frédéric me l’avait déjà dit mais je n’avais pas voulu le croire. J’avais alors été voir cette vieille comptable, dont Frédéric préférait qu’on ne la consulte plus, afin qu’elle me conseille et éventuellement remette mes papiers sur les rails, aussi des impôts. J’avais alors songé que je pourrais, plutôt que de recueillir toutes ces adresses, rapidement faire un site professionnel où je renseignerais dans mes clients tous ceux pour lesquels j’ai travaillé dans une agence en Belgique. Il s’agissait un peu d’un curriculum vitae ( voilà, c’est ça, le principe de réalité, le curriculum vitae, voilà ce que c’est aujourd’hui, le principe de réalité ) et je m’effrayais du trou qu’il comportait depuis mon arrivée en France. »