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1 juillet 2009 | juillet 2009 | brouillonne de vie | , |

panique. aveugle.

le contexte : oublié de prendre mon deroxat hier soir. mis un patch pour ne pas fumer. lu un livre qui m’a perturbée (TD). jules à la maison. qui plus est plus de prescription de deroxat, et plus de deroxat, obligée de fouiller dans papiers. et dois travailler.

présence de jules augmente désordre et sensation de désordre.

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1 juillet 2009 | juillet 2009 | brouillonne de vie |

panique passée. belle chaleur. nue. taches de sang sur pij. avancée du jour. passe à l’habillement.

l’habillement etcaetera (ce qui va, avec).

(cette indécence : ) une tête passée au travers de la fenêtre. l’angoisse passée dans  mini-moulinette de quelques phrases, à peine  – un signe)

(aujourd’hui c’est vendredi)

3 juillet 2009 | juillet 2009 | brouillonne de vie |

(ce que ta langue a dit, c’est avec mes oreilles que je l’ai entendu)

pénible vendredi. i hate FREI-DAYS. talk to me not about freedom. for freedom is where i die, where i loose arms and legs, fall, like in a hole). (so talk to me not, never, more, about it. the one who gives me conditions

pina bausch est morte cette semaine. aveu : la danse est mon vrai regret. mais non, faux, elle aussi, aurait constitué une impasse.

Deucalion et Pyrrha : Métamorphose de pierres en humains (1, 313-415)

5 juillet 2009 | juillet 2009 | brouillonne de vie |

« Éloignez-vous du temple,
voilez-vous la tête, dénouez la ceinture de vos vêtements
et jetez derrière vos dos les ossements de votre grande mère. »

Ils restèrent longtemps interdits. Et Pyrrha, rompant le silence,
prend d’abord la parole ; elle refuse d’obéir aux ordres de la déesse
et d’une voix tremblante implore son indulgence : elle redoute
d’outrager l’ombre de sa mère en jetant ses os en tous sens.
Cependant, tous deux repensent aux paroles obscures de l’oracle
au sens secret et caché ; ensemble ils les tournent et les retournent.
Puis le fils de Prométhée apaise la fille d’Épiméthée
et la rassure par ces paroles : « Ou mon intuition m’abuse,
ou les oracles respectent la piété et ne conseillent pas un sacrilège.
La grande mère est la terre ; les pierres dans le corps de la terre,
ce sont, à mon avis, ses os, que nous devons jeter derrière nous. »
Bien qu’ébranlée par l’interprétation de son époux, la Titanienne
hésite cependant à espérer, tant tous deux restent défiants
devant les avis des dieux ; mais quel mal y aurait-il à essayer ?
Ils descendent, se voilent la tête, dénouent leurs tuniques
et sur leurs pas, derrière eux, selon l’ordre reçu, lancent les pierres.
Ces pierres – qui le croirait, si l’antiquité n’en témoignait ? –
commencèrent à perdre leur rigidité et leur raideur,
à ramollir progressivement et, une fois ramollies, à prendre forme.
Bientôt, quand elles eurent grandi et pris une nature moins dure,
une certaine forme humaine put sans doute apparaître,
non évidente toutefois, mais comme des ébauches de marbre,
pas assez achevées et très semblables à des statues grossières.
La partie de ces pierres pourtant, constituée de terre mêlée
à des sucs humides, est métamorphosée pour servir de corps ;
la partie solide qui ne peut être pliée se change en ossements ;
ce qui naguère était veine, reste veine, et conserve donc son nom.
En très peu de temps, par la volonté des dieux, les pierres
que lancèrent les mains de l’homme prirent un aspect masculin
et celles jetées par la femme firent reparaître une femme.
C’est pourquoi notre race est dure, rompue à l’effort ;
et nous prouvons ce qu’est l’origine de notre naissance.

OVIDE, MÉTAMORPHOSES, LIVRE I [Trad. et notes de A.-M. Boxus et J. Poucet, Bruxelles, 2005] L’humanité renouvelée (1, 253-415) Le déluge

Désormais dit seulement.

6 juillet 2009 | juillet 2009 | brouillonne de vie | , |

et en septembre en général ça se passe mal

ne pas rater sa rentrée

(dire que pour jules ça ne fait que commencer) (quelle horreur)

de vouloir. Inapaisable vain mini-
mum de vouloir encore.

  Voudrait que tout disparaisse.
Disparaisse la pénombre. dispa-
raisse le vide. Disparaisse le vou-
loir. Disparaisse le vain vouloir
que le vain vouloir disparaisse.

  Dit est mal dit. Chaque fois que
dit dit dit mal dit. Désormais dit
seulement. Désormais plus tantôt
dit et tantôt mal dit. Désormais dit
seulement. Dit pour soit mal dit.

  Retour est encore. Tant mal que
pis encore. Désormais retour seu-
lement. Désormais plus tantôt re-
tour et tantôt retour encore. Dé-
sormais retour seulement. Retour

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cap au pire

tourvel, à la fin des liaisons dangereuses, « alors ce sera la guerre » / moi aussi je choisis la guerre / et regarde dans quel état j’R.

je pourrais dire en septembre je m’inscris à un  cours de danse / je DEVRAIS dire en sept … SEPTEMBRE, l’enjeu d’apprendre

je ne m’inscrirai pas car / et puis / pas d’argent. j’inscrirai jules : je fais le mal. je vois le mal partout. le mal est partout. mais à quoi bon dire que je m’inscrirais puisque je ne m’inscrirai pas.

« de la jouissance on peut toujours dire en latin : non decet – elle ne convient pas. la seule qui conviendrait serait celle du rapport sexuel, qui n’existe pas. » (jam, cours du 3 juin 2009) la cause de tous mes ennuis.et donc, je pourrais aussi bien faire de la danse. puisque cette jouissance ou une autre : quoi qu’il en soit non decet. je ne suis pas celle qui fera advenir celle qui decet. enfin, continuerais-je à m’occuper d’amour plutôt que de danse, je serais toujours plus proche, non, de la jouissance-qu’il-faudrait. est-ce ce que je dois m’ôter de la tête?

je ne serais pas devenue psychanalyste parce que je pensais qu’il aurait fallu qu’au moins je sois au clair avec l’amour : ce qui n’est pas le cas. se mettre au clair avec l’amour : pour moi l’enjeu d’une psychanalyse.

qu’l’air ? de l’amour qu’l’air / qu’l’R comme de l’eau de roche.

mon amour n’en a pas tout l’R.

« reste l’amour, que Lacan n’arrache pas à sa racine imaginaire quand il dit que l’amour donne l’illusion du rapport sexuel. C’est ce qui distingue, en propre, la jouissance de l’amour. Il y a une jouissance à parler d’amour, il y a une jouissance à faire l’épreuve de l’amour, il y a une jouissance à écrire des lettres d’amour – ou des mails évidemment – et cette jouissance-là est celle qui, à la fois, est la plus loin et la plus proche, topologiquement, du rapport sexuel qui n’existe pas. » (jacques-alain miller, cours du 3 juin 2009)

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