la journée d’hier s’est extrêmement bien terminée (une fois que j’ai eu fini d’écrire ici, et que je sois allée à mon rendez-vous psy).
réveillée ce matin en sursaut à quatre heures et demi en pensant à « l’abject ». à « l’abjection » dont parle miller dans son dernier cours de cette année, comme d’un concept auquel lacan tenait particulièrement. à cette lecture je m’étais demandée où se se situerait l’abject dans ma vie, où je situerais l’abject dans ma vie…
« Jadis, c’était en 1966, je lui disais, ayant sous les yeux et compulsant les épreuves, comme on dit, de ses Ecrits, qu’il aurait fallu faire un « Index des concepts » de son enseignement. Il me répondit : « Faites le ! » […] Il me le laissa faire à mon gré et ne me fit qu’une seule recommandation : ‘Ça doit commencer par le mot abjection’. […] Lacan voulait que ce soit l’alpha sinon l’oméga de son enseignement. […] dans la mesure où le psychanalyste, pour ou contre Lacan, est, par lui, assigné à la position de l’objet dit petit a, et cet objet, comme il lui est arrivé de le dire plus tard, est aussi bien un abjet. D’une façon générale, la jouissance a ses racines, plonge dans l’abjection. Quels sont les antonymes de ce mot? La dignité. L’honneur. […] Dans l’expérience analytique, ce qui concerne le plus intime de la jouissance prend toujours la forme de l’aveu de ce qui mérite d’attirer mépris, opprobre, comme l’indique le dictionnaire, l’abjection étant l’extrême degré de l’abaissement. Le sujet du signifiant, celui de la parole, n’y touche, ne consent à s’avouer son rapport avec qu’en témoignant que la répulsion accompagne, est inséparable de l’attirance invincible qu’il éprouve dans ce rapport. » Jacques-Alain Miller, cours du 10 juin 2009