à mi-corps, midi
Je pensais que j’étais bien réveillée, je m’étonnais même de ce que j’étais si bien réveillée. J’ai pensé : « Oui, c’est incroyable, tout va bien, aucune étrange sensation, je sais qui je suis, (donc) je peux monter au premier étage ». Et je montais au premier étage. J’étais toujours au lit, je n’avais pas encore ouvert les yeux, couchée sur le dos. Et le premier étage où je montais se situait à l’intérieur de mon corps. Avec le rez-de-chaussée côté lit, niveau peau, et le premier, à mi-corps, en coupe horizontale à l’intérieur du corps, longue étendue au plafond bas que je voyais s’allonger presque jusques aux pieds. Et je me croyais très bien réveillée.
Avant cela, en rêve, nous vivions près de Marseille, sur la côte, nous avions quitté Paris. J’avais invité Jules à passer quelques moments sur la plage avant l’école sur le temps de midi pour profiter des premiers rayons de soleil de l’année. Nos voisins de Paris étaient là aussi, notre voisine d’étage également venue sur la plage. Je lisais le Elle. Il y avait de plus en plus de monde sur la plage, avec de nombreux paravents, comme sur la mer du nord.
Plus tard, Jean-François ou Jean-Pierre nous rejoignait.
Je venais de dire à l’oreille de quelqu’un, que je pensais être Jules, que là, vraiment, je ne regrettais plus du tout Paris, que j’étais vraiment heureuse d’habiter là. La personne me demandait qui j’étais, en flamand. Je me rendais compte de mon erreur et cherchais Jules pour lui raconter l’anecdote. Je racontais l’histoire à l’oreille et voulais qu’il la redise à Jean-Pierre, avec qui il se trouvait, toujours à l’oreille.
J’étais donc très heureuse de pouvoir être là, en maillot, avec Jules, comme si c’était notre jardin.

Le fait que je sois montée à l’étage à l’intérieur de mon corps paraît avoir à voir avec ce livre que je lisais hier, étonnant, Petite anatomie de l’image de Hans Bellmer, qui voudrait étudier l’humain au départ du corps, d’une sorte de pensée du corps, de ses attitudes, de ses projections, de son imaginaire. Une tête penchée dans le creux d’une épaule venant par exemple signifier une caresse au sexe.
Et le rêve lui, semble venir dans la continuité du texte que je retravaille en ce moment, d’avril 2011, où je dis qu’il me semble acquérir un corps à Donn. Et où je me demande s’il s’agit du fait que je puisse sortir dans le jardin facilement, sans avoir à m’habiller, y échappant au regard, au devoir d’image. Je retravaille à ce texte pour le moment, ne sachant pas très bien ce que je fais et craignant de ne pas y arriver.
l’oublié
Rêve
« Sur une scène.
Une scène de l’école – pas celle avec un grand E, la petite, celle des Dames; non, la plus petite, celle des Filles (de la Sagesse). Je faisais des spectacles là quand j’étais petite, de la danse. Mais dans le rêve, il s’agit de théâtre. Je suis la « principale » (comme en danse).
Je suis sur scène, je dois commencer. Mais je ne me souviens de rien.
ce n’est pas comme si le fait que vous me connaissiez encombre des milliards de panavinengen
paris, 14 juillet
trop de télé hier
aujourd’hui : rien d’autre que du ménage – tandis que je me promettais d’écrire ce que j’avais fait hier. mais pourquoi au fond, écrire, je ne sais plus.
il y a deux nuits, rêvé qu’on m’avait volé ma selle (?) – la selle de mon vélo, je précise. je voulais m’en aller, m’enfuir, retrouve mon vélo : mais il n’a plus de selle.
étions à donn. ce week-end.

quelques longueurs dans la piscine, du bonheur. manger parler boire et (… grossir). peut-être que nous faisons tous des efforts et ces efforts s’avèrent faciles. des efforts pour être gentils. pour faire attention les uns au autres.
la nuit de samedi à dimanche je me réveille en pensant au fait que si on inscrivait jules à l’école alsacienne comme le souhaite son grand-père, il souffrirait de ce que nous le surclassions. pourquoi l’inscrire là ? lui offrir toutes ses chances ? lesquelles ? quelle elle est sa classe sociale ? (existe-t-il une classe sociale qui n’aime pas spécialement l’argent? l’intelligence est permise dans toutes les classes sociales, non ?)
c’est f. qui me m’avait fait remarquer que l’ENS était réservée à une certaine classe sociale – dont, me disait-il-il, nous ne faisons pas partie.
si on l’inscrit dans cette école, il souffrira parce qu’il n’aura pas les vêtements qu’il faut – parce que nous ne les lui offrons pas, que nousne lesaimons pas et que nous n’en avons pas l’argent -, mais aussi parce qu’il n’aura pas l’accent qu’il faut, le discours, les façons, les manières, et les vacances, les voyages, la voiture, les maisons…
est-ce qu’il n’est pas trop petit pour être confronté à tout ça? et en même temps, là où il est, ça n’est pas non plus son « milieu social ».
paris 15 juillet
piscine de paris aujourd’hui. bonheur encore et facilité. seule une phrase me reste du rêve de cette nuit : ce n’est pas comme si le fait que vous me connaissiez encombre des milliards de panavinegen. est-ce qu’on ne dirait pas que ça veut dire quelque chose? pour la dire, il faut « aspirer », « avaler » le « g » de « panavinegen ». ce n' »st pas un « g » dur, c’est un « g » belge, flamand.
«Le secret du désir est le secret de toute noblesse»
Lancé dans cette voie, je donnerai toute sa valeur à ce que Lacan dit au passage de son texte sur Gide, que «s’intéresser à sa singularité, c’est la chance de l’aristocratie». Voilà un terme que nous n’avons pas coutume de faire résonner et qui pourtant s’impose lorsqu’on reprend la position de Lacan devant ce fait de civilisation qu’a été Vincennes. Tout indique que ce qu’il a rencontré là, il l’a classé dans le registre de l’ignoble, et qu’il a eu, devant cette émergence d’un lieu où la honte avait disparu, une réaction aristocrate. Cette aristocratie est pour lui justifiée parce que le désir a partie liée avec le signifiant-maître, c’est-à-dire avec la noblesse. Ce pourquoi il peut dire dans son texte sur Gide «Le secret du désir est le secret de toute noblesse». Votre S1, contingent, et si chétif que vous soyez, vous met à part. Et la condition pour être analysant est d’avoir le sens de ce qui vous met à part.
Extrait de « Note sur la honte », Jacques-Alain Miller (5 juin 2002)
l’angoisse est
un bord un seuil une limite; un paillasson rêche qu’aucun de mes doigts ne voudrait effleurer
«Le blason que le feu d’une rencontre a imprimé sur le sujet»
Lacan n’ayant pas encore élaboré dans son formalisme ce signifiant-maître, l’appelle, dans son texte sur Gide, «le blason» du sujet, terme qui est bien là pour résonner avec celui d’honneur : «Le blason que le feu d’une rencontre a imprimé sur le sujet». Il dit aussi : «Le sceau n’est pas seulement une empreinte mais un hiéroglyphe», etc.
Chacun de ces termes pourrait être étudié dans sa valeur propre. L’empreinte est simplement une marque naturelle, le hiéroglyphe on le déchiffre, mais il souligne que, dans tous les cas, c’est un signifiant, et son sens est de n’en pas avoir. On peut anticiper que cette marque singulière est ce qu’il appellera plus tard le signifiant-maître qui marque le sujet d’une singularité ineffaçable.
Extrait de la « Note sur la honte » de Jacques-Alain Miller (5 juin 2002)
*
* *
/ / jules : J’ai fait une peinture donc je suis peintre. Je veux faire une peinture immortelle. Parce que j’aime la mort. La mort, c’est ce que je préfère. //
A.-M.


des anna maria ou anne-marie (voir l’école les filles lacan et dans l’embrasure), il y en a eu plusieurs. j’en retrouve une. la photo ne date pas de l’époque des dames, mais des filles, de la sagesse (2° et 3° primaire). est-ce que nathalie était malade? nathalie était peut-être souvent malade.
Anne-Marie la sage.
~
de ce court post, je décide du titre : j’écris : A-M et je pense, alors quoi? Anne-Marie Stretter?
A-M Garavello, A-M Stretter…
Sans titre
un beau carré je voudrais. un peu long. juste sous les épaules. et puis, aussi, blonde.