mal aux transitions

or – je ne sais faire que ça : chercher, en pensée, comment je l’écrirais, ce qui a lieu, et ça, jusqu’à ce que, comme on dit, les caresses se fassent plus précises. alors. alors. ce vide-à-dire qui s’ouvre, abrupt. ce trop brusque passage de la pensée possible à l’impossible pensée. l’impossible transition (dont je retiens le cri).

(nous avons de nouveaux préliminaires à inventer. nous aurions, à inventer, des préliminaires.)

croire avoir

« Le parlêtre adore son corps parce qu’il croit qu’il l’a. »  1

plutôt tu vois, je nous aurais vus, toi et moi, ensemble adorant ce corps, en tiers, ce corps de moi, et cette adoration venant recouvrir ce qu’il est pour nous comme corps-de-femme, parlerait de cette distance, séparation où nous serions maintenus, toi et moi, de lui. tu vois, je vois, je ne suis pas vraiment sûre non, de l’avoir ce corps, ce corps-là que j’adore comme dora adorait la femme de celui qu’elle gifle, quand il lui fait l’aveu, de ne l’aimer pas tant que ça, sa femme, elle qui est sa madone à elle, dora. sa madone, madame K. ce-corps ≡ corps-de-femme ≡ madone ≡ madame K

est-ce que je suis bête ou quoi?

Notes:
  1.  Jacques Lacan, Séminaire XXIII, Le Sinthome (1975-1976), Le Seuil, Paris 2005, p. 66. []

la distance à elle

en observation d’elle.

« elle la donne à qui la prend. » 1

il y a un rapprochement que je ne peux pas opérer, entre nous, une distance que je dois maintenir. c’est la distance à elle. je nous maintiens à distance d’elle. en observation d’elle. et je t’observe, te débrouiller avec elle, moi qui n’ait plus le moindre avantage sur toi, tandis que tu conserves celui de n’avoir pas, pour m’atteindre, à traverser mes pensées, elles qui sont seulement le faux mur de moi à elle (où je cherche son esquisse), elles qui seulement matérialisent la perte où je suis de moi, ce moment où ça ne pense plus, qui dès lors, d’ailleurs, ne s’opère pas, se dressant comme un mur entre moi et une distance abolie.

ah bêtises, que tout cela, faux mur ça c’est sûr, mais cet elle, encore, ça ne veut rien dire.

faux mur aussi de mes souvenirs qui me viennent quand. pourquoi est-ce que j’y tiens tant, que je les évoque, ainsi. toutes sortes de souvenirs, dont certains pires. qui me reviennent quand. ça a été quoi, mon adolescence. pourquoi est-ce que j’en reste, à cette marque? non, mes premiers pas dans la sexualité non pas été spécialement drôles, mais franchement, je n’en suis plus là. alors quoi? et celui d’hier, de souvenir, n’était pas spécialement triste, étrange, peut-être, insistant probablement, mais qu’est-ce qui y insiste, que ça veuille continuer à revenir (sur la scène). peut-être seulement, justement, parce que ça fait histoire, ça fait scène, scène pour ce qui aujourd’hui souffrirait d’en manquer. conjectures, conjectures, conjectures. en finir. en finir. en finir. (il y a 15 jours, j’ai repris une analyse.)

Notes:
  1. duras marguerite, je ne sais plus où []

symptôme femme, symptôme d’un autre corps

ça continue:

Le symptôme femme par contraste, c’est d’être symptôme d’un autre corps.  […] C’est par ce tour de s’accomplir comme symptôme et de s’offrir que Lacan peut dire de Joyce qu’il se tient pour femme à l’occasion, tout en sachant bien qu’il ne choisit pas la voie du “pousse à la femme” comme “Le président Schreber”, il n’est pas femme de Dieu. Il choisit “le dire à la pointe de l’inintelligible”.
La morale de l’histoire, de Joyce avec Lacan, c’est de savoir le poids du corps propre, une jouissance de la langue à exclure le sens.
« LOM du XXI siècle », Marie-Hélène Roch, Onicar? digital

des objets indirects

il est des mots qui le corps touchent plus directement qu’une main. du corps des parties qui nécessitent des détours, celles toujours trop nues, je vous demande des voiles ne vous excusez pas j’ai les indignations parfois ridicules [ici, Irma et son injection, de Freud sa formule, d’elle l’aperçu du fond de sa gorge, qui le réveille [ici, encore autre chose

partout beau

Des photos, j’en fais. Parfois beaucoup. (Dont je ne sais que faire.) Et quand, je commence à en faire, comme hier, il a souvent un moment où je me dis « Partout, beau ». Le monde devient partout beau – n’importe quoi.

N’importe quoi, tout.

 

You are free to use your eyes
and attribute value to things the way you want.
The eyes are
a great subversive tool because
they technically don’t underlie
any control, they are free when
used freely.

Wolfgang Tillmans

noir sur blanc, pensées en italique :: le pas sur le tout

Lacan formules sexuation dans Encore

Vie étirée entre l’écran du jour et l’écran du soir et tous les deux sont très petits. Il est de ma nature d’être enfermée. Note sur l’angoisse de l’orgasme. Petite note sur l’adhérence à ce fantasme selon lequel il faut signifier à l’autre, au partenaire amoureux, qu’il y a à redire à son désir. Je ne trouve pas le mode du mien dans la mesure où je ne le supporterais calqué sur aucun (pas tout x phi de x :: je privilégie le pas sur le tout). Et puis il y a l’insupportable qui  consisterait à consentir à son désir, de l’autre, à dire oui à son mode, sa modalité. Ce mode, cette modalité, mienne également cependant (il n’existe pas de x tel que non-phi de x). Enfin, toujours: rester l’Autre. Je t’aime. C’était, l’émission des pensées du matin. Et pourtant, tout cela est faux. Et pourtant, tout cela est faux. Le monde tourne.

l’amour du réel

« Restait à nommer l’amour du réel lui-même,1 et c’est le pas franchi par deux analystes de l’Ecole, Franceso Hugo-Freda et Virginio Baïo. Cet amour-là est, nous dit Miller, le plus proche de la haine, car celui tient le plus compte de l’objet.
La haine est à entendre ici comme la plus lucide des passions: loin de porter sur les seuls semblants, elle vise, comme l’injure, le noyau de réel qu’indexe l’objet a. »

mon secret
c’est l’envers
de l’amour

l’inavouable pour
moi c’est là où
ça n’aime pas
et
ça me
poursuit

sortie de séance – et comment j’y tiens, tiendrais, à cet envers. comment je cherche à ce qu’il puisse y rester,
au coeur
de mon amour. // que mon amour soit mon guide. et s’il n’y suffit pas, y puisse surseoir sa haine.

Notes:
  1. Ethique et pulsion ou De la psychanalyse comme style de vie, Philippe De Georges, Editions Payot Lausanne, Psyché, p. 85 []

opinion-double, culture (I) – manque de culture à partager

je n’avais pas ce matin le courage de me remettre au boulot / alors plutôt j’ai nettoyé sans cesse jusqu’à maintenant /

hier, j’ai reçu un très beau bureau / si je dis « reçu », c’est que je ne me le serais jamais acheté / il le faut, ça, que je reçoive / il sera payé avec l’argent que je gagne à (trop) travailler / remarquez, de sans gain (caractère) je passe au gai gain / oh le sourire quand je l’ai découvert, comment j’ai été contente / exactement ce dont, je n’aurais pas osé rêver / et comme il est grand / joli / astucieux, avec tous ses petits tiroirs, ses pochettes

/ TOI / tu n’aimes pas arte tu ne lis pas les textes d’explication dans les musées moi non plus ton père dit que tu fais des petits mickeys il le dit de ta fille aussi. ton œuvre, tes vignettes, ont été sélectionnées à ce festival et ton blog est de ROCK / TOI /

nous n’avons pas toi et moi les mêmes définitions de la culture / je pense le plus souvent à celle qui fait dire, par exemple, d’un tel : « il a une immense culture », et qui me fait penser que cette culture-là, je ne l’aurai jamais, cette culture qui ne me manque plus* // manque de culture à partager // cependant que restent ceux qui n’en manquent pas / je pense à arasse, daniel, que j’entendais l’autre jour à la radio, comment je l’aime / dont le mode de savoir, comme on dirait mode de jouissance, ne sera simplement jamais le mien / / et je cherche ici où nous nous rejoignons toi et moi par rapport à cette culture, au sens où je l’entends, un sens assez restreint** / le sentiment de ce qu’elle a d’opprimant / non? – qui me fait repenser à cette phrase : « quand j’entends le mot Kultur je sors mon revolver » / opprimante en tant que ceux-là qui la possèdent, la possèdent au titre même qu’ils appartiennent à la classe dominante / et je me souviens de ce qu’il me semble a pu dire jacques-alain miller : que le discours est avant tout un instrument de pouvoir, de puissance / bon, retrouver la référence*** / maintenant, jules pleure.

* culture dont le manque ne me peine plus, que je cherche à mettre en lumière, dont je voudrais faire la promotion

** il m’est arrivé de la définir plus largement, comme prenant son départ du moindre fait de discours – à la base.

*** pas retrouvée aussi vite que je ne l’espérais, la référence, citation exacte. pensais que ça se trouverait dans numéro de la Cause freudienne sur l’Angoisse, mais.

opinion-double, culture (II) (nos oignons)

/ j’ai encore parlé de moi / TOI, je voulais dire / TU / il me semble que ce que j’essaie de pointer ici, l’opprimant du discours, tu le rejettes en bloc / pour toi, il n’y a pas daniel arasse / je ne suis pas sûre qu’il y ait quiconque qui ait un nom, un nom connu, de ceux qui appartiennent à la culture, la culture classique, dominante. daniel arasse, ça ne fonctionne pas pour toi. là où moi j’ai mal supporté qu’on me dise de lui qu’il était un maître, pour toi, tout de suite, il ne saurait être rien d’autre. alors tu ne supportes pas. tu rejettes en bloc /oui, bon, arasse autre chose / arasse ou un autre / enfin / bon, d’accord / d’accord, ce que tu ne supportes pas, d’abord, c’est ce dont il parle, arasse / la Renaissance, par exemple / oui, oui, je sais, tu n’a rien contre daniel arasse / mais c’est simplement parce que moi j’aime daniel arasse et que tu m’aimes / sinon, il n’existerait pas / parce que pour toi la culture, ça commence à qq chose que tu apparentes, je crois à la “sous-culture”, à moins que ce ne soit à la “contre-culture”, à l’underground, tandis que pour moi, c’est plus classique, la culture.

/ tu vois. je trouve que nous avons des perceptions, des aperceptions semblables, mais des réactions et des raisons très différentes. ça n’a pas fait idéal, pour toi. à aucun moment. jamais. moi, je dois me battre contre ça. contre le fait qu’une certaine culture, un certain savoir, a fait idéal pour moi. et que cet idéal même l’ait maintenu hors de portée, toujours du fait de l’autre, toujours du fait du maître et que ce maître j’ai pu le désirer (cherche un maître qu’elle puisse dominer et fasse en sorte que le savoir reste dans l’Autre). alors que chez toi, pour toi, ce fait du maître, ça a été insupportable. dès le départ.

il doit y avoir moyen de le dire plus simplement. plus logiquement. mais je débroussaille. tu serais fondamentalement beaucoup plus anarchiste que moi. or, nos attitudes, à l’un et à l’autre, nous tiennent à une certaine distance de toute une série de choses dont je tiens cependant à ce que nous puissions les donner à notre enfant. parce que tout n’est pas à rejeter dans la culture, tout n’est pas à rejeter qui appartient au canon, à l’establishment. / et qu’à force de ne pas vouloir nous en laisser conter – ton “scepticisme”, mon hystérie, l’ambiance du moment – , nous n’ayons plus rien à nous conter nous-mêmes / du lien de la culture et de la parole /

etc.

lire forme d’inconscience

il a recommencé à neiger. ça ne va pas du tout. rien à voir avec la neige : les vacances sont finies.

/

ce n’est que quand frédéric est là que je peux me sentir quitte de l’obligation de travailler.

l’amour facile en ce moment et cela m’est nouveau. l’amour m’est facile, cela m’est nouveau ( question des préliminaires, d’ailleurs, au passage, tant que j’y suis, balayée. point ne m’en faut. il fallait n’y pas penser.)

nuance,

il faudrait juste qu’il apprenne à s’endormir ma lampe de chevet allumée. phrase qui n’est pas belle.

je l’aime. si seulement il pouvait s’endormir dans ma lumière. essai de phrase belle.

il faudrait juste qu’il apprenne à s’endormir malgré la lumière de ma lampe de  chevet // juste faudrait-il qu’allumée je puisse garder la lumière de ma lampe de chevet // que je n’aie pas à éteindre ma lumière pour qu’il puisse s’endormir // qu’allumée je puisse garder ma lampe de chevet // qu’il puisse s’endormir dans la lumière // ne pourrait-il apprendre à dormir la lumière allumée //  le seul problème c’est qu’il faut toujours que j’éteigne ma lumière quand il veut s’endormir et alors que je n’ai pas du tout envie de dormir //

ces jours-ci le soir quand je me couche, j’ai l’impression qu’une nouvelle journée commence.

voir même que j’aie besoin de lire pour m’endormir //

{ liRe (remembrance) –

après la pensée,

{ liRe

m’a protégée de biendesattouchements.

liRe je peux le vouloir lire est ce quejeveuxqu’onmelaissedonclire et la paix.

lirejepeuxlevouloir lirejepeuxlevouloir lirejepeuxlevouloir.

LiRe, je peux le vouloir.

ah mais laisse-moi liRe

{ Avant c’était plutôt

ah mais laisse-moi penser

LiRe, à vrai dire, m’endort.

LiRe m’endort.

LiRe, m’endort bien.

J’aime, à m’endormir en lisant.

Je ne retiens RIen de ce que je lis.

Ce que je lis glisse sur moi comme l’eau sur le miroir (du moment qu’il ne comporte pas de tache de graisse. Qu’il n’est pas GRAIS S EU X.

L’EAU est détournée de son cours par la graisse, la contourne.

Ma conscience liseuse est lisse et elle est propre. L’essentiel est qu’elle ne retient rien. Mais c’est extrême

ET

ma pensée s’arrête. Or, cela est juste esperluette bon —

tout ce qui arrête la pensée est bon maintenant il faut que j’arrête d’écrire car je ne vais toujours pas arriver à établir ce qui distinguerait une bonne d’une mauvaise pensée.

une bonne pensée une pensée souhaitable une pensée productrice. les bonnes pensées les bonnes idées les bonnes réflexions, et puis les mienneslesmauvaises qui me minentetdont d’ailleurs je ne souffre plus, en fait. (j’ai tant pensé à certaines pensées qu’il m’arrive encore (de penser) qu’elles sont
d’actu.a lité! erreurs, trois fois).

en certaines époques de la vie on peut souffrir il arrive que l’on souffre de mauvaises pensées. que l’on en soit dévoré. dévorée , dévorante / le plus souvent ça fait ruminée , ruminante – c’est LES pensées : CHEWING-GUM.

les mauvaises pensées sont inhibitrices, envahissantes et inhibitrices. (beau ont-elles comporter des hi et des hi : mauvaises elles sont, mauvaises elles sont (comme dirait jules). or et qu’ajouter que dire de l’inhibition? se souvenir qu’elle
vitenlisièreduréel. ce à quoi la production jamais ne saurait prétendre. mots que j’ajoute car
– j’ai du mal à promouvoir la production et démouvoir l’inhi bition.

J’éteins.

//

il a recommencé à neige. tout ce qui a été écrit ci-dessus, après la neige, l’a été il y a quelques jours, quelques soirs.

2211

je le cherche, je l’attends, je suis très volontaire, pour ce qui est de ça. car ah si vous saviez, cela tout qui se / met en travers / met en travers / je m’en fous, j’avance et i l i l  | h_4_ill_1141465_prado1

|  lui qui a la chance d’aimer quand il aime de ne pas quand il n’aimepas  //  moi qui n’ai de sûr que
l’amour de la psychanalyse (et encore, mais)  et celle de mon f i l s (ça oui)

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