Si l’objet anal est corrélé au narcissisme, c’est aussi que la tendance à détruire, corrélée à sa défense, produit la tendance à retenir, à garder, à conserver. Et c’est là une fonction du narcissisme : ça conserve. L’objet anal, c’est aussi pour Freud qui le tient des obsédés : les enfants, le pénis, l’argent.Toute chose à garder ou à détruire, à perdre plutôt. Ici, le texte complet : Les objets de l’obsessionnel, conférence de Philippe La Sagna
Donn, au lit, une Q suffisante de degrés, lundi 29 février, 23:16
Je lis.
Daniel Pommereulle Objet Hors saisie (1964) Boite de peinture, lame de rasoir 10X8,5 cm
« Le ciel nous tombant sur la tête serait un bonheur. Caractère incompréhensible de Ia superstition gauloise. Quand ça arrive, c’est là, et sans doute n’y a-t-il rien dans tout ce qui arrive ou peut arriver qui soit aussi près de vite ou de rien. Savoir l’éclair garder serait la vraie, l’impossible devise. Art de vivre ennemi de la fiction, du rêve, du vague (rien est à l’opposé de vague).»
je songeais à cet objet de Pommereulle que décrit Ferdinand, cet objet insaisissable (parce que bardé lardé de lames de rasoir)
quel est-il cet objet, que m’apprend-il sur ce que je vis avec elle, ma mère. que me dit-il de l’angoisse, de l’objet au cœur de l’angoisse, nommé par moi « cruel » (aussi cruel que son nom) (dans la suite probablement de ma lecture du l. de Ferdinand.)
car je ne sais de quel côté chercher, ou s’il faut laisser tomber. analyser encore, expliquer encore, chercher à décrire encore. ou trouver autre chose. trouver à cette angoisse, à cet insaisissable, une autre assomption, un autre destin, un autre arrangement que celui des mots.
Pommereulle et sa vitesse : ce n’est pas une tension que je puisse soutenir cependant (moi qui suis lenteur et puissance toujours au bord de la défaillance).
et je songeais cette nuit aux tourments qui étaient les miens quand je suis arrivée à Paris, il y a une quinzaine d’années. qu’un analyste d’ailleurs avait diagnostiqués, interprétés, nommés, baptisés : « angoisses », me soulageant au moins dans la mesure où je disposais enfin d’un angle, d’un coin par où saisir l’état pitoyable dans lequel j’étais. l’analyste convint également du traitement aux AD (on y revient, on les retrouve), malgré mon désagrément : car, on le sent, qu’il y a quelque chose, dans l’angoisse, quelque chose qui détient, qui attient à ce à quoi l’on tient plus qu’à n’importe quoi d’autre. (MY PRECIOUS, murmure-t-on d’une voix assoiffée.) enfin, l’analyste sut me convaincre que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. qu’il serait encore possible de travailler là-dessus malgré l’apaisement apporté par les antidépresseurs.
je ne dirais pas cependant qu’aujourd’hui je retrouve l’angoisse, maintenant que j’ai cessé les AD, non, je ne dirais pas cela, car cette angoisse est toujours revenue quand je revoyais ma mère. et je m’en suis cette fois d’ailleurs plutôt honorablement sortie et plus vite.