un peu plus vite, peut-être ( et l’objet cruel de l’angoisse)

1 mars 2016 | mars 2016 | brouillonne de vie | , , , , , , , |

Donn, au lit, une Q suffisante de degrés, lundi 29 février, 23:16

Je lis.

Daniel Pommereulle Objet Hors saisie (1964) Boite de peinture, lame de rasoir 10X8,5 cm
Daniel Pommereulle
Objet Hors saisie (1964)
Boite de peinture, lame de rasoir
10X8,5 cm

« Le ciel nous tombant sur la tête serait un bonheur. Caractère incompréhensible de Ia superstition gauloise. Quand ça arrive, c’est là, et sans doute n’y a-t-il rien dans tout ce qui arrive ou peut arriver qui soit aussi près de vite ou de rien. Savoir l’éclair garder serait la vraie, l’impossible devise. Art de vivre ennemi de la fiction, du rêve, du vague (rien est à l’opposé de vague).»

« DP ; ou le Dictionnaire Portatif de Daniel Pommereulle » de Jean-Christophe Bailly  IN Ferdinand Gouzon, Daniel Pommereulle –  Huitièmement, qu’est-ce que la cruauté ? Editions Multiple, Paris, 2016,  p. 160.

1er mars, mardi, Donn, 11h00

DP : … vie, vite, vide … l’éclair, le vite, le rien

à quoi je songeais cette nuit, moi qui  suis toujours dans la lenteur (dont l’âme est la lenteur).

… et la cruauté … mais la cruauté et le vite  ….or la cruauté et le vite

et la semaine dernière, avec ma mère, c’était bien ça : la cruauté, le vite. le trop vite. le trop cruel.

je songeais à cet objet de Pommereulle que décrit Ferdinand, cet objet insaisissable (parce que bardé lardé de lames de rasoir)

quel est-il cet objet, que m’apprend-il sur ce que je vis avec elle, ma mère. que me dit-il de l’angoisse,  de l’objet au cœur de l’angoisse, nommé par moi « cruel » (aussi cruel que son nom) (dans la suite probablement de ma lecture du l.  de Ferdinand.)

car je ne sais de quel côté chercher, ou s’il faut laisser tomber. analyser encore,  expliquer encore,  chercher à décrire encore. ou trouver autre chose. trouver à cette angoisse,  à cet insaisissable, une autre assomption, un autre destin,  un autre arrangement que celui des mots.

Pommereulle et sa vitesse : ce n’est pas une tension que je puisse soutenir cependant (moi qui suis lenteur et puissance toujours au bord de la défaillance).

et je songeais cette nuit aux tourments qui étaient les miens quand je suis arrivée à Paris, il y a une quinzaine d’années. qu’un analyste d’ailleurs avait  diagnostiqués, interprétés, nommés, baptisés : « angoisses », me soulageant au moins dans la mesure où je disposais enfin d’un angle, d’un coin par où saisir l’état pitoyable dans lequel j’étais. l’analyste convint également du traitement aux AD (on y revient, on les retrouve), malgré mon désagrément : car,  on le sent,  qu’il y a quelque chose, dans l’angoisse, quelque chose qui détient, qui attient à ce à quoi l’on tient plus qu’à n’importe quoi d’autre. (MY PRECIOUS,  murmure-t-on d’une voix assoiffée.) enfin, l’analyste sut me convaincre que c’était ce qu’il y avait de mieux à faire. qu’il serait encore possible de travailler là-dessus malgré l’apaisement apporté par les antidépresseurs.

je ne dirais pas cependant qu’aujourd’hui je retrouve l’angoisse, maintenant que j’ai cessé les AD, non, je ne dirais pas cela, car cette angoisse est toujours revenue quand je revoyais ma mère. et je m’en suis cette fois d’ailleurs plutôt honorablement sortie et plus vite.

11:50 plongeon rapide dans la baignoire  puis préparer à manger (sa salade de kasha, kale et patates douces). vite.

il y a bien une urgence qu’il faut rejoindre. :-)

donn, jeudi, 7:46, réveillée par oiseaux

3 mars 2016 | mars 2016 | brouillonne de vie | , , , |

jeudi, 7:46, réveillée par des oiseaux, 17 degrés, j’ai relancé le chauffage.

 

HIER – au réveil, angoisse à propos de ce que j’avais écrit la veille… à propos de l’angoisse justement et ennuyée à l’idée que nous ne soyons pas sortis, ou si peu, que nous n’ayons pas FROPITE-DE-LA-BELLE-NATURE – et les arbres.  aussi ai-je entraîné jules dehors et en avons-nous étreint quelques-uns, d’arbres.  puis, il est rentré, son heure d’écran approchant.1  de mon côté, j’ai prolongé la ballade avec le Ches.

– Fer. et Pomm. , eux peut-être un peu trop confiance en la pensée pour moi. –

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à mon tour rentrée, me suis déplacée dans la cuisine,  manipulé des objets en faisant des pas, à droite, à gauche, en tentant d’être centrée – de me centrer sur mon tantien – dans l’espace restreint de la cuisine. manipulant, maniant les divers éléments préparés la veille en vue de la préparation d’un tofu mariné à la citronnelle auquel je m’essayais. il ne restait qu’à suivre les dernières indications de la recette, c’était peu de choses.       ( et je songeais qu’il faudrait que j’en finisse avec cette série du blog : « Pour en finir avec les antidépresseurs« . et que peut-être, à partir de maintenant ce serait : « FACE A L’ANGOISSE ». ou alors, plus simplement : « L’ANGOISSE ».  or ça, physiquement, à ce stade, cela seulement que j’arrive à en dire, c’est – quasi rien, sinon : Pression au niveau du cerveau, au niveau de la dure mère (la dure mère, ça fait partie des méninges, ça ne s’invente pas).  là, ça grésille, ça chauffe, c’est mon signal d’alerte. voilà, elle est là, l’angoisse, c’est dedans elle que tu es maintenant).

(NOTE: je n’adore pas que ces histoires de chi, d’énergie, soient entrés dans ma vie, seigneur, ça m’embête – après la psychanalyse, ça -, encore un de ces trucs pas présentables, juste bons à provoquer des sourires au coin des lèvres sceptiques.)

ensuite, en vrac: 

après-midi, taï chi dans le salon: 11 et 24. 

après ça, crépettes ( =  pancakes minutes) (toute trace d’angoisse disparue) avec jules.

et, en début de soirée, dans un coin trouvé L’ incorazionone de Poppea,  écouté le premier CD —–  Disprezzata Regina, Disprezzata Regina ——-  ma voix préférée reste celle de Poppée… ah – ce que l’on trouve dans les coins, par ici… c’est très rare, que je mette, «  de la musique à moi », de la musique de mon enfance, de la musique qui : tout de suite : diapason immédiat. me suis assise, ai écouté. j et f étaient là. f, travaillait. j. faisait des légos.

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terminé avec  Les variations Goldberg  en passant rapidement un coup de torchon espagnol sur le carrelage noir et blanc, autour du tapis, entre les pieds des assis, m’astreignant à la plus grande imperfection possible. pour le dire rapidement : bonheur.

soir : Better call Saul, dernier épisode de la dernière saison.

– sinon l’idée de rentrer tête baissée, de front, de face dans le vieillissement,  vaillamment. de plein fouet.
se prendre ça dans la gueule et l’exposer au monde, et que le monde se taise, encaisse : DANS TA FACE

dans ta face
dans ta face au carré, plein soleil, imperfection mortelle

 

Notes:
  1. horaire des vacances et des jours férié : il est autorisé à « faire de l’écran » (télé, ordi, jeu vidéo, etc.) à partir de 11 heures. en théorie, il n’a droit qu’à une heure. []

dimanche

6 mars 2016 | mars 2016 | brouillonne de vie | |

Bois café,  8h, au lit, noir, tout le monde dort.

Pas vrai que j’aime tant que ça à écrire sur ce téléphone.  J’aime le peu de place qu’il prend, le peu de bruit qu’il fait,  la petite taille de son écran brillant dans la nuit grâce à quoi je focalise mon attention en un point restreint, compact, son inconfort même me gardant de m’éparpiller – de surfer par exemple. Sinon, j’y pratique des phrases plus courtes que mon ordinaire ( soit du fait de la susdite étroitesse de l’écran, soit que je veuille plus rapidement atteindre le point (de la fin de la phrase),  de façon à me rassurer quant à l’effective possibilité d’écrire sur cet engin et continuer d’avancer, m’offrant alors cet étrange, non-invité, bienvenu, neuf petit plaisir, du point que je tape,  particulier, léger, rebondissant), tant il est vrai que  je ne peux pas m’y esquinter à les corriger indéfiniment (ce qui n’est hélas plus vrai dès que je passe à la publication sur WordPress, sur le blog, que je pratique sur un écran d’ordinateur et où je peux donc malmener mes phrases inlassablement, ce qui est le cas pour le moment, je manipule des virgules, je fais sauter des points, et d’une façon qui finit par devenir un petit peu angoissante. Le point rapidement apporté à la fin de mes phrases sur le petit téléphone comporte donc cette jubilation inédite d’être un point allé droit au but, purement, simplement, sans circonvolutions inutiles et pouvant s’avérer déplaisantes. En effet,  je ne maîtrise pas du tout la frappe sur cet appareil (cela dit, je le note à toutes fins utiles, il est possible que ce soit au lit que je m’en sorte le mieux). Mais comment font les gens pour taper à deux pouces, ça, je regrette de ne pas le savoir – et non sans une pointe d’amertume à l’idée que les « jeunes » y parviennent mieux que moi. Perso, je le tiens dans la main gauche (celui-ci, le Samsung S6; le précédent, le Samsung Galaxy Note 2, je le tenais à  deux mains), je tape un peu,  très peu,  du bout du pouce gauche et pour l’essentiel du médium droit. Le plus agaçant,  je crois, c’est que régulièrement, avec le petit bout de chair, de gras qui se trouve à la plante du pouce (gauche donc), j’appuie sur la touche 123 du clavier (SwiftKey) et perde le clavier des lettres –  faut que je maigrisse du gras du pouce ou que je réduise encore son utilisation, que je me résolve à n’écrire qu’à un seul doigt. Enfin,  assez rapidement, j’ai mal aux mains. Et, j’avoue stupidement aimer que cet appareil soit si lisse. Lisse comme du verre poli mais avec l’élasticité et la chaleur du plastique. J’ai terminé hier soir la lecture du livre de Ferdinand. Il faudrait que je lui écrive, je m’en voudrais de ne pas le faire. Mais je ne trouve particulièrement pas mes mots en ce moment, enfin surtout quand je m’adresse à quelqu’un. Je n’y arrive plus bien, je panique, tout se disperse, les mots, il me semble que je les vois s’envoler,  me quitter,  je me sens dans un sentiment d’immaîtrise absolue. Et puis ce livre,  et les livres en général,  que j’aime… – BATTERIE FAIBLE ! Va falloir que je change de place !  VOILA ! Lumière (brillante, étonnante, c’est soleil dehors) et froid du salon! – Les livres donc, je m’en veux, toujours, de ne pas leur rendre, à chaque fois, l’hommage qui, me semble-t-il, leur est dû. De ne pas arriver à restituer ce qu’ils me font, comment ils pénètrent ma vie. Il me semble être toujours en-deçà de ce qu’ils m’offrent, et je pense que je ne m’en voudrais pas tant si je ne ressentais pas,  de l’intérieur, là, sous la peau, tout près, la possible expression de ce qu’ils entraînent, amorcent en moi. Les fils qu’ils tendent, que je pourrais saisir, étirer, tisser. Pourquoi faut-il que je reste toujours en deçà de quelque chose, de quelqu’un, pas à la hauteur de moi-même. Maintenant c’est Chester qui est venu s’installer sur moi…. décidément, on ne peut pas écrire tranquille dans cette maison.

  20160306_095951 20160306_100156_001 10:06.

où l’on touchera un mot de la jouissance afférente à la honte et à la culpabilité (avec du Dostoïevski dedans)

8 mars 2016 | mars 2016 | brouillonne de vie | , , , , , , |

MARDI MATIN, huit mars 2016, 10 h 53 minutes. F bureau, J école.

Malheur de malheur, j’ai craqué avant-hier et j’ai acheté un paquet de cigarettes.

Venions de rentrer de Donn, c’était le début de soirée déjà avancé, nous n’allions pas déballer les valises plus avant, elles resteraient probablement ouvertes au sol jusqu’à jeudi. Assis dans le canapé, Jules jouait à Portal 2. Dans son fauteuil, F faisait ses trucs sur ordi.

J’errais.

Soudain, j’ai vu sur la table du salon ce livre qui y traîne depuis un certain temps, probablement par moi sorti de la bibliothèque pour des raisons oubliées, Le sous-sol de Dostoïevski ! J’ai dit alors à J. que j’allais me servir un verre de vin, m’installer à côté de lui et le lui lire pendant qu’il jouait.

Faire la lecture à Jules, ça n’arrive bien sûr plus qu’à de rares occasions. Là, c’était autre chose. Énervée par l’ennui, j’avais eu cette idée de lire à autre hautre haute voix un livre que j’avais aimé, qui avait compté, dont j’avais partagé l’amour avec ma mère qui me l’avait fait découvrir. Et qui parle de sujets qui me sont chers, auxquels il m’avait d’ailleurs fastueusement initiée : la honte et la joie qui s’y lie, l’aveu et sa brûlure, la culpabilité et son triomphe sirupeux, épais. Autant de matières qui ne s’abordent pas nécessairement de front.  Qu’elles parviennent aux oreilles de Jules sans qu’il aie à les  écouter, distraitement, me paraissait –  pour moi lectrice également -,  finalement particulièrement adéquat. Approprié également à mon état nerveux, mon envie d’autre chose, d’un plus quelconque, oserais-je dire « cruel » – Comme une envie de mordre.

Donc, je me suis mise à lire… Ce livre est d’une force… Ah ! Je m’y suis pas mal laissé prendre. Il me manquait même, rétrospectivement, de n’y être pas retournée plus souvent, à ce livre, cet auteur, sa matière, sa grandeur, son humour, sa bonté, mais aussi au jeu et à l’interprétation. Donc, mon degré d’hypersensibilité a augmenté d’un cran et j’ai embrayé dans le mode susceptible, comme à chaque fois que j’aborde, que je fais état de ce à quoi je tiens.

Aussi, lorsque F. a mis de la musique sur son petit ordi, de son petit Facebook, grogniasse, bitch, j’ai pris la mouche, me suis trouvée heurtée, cognée. J’ai bien essayé de me retenir, mais il a fallu que j’arrête. Calmement, j’ai annoncé que je sortais, que j’allais boire un verre, qu’ils pouvaient manger sans moi.

C’est donc ainsi que je me suis retrouvée au tabac du coin, une bière buvant et… fumant une cigarette. Celle qui me faisait envie depuis que nous étions rentrés, qu’exigeait mon état de nerfs.

Mots-clés : honte, culpabilité, jouissance.

que c’est au plus intime que se lie la honte,  à la jointure du corps et de l’être.

Ma mère. Il faut et il suffit que je la laisse jouir tranquillement. Pour elle, son attitude, c’est jeu, c’est comédie. Pour moi, c’est drame. Peut-être parce que je ne peux m’empêcher d’y considérer le désir sacrifié (et que je sacrifierais à sa suite).

Et si j’avais tort.

D’une part parce qu’à ne pas supporter l’acharnement qu’elle met à se dénigrer, que je ressens dans ma propre chair, ce n’est en fait que sa jouissance que je ne supporte pas (et ça, Lacan nous l’a enseigné à tous : c’est NORMAL : que l’Autre jouisse, ce sera toujours à nos dépens, ce sera toujours menaçant (voir Télévision sur le racisme) ) ; ensuite, parce que le désir… paraît bien peu fiable par rapport à la jouissance (et ce serait là son moindre défaut)… à bien des égards n’apparaît guère comme un moyen compliqué, industrieux, de se défendre de la jouissance quand elle s’avère par trop létale.

quand c’est raté c’est réussi

15 mars 2016 | mars 2016 | brouillonne de vie |

lundi 14,

15-03-2016 11-31-16

° plus trouvé le temps d’écrire ces derniers temps. dois l’accepter.

° tope-là ~ cet aprèm, convenu avec JCE de poursuivre notre travail. du coup, devoir finir ce livre. que nous co-signerions. vois pas comment y parvenir. crève de trouille. plein de raisons pourtant de vouloir le faire. la confiance que m’accorde JC et l’intérêt de son travail n’étant pas des moindres. cette idée que nous nous aidions. je l’aide, il m’aide. quelque chose d’exceptionnel. de contre nature (humaine). nous nous connaissons peu. il y a juste cette rencontre, dans le travail. n’en reste pas moins que c’est une décision difficile ce sera une décision difficile à tenir. le plus difficile étant la peur de ne pas y arriver et le temps que ça va me prendre. car je veux aussi écrire vraiment autre chose.

° puis, ce soir, veux préparer Poha (plat indien). mais m’y suis prise trop tard. cuisine dans désordre indescriptible. j’essaie de me concentrer sur les gestes. il m’est difficile de ne pas m’en vouloir de m’y être prise, une fois de plus, en retard, de ne pas arriver à me discipliner. je fais le reproche à F de ce que je ne les ai pas appelés pour m’aider. //  la fête, la possibilité de la fête, de l’entrain est toujours à portée – de l’entrain, de l’entraide -, pourquoi faut-il une fois de plus que je choisisse les récriminations. freaking monster. // et finalement le plat, en gros composé uniquement d’épices, me paraît fade (mais, j’avais oublié le Kala namak).

(c’est le combat contre ma mère, contre l’angoisse de ma mère, qui se jugeait toujours si sévèrement, qui ne nous aurait jamais servi un plat sans nous dire que « C’est raté.« 
alors, que je suis moi et que je vis avec des personnes joyeuses. je vis avec des personnes joyeuses. et que j’ai appris, que je le sais, que quand c’est raté : c’est que c’est réussi ( le fantasme s’est rejoué. l’inconscient s’est satisfait. et tous les autres autour s’en sont pris plein la face.) )

 

semaine dernière, rétrospectivement, ce qu’il en reste:

LUNEDI : soir trouve pas le courage d’aller taï chi

MARTEDI: prétexte grève RER pour toujours pas aller taï chi. notes prises ce jour-là:

15-03-2016 12-10-50

MERCREDI : achète quelques vêtements (mais ai honte de l’argent dépensé). décide de ne pas faire la lessive. angoisse sournoise ne me lâche pas. nerfs.

YEUDI,
matin, premier matin
où me sens un peu mieux, en profite pour aller au taï chi. cool.

après-midi, follement difficile, catastrophe. va-t-il continuer à falloir que le moindre petit faire (faire imposé, faire pour pas-rien, ici en l’occurrence s’agissait simplement de faire le ménage (avec Maria qui plus est)) me propulse dans les contrées parallèles de l’angoisse.
krunk.
d’écrire cela. décrire cela.
les causes, doit y en avoir. (y en a. ouah rivée à l’objet rien, mon tit objet SURTOUT-RIEN; m’en détachai-je, j’en bave. pourtant tout de même, pas comme si j’l’abandonnais définitivement. dpuis le temps qu’on se connaît… )

VENDEREDY, repos. travaillé au blog JCE. Sainte Thérèse d’Avila.

SAM:

matin. réveil étonnant, tôt. au lit, relaxation – chi des intestins. puis salon, canap, lecture du bouquin sur la médecine chinoise. d’écrire cela, décrire cela.

l’un après l’autre, ils se lèvent.

j’avais prévu de faire des courses indiennes (chez Vélan, Saveur, Senteur et Boneur – Paris) pour cuisiner un gâteau pour le soir, mais matinée trop au bonheur d’aller bien.

l’après-midi pourtant dérape. j’emmène les autres en promenade vers l’épicerie et soudain m’énerve. je ne m’énerve que parce que je les emmène avec moi et que je le voulais depuis longtemps, que parce que je fais ce que je veux. une phrase de F suffit à me faire entendre/accroire qu’il ne veut pas venir, qu’il ne voulait pas venir. je le dispute. Ce n’est pas à voix haute, c’est à voix modérée, contenue, c’est pénible, dans le soleil, dans les rues de Paris. ils sont patients, ils m’aiment, je m’en veux tellement, je me rattrape. Jules marche près de moi, silencieux, je le prends par l’épaule. il me prend par la taille. il fait beau, nous marchons. je sais que je dois faire plus attention à eux, encore plus attention à eux, à lui. je ne veux pas qu’ils aient trop peur de moi, pour moi. ils m’aiment, ils patientent. tout est si fragile, tendre. que puis-je faire. n’est-il pas temps encore de faire quelque chose pour transformer cela, cette scène.

soir, soirée, belle soirée, dîner stromboli. amitié, choses dites, choses étonnantes, et larmes que je vois dans les yeux d’E. que je vois ou que je rêve. la serre brièvement dans mes bras. sommes-nous tous un peu hébétés? de l’alcool et des cigarettes qui me laissent indemnes pourtant et le lendemain également, avec seulement cette soif d’écrire, trop d’idées, pas encore assouvie. ce désir qui se précise. compliments reçus à propos de ce que j’écris ici qui me font tourner la tête. touchée.

 

23h56 tout est important. je crois qu’écrire est plus important, mais écrire n’est qu’une chose parmi d’autres. écrire n’est qu’un refuge. je peux sortir parfois du refuge. et je peux ne pas-tout écrire. c’est d’ailleurs ce que je dois faire : ne pas-tout écrire. surfer d’une vague à l’autre, d’un monde à l’autre.

SURTOUT-RIEN, l’objet: il n’y a rien que j’aie jamais trouvé inintéressant. d’où : vis au bord du trop.
le taï chi pourrait me donner un habitacle neutre, vidé de moi, mon corps, ses organes, apprendre leurs noms, les écouter, me taire, accompagner leur digne silence.
écrire: aussi fige le mouvement, m’a-passion de tout. j’aimerais aussi que l’écriture finisse par me mettre au monde comme sujet (toujours le goût du drame).

encore une autre semaine.

now, work.

et d’amertume

17 mars 2016 | mars 2016 | brouillonne de vie |

mercredi 16

panique au réveil à l’idée d’avoir à travailler sur ce livre (JC) et veux effacer le texte publié hier sur mon blog.
après-midi, pourtant presque bonne humeur, presque pas de danse esquissés entre 2 courses, une visite chez le médecin pour l’oreille de Jules, un article publié chez JC (si ce n’est que ma quasi-fougue m’entraîne à me couper les cheveux moi-même (not so good idea)).

 

jeudi 17//// 6:57

oublié de noter, à propos de la semaine dernière, le retour dans nos assiettes de la salade de blé (mâche),
précédé d’ailleurs de celui du chicon (endive),
leurs retrouvailles enfin.
ils y  sont venus sans tambour ni trompette, l’air de rien, cependant qu’ils m’avaient fait envie, précisément, pressamment, prestement.
envie que j’ai satisfaite et qui m’a satisfaite.

certes, je n’arrive pas encore à intégrer ces nettes et nouvelles gourmandises dans mon timing (“Tout problème en un certain sens en est un d’emploi du temps.” G. Bataille, Méthode de méditation), ce qui titille encore exagérément mes nerfs.  or, ces retrouvailles gustatives m’avaient aidée à surmonter l’angoisse,  rondement percé quelques trous dans son trop-plein.
d’avoir oublié de le noter, ça a été faire preuve d’ingratitude. nous ne voudrions pas que le compliqué seul comptât.

cela m’est revenu hier soir en nettoyant de la salade de  blé. entre les doigts, au bout de mes doigts la douceur, le rebondi, l’élasticité tendre de ses petites feuilles. verdure, vie,
ressentie jusque dans mon ventre
(et qui m’a fait songer une fois de plus à ce joli film : Les délices de Tokyo, à  assurément voir, malgré le léger regret que l’on éprouve à ce que le récit principal, celui de la préparation de la pâte An ( lapâte aux haricots azuki qui fourre les Dorayaki),  y soit  redoublé par le récit qui suit de certains détails, certes dramatiques, de la vie des protagonistes,  à mon sens déjà largement présents dans la vison de leurs visages, de leur corps se frôlant dans l’étroite cuisine, sublimés enfin – au sens de aufgehoben, de Aufhebung –  par la rencontre qui a lieu là, dans la lumière d’un printemps Tokyoïte).

sinon,  gaffe, c’est jeudi et jeudi c’est toujours le pire jour.

yo, go.

 

les delices de tokyo les delices de tokyo 2

l’anatomie à revoir

18 mars 2016 | mars 2016 | brouillonne de vie | , |

vendredi, 10h26, F grippé, médecin passé, médicaments achetés, enfin recouchés. je vais vite fermer la porte pour qu’il fasse plus noir encore. mioum. ah, et maintenant, dormir ou écrire ? fermer les yeux un moment.

d’hier
taï chi
cours de n.

au sol,
sur le dos, jambes pliées (pieds rapprochés des fesses),
relevés, enroulés de la colonne, en partant du coccyx

(du coccyx,  dis-je, crois-je, c’est que j’ai toute mon anatomie à revoir, que dis-je, à voir ? à étudier (je songe parfois à me mettre au dessin). je ressens cela comme nécessaire et cette nécessité participe de ce sentiment de « ravoir » un corps, de gagner un corps avec le taï chi.)

enroulés du dos,  donc –
coccyx, sacrum, lombaires, dorsales, cervicales, occiput.
ce ne sont pas tout à fait ces points-là que n nomme, mais d’autres, des points qu’elle dit « charnières », ceux-là sont ceux dont je connais à peu près les noms.

n. incite à sentir chaque point, chaque endroit du parcours, incite à insister sur les « blancs » – les endroits où ça sent rien, où y a rien à sentir, à y insister, à s’y attarder, à y respirer.

ensuite, assis, chercher la position confortable

(cette position assise, en tailleur, est très importante, je le pressens de mieux  en mieux. position d’éveil, d’ouverture, d’écoute. a priori inconfortable. position à trouver chercher, qui entraîne une intelligence, une rencontre du corps particulière, où la zone du ventre est centrale.)

/ je n’arrive plus à tenir mon téléphone dans ma main gauche, ankylosée, douloureuse. repos. /

Image extraite de La voie de l'énergie par Vlady Stevanovitch chez Dangles
Image extraite de La voie de l’énergie par Vlady Stevanovitch chez Dangles

n engage « petite circulation« . remontée du chi le long de la colonne (même trajet que celui qu’on vient d’échauffer couché). puis, redescente depuis le sommet du crâne – en passant par point entre les 2 yeux, sternum, creux de l’estomac, repère avant) jusqu’au tong. n. demande que nous portions la même attention aux « blancs », que nous trouvions le moyen de faire en sorte que le trajet, le circuit devienne de plus en plus continu.

insister  sur les blancs, s’y attarder un peu, y respirer, « imaginer » en pensée le tracé du trajet.

et là, c’est très intéressant parce que je retrouve le même blanc que celui rencontré, nommé lors de la dernière méditation, que j’avais appelé, rencontré trouvé éprouvé : « manque ». c’est bien toute la zone du ventre qui est totalement absente, insensible, muette, qui ne répond pas du tout, comme insensibilisée, endormie, anesthésiée. et je retrouve des questions qui m’étaient déjà apparues avec le taï chi (tout de suite, avec le travail sur les repères, ces points-limites), des questions ou des réponses plutôt, concernant cette zone de mon corps, le ventre. ce ventre qu’on se reproche tellement d’avoir, fille, puis jeune fille, puis femme, ce ventre qu’il ne faudrait tellement pas avoir, dont les standards, les canons actuels de la beauté ne veulent en tout cas pas : l’impératif majeur : l’interdit majeur : pas de ventre. il ne faut pas avoir de ventre, quand ce ventre, on le sent, on l’a, au départ, on le sent, on l’a, alors on souffre de lui, on souffre à lui, on le déteste, on ne veut plus de lui, on ne veut pas de lui, on ne veut surtout pas de lui. Et là, voilà, avec le taï chi, eh bien, il faut qu’il revienne. on l’a tellement détesté qu’on avait fini par en perdre la sensation (voire même jusqu’à un certain point l’usage),  et maintenant, il faut qu’il revienne, on peut le faire revenir, on peut recommencer à avoir un ventre. c’est comme une réconciliation, 20, 30 ans plus tard. on a passé 30 ans sans ventre, dans le déni de son ventre, de son corps, et on en sort. et je sens, ce blanc qu’elle dit, n, et je suis contente. j’insiste, j’essaie de sentir, je ne sens rien, je ne sens pas, ou de façon minime, mais je suis contente, parce que je sais que ça va revenir. que je vais recommencer à avoir un ventre et quelque chose dedans. lui, mon ventre, il gargouille. puis celui de ma voisine, que j’aime bien, de 80 ans. alors, je souris. et je laisse le sourire là.

après, exercice encore augmenté, en intensité, si c’est possible, ben si. serrer le tong, au moment de l’inspiration,  tout de suite « ça  » monte très fort, et le relâcher avec l’expiration, quand ça redescend sur l’avant du corps – visage, ligne dans le visage, point entre les deux yeux, gorge, sternum, ventre – jusqu’à retour tong. et là, de nouveau, resserrer, remonter, etc.

et c’est très fort, presque trop, c’est intense disons, on s’accroche, on y va. n dit que maintenant il ne va plus y avoir de blancs, que normalement il ne devrait plus y avoir de blancs, que ça coule, à flux continu. ça monte vers le sommet de crâne, de là, voilà, ça coule vers le bas, c’est comme une rivière, c’est comme ça. comment c’est. voilà, c’est comme ça.

après ça, encore taï chi debout.

quelques onze (quelques exercices dit des onze exercices de santé chinois, de qi gong). l’exercice dit (je crois) du soleil. « voilà, on fait ça, vous sentez ça, et après ça, vous faites quoi, vous en faites quoi. vous continuez comment. vous continuez à venir au cours de taï chi, en retard et entre 2 RV ?  » voix égale.

puis,  108. avec encore cet incroyable truc du tong, serrer/lâcher.

des rires, et sérieux, sans relâche. (ce meilleur ménage : séririeux ;))

au sortir, Cath, – pfiouf, c’était bien aujourd’hui. – ah, oui, c’était bien, intense. tu as raison de le dire. c’était bien aujourd’hui.
 
j’ajoute qu’on dort très très bien au soir, qui commence très tôt,  de ce genre de séance. ça bouleverse, ça épuise.
 
bien,  j’ai commencé à parler de ce dont je voulais parler. 

demain, atelier méditation. en soirée,  séance spéciale d’initiation, ouverte aux amis. et zut, F malade! moi qui pensais qu’il pourrait venir avec ju!!!

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