c’est pas-tout qui est politique

2 février 2016 | février 2016 | brouillonne de vie | , |

pas-tout est politique (c’est pas-tout qui est politique)
(l’universalisme du tout ne convient à rien)
au politique également il convient un concept incomplet (qu’il s’affiche comme tel, annonce la couleur)

pour ma part, le politique concerne le vivre ensemble, la polis, le comment faire pour vivre-ensemble
et ne saurait se réduire à un moment révolutionnaire qui n’arrivera pas et dont le fantasme emprisonne la pensée et  inhibe l’action.

l’art se coltinerait le même impossible, l’impossible du vivre-ensemble. (il peut ouvrir des moments de possible aussi bien que révéler la cruauté de l’impossible, de même que la part de responsabilité de tout un chacun)

pas-tout est politique

2 février 2016 | février 2016 | brouillonne de vie | , |

pas-tout est politique (c’est pas-tout qui est politique)
(l’universalisme du tout ne convient à rien / ne convient qu’à rien)
au politique également il convient un concept incomplet (qu’il s’affiche comme tel, annonce la couleur)

pour ma part, le politique concerne le vivre ensemble, la polis, le comment faire pour vivre-ensemble
et ne saurait se réduire à un moment révolutionnaire qui n’arrivera pas et dont le fantasme emprisonne la pensée et  inhibe l’action.

l’art se coltinerait le même impossible, l’impossible du vivre-ensemble. (il peut ouvrir des moments de possible aussi bien que révéler la cruauté de l’impossible, de même que la part de responsabilité de tout un chacun)

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alors aussi, et qui touche à la subtilité de ce pas-tout politique, et sur quoi j’espère avoir le temps de revenir :

avec le texte ici : Audre Lorde, The uses of the erotic

et en français :  http://feminism101.blogspot.fr/2007/09/usages-de-lrotique-lrotique-comme.html

sevrage, etc.

13 février 2016 | février 2016 | brouillonne de vie |

morning (not mourning), samedi 8:51, tout le monde dort, dans la pénombre, je tapote sur mon téléphone.

gastro, suite au excès de la veille, de jeudi, m’a fait perdre 2 kilos.

ça m’est déjà arrivé, au tout début du sevrage, dans les premiers jours, cette sorte de gastro. à cause de quoi m’étais mise aux huiles essentielles (cannelle je-ne-sais-quoi, une goutte avec un peu de miel, c’est très fort, hier soir je l’ai diluée dans de l’eau chaude) et au gingembre. j’avais ensuite prolongé ça avec le massala chai et la cuisine indienne.  envie de réconfort. de senteurs, de goûts. envie d’hiver, de senteurs, d’odeurs, de goûts.

à rebours :

hier, vendredi, au lit, à rendre tripes et boyaux.

20160211_233001jeudi, en vrac, la fameuse sortie, le livre de Ferdinand, la soirée chez castel.

Arturo et Manu et me disent qu’ils me lisent, avec plaisir, en ce moment, le blog, la dernière chose au monde à laquelle je m’attendais. je ne sais pas très bien encore comment je vais deal with it, faire avec ça, ce que ça me fait, plaisir, bien sûr, mais c’est plein de questions, c’est tellement strictement utilitaire pour moi, d’écrire, en ce moment. pourtant ça m’encourage, mais à quoi. après tout, je voulais arrêter. bon sang, je ne vois pas ce qu’on peut trouver à tout ça.

krapo, très agréable, he knows everything, mettait des mots sur tout ce que je ressentais, tu as mal partout, tu te sens grippée, tu frissonnes, tu as froid, c’est normal.  très rassurant, finalement, à force d’être avec ça, seule avec ça, le sevrage, on finit par avoir des doutes, on n’est plus sûr de ne pas les inventer, voire de les invoquer, tous ces maux.

20160212_011327 20160212_011332Chez Castel, dans la nuit, sur moi, le regard de quelques femmes très souriantes, mais peut-être l’étais-je également, oui, certainement, en fin de soirée, extrêmement.

de l’un de ces regards, j’ai pensé par après que j’aurais dû le photographier, pour pouvoir l’observer, comprendre, voir encore. plutôt est-ce me rapprocher que j’aurais dû. mais mais j’étais dans ma bulle, et peut-être elle aussi. ça lui est arrivé plusieurs fois, de plus ou moins loin, dans l’obscurité de cette boîte de nuit, son plafond rouge (brillant comme le fond de la gorge d’Irma mais en version joyeuse), elle s’adressait à moi, me faisait des signes, je lui répondais, mettant à mes gestes, à mes mimiques, autant de doutes et de convictions qu’elle, sans que nous ne soyons arrivées, jamais, à aucune conclusion, nos gestes finalement dilués dans les limbes, entreprises par d’autres personnes qui passaient, plus proches. elle vêtue de beige.

2 magnums de vodka, très douce (et qui rendait les gens très souriants).

je me suis rendu compte que j’étais très sourde et que c’était très embêtant, eussé-je voulu parler, je ne l’eusse pu; est-ce que le chi peut soigner ça, est-ce irrémédiable?

une autre jeune femme, fille, m’a, elle, parlé longuement, sans que j’y comprenne rien, si ce n’est qu’elle n’accepta étrangement pas la réponse que je lui fis quand je lui affirmai que je ne faisais rien. trop jeune sans doute. enfin, ne pas la comprendre ne m’empêchait pas, ou au contraire m’obligeait, non pas à la tripoter, le mot serait trop grand, mais à la frôler, flatter, caresser (avec grande légèreté, mais tout de même, je ne devrais pas faire ça, j’ai tendance à faire ça, quand je suis à bout de mots, ce qui m’arrive plus souvent qu’à mon tour). je n’ai pas vu son visage, perçu seulement qu’elle était « jeune et jolie ».

il y en a eu d’autres, trop frôlés. lui, que j’ai agrippé par le tee-shirt, l’attirant vers moi. ou pas trop, au bout du compte. après tout, personne ne ne m’a giflée en retour. je dois faire ça à défaut du lien que j’arrive à établir. d’aussi loin que je me souvienne de moi, j’ai fait ce genre de chose, toucher les gens.

et puis, ils étaient gentils. (à mon sens, exceptionnellement gentils)

bon, c’est pas tout ça, faut qu’on parte. faut que je laisse ce récit là.

Un jour à Donn (avec Pomm) – l’idée est de garder l’ombre de l’oeuvre

14 février 2016 | février 2016 | brouillonne de vie | , |

Donn, 7 heures 35. Dimanche, chauffage cassé. 7 degrés quand nous sommes arrivés hier, maintenant je ne sais pas.

Après vérification : 14 degrés. Peu.

Glacée la maison dort. J’écris.

Ferdinand, tu écris qu’à un moment Pommereulle adopte une « stratégie de dépouillement« , enfin, ce ne sont pas tes mots, il faudra que je les retrouve… Il se défait de ses œuvres (qu’il n’aime pas appeler comme ça), il les détruits. D’où lui vient, viendrait cette sagesse, ou s’agit-il de  la tienne ? Comment cela s’acquière-t-il ? Ou pas? Puis-je la rejoindre, c’est la question, c’est ma question, pourrais-je, vais-je pouvoir? Et quelle est-elle, d’ailleurs, cette sagesse? Celle dont je manque. Tu peux bien sûr ne pas me répondre, après tout, le texte est là, et se suffit à lui-même. Je relirai tes mots plus tard; là, trop froid, peux pas sortir du lit. Ni allumer la lumière, tout le monde dort.

Je suis sortie. Regardé l’aube un instant, puis relancé le chauffage dans le garage. Plus qu’à attendre.

8h21. Hier, avons pu observer que le chauffage montait à raison d’un degré par demi-heure. C’est assez lent.

11h, 19 degrés ! petit déj, nettoyer la cour rapidement. Quelques morceaux de plastique pris dans les buissons. Des feuilles mortes abandonnées.

14h, 22 degrés, paradis !

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16:24, on repart bientôt.

L'idée, dis-tu, est de garder l'ombre de l'œuvre, c'est-à-dire sa présence mentale plutôt que physique. Et puis ne pas participer à la logique de circulation marchande [...] La volonté de garder la réminiscence du geste plutôt que l'objet physique lui-même. Rien à vendre, "l'occasion, unique, de dégager nos sens" (Rimbaud). La production, voilà l'ennemi, quand elle s'attaque à l'intégrité du cheminement de pensée de l'artiste.
L’idée est de garder l’ombre de l’œuvre, c’est-à-dire sa présence mentale plutôt que physique. Et puis ne pas participer à la logique de circulation marchande […] La volonté de garder la réminiscence du geste plutôt que l’objet physique lui-même. Rien à vendre, « l’occasion, unique, de dégager nos sens » (Rimbaud). La production, voilà l’ennemi, quand elle s’attaque à l’intégrité du cheminement de pensée de l’artiste. Daniel Pommereulle, Huitièment, qu’est-ce que la cruauté, Ferdinand Gouzon, Multiple, février  2016.
Je n’interrogerai pas Ferdinand. Les réponses sont dans le livre. Dans l’étonnement même que cause la réponse rencontre avec ce personnage, Daniel Pommereulle. Hors-norme, en effet. Pourquoi tout de suite chercher à comprendre,  et ne pas plutôt accepter d’être touchée par l’étrangeté.

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… que l’Amour est fils de Poros et de Penia

16 février 2016 | février 2016 | brouillonne de vie | , , , , , , , |

mardi 16 février 2016

taï chi tout à l’heure, à 19 heures. je n’en ai pas fait de toute la semaine dernière, j’allais mal,  il faisait froid, je voulais rester à la maison. il y avait eu le symposium tout le week-end. symposium de taï chi  où, après m’être désistée et n’être pas allée aider le samedi matin à 7 heures, offrant la dégoulinante excuse des mes angoisses,  je m’étais plus tard surprise à me plaindre encore, à S, toujours, et de mon genoux cette fois, ce qui m’a semblé trop, ce qui m’a dévoilé/révélé quelque chose de ma position, posture ( me donner à plaindre). quelles que soient mes difficultés, il faut que je mette un frein à ça (que j’aille voir ailleurs).

(Il y a des jouissances auxquelles il faut résister, comme celle où je suis l’incarnation de Penia, du pur manque; à mon âge, je ne dois plus trop m’attendre à ce que ça puisse encore exercer la moindre séduction,  que du contraire, c’est clair il faut que je résiste au désir de n’être que totalement démunie, ça ne peut que faire peur.  il faut que je passe à une version plus samouraï de moi-même : ne jamais se plaindre, ne jamais se montrer démuni !)

[ sur Poros et Penia,  respectivement père et mère d’Eros: http://auriol.free.fr/psychanalyse/eros.htm – mais j’aimerais retrouver les textes dans Lacan, plutôt :

" ... qui ne sait, depuis que Platon l'a dit, que l'Amour est fils de Poros et de Penia? [...] Si je vous amène à ce propos la formule, que l'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas, il n'y a rien là de forcé, histoire de vous sortir un peu de mes bateaux. Il est évident qu'il s'agit bien de cela, puisque la pauvre Aporia par définition et par structure n'a rien à donner, que son manque, aporia, constitutif. L'expression donner ce qu'on n'a pas se trouve écrite en toutes lettres à l'indice 201a du texte du Banquet, [...] C'est exactement la formule, calquée à propos du discours. Il s'agit là de donner un discours, une explication valable, sans l'avoir. "

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c’est surtout du transfert dont je me méfie. comment appeler ça autrement, comment nommer cela, quand on veut se faire bien voir par la maîtresse et le désespoir où l’on plonge quand la maîtresse ne fait pas attention à vous… la maîtresse ici étant n,  la pauvre…  j’étais tout à fait prête à l’aimer, mais. il ne faut pas. il faut prendre ce qu’il y a à prendre et au moment où on le prend et qui est aussi ce  pour quoi on a payé.  pas plus. patience. maniement du tout et du pas-tout. le tout étant la jouissance, la maman et la dépendance. pas-tout, c’est autre chose. une façon d’être adulte, de supporter l’impatience. se mettre pas-toute au taï chi.

pas-toute malgré qu’on s’y trouve dépendant de personnes qui vous apportent un enseignement. c’est là, que le transfert se noue.  la relation à ces personnes, il faut la travailler,  lui laisser son temps, il n’y a pas de raison qu’elle soit plus simple que n’importe quelle autre, et surtout, refuser de tomber, refuser d’aller plonger dans la dépendance. c’est d’autant plus difficile avec le taï chi que ce qu’on y apprend, approche, paraît vraiment à même de transformer la vie complètement.

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