vendredi 16 mai 2014

et l’incessance,

Cette publication est la partie 6 de 14 dans la série FLAMME ETERNELLE – une oeuvre de Thomas Hirshhorn

Didi-Huberman, ses Histoires de fantômes lors de la conférence :

que m’y a-t-il plu ? (en vérité, le travail, le travail et sa lenteur, le travail et sa démesure)  la question de la méthode, l’Atlas Mnemosyme comme méthode, instrument de pensée. de par sa matérialité, la place qu’il prend dans le monde; son existence matérielle ( vs l’immatérialité de mes « matériaux » sur l’internet). cette existence appréhendable directement par les sens, dans leur multiplicité – les yeux, bien sûr, la vue, mais le toucher aussi, la main, l’odorat peut-être, etc.
matérialité qui aura la vertu d’imposer la coupure, la découpe (de limiter l’infinitude…).

parmi les milliards d’images accumulées par aby warburg pendant des années, n’en avoir élu, choisi que quelques-unes. quelques-unes, qui tiennent dans les pages d’un livre, l’Atlas Mnemosyme, dans cet espace-là (qu’a-t-il de particulier cet espace ? de ne s’offrir pas comme infini, comme partout plein. mais au contraire comme fini, et donc appréhendable par la pensée de l’autre, du fait qu’il l’est par le corps de façon directe : l’oeil et les mains qui tiennent le livre (ou qui embrassent les cut-ups que Didi-Hu présente de ses films « préférés »). ça n’est pas démesuré.

Le corps à affaire avec l’infini bien sûr, a affaire et sait y faire. mais pour passer à l’autre, de l’un la jouissance doit renoncer à un peu d’elle-même, consentir à un moment de mesure. Car dans sa démesure, la jouissance de l’autre n’est pas accessible, voire me menace.

l’œuvre est ce qui permet le passage de l’ un à l’autre. de l’un et de l’autre, les infinis s’opposent, se rejettent. c’est l’extraction, le choix qui permettent le don d’un peu. et ce peu peut alors s’épanouir, grossir de la jouissance de l’autre, de celui qui reçoit.

je ne peux pas-tout te donner. car tout n’est jamais que le lieu de ma jouissance, qui, en que telle, toute, n’est pas partageable. seulement un peu, un bout (lequel pourra bien risquer devenir tout pour toi).

J’aime que se confrontent matérialité et pensée. Cette matérialité qui vient rendre pas-tout possible à la pensée, la confronte à son impossible. (à la pensée, en effet, tout est possible. c’est à se réaliser, à affronter sa réalisation dans le monde, hors de la cabeza,  qu’elle se confronte à son impossible et s’accomplit, pas-toute. A la pensée, tout est possible = ça ne cesse pas de s’écrire….  en pensées / c’est l’incessance, sa jouissance, son flot, flux des pensées qui s’oppose à ce qu’elle s’arrête. (à la pensée tout est possible, ce qu’il faut c’est que ce tout possible, cette incessance,  reste l’inépuisable source, cause, de mon désir jusques au moment où je passe à sa réalisation, et même lorsque je me trouve confrontée à l’horreur de son impossible, que je rencontre alors, et qu’il me faut apprendre à honorer) l’arrêt ne s’impose que du moment où je prends en main sa transmission à un autre qui n’est plus seulement imaginaire, soit que je lui parle, soit que je cherche à lui écrire. la parole aussi bien que l’écriture seuls ont la vers-tu d’actualiser l’impossible, le réel (de ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. / C’est la question à laquelle je n’ai pas cessé de me confronter depuis que j’écris dans un blog ou les choses peuvent pourraient ne pas cesser de s’écrire. or l’incessance, la jouissance, est au monde ce qui se partage le moins bien, sinon dans celle de la consommation (pourquoi ?) d’où mon blog est raté, immangeable, imbuvable. )

Matérialité aussi de la parole et présences des corps et des voix dans le cabinet du psychanalyste. La coupure du psychanalyste, de son interprétation ( peut-elle s’exercer n’importe où ??? quoi qu’il en soit fonctionnera-t-elle comme interprétation par celui qui l’est,  coupé,  l’analysant)

Me revient ce terme que Jules a utilisé à plusieurs reprises en sortant de l’exposition Flamme  :  « C’était du Grand N’importe quoi » – et la jubilation avec laquelle il disait ça. N’importe quoi…. Mes vieilles amours,  préoccupations. quelques livres, tout de même, de Thierry de Duve, à Flamme éternelle; mais curieusement mis à l’écart, dans une bibliothèque presque vide. j’aurais dû les déplacer…

(moi ça me brûle de partout et j’ai des brûlures d’estomac)

(pourtant la nostalgie du papier (se justifie-t-elle?) est-ce nécessairement la bonne voie?)

Chercher Jules à l’école.

13- 16 mai 2013

Aby Warburg Atlas Mnemosyne Planche 42 b
Aby Warburg Atlas Mnemosyne Planche 42 b

 

Aby Warburg Atlas Mnemosyne Planche 42 a
Aby Warburg Atlas Mnemosyne Planche 42 a

 

harun-farocki NOUVELLES HISTOIRES DE FANTÔMES au Palais de Tokyo 2014-05-11 16.15.31

Georges Didi Huberman Schéma de l'exposition et liste des films
Georges Didi Huberman Schéma de l’exposition et liste des films

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mardi 2 février 2016

pas-tout est politique

pas-tout est politique (c’est pas-tout qui est politique)
(l’universalisme du tout ne convient à rien / ne convient qu’à rien)
au politique également il convient un concept incomplet (qu’il s’affiche comme tel, annonce la couleur)

pour ma part, le politique concerne le vivre ensemble, la polis, le comment faire pour vivre-ensemble
et ne saurait se réduire à un moment révolutionnaire qui n’arrivera pas et dont le fantasme emprisonne la pensée et  inhibe l’action.

l’art se coltinerait le même impossible, l’impossible du vivre-ensemble. (il peut ouvrir des moments de possible aussi bien que révéler la cruauté de l’impossible, de même que la part de responsabilité de tout un chacun)

~~

alors aussi, et qui touche à la subtilité de ce pas-tout politique, et sur quoi j’espère avoir le temps de revenir :

avec le texte ici : Audre Lorde, The uses of the erotic

et en français :  http://feminism101.blogspot.fr/2007/09/usages-de-lrotique-lrotique-comme.html

mardi 16 février 2016

… que l’Amour est fils de Poros et de Penia

Cette publication est la partie 18 de 22 dans la série Pour en finir avec les antidépresseurs

mardi 16 février 2016

taï chi tout à l’heure, à 19 heures. je n’en ai pas fait de toute la semaine dernière, j’allais mal,  il faisait froid, je voulais rester à la maison. il y avait eu le symposium tout le week-end. symposium de taï chi  où, après m’être désistée et n’être pas allée aider le samedi matin à 7 heures, offrant la dégoulinante excuse des mes angoisses,  je m’étais plus tard surprise à me plaindre encore, à S, toujours, et de mon genoux cette fois, ce qui m’a semblé trop, ce qui m’a dévoilé/révélé quelque chose de ma position, posture ( me donner à plaindre). quelles que soient mes difficultés, il faut que je mette un frein à ça (que j’aille voir ailleurs).

(Il y a des jouissances auxquelles il faut résister, comme celle où je suis l’incarnation de Penia, du pur manque; à mon âge, je ne dois plus trop m’attendre à ce que ça puisse encore exercer la moindre séduction,  que du contraire, c’est clair il faut que je résiste au désir de n’être que totalement démunie, ça ne peut que faire peur.  il faut que je passe à une version plus samouraï de moi-même : ne jamais se plaindre, ne jamais se montrer démuni !)

[ sur Poros et Penia,  respectivement père et mère d’Eros: http://auriol.free.fr/psychanalyse/eros.htm – mais j’aimerais retrouver les textes dans Lacan, plutôt :

" ... qui ne sait, depuis que Platon l'a dit, que l'Amour est fils de Poros et de Penia? [...] Si je vous amène à ce propos la formule, que l'amour, c'est donner ce qu'on n'a pas, il n'y a rien là de forcé, histoire de vous sortir un peu de mes bateaux. Il est évident qu'il s'agit bien de cela, puisque la pauvre Aporia par définition et par structure n'a rien à donner, que son manque, aporia, constitutif. L'expression donner ce qu'on n'a pas se trouve écrite en toutes lettres à l'indice 201a du texte du Banquet, [...] C'est exactement la formule, calquée à propos du discours. Il s'agit là de donner un discours, une explication valable, sans l'avoir. "

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c’est surtout du transfert dont je me méfie. comment appeler ça autrement, comment nommer cela, quand on veut se faire bien voir par la maîtresse et le désespoir où l’on plonge quand la maîtresse ne fait pas attention à vous… la maîtresse ici étant n,  la pauvre…  j’étais tout à fait prête à l’aimer, mais. il ne faut pas. il faut prendre ce qu’il y a à prendre et au moment où on le prend et qui est aussi ce  pour quoi on a payé.  pas plus. patience. maniement du tout et du pas-tout. le tout étant la jouissance, la maman et la dépendance. pas-tout, c’est autre chose. une façon d’être adulte, de supporter l’impatience. se mettre pas-toute au taï chi.

pas-toute malgré qu’on s’y trouve dépendant de personnes qui vous apportent un enseignement. c’est là, que le transfert se noue.  la relation à ces personnes, il faut la travailler,  lui laisser son temps, il n’y a pas de raison qu’elle soit plus simple que n’importe quelle autre, et surtout, refuser de tomber, refuser d’aller plonger dans la dépendance. c’est d’autant plus difficile avec le taï chi que ce qu’on y apprend, approche, paraît vraiment à même de transformer la vie complètement.

mercredi 15 juin 2022

la rédemption par le pas-tout

12:32
pas-tout. c’est l’idée du pas-tout, cette invention de lacan, qui m’a appris à faire face à quelque chose que j’ai pu identifier comme l’angoisse du tout. pour parer à cette angoisse, j’ai appris à pas-tout faire, à surtout pas-tout faire. là, par exemple, je décide de faire une lessive de 60 degrés. et ne pas faire la lessive froide. surtout pas. ça, ça rend possible le truc.

car ces jours-ci, assez noyée, dirais-je, dans l’impossibilité du faire.

il n’est rien que j’arrive à faire.

je cherche ce qui pourrait mentalement, intellectuellement le rendre possible, désirable. je ne comprends pas ce qui s’y oppose.

je cherche la chose que je pourrais faire qui rendrait possible le reste.

je tousse.

il fait 30 degrés.

hier, inquiète j’ai pris une microdose de champis. j’ai l’impression que cela m’aide. à faire des choses justement. ça désinhibe. mais cette nuit pas dormi à cause de la cigarette d’hier.

pas-tout faire

12:32
pas-tout. c’est l’idée du pas-tout, cette invention de lacan, qui m’a appris à faire face à quelque chose que j’ai pu identifier comme l’angoisse du tout. pour parer à cette angoisse, j’ai appris à pas-tout faire, à surtout pas-tout faire. là, par exemple, je décide de faire une lessive de 60 degrés. et ne pas faire la lessive froide. surtout pas. ça, ça rend possible le truc.

car ces jours-ci, assez noyée, dirais-je, dans l’impossibilité du faire.

il n’est rien que j’arrive à faire.

je cherche ce qui pourrait mentalement, intellectuellement le rendre possible, désirable. je ne comprends pas ce qui s’y oppose.

je cherche la chose que je pourrais faire qui rendrait possible le reste.

je tousse.

il fait 30 degrés.

hier, inquiète j’ai pris une microdose de champis. j’ai l’impression que cela m’aide. à faire des choses justement. ça désinhibe. mais cette nuit pas dormi à cause de la cigarette d’hier.

samedi 31 décembre 2022

logique mélancolique : « Tout ce que je dis est faux»

La logique mélancolique est d’un autre ordre (…), en ce que le manque y est beaucoup moins apparent. Le mélancolique va en effet jusqu’au point de non-retour où se profère, par exemple, cette phrase : « Tout ce que je dis est faux»1)

Si « tout ce que je dis est faux » est l’énoncé princeps de la mélancolie, alors je ne suis pas mélancolique, ou alors, la pratique de la psychanalyse m’a suffisamment introduite à la vérité de l’inconscient que pour survivre. (Si « tout ce que je dis est faux » prend son départ d’un amour inconditionnel, absolu du vrai, alors la vérité entraperçue vivement parfois dans mes lectures psychanalytiques ou au travers de mon expérience en analyse, cette vérité si bien mi-dite et si bien liée à une expérience de jouissance propre, unique, est précisément ce qui tend à me fonder comme sujet, non pas du désir de l’Autre, mais comme sujet de la jouissance, de l’Un. Un tel sujet est impossible – sinon dans le registre de la vérité psychanalytique). Il me semble que j’ai pu connaître des moments de « tout ce que je dis est faux », peut-être bien les moments les plus vides, les plus désappointants, où il ne reste plus aucun point d’appui. « Tout ce que je dis est faux », je peux l’éprouver aussi en sortant de chez l’analyste, à me sentir déçue par rapport à ce que j’aurais espéré pouvoir dire. C’est encore ce que je dis quand je dis que l’approche du pas-tout lacanien (mon approche théorique du pas-tout lacanien) est ce qui m’a (dans la pratique) soulagée du tout, est ce qui m’a aidé à combattre l’angoisse liée au tout. J’ai trouvé des solutions par le pas-tout.

Notes:
  1. F. Pellion, Mélancolie et vérité, chapitre 2, Paris, PUF, 2000. Il suffit donc à un sujet ordinaire d’être mélancolique pour produire des énoncés analogues à ceux que l’on rencontre dans les manuels de logique, où ils paraissent fabriqués. (En l’occurrence, cet énoncé-ci se superpose assez bien au paradoxe du menteur, connu depuis l’Antiquité et largement commenté par Lacan dans son Séminaire XI, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse, Paris, Le Seuil, 1973, spécialement les p. 127-129. []
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