Tracey Emin, découverte à Miami, ce musée d’art contemporain qui ne montre qu’une seule exposition, d’un seul artiste, et encore, petite exposition, d’une grande découverte, artiste, Tracey Emin. My story looks so much like hers. So I thank you, Tracey Emin.
Tant pour nous défendre du réel de nos habitudes que pour nous en rapprocher, en faisant une place au réel de ce qui n’est pas nous, de ce qui ne va pas dans le sens de notre inclinaison « naturelle », j’ai mis au point pour mon fils Jules, 9 ans, et moi-même, un mini-programme informatique que j’ai nommé Balthazar (( Texte publié (en partie) sur le site du 9ème Congrès de l’AMP, Un réel pour le XXIè siècle, dans sa rubrique « Bouts de réel ».).
Balthazar ne fait rien de plus que de choisir au hasard, dans une liste que nous lui soumettons après l’avoir mise au point ensemble, l’activité qui sera la nôtre quand notre désir se voit un peu trop englué dans la jouissance des écrans, dont l’autisme nous éloigne des chemins que nous pourrions prendre l’un avec l’autre. Balthazar donc décide pour nous d’une activité que nous ferons ensemble, à laquelle nous manquerions autrement de nous adonner s’il ne nous l’imposait, lui, à qui nous obéissons alors très exactement et très joyeusement.
Dans ces listes, nous mettons tout ce que nous avons au moins un peu envie de faire, de même que les activités qu’il peut nous arriver d’évoquer sans jamais les réaliser – par exemple, organiser un repas ou une petite fête à la maison, les invités sont alors également tirés au sort. Pour ma part, je donne aussi leur chance aux activités qui font a priori partie de mes devoirs domestiques (comme le rangement, qui passe alors au jeu).
C’est à la lecture de « La lettre volée » que m’est venue l’idée que le hasard est ce réel toujours à notre portée d’invoquer lorsque nous n’en pouvons plus de certaines de nos répétitions : « Car la passion du joueur n’est autre que cette question posée au signifiant, que figure l’automaton du hasard. “Qu’es-tu, figure du dé que je retourne dans ta rencontre (tukè) avec ma fortune ? Rien, sinon cette présence de la mort qui fait de la vie humaine ce sursis obtenu de matin en matin au nom des significations dont ton signe est la houlette.” »
Et si le désir peut sembler à la traîne, il trouve pourtant dans cet attirail, où le hasard vient à figurer l’ombre auguste de la mort, le maquillage léger qui ramène au papillotage le regard sinon létal de son visage trop nu.
Cela, j’eus à l’assimiler bien après ma lecture de La lettre volée, dans son fil pourtant encore quand, comme je traversais ces erres de déflation du désir qui vous absorbent en fin d’analyse, après que nombre d’idéaux se soient trahis pour ce qu’ils sont : commodes soutiens identificatoires dont la trame signifiante resserrée masque, de façon ratée et à grand prix, le manque à savoir de la jouissance, laquelle trouve aujourd’hui dans le jeu l’abri qui lui convient. Ombre bleue d’une paupière posée sur des yeux bleus.
NOUVELLES HISTOIRES DE FANTÔMES traite de la vie fantomatique des images dont notre présent, autant que notre mémoire – historique ou artistique –, est constitué. Arno Gisinger présente notamment Atlas, suite, (2011-2014) un essai photographique, un montage à la fois sensible et conceptuel d’images, une suite de « fantômes d’une exposition » se déplaçant en continu sur les cimaises du Palais de Tokyo. Georges Didi-Huberman rend un hommage à l’oeuvre d’Aby Warburg dont le grand atlas d’images – intitulé Mnémosyne, nom grec de la déesse de la mémoire et mère des Muses – réunissait un millier d’exemples figuratifs où toute l’histoire des images se disposait de façon à nous faire entrevoir les problèmes les plus fondamentaux de la culture occidentale.
Projections :
Dominique Abel, Aube à Grenade, 1999,« Aube à Grenade (En Nombre del Padre). Tourné en 1999, il traite la transmission familiale de l’art de du flamenco à travers deux « couples » père-fille : l’un est Manuel Santiago Maya, dit Manolete, le grand danseur de Grenade, et sa fille Judea, danseuse à son tour; l’autre est le cantaor Jaime Heredia, dit El Parron, et sa fille la cantaora Marina«
Bas Jan Ader, I Am too Sad to Tell You, 1971, http://www.basjanader.com
«Flamme éternelle» en tant qu’œuvre d’art – contrairement à une manifestation culturelle – prend position pour l’expérience «Art». «Flamme éternelle» veut marquer une percée au- delà du consensus et de la consommation culturelle. Seul l’art compte, seules la poésie, la philosophie et la littérature peuvent aider. En tant qu’artiste j’invite des philosophes, des écrivains et des poètes parce que je pense que se confronter à leurs idées, à leurs pensées peut nous aider à nous confronter au temps dans lequel nous vivons. Elles peuvent nous aider à nous confronter à la réalité dans laquelle nous nous trouvons et elles peuvent nous aider à nous confronter au monde dans lequel nous vivons. C’est pour cela que je demande aux auteurs invités de partager leur travail et leur passion pour ce qu’ils font depuis toujours. Et c’est pour cela que je ne leur demande pas de réfléchir à une prestation culturelle, je ne leur demande pas de proposer un produit ou de nous entretenir avec un objet culturel. Ce que je veux, c’est créer un espace d’art pour leur pensée, leur idée, pour une réflexion. Ce qui est nouveau dans «Flamme éternelle», c’est qu’une audience soit créée seulement grâce aux idées, grâce aux pensées, grâce aux réflexions des intervenants – poètes, philosophes et écrivains. L’audience sera créée par le contenu-même, par la pensée-même. Notre défi – à l’intervenant et à moi – sera de créer les conditions afin que la vision et la théorie de chaque auteur prenant la parole produisent une caisse de résonance, indépendamment du fait qu’il y ait un public présent ou pas. Dans mes travaux antérieurs impliquant des philosophes ou d’autres intervenants, je n’avais encore jamais proposé un espace sans trame horaire. C’est dans «Flamme éternelle» que – pour la première fois – les intervenants décideront eux-mêmes du moment de leur intervention. Je serai ainsi leur premier auditeur mais aussi celui qui les accompagne, en les aidant à mettre en place ce qui leur est nécessaire. Ce qui est important est d’être présent, que moi, l’artiste – l’invitant – soit présent, et que je crée les conditions d’un dialogue d’un à un, d’une confrontation d’un à un. Mais je ne serai pas le seul à être «présent», il y aura les invités et le public également pour donner forme à ce qu’on peut appeler l’amitié entre art, philosophie, poésie, écriture. Mon problème d’artiste est : de donner forme. «Flamme éternelle» est la forme de l’amitié entre art et philosophie, de l’amitié entre art et poésie et de l’amitié entre art et littérature. Cette amitié est basée sur ce que nous – artistes, poètes, philosophes, écrivains – partageons: la confrontation avec ce qui nous dépasse et ce que nous ne comprenons pas. «Flamme éternelle» veut donner forme à cette amitié élargie. «Flamme éternelle» est une œuvre d’art, c’est une sculpture dédiée à ce qui est actif et ne s’arrête jamais: la pensée. Le titre de cette œuvre, «Flamme éternelle», vient de la conviction que la « Flamme » de la pensée, de la réflexion, des concepts et des idées ne s’arrêtera jamais de brûler si nous l’alimentons afin qu’elle devienne «éternelle». «Flamme éternelle» est la forme de ce qui est incertain, de ce qui est vivant, de ce qui va venir, de ce qui n’est pas garanti et de ce qui est précaire. En d’autres mots de ce qui compte véritablement. Avoir une idée, avoir une pensée, avoir un plan, avoir une mission, c’est avoir quelque chose à brûler, à partager, c’est avoir du combustible, c’est créer du combustible. Il faut alimenter la «Flamme éternelle» avec ce combustible. «Flamme éternelle» occupe un espace d’environ 2 000 m2, accessible gratuitement, ouvert de midi à minuit, du 24 avril au 23 juin 2014. Durant les 52 jours de l’exposition, 200 philosophes, écrivains, poètes et intellectuels sont invités à partager leur travail, leur vision, leur pensée autour de deux agoras. L’artiste sera présent tous les jours, avec l’écrivain Manuel Joseph et le philosophe Marcus Steinweg. Une bibliothèque, une vidéothèque, des postes Internet, un workshop, un bar ainsi qu’une publication gratuite produite chaque jour sur place, seront quotidiennement à disposition du public. Thomas Hirschhorn, mars 2014
Quand on arrivé, c’était comme ça, tu vois, . Ah oui, nous avons rencontré Meda. Elle s’en allait. Elle nous a dit qu’ils avaient déjà beaucoup parlé. Et nous avions convenus de nous revoir là. Nous voyions les gens qui parlaient, assis autour de la flamme, avec ce grand panneau au-dessus d’eux, sur lequel il était écrit « ICI ON PEUT ENTRETENIR LA FLAMME. VENEZ ET PARLEZ, ON VOUS RÉPONDRA « , et c’était signé Jean-Luc Nancy (que j’aime bcp, et que F n’aime pas). Mais nous ne sommes pas restés là, nous étions trop curieux du reste. Ensuite, nous
enchantée donc l’autre jour par soirée passée avec Dominique au Palais de Tokyo, une conférence avec Didi-Huberman (par ailleurs annoncée entrée libre sur papier et sur le site, sans qu’il soit fait mention qu’elle était conditionnée par l’achat d’une entrée pour l’exposition (10 euros (qui deviendraient zéro si je m’inscrivais comme demandeuse d’emploi)).) Arrivées tard, nous n’avons pas eu le temps de voir l’expo avant la conf, tandis qu’après, comme j’eus l’idée qu’il fallait que nous nous posions d’abord un petit peu, rapidement, avec une petite bière, pour pouvoir la visiter ensuite – avant la fermeture des lieux, à minuit, la petite bière est rapidement devenue 4 ou 5 – moyennant quoi nous sommes évidemment sorties sans avoir vu l’expo, mais à l’heure prévue, de la fermeture, après minuit, où je me suis alors engouffrée, j’ose le dire: voracement, dans un taxi qui passait, après de trop courtes mais chaleureuses dans leurs intentions, embrassades avec Dominique dans la nuit, sous une fine pluie, directement en bas des marches du Palais. J’y étais, il faut le dire, également arrivée en taxi, dans un état d’angoisse assez remarquablement avancé, mais qui depuis a totalement disparu. Le désir, dirais-je, m’en est revenu, de par cette conférence, ainsi que la joyeuse alcoolisation qui s’ensuivit. Ce que la visite du lendemain à l’exposition de Thomas Hirshhorn, gratuite elle, mais où je suis allée – accompagnée cette fois de Frédéric et de Jules – après que nous ayons vu l’exposition Didi-Huberman, pour laquelle j’aurai donc repayé une entrée, n’a fait qu’amplifier, à un très haut point, au point que je puis craindre maintenant sa perte, du désir la perte, car il est parti dans des hauteurs, dont je sais me connaissant, qu’il me sera préoccupant d’avoir à dévaler forcément la pente dans l’autre sens, ma faible constitution dés(l)irante peu à même d’entretenir les feux de sa fièvre, rapidement que je suis rattrapée par mon coutumier sentiment d’impuissance à transformer en l’acte qu’il contient tout désir qui y tend.
Je te parlais de Flamme éternelle, l’exposition gratuite au Palais de Tokyo,
http://flamme-eternelle.com, de Thomas Hirschhorn. Jules ça l’a rendu fou. Il disait que c’était le paradis. Il disait « On aurait dit qu’il n’y avait pas de loi C’était le chaos. J’ai de nouveau eu le sentiment très fort que tout était possible. J’ai pensé que maman allait le sentir aussi, qu’elle allait sentir que j’avais raison, que tout était possible. » Il disait ça à son père, dans la voiture, au retour. « Qu’il y aurait pu y avoir la révolution. »
Il y avait du papier, de grands panneaux, où on pouvait écrire, dessiner – mais aussi sur les fauteuils, sur les tables. C’est la première chose que Jules a voulu faire, écrire, dès le premier pas dans l’exposition. J’avais un feutre. Il a écrit tu sais, ces trucs classiques, « Jules a écrit ici, pour l’éternité ». Mon feutre n’était pas très bon. Jules a alors dit que la prochaine fois il faudrait apporter du bon matériel. Puis, plus loin, il y a eu le polystyrène. En quantité gigantesque. Dont les gens pouvaient faire ce qu’ils voulaient. Des scies et du gros scotch marron étaient mis à disposition. De même d’ailleurs que des feutres. Jules disait « je suis amoureux du polystyrène. Je ne m’imaginais pas qu’on pouvait faire de telles choses avec du polystyrène. Est-ce que j’ai du polystyrène à la maison… »
La seule chose qui a assombri son bonheur son espoir son exaltation, c’est d’apprendre que cette exposition n’aurait qu’un temps. Que ça allait s’arrêter.
Il voulait y retourner le plus vite possible. L’annoncer à tous ses amis. Prévenir le Conseil d’école (il est délégué de sa classe) qu’il fallait faire une sortie là.
Passablement bouleversé donc. Son père aussi. Alors tu vois, si tu pouvais venir avec Ramona, ce serait bien. Si nous pouvions y retourner ensemble, ce serait bien.
Love
Véronique
nb : l’expo didi-hub : bien, mais,
c’est dommage qu’il n’ait pas obtenu de pouvoir passer l’entièreté de son choix de films en boucle sur le lieu de l’expo, ainsi qu’il l’avait demandé, et aussi que le Palais de Tokyo n’aie pas autorisé qu’on puisse marcher sur les films (alors que lui voulait qu’on puisse le faire!) et à côté de thomas hirsh., ça tient plus vraiment la route
Je n’ai toujours pas écrit ce que je voulais. En fait l’événement #flammeéternelle a complètement phagocyté dans mon esprit ce qui n’en constitua pourtant pas moins un, la veille, l’événement de la rencontre Nouvelles histoires de fantômes avec Didi-H. et Arno Gisinger.
Les deux démarches diffèrent totalement mais l’une me touche autant que l’autre – à la différence que l’œuvre Flamme éternelle a tellement touché Jules et F. Qui sont tout de même les personnes avec qui je vis. Et la réaction de Jules, rare et belle, et juste, splendide dans sa spontanéité, a immédiatement mobilisé ma responsabilité : comment faire pour que la flamme continue de brûler. Ne s’éteigne pas. Trouve à s’entretenir. Aujourd’hui et pour les siècles des siècles (comme l’écrivait Jules). Qu’il puisse continuer à croire… que tout est possible… Quand j’ai si souvent, moi-même, péché contre mon désir. ( Et quand jour après jour je lui annonce que pas-tout n’est possible ; ce qui n’est pas triste pour autant ; mais probablement moins surmoïque . Car j’admets que je proclame toujours trop vite que « ça ne sert à rien_ça ne marchera pas », c’est que j’ai moi-même peut-être trop cru que tout était possible, ce qui m’aura trop vite confrontée à… ce que j’aurai alors pris pour mon impuissance – qui trouvait à se constituer (quand on sait que l’impuissance est toujours préférée à l’impossible, au réel de l’impossible; et que l’impuissance table toujours sur le maintien d’un ou d’une qui l’aurait, la puissance, la toute-puissance...) Mieux vaut se dire « pas tout » m’est possible et que l’impossible puisse faire le fond de commerce du désir (jamais en manque/toujours manquant)).
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(formation du symptôme, suite: « maman, y a un truc marrant, c’est que quand la maîtresse a effacé un truc au tableau et qu’il reste encore quelque chose, qu’il reste encore des marques, c’est, c’est… insupportable. Au point que je n’arrive pas à en détacher les yeux, que je voudrais presque me précipiter pour terminer d’effacer, pour bien tout nettoyer. ça peut aussi arriver avec des taches sur la table.. ».)
Didi-Huberman, ses Histoires de fantômes lors de la conférence :
que m’y a-t-il plu ? (en vérité, le travail, le travail et sa lenteur, le travail et sa démesure) la question de la méthode, l’Atlas Mnemosyme comme méthode, instrument de pensée. de par sa matérialité, la place qu’il prend dans le monde; son existence matérielle ( vs l’immatérialité de mes « matériaux » sur l’internet). cette existence appréhendable directement par les sens, dans leur multiplicité – les yeux, bien sûr, la vue, mais le toucher aussi, la main, l’odorat peut-être, etc. matérialité qui aura la vertu d’imposer la coupure, la découpe (de limiter l’infinitude…).
parmi les milliards d’images accumulées par aby warburg pendant des années, n’en avoir élu, choisi que quelques-unes. quelques-unes, qui tiennent dans les pages d’un livre, l’Atlas Mnemosyme, dans cet espace-là (qu’a-t-il de particulier cet espace ? de ne s’offrir pas comme infini, comme partout plein. mais au contraire comme fini, et donc appréhendable par la pensée de l’autre, du fait qu’il l’est par le corps de façon directe : l’oeil et les mains qui tiennent le livre (ou qui embrassent les cut-ups que Didi-Hu présente de ses films « préférés »). ça n’est pas démesuré.
Le corps à affaire avec l’infini bien sûr, a affaire et sait y faire. mais pour passer à l’autre, de l’un la jouissance doit renoncer à un peu d’elle-même, consentir à un moment de mesure. Car dans sa démesure, la jouissance de l’autre n’est pas accessible, voire me menace.
l’œuvre est ce qui permet le passage de l’ un à l’autre. de l’un et de l’autre, les infinis s’opposent, se rejettent. c’est l’extraction, le choix qui permettent le don d’un peu. et ce peu peut alors s’épanouir, grossir de la jouissance de l’autre, de celui qui reçoit.
je ne peux pas-tout te donner. car tout n’est jamais que le lieu de ma jouissance, qui, en que telle, toute, n’est pas partageable. seulement un peu, un bout (lequel pourra bien risquer devenir tout pour toi).
J’aime que se confrontent matérialité et pensée. Cette matérialité qui vient rendre pas-tout possible à la pensée, la confronte à son impossible. (à la pensée, en effet, tout est possible. c’est à se réaliser, à affronter sa réalisation dans le monde, hors de la cabeza, qu’elle se confronte à son impossible et s’accomplit, pas-toute. A la pensée, tout est possible = ça ne cesse pas de s’écrire…. en pensées / c’est l’incessance, sa jouissance, son flot, flux des pensées qui s’oppose à ce qu’elle s’arrête. (à la pensée tout est possible, ce qu’il faut c’est que ce tout possible, cette incessance, reste l’inépuisable source, cause, de mon désir jusques au moment où je passe à sa réalisation, et même lorsque je me trouve confrontée à l’horreur de son impossible, que je rencontre alors, et qu’il me faut apprendre à honorer) l’arrêt ne s’impose que du moment où je prends en main sa transmission à un autre qui n’est plus seulement imaginaire, soit que je lui parle, soit que je cherche à lui écrire. la parole aussi bien que l’écriture seuls ont la vers-tu d’actualiser l’impossible, le réel (de ce qui ne cesse pas de ne pas s’écrire. / C’est la question à laquelle je n’ai pas cessé de me confronter depuis que j’écris dans un blog ou les choses peuvent pourraient ne pas cesser de s’écrire. or l’incessance, la jouissance, est au monde ce qui se partage le moins bien, sinon dans celle de la consommation (pourquoi ?) d’où mon blog est raté, immangeable, imbuvable. )
Matérialité aussi de la parole et présences des corps et des voix dans le cabinet du psychanalyste. La coupure du psychanalyste, de son interprétation ( peut-elle s’exercer n’importe où ??? quoi qu’il en soit fonctionnera-t-elle comme interprétation par celui qui l’est, coupé, l’analysant)
Me revient ce terme que Jules a utilisé à plusieurs reprises en sortant de l’exposition Flamme : « C’était du Grand N’importe quoi » – et la jubilation avec laquelle il disait ça. N’importe quoi…. Mes vieilles amours, préoccupations. quelques livres, tout de même, de Thierry de Duve, à Flamme éternelle; mais curieusement mis à l’écart, dans une bibliothèque presque vide. j’aurais dû les déplacer…
(moi ça me brûle de partout et j’ai des brûlures d’estomac)
(pourtant la nostalgie du papier (se justifie-t-elle?) est-ce nécessairement la bonne voie?)
Chercher Jules à l’école.
13- 16 mai 2013
Aby Warburg Atlas Mnemosyne Planche 42 b
Aby Warburg Atlas Mnemosyne Planche 42 a
Georges Didi Huberman Schéma de l’exposition et liste des films
/ là, où Jules a raison / où ? / tout est possible dit-il quel est ce tout? le tout nécessaire la nature du tout est d’être nécessaire la nécessité c’est le tout Et au tout Il ne peut être renoncé. le tout, fondamentalement, est la singularité même. et il n’y a de tout que d’un.
car il n’y a de tout que de jouissance, et à aucun d’un, il ne doit être renoncé (au nom de l’autre qui n’encaisserait pas l’un? )
ce qui m’a amenée à renoncer à tout. en vérité, la raison. tout n’est qu’un mouvement, un flux, et ne s’obtient jamais de l’autre.
mon erreur aurait été de croire qu’il n’y a de tout que signifiant. le tout dont parle Jules n’est pas le tout signifiant (même s’il tentera de se confondre avec lui). (c’est du tout signifiant que justement il n’y a pas. la jouissance elle, mouvement, est toute, toute entière contenue dans ce qui échappe au signifiant, au tout signifiant.)
STOP. ne plus aller plus loin.
(car du pas-tout signifiant la jouissance est toute. de l’objet séparé. de l’Un objet séparé. L’autre (le spectateur, le lecteur) peut l’avaler. Car sa bouche n’est pas infinie, ni plus que son appétit.) (pourquoi la flamme peut avoir des intermittences (avoir la flemme) (se montrer flemmarde))