premier samedi 2007, 13h02

7 mai 2007 | mai 2007 | brouillonne de vie | , , |

Mauvaise nuit que cette nuit où un souvenir est redevenu mauvais. Comme la semaine dernière, je m’attelle maitenant à écrire la dernière séance et ses suites. Je n’en ai pas envie ou ça me fait plutôt peur, mon esprit est vide, en fait je redoute de ne pas y arriver. Essayer de le faire sans y penser. Plonger, ou plutôt descendre les marches qui pénètrent la piscine. Tant que je ne le fais pas, je crains de restée hébétée, hébétée et tentée de garder les yeux clos. Trêve de précautions oratoires, ouvrons l’œil, allons-y. J’ai abandonné Fred à Jules (le pauvre. Le stylobille roule sur le carnet).

Séance : J’ai commencé en reprenant ce que j’avais découvert ici en écrivant. Hé zut, Jules pleure devant la porte. Je suis repartie de l’idée d’un avant et d’un après le certain événement en cause cette nuit, dont j’ai dit que je ne voulais pas le raconter, dont j’ai parlé en disant que j’y avais été confrontée à la méchanceté. A cause duquel, il me semble que je perds maintenant les mots. Il me semble que c’est déjà tout, que je n’ai rien à ajouter. Je sais que ce n’est pas vrai. Jules pleure, Jules hurle même, je ferme les yeux. Ce terme que j’ai utilisé m’a frappée, de « méchanceté ». Non point d’ailleurs celui-là, mais ceux de « gens qui avaient été méchants avec moi ». Et que c’était cela qui dans ce qui m’était arrivé m’avait « frappée », avait compté – plutôt l’aspect méchant que l’aspect sexuel.

J’ajoute que s’il m’a frappé, ce signifiant de « méchanceté », c’est qu’il est depuis longtemps présent dans mon analyse, c’est un signifiant que je connais bien, mais pas sous cet aspect-là. Je me suis trouvée moi-même « méchante ». Longtemps, je me suis moi-même trouvée « méchante ». C’est ce qui m’a effleurée, en séance. Par après, il m’a semblé que ce signifiant prenait là une coloration sexuelle. Plutôt que de dire « j’ai été abusée, sexuellement, abusée », j’ai dit « on a été méchant avec moi ». Je n’ai pu m’empêcher, y repensant le lendemain, de penser que la méchanceté était venue couvrir le sexuel. J’ai dit que ce qui s’était passé n’avait pas été compris. je pense que c’est cette collusion brutale de la méchanceté et du sexuel qui a fait « trauma ». J’ai repensé aux paroles de mon père, durant ses délires, à la fin de sa vie, à propos de l’horreur du rapport sexuel, de la violence, de la brutalité, de l’horreur. Enfin, l’énigme reste entière. J’ai rencontré quelque chose que je n’ai pas avalé, qui n’est pas passé. J’ajoute que cette idée de méchanceté ne m’est venue qu’au moment où je me trouvais devoir parler de ce souvenir. Pour ma part, je n’avais jamais jusque là pensé ça en ces termes-là. Au cours des insomnies qui ont suivi, je ne cessais de me repasser le film de ce qui s’était passé. C’était très désagréable, et c’est ce qui m’est arrivé vendredi.

En séance, je dis qu’à cette époque, je couchais avec tout le monde, j’étais un peu « innocente ». Comment le dire cela n’avait pas d’importance cela n’était pour moi ni bien ni mal, ce qui arrivait à mon corps n’avait pas d’importance. Il me semblait que les hommes voulaient cela, que cela leur faisait plaisir. Cela ne m’en faisait pas le moindre, mais cela ne me faisait pas mal non plus. Ma mère m’avait dit que c’était « la plus belle chose du monde » et je devais penser, plus ou moins consciemment, avec chacun d’entre eux, que nous nous marierions et aurions beaucoup d’enfants. C’est à ça que je pensais quand je disais que j’étais plutôt innocente. Je ferme les yeux. Je suis sur le lit dans la chambre. Je glisse mes jambes sous la couette, je m’étire. Jules a cessé de pleurer.

Ne se pourrait-il qu’on reste les yeux fermés.

Jules a recommencé à pleurer. Peut-être faut-il lui céder, y aller ? Dormir. Un phrase hier dans un article [1] me fait penser que pour moi effectivement mon corps n’était pas sacré (ou est-ce déjà là quelque chose de déduit de mes expériences, ce qui désagréable à réaliser). D’où la difficulté pour moi de plaindre, par exemple, de « viol ». Enfin, c’est ce que je crois. D’où l’impossibilité de me plaindre tout court. Même à moi-même. Revenant de cette nuit, avec les deux hommes, celle que je ne veux pas raconter, je n’étais malheureuse. J’avais les yeux ouverts. Je suis tombée. Comme je l’ai dit en séance, quelque chose n’a pas été compris. Il a fallu que je me lève pour Jules. Frédéric est venu me chercher. Je ne suis pas sûre de reprendre.

[1] On comprend mieux alors, qu’à l’opposé, le touche-à-tout ne peut être pris au sérieux, il est celui qui n’a aucun tabou car il ne discerne pas entre le profane et le sacré. Autrement dit, il ne respecte rien car il fait fi du réel. (« Odor di femina. Le séminaire sur la lettre volée » Yasmine Grasser sur le site de la Cause freudienne (LEL 37)). Je ne dirais pas de moi que je ne « respectais rien », mais bien éventuellement que j’aie pu faire « fi du réel ». Ou que c’était ce qui m’avait été transmis, l’amour, une sorte d’amour faisant « fi du réel », du réel du sexe. Et c’était là, ce qu’il y avait à apprendre, à rencontrer, et que la rencontre fut mauvaise – mais se peut-il autrement ? Et que ce qui trouva des mots, fut reconnu, fut la méchanceté, le mépris, cela qui fit son chemin dans ma conscience. Mais il n’arriva pas que je me révolte, je le répète, je suis tombée, lentement. Un peu plus tard, je restai une semaine au lit, à dormir, ne voulant plus me lever.

Les points sur le U

15 novembre 2013 | novembre 2013 | Les points sur le U | , , , , , , , , , , , , , , , |

Je m’étais couchée raisonnablement tôt, après une journée particulièrement banale –  j’avais dû regarder quelques épisodes de série ( la finale d’Enlightened), je n’avais pas eu envie de lire, cela je m’en souviens, et je m’apprêtais à m’endormir dans un sentiment inhabituel de satisfaction. Soudain, couchée sur le côté – c’est autre chose. Une sensation dont j’aurais probablement tout oublié si je n’avais rapidement jeté ces quelques notes le lendemain matin– des mots que la nuit-même je m’étais répétés, anxieuse de les retenir, même si je les notai ensuite un peu à contrecœur, consciente encore de tout ce qui s’y perdait  :

« Nuit
Corps sous couette, souffrance vide
corps & mots
Certain souvenir
Des mots
S’en viennent, s’en vont

— L’idée d’un livre, l’intituler « Trauma » et qu’il n’y soit jamais raconté. –

Trauma. Tréma. Umlaut.1
Trauma. Tréma. Umlaut.
Ces points sur le u que je restituai à mon nom au sortir de l’analyse.
Müller, l’ü en double i. »

Il y avait eu les Journées d’étude de l’ECF2 sur le trauma.  Je n’y étais pas allée mais j’en avais lu de nombreux textes préparatoires sur un blog publié par les directrices de ces Journées3. Je m’étais alors dit que je n’avais aucun souvenir de trauma, que je n’avais rien repéré comme tel au cours de mon analyse. Je ne manque pas bien sûr de mauvais souvenirs,  et c’est d’ailleurs l’un d’entre-eux qui m’était revenu cette nuit-là,  ses mots. Mais je ne leur ai jamais accordé de « valeur » traumatique. Ce sont de mauvais souvenirs. Point. Ils ne me semblent pas rattachés à grand chose de ce que je suis devenue — j’irais jusqu’à dire qu’ils ne me paraissent pas faire partie de mon histoire ( ou alors aux endroits qui s’arrêtent sur un gouffre, dont les chemins ne sont plus repris,  bords oubliés d’un monde sinon rond). A moins qu’ils n’appartiennent à l’histoire honteuse  ( ne pas raconter non pas à cause de l’indicible mais à cause de la honte). J’ai cherché à les oublier, cela oui, et ce n’est pas eux que j’ai oubliés, mais la souffrance qui se liait à eux. Ils sont vidés. Autant que l’était mon corps cette nuit-là. Lourd, recourbé en virgule sur rien, seul. Absolument, fondamentalement. Devenu seul et les mots, vides, sont juste là – satellites, mouches.  le corps est la souffrance et la souffrance est vide. C’est une impression unique qui vient ( subrepticement) en suite de ce travail de l’École de la Cause freudienne sur le traumatisme. En réponse inattendue.

Il n’y a pas, il n’existe pas, me dis-je, d’interprétation de ces mauvais souvenirs, de possibilité d’interprétation.  Je ne sais pas ce qu’ils m’ont fait. De son côté, mon corps, lui, a-t-il pu « arrêter une interprétation » ? Qu’il ait noué des liens spéciaux à certains mots de ces souvenirs, certains signifiants, sans m’inclure dans la partie, est possible. C’est bien ce que donne à penser ma transcription de cette nuit-là. La juxtaposition des mots et le corps, le vide de leur relation, la souffrance de ce lien en souffrance. Les mots étant la souffrance même, du corps seul, vides de sens,  en un endroit d’étrangeté.

C’était comme ça. Comme je le dis, là.

Il y aura eu une façon d’interprétation de mon corps, de la part de mon corps, de mon corps en cet endroit inédit de solitude ; mais rien qui aie pu, aurait dû être interprété par moi et rejoué dans un scénario fantasmatique quelconque, destiné à être répété. Plutôt s’agirait-il d’une inscription.

ü

De pür douleur, dont l’un des noms s’est donné, aperçu alors, dans l’Umlaut de mon nom, le tréma, les points sur le « u »…

Oui, c’est drôle, tout d’un coup j’ai vu ça, que dans tréma, il y avait trauma.

Au départ, il y avait un tréma sur le u de mon nom et sur celui des autres membres de ma famille. Or ce tréma, au gré des passages par les guichets de l’administration belge, s’est vu disparaître. Moi-même, ni d’ailleurs mes parents, je ne l’apposais pas à mon nom, puisque ce n’était pas français. C’était un petit en-trop.  Mais quand mon analyse s’est interrompue, brusquement interrompue et que je suis venue m’installer à Paris, j’ai voulu restituer ce tréma à mon nom, et je l’ai, à partir de là, retracé sur le « u ».  J’ai fait cela sans réfléchir,  je l’ai fait et je m’y suis tenue. Me séparant d’ailleurs sur ce point et avec plaisir du reste de ma famille, qui continue d’écrire ce nom sans ses points dus.

… que « le désir de l’analyste n’est pas un désir pur » et que « c’est un désir d’obtenir la différence absolue ». Il précise alors que la différence dont il s’agit est celle qui « intervient» quand le sujet, « confronté au signifiant primordial», « vient», pour la première fois, « en position de s’y assujettir». –Pierre Naveau, Désir de l’analyste

Donc, la proximité inhabituelle où j’étais de mon corps, d’une certaine vie de mon corps, non liée à ma conscience, mais à des signifiants vides de sens, sans pathos, me permettait de relever dans  le tréma de mon nom sa résonance avec le terme trauma ; pointait ce  « u», ce  « u » aussi de l’avoir « eu »,  du corps « eu ».  J’assistais à sa solitude, elle d’ordinaire inaperçue, et percevais les mots qui la hantent. Et même si mon corps est aujourd’hui couvert de mille petits points (mini tumeurs bénignes qu’une dermatologue patiente et blonde m’enlève à l’électricité depuis peu), en devint-il, au moment de ces événements, de cet éventuel trauma, pour autant plus sexuellement malade qu’il ne l’était déjà ? N’étais-je pas sans savoir déjà ce qu’il y avait à (ne pas) savoir du sexuel ? Non, non non, non.  Dénégation, pourquoi niai-je mon ignorance d’alors ?  Mais ce que je savais surtout ne pas savoir, qui couvrait tout le reste,  c’était la possible méchanceté des hommes. Ce que je ne savais pas. C’est. Je ne savais pas qu’il pouvait m’arriver des malheurs. Je me croyais protégée. De Dieu. Je pensais que mon innocence me protégeait. Je ne perdais pas mon innocence, mais elle rencontrait dans le monde des réponses auxquelles elle ne s’attendait pas. Et ces mauvaises réponses étaient sexuelles. Et ces mauvaises réponses furent recouvertes par la méchanceté – qu’il était à ma portée, alors, de connaître déjà. Que sus-je alors de plus? Que je n’étais pas la princesse charmante – et que me restait-il alors à être?  Que le monde résiste à la sainteté. Que le monde résiste à Dieu. Qu’un corps n’appelle pas que l’amour.  Cependant, je restai püre. Alors que le sexe se séparait de l’amour.

C’est quoi la pureté?

Dieu, le sexe, l’amour, Un.

Conviendrait-il aujourd’hui que je ramène à ces souvenirs leurs tristes affects? Même tristes, malencontreuses, horribles éventuellement, ces histoires racontées, le pathos qu’elles appellent, dont elles relèvent en surface, n’est pas ce qui compte.  C’est pourquoi je ne les ai jamais considérées comme des traumas, et que j’ai accepté que mon analyste ne les traitât pas comme tel.

 

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Notes:
  1. Umlaut (Wikipedia) : En phonétique, le processus d’ Umlaut (de l’allemand um-, « autour, transformation » + Laut, «son »), ou métaphonie (terme grec de même sens ; ne pas confondre avec le paronyme métatonie) ou encore inflexion, désigne le changement de timbre d’une voyelle à la suite de l’amuïssement d’une autre voyelle dans une syllabe suivante. La voyelle altérée garde pour ainsi dire une trace de la voyelle disparue en récupérant une de ses caractéristiques. C’est un type complexe de dilation. []
  2. l’École de la Cause freudienne []
  3. Mmes Marie-Hélène Brousse et Christiane Alberti, toutes deux psychanalystes et membres de l’ECF []

trauma, désir de l’analyste, après coup

26 janvier 2014 | janvier 2014 | Cut&Paste, Les points sur le U, psychanalyse | , , |

… que «le désir de l’analyste n’est pas un désir pur » et que « c’est un désir d’obtenir la différence absolue ». Il précise alors que la différence dont il s’agit est celle qui «intervient » quand le sujet, « confronté au signifiant primordial », « vient », pour la première fois, « en position de s’y assujettir ». Une telle différence s’avère, dès lors, être « lisible » sous la forme d’un intervalle – que ce soit celui de la division du sujet ou celui de la sexualité.

Pierre Naveau, Désir de l’analyste

Le concept freudien, sur lequel Lacan se fonde pour proposer ici la notion de cause est celui de Nachträglichkeit, l’effet de rétroaction, où un élément hétérogène, que Freud définit comme traumatique, devient actif seulement quand, dans un second temps, il prend sens pour le sujet.

Inversement, si nous nous demandons se situe l’élément hétérogène ou traumatique qui s’active dans l’après-coup avec le mécanisme du Nachträglichkeit, la seule réponse que nous puissions donner est qu’il n’est pas localisé, qu’il n’a pas de coordonnées spatiales, c’est une rencontre sans lieu, et c’est une « mauvaise rencontre ». Cette rencontre, contingente, non seulement n’a pas de lieu de rendez-vous, mais simplement ne peut être référée à aucune coordonnée spatiale, c’est un battement, un effilochage de l’existence où le temps s’est arrêté.

« La cause réelle est la cause non nécessaire » par Marco Focchi

au-delà de la passe, le symptôme comme auto-similaire

1 avril 2014 | avril 2014 | Cut&Paste | , , |

« Lacan a cueilli dans la bouche d’un de ses patients une formule qu’il a adopté, qui faisait du symptôme l’équivalent de points de suspension, qui faisait du symptôme un etcaetera. C’est une façon d’exprimer à partir d’un signe de ponctuation de l’écriture, que la parole, celle que l’analyste demande, celle qu’on lui donne dans l’expérience, dépend d’une écriture, s’articule à la permanence d’un symptôme qui itère Une itération c’est une action qui répète un processus, et, une fois évanouis les mirages qui se dissipent dans le désêtre, au-delà du désêtre, il reste l’itération, et l’itération du symptôme est référable à ce qu’on appelle un semelfactif semel ça veut dire en latin « une fois » -, un événement singulier, unique, qui a valeur, dirons-nous, de traumatisme.

Et, le dernier enseignement de Lacan nous incite précisément à cerner au-delà du fantasme ce semelfactif qui est appelé en clinique le traumatisme, la rencontre avec la jouissance. C’est ça qui fait d’ailleurs la différence entre la jouissance au sens de Lacan et la libido freudienne, c’est que la jouissance est à rapporter dans tous les cas à une rencontre, à un semelfactif Et il se maintient intouché, comme en arrière de toute dialectique, ce semelfactif de la jouissance.

Le symptôme, ce qui en reste une fois qu’il est interprété, une fois que le fantasme est traversé, une fois que le désêtre est conquis, le symptôme n’est pas dialectique, il représente, il répercute le « une seule fois » , et lorsqu’il est fermé, lorsque dans l’expérience, et dans la parole bien entendu, il est saisi dans sa forme la plus pure, alors il apparaît qu’il est, comme on dit en mathématiques, auto-similaire (n’écrivez pas ça « S -I-M-I- 2 L – E- R » … )  Il est auto-similaire, c’est-à-dire qu’on s’aperçoit que la totalité est semblable à l’une des parties, et c’est en quoi il est fractal.

Au-delà de la passe quand on s’occupe de ce qui reste, c’est ça qu’on rencontre, le symptôme comme auto-similaire, et qui permet d’apercevoir en quoi tout ce qu’on a parcouru répercutait cette même structure. »

Jacques-Alain Miller, L’être et l’un, 3 mai 2011

Un autre point m’a paru intéressant à relever dans ces témoignages. Il s’agit du rapport à la parole.

8 avril 2014 | avril 2014 | Cut&Paste, psychanalyse | , |

« […] Un autre point m’a paru intéressant à relever dans ces témoignages. Il s’agit du rapport à la parole. Ainsi, à plusieurs reprises, ces enfants, ces mères disent qu’ils préfèrent ne pas parler. Qu’ils préfèrent ne pas dire ce qu’ils ressentent, ce qu’ils éprouvent car sinon, c’est trop difficile. Cette limite à la parole est un indice de l’impossible. Elle indique l’au-delà de ce que la parole peut dire, l’au-delà de ce qu’elle peut vouloir dire. Face à cette rupture dans la vie, la parole ne fait qu’écraser le réel par l’imaginaire, et c’est proprement insupportable. La défense est nécessaire. Elle passe par un silence, un oubli de la réalité, un oubli calculé dont certaines mères ont parlé.  »
Lacan Quotidien n° 391, Une famille pour tous…, Chronique d’Hélène Bonnaud – « Maman est en prison – L’absente »

Tracey Emin – Why I Never Became a Dancer – 1995

2 mai 2014 | mai 2014 | Les points sur le U | |

Tracey Emin: Why I Never Became a Dancer, 1995 from MOCA North Miami on Vimeo.

Tracey Emin, découverte à Miami, ce musée d’art contemporain qui ne montre qu’une seule exposition, d’un seul artiste, et encore, petite exposition, d’une grande découverte, artiste, Tracey Emin. My story looks so much like hers. So I thank you, Tracey Emin.

l’art, mais alors à la façon des Nouveaux barbares de Benjamin : au départ d’une table rase de la culture

21 août 2017 | août 2017 | art | , , , |

l’art, à la façon des Nouveaux barbares de Benjamin : au départ d’une table rase de la culture. Dans les suites d’un trauma innommable qui vous coupe de la relation de toute expérience (pour Benjamin, il s’agissait des horreurs de la première guerre mondiale, des « déchainements barbares de la technique »), dont il faut renoncer à se plaindre, qui choisit l’oubli et retrouve pour aborder le monde, la vie, l’état d’enfance et le jeu : il n’y a plus alors de répétition qui tienne, mais une expérience toujours refaite, entièrement revécue.

« Comment considérer la pauvreté autrement que sous le seul aspect du manque et de ses tristes corollaires, la nécessité soit de le combler, soit de le supporter? Or, on l’a vu, pour répondre à cette question, il ne suffit pas de « prendre le parti » du pauvre. Il faut bien plutôt rejoindre la pauvreté qui conditionne déjà nos existences et montrer en quoi celle-ci peut être une ressource : un moyen de connaissance, un effort, dont les aspirations et la diversité sont irréductibles à l’aliénation d’une vie soumise à l’économie. C’est cette modalité que Benjamin expérimente dans un bref article écrit en 1933, intitulé « Expérience et pauvreté de Walter Benjamin (1933)« .

[…]

« Faire avec peu »
— Les moyens pauvres de la technique

22 août 2017 | août 2017 | brouillonne de vie | , , |

l’art, à la façon des Nouveaux barbares de Benjamin : au départ d’une table rase de la culture. Dans les suites d’un trauma innommable, qui vous coupe de la relation de toute expérience (pour Benjamin, il s’agissait des horreurs de la première guerre mondiale, des « déchainements barbares de la technique »), dont il faut renoncer à se plaindre, qui choisit l’oubli et retrouve pour aborder le monde, la vie, l’art, l’état d’enfance et le jeu:

Antonia Birnbaum : « »Faire avec peu », Les moyens pauvres de la technique». Texte autour du texte de Walter Benjamin, « Expérience et pauvreté », écrit en 1933, année de la montée au pouvoir du nazisme, année où Benjamin quitte l’Allemagne. Ce texte a été publié dans la revue Lignes, n° 11, en mai 2003.

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