l’art, mais alors à la façon des Nouveaux barbares de Benjamin : au départ d’une table rase de la culture

l’art, à la façon des Nouveaux barbares de Benjamin : au départ d’une table rase de la culture. Dans les suites d’un trauma innommable qui vous coupe de la relation de toute expérience (pour Benjamin, il s’agissait des horreurs de la première guerre mondiale, des « déchainements barbares de la technique »), dont il faut renoncer à se plaindre, qui choisit l’oubli et retrouve pour aborder le monde, la vie, l’état d’enfance et le jeu : il n’y a plus alors de répétition qui tienne, mais une expérience toujours refaite, entièrement revécue.

« Comment considérer la pauvreté autrement que sous le seul aspect du manque et de ses tristes corollaires, la nécessité soit de le combler, soit de le supporter? Or, on l’a vu, pour répondre à cette question, il ne suffit pas de « prendre le parti » du pauvre. Il faut bien plutôt rejoindre la pauvreté qui conditionne déjà nos existences et montrer en quoi celle-ci peut être une ressource : un moyen de connaissance, un effort, dont les aspirations et la diversité sont irréductibles à l’aliénation d’une vie soumise à l’économie. C’est cette modalité que Benjamin expérimente dans un bref article écrit en 1933, intitulé « Expérience et pauvreté de Walter Benjamin (1933)« .

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« Faire avec peu »
— Les moyens pauvres de la technique

l’art, à la façon des Nouveaux barbares de Benjamin : au départ d’une table rase de la culture. Dans les suites d’un trauma innommable, qui vous coupe de la relation de toute expérience (pour Benjamin, il s’agissait des horreurs de la première guerre mondiale, des « déchainements barbares de la technique »), dont il faut renoncer à se plaindre, qui choisit l’oubli et retrouve pour aborder le monde, la vie, l’art, l’état d’enfance et le jeu:

Antonia Birnbaum : « »Faire avec peu », Les moyens pauvres de la technique». Texte autour du texte de Walter Benjamin, « Expérience et pauvreté », écrit en 1933, année de la montée au pouvoir du nazisme, année où Benjamin quitte l’Allemagne. Ce texte a été publié dans la revue Lignes, n° 11, en mai 2003.

tout est choc à l’enfant

Sur FB, cette photo et ce texte de de Viviane Perelmuter
29 juillet

Ce jour-là, il y avait une parade dans la ville et j’avais remarqué l’enfant.
C’était l’expression indéfinissable de son visage et la positon de son corps, souple et solitaire, espiègle et grave…
Singulière gravité de l’enfance, si loin de la naïveté à laquelle on l’associe souvent.
C’est que tout est choc pour l’enfant, tout est matière à s’étonner puisque tout est nouveau.
De là, un pouvoir immense à s’émerveiller autant qu’une forme intense de révolte, qui préserve du renoncement et de toute résignation.
S’y ressourcer… tâche infinie pour l’adulte

mon commentaire:

25 août
tout est choc à l’enfant…. l’expression m’éclaire et résonne avec ma lecture actuellement de W. Benjamin qui, dans Expérience et pauvreté, préconise de s’en rapporter à l’enfance pour survivre justement au choc de la première guerre mondiale. comme un répondre au choc par le choc, se mettre au niveau du choc pour en répondre. prendre acte de l’oubli auquel force le trauma, faire table rase (prendre acte de c que la table a été rasée) et inventer. pour répondre au choc de la barbarie, devenir de nouveaux barbares en retrouvant le premier choc de l’enfance, qui seulement peut permettre d’opposer une réponse valable à l’évènement. et donc répondre du réel par le réel. une réponse qui troque la plainte pour le jeu. excusez-moi d’avoir été si longue, j’essaie ici de resserrer quelque chose, que je perçois du texte de B.

« Vaincre le capitalisme par la marche à pied »

Walter Benjamin fut celui qui a expliqué combien l’expérience a chuté, au lendemain de la guerre 1914-1918, dont les gens revenaient non pas plus riches mais plus pauvres en expérience communicable (ils en revenaient muets). Depuis, expérience et pauvreté n’ont même fait que s’accentuer, d’autant qu’une catastrophe n’est plus nécessaire pour détruire l’expérience ; c’est le philosophe Giorgio Agamben, très grand lecteur de Benjamin, qui a expliqué – dans Enfance et histoire que l’homme moderne rentre chez lui le soir épuisé par un fatras d’événements – divertissants ou ennuyeux, insolites ou ordinaires, agréables ou atroces –  sans qu’aucun d’eux se soit mué en expérience…

http://www.les-lettres-francaises.fr/2017/09/walter-benjamin-lepuise/

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