cela fait des années que je ne sors plus

cela fait des années que je ne sors plus.

c’est un symptôme
qui s’aperçoit à peine.
je veux dire moi-même,
à peine
je m’en rends compte,
les jours seulement passent
sans que je mette le nez dehors.

les autres, habitués à ce que je n’y sois pas,
dehors,
dans le monde,
ne paraissent pas s’en apercevoir.
de loin en loin
– j’imagine -,
j’apparais
et je disparais.

a priori, je n’ai rien contre,
le fait de sortir,
simplement
cela ne se fait pas.

à vrai dire, je ne sais pas trop
ce qui me retient dedans.
c’est ma façon de vivre,
je vais
de proche en proche,
comme une boule de billard, je cogne
les parois de l’appartement, les


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cléa téléphone moment
— ça la prend

et puis, y aura toujours ce moment où
cléa prendra son tel et ira
ira errer errera
sur les réseaux sociaux
ça la prend
sans son gré (toute entière, dans un moment d’éclipse, puits d’oubli)
au cœur de la nuit, à l’orée du jour ou à son apogée, dans l’aube montante ou descendante, mais aussi à table aussi sur le trottoir à tant d’autres angles incongrus
ça la prend
n’importe où n’importe quand pour n’importe quoi
ça la tire
dans les tunnels de l’abolie volonté (du cycle mort de l’heure éteinte ; corps tus corps mourus océan de voix dont les sonorités opinionnées ne résonnent pas plus loin que la calebasse la cabasse que la caboche et ça lui suffit

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— ça la prend

dans le très noir – moment

fermez les yeux, soyez avec moi dans le noir, le très noir, le jour ne s’est pas encore levé. tout est noir et vous vous en délectez. 

noir sous les paupières en un lac chaud, noir dans le corps  longuement étalé, noir tout alentour.

(je ne sais si vous connaissez ce lac sensationnel de l’œil, celui qui vit sous les paupières, qui repose sur le globe oculaire. nous avons 2 yeux? oui, mais ici, 1, les yeux fermés, il y a le lac, et plus rien d’autre, nul songe aux 2 yeux, c’est très large, et reposant, mais il y a deux yeux bien sûr. )

le poids de la couette est exquis, la chaleur qu’elle vous communique, itou, sa


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une force

il y a en moi une force qui me pousse à ne pas faire ce que je dois, et qui a dominé toute me vie, à ne pas faire ce que je dois et à me haïr. à me haïr et à me supprimer.
(tentative d’articulation : je ne fais pas ce que je dois pour pouvoir me haïr)
c’est la force la plus insidieuse qui soit, la plus dissimulée.
je ne pense pas qu’elle s’exerce chez les autres de la même façon, ni qu’elle se soit exercée également en moi tout au long de ma vie. elle m’a cependant toujours rattrapée.
je pense que je peux exprimer ceci à l’âge que j’ai, à 59 ans (je pense que cette


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mardi 22 novembre

mardi, 8h17, rendez-vous tout à l’heure avec psy.
On m’a volé mon vélo, faut que j’y aille à pied. en même temps, il commence à faire froid. F part ce soir au Japon, ça va faire bizarre, long. première fois qu’il part seul depuis qu’on se connaît. un peu peur qu’il soit empêché de revenir. c’est si loin, il s’est passé tellement de choses dans le monde, avec la pandémie et tout ça.
lui aussi, a peur. dit qu’il déconne quand il est seul. était étonné que je puisse vraiment aimer être seule. je lui disais mon soulagement, quand j’étais seule, sortir de la surveillance.
beaucoup de rêves cette nuit. aucune souvenir.

mercredi 23 novembre

7h52
F parti hier soir, sur l’avion maintenant. avons pris verre à côté, zut j’oublie le nom, il a pu prendre des huîtres. ensuite, il s’est décidé à prendre un taxi pour l’aéroport.
il y a un accès WhatsApp dans l’avion !
réveillée il y a peu, il ne dormait pas. là, je crois qu’il va se rendormir.
J’ai pris une Ricoré. j’hésite à lancer une séance de chi. fait-il froid ? j’ai allumé la lumière dans la chambre, eh oui, je suis seule.
8h42 vais tenter chi
3eme cours, du 21 octobre, le petit circuit
11h29
salle d’attente du Dr Ying Yang. au centre une table basse carrée en verre légèrement fumé structurée de tubes métalliques à section carrée …
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le jeudi 24 nov. 2022, 10:55

10h55
au lit. réveils nocturnes avec mini blablatages avec F à Tokyo. rendormie. réveillée très fatiguée.
là, vais faire leçon 4 de PB, cours du 28 octobre, chi belt et nettoyage.
je veux essayer de rattraper tous les cours.
avant ça, j’ai travaillé une heure pour le site de F.
il va y avoir une lessive à faire, cet aprem.
et téléphoner pour kiné mère, 2 x par semaine !
et essayer de voir quand retour à Brux.
et puis, Noël…
et le cadeau de l’Avent de Rosa-Louise…
acheté du papier hier, grandes feuilles.
pas eu le temps de.
trouver nouvelles lunettes.
vite

Pacifiction – Tourments sur les îles
— (désordre et beauté)

mardi 29 nov. 2022, 08:45

ah finalement vu le film que je voulais voir, d’Albert Serra, Pacifiction – Tourments sur les îles, formidable, vraiment, très différent, une horreur dans un lieu paradisiaque, c’est bateau à dire, mais. ah, la France quand même, d’un rance, d’une saloperie, Pacifiction, c’est magistral dans la dénonciation de la perversion, de la perversité du colonialisme, de ce que c’est la main mise sur un pays, sur une population, sur des corps, indigènes, la beauté, ladite nature, la splendeur, le tout bafoué, et ça parle tellement d’aujourd’hui aussi, avec les sous-marins nucléaires cachés partout, les décisions prises on ne sait où, les sacrifices à faire, la bonne conscience. et les minorités silencieuses, les minorités …
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— (désordre et beauté)

dans la rue, je voudrais, et que personne ne sache rien de toi
— mardi 29 nov. 2022, 9:42

je voudrais que tu marches dans la rue seule, vite, qu’il fasse presque froid, que ta bouche s’ouvre un peu, que tu souries malgré toi. un sourire qui ne cesse, qui se perpétue. c’est la rue qui lève ce sourire, c’est ta marche. acquiescement. je voudrais qu’à l’endroit de ton sexe ce soit un peu chaud, un peu douloureux et  que personne ne sache rien de toi. il y a une musique dans ta tête, qui pourrait te tirer des larmes. une musique ancienne. une musique des anges. tu penses soudain à ta mère. tu t’arrêtes. maman. tu te rends compte que tu es essoufflée. le cœur bat la chamade.

Jeudi 29 décembre

7h58, hier soir 4 gouttes de cbd 20.

Là au lit, 20% batterie de mon téléphone, dans le noir. Réveil.

Je ne sais pas comment, quand ça a commencé, les idées de suicide, très jeune. Je ne sais pas ce qui les a provoquées. Il n’y en n’avait pas rue Tiberghien, je crois. C’est rue Waelhem. Donc plus tard, mais quand ?  Lors de la troisième année d’études secondaires ? Quel âge avais-je ? Tu vois, V, tu ne connais plus l’âge, ce qui ne t’étonne pas, te connaissant, mais il y a cette phrase amusante, en échange : Quel âge avais-je ? Mes premiers souvenirs de pensée au suicide remontent à la table de cuisine de cette maison-là. …
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