séances 1 & 2

17 novembre 2006 | novembre 2006 | RÊVES, séances | , , , , |

la semaine dernière, séance 1 :
– Vous trouvez que j’ai l’air soûl?

je reprends la dessus hier, séance 2.

être l’alcool de l’autre. et c’est comme si c’était reparti pour un tour. que je revienne sur ces histoires m’étonne. reparti pour un tour, des accents différents, des échos différents, mais dans ce que je raconte j’entends toute une série de signifiants qui sont toujours présents dans ma vie, délestés aujourd’hui d’une bonne part de leur poids dramatique. il y a rue, fille de rue, mon nom; travail, travail de rue, fille de joie. cette rue où je n’arrive toujours pas à aller aujourd’hui – mais qui encore m’enchante exalte dès que j’y descends. il y a gangster, bandit, mon oncle – cet oncle même, encore, qui régulièrement, ici, aussi, dans les blogs veut revenir -ma « méchanceté »? mon « goût pour la mort »?

je parle de l’inhibition, l’inhibition étendue à toutes choses, tant qu’il ne s’agit pas de l’amour, c’est le mot que j’utilise, qui n’est pas le bon, le bon, c’est celui qui désignerait le « faire l’amour » (voir l’article ici sur la petite cuisinière de freud).

je parle des rendez-vous que je ne sais pas prendre (mais bon sang, tout de même, pourquoi faut-il qu’à tout prix je me maintienne ici, à l’intérieur, qui veux-je incarner à rester enfermée?)

je parle du rêve que je viens de faire, de la présence de ma mère, elle est là, elle vient à ma deuxième séance, tout tourne autour d’elle, la séance tourne à la réunion de travail pour elle. je déclare alors à l’analyste qui reste muet, bienveillant mais muet, que l’analyse ne peut pas reprendre dans ces conditions. je lui en veux qu’il ne la chasse pas (et le chasse lui – qui est une femme, en fait, dans le rêve – une de celles avec qui je travaille).

(il y avait un numéro de quarto très bien sur la solitude des femmes, faudrait que je le retrouve.)

– Vous trouvez que j’ai l’air soûl ?

Reprend là-dessus.  Resserre un peu les cuisses, saisit les doigts de la main droite dans la main gauche, les yeux baissent. Être l’alcool de l’autre, lui manquer. C’est donc reparti pour un tour ( s’étonne). Des mots qui lui viennent, n’entend que ceux qui reviennent. Rue, fille de rue, son nom. Travail, travail de rue, fille de joie. Rue où elle tarde encore à aller aujourd’hui, qui  l’enchante dès qu’elle y descend. La lu. La lu. Grande lumière, foison. Redresser la tête, pénombre. Est-ce qu’elle récite, quel crédit lui sera-t-il accordé ?  L’histoire maintenant :  le bandit ( il fait une remarque sur ce mot, le corrige[1]),  le gangster, son oncle, « fou »  ( sa « méchanceté » ? son « goût pour la mort » ?)  Pour finir sur  l’inhibition, l’inhibition étendue à toutes choses tant qu’il ne s’agit pas de l’amour, le mot qu’elle utilise, qui n’est pas le bon, le bon serait celui qui désignerait le « faire l’amour » (sans mot dire d’ailleurs de l’amour qu’elle ne fait pas).  Oh Freud et ta cuisinière.  Combien vers toi monteraient de prières ménagères.

En ayant fini, s’éloignant d’une flaque de silence, elle parle du rêve fait la veille, trop plein de la présence de sa mère. Qui vient à cette deuxième séance, l’accapare, la transforme en réunion de travail pour elle, la mère. Virginie déclare alors à l’analyste, resté muet, bienveillant mais muet, que l’analyse ne peut reprendre en ces conditions. Qu’elle lui en veut qu’il ne la chasse pas, ne chasse pas sa mère, le chasse alors lui – qui est une femme en fait, dans le rêve, une des femmes avec qui elle travaille, psychanalyste également.

À Louise, elle avait dit :  «  Je m’aime prisonnière », ainsi qu’elle se l’était formulé le jour où elle s’était aperçue qu’elle ressortait régulièrement ce volume de la bibliothèque, « La prisonnière » de Proust. Elle lui avait ajouté : «  Et Guy est un excellent gardien. Un excellent protecteur. » « Protecteur », le mot pouvait bien être un peu dérangeant.

( L’homme que son oncle avait tué était un « proxénète », un ami à lui qu’il s’était mis à soupçonner de vouloir  « mettre à la rue » (« protéger », « soutenir »), une femme, « sa petite rose des champs », dont il était platoniquement amoureux.)

Quels sont les mots mis entre guillemets.

 ( Théorie : Fantasmatiquement, dans la relation proxénète/prostituée quelque chose s’arrange pour les femmes. Quelque chose se voit fixé, rentre dans le commerce des hommes. Le rapport sexuel, cet impossible, cesse de ne plus s’écrire, il a un prix, il passe à la marchandise. Ce qui manquait à la valeur ( l’inestimable secret) la retrouve, s’en soulage, tandis qu’à sa vérité d’objet, d’objet perdu, vient se substituer la valeur de déchet, d’être-pour-le-déchet, de toute marchandise. )



[1]     De quoi s’agit-il quand il fait cela, que fait-il ? qu’il écoute ? qu’il connaît le sens des mots, que les mots ont un sens, que du dictionnaire le sens des mots ne feraient pas de tort aux histoires qu’elle raconte ?

21 (saturday night)
— - seule contre la bande de cons du monde

23 mars 2009 | mars 2009 | brouillonne de vie, RÊVES | , , , , , , , , |
21:11
bad day ou pas jvais mcoucher déjà
( quand jules met sa main sur mon bras je hurle certainement pas. f au concert, jvoudrais fumer, la gorge me gratte. seigneur keskon a trop mangé. quelle drôle de journée. tout ça parce que c’est si difficile entre f et moi. et probablement entre moi et n’importe quel homme de la terre. fumer me satisferait. no télé tonight (je ne sais pas pourquoi). )
et demain no bouchées (à la reine) car nina a annulé. et demain no bouchées.
21:49
boire alors,beness_1100867088_picon
22:28
video0000j’ai essayé de poster un film. mais ça n’a pas marché. bon. j’envoie le texte qui allait avec:
j’ai filmé ces gens qui m’émouvaient. chacun ces souvenirs. à une certaine époque, j’ai passé vraiment beaucoup de temps dans les bistrots, j’avais seize ou dix-sept ans. beaucoup de temps. je ne buvais pas vraiment, même si c’est là que j’ai commencé, appris. cest idiot. mais lalcool était moins cher que l’eau gazeuze. non pas seize ou dix-sept. 22. je me souviens. lambert, qui me demande mon âge. 22. qui rit. qui dit quelque chose sur les flics. il était à sa table de sérigraphie. alors des gens, comme on en voit là, sur cette vidéo, j’en ai beaucoup fréquentés, j’en ai beaucoup regardés, pendant un an ou deux, nuit, après, nuit. et le jour. 7ce soir-là, il s’agissait d’un fils et 213111de sa mère. d’un « mauvais fils ». il était question d’avocat de prison de coups. il était question de coups donnés à la mère. j’avais d’abord remarqué les baskets et les tennis blanches de l’homme, son pantalon de training, blanc, son air un peu endimanché. « les pauvres gens, les prols ». j’ai de l’amour (ou du bonheur à – regarder – « les pauvres gens, les prols » ). je ne sais pas comment le dire d’une façon qui ne soit pas choquante. le fait de parler des « pauvres gens, des prols ». (parfois, l’amour, c’est seulement ça, regarder; n’est-ce pas. je dis l’amour pour dire que je suis là, que je regarde, et que c’est bien.) je suis tordue. à force d’avoir passé du temps avec eux , moi sans rien dire , juste là. lambert disait il faut savoir pouvoir parler avec n’importe qui. claude lambert . il le faisait. lui. parler. vraiment. avec n’importe qui . parler, de cette façon dont on a envie d’entendre parler des choses, à 22 ans. nina, qui ne viendra pas, demain, non pas ce soir, a 22 ans. belle-fille. quand je parle de ma lâcheté, je sais de quoi je parle. mais à cette époque. je pensais qu’ i l suffisait que je sois là. simplement. c’est ce qu’il me semblait. je n’aurais pas pensé à de la lâcheté. j’étais là, avec ma jeunesse, mon corps, mon silence, ma gentillesse, des hommes me suivaient aux toilettes, me faisaient des déclarations enflammées, j’aimais lambert, je buvais avec lui. parfois, je cachais dans mes poches ses gains au jeu – à la passe (le jeu s’appelait comme ça, jeu de dés, très rapide). parfois seuls à table, parfois seuls à une table, nous regardions le monde, nous pleurions. c’est très étrange que j’aie un jour arrêté tout cela (en vérité pas moi, la police – anti-terroriste – ha ha). une page s’est tournée, tout seule. et ce soir je bois un picon vin blanc. santé, lambert.
half-noise: Postcard sent today
23:22
alors aujourd’hui comme les choses glissaient, dérapaient, prenaient plus de temps qu’elles n’auraient dû, et jules, si fatigué, tout d’un coup, j’ai mangé plus, que d’habitude. ce goûter, dans ce lieu, ce glacier italien où, jy pense, les murs repeints me faisaient penser à l’appartement de ma tante, elle que plus tard, j’ai même cru voir arriver, mais en chaise roulante, plus jeune et en moins bon état. j’ai pris une glace énorme, celle dont j’avais vraiment envie, et une noisette; et je sentais que je pourrais me mettre à faire ça, manger, des glaces, des glaces, et encore des glaces, et tous les jours. je pensais à f. qui allait au concert ce soir, et je me disais, je me mangerai des glaces tandis qu’il ira au concert habillé comme un … régisseur de théâtre belge. mais f. m’a fait remarquer que ce n’était pas dans nos moyens (la glace tous les jours). il, frédéric, m’avait fait pleurer, avant ça, au matin. non pas m’avait fait pleurer, avait fait quelque chose qui m’a fait pleurer alors que je passe mon temps à faire des choses qui me feraient pleurer si j’étais une autre que moi, si ce n’étaient pas moi qui les faisait. jules résiste bien, s’en sort bien. le soir quand nina a annoncé qu’elle ne viendrait pas demain j’ai décidé qu’on mangerait aussi ses chips à l’ancienne, sa bouteille de… picon. jules a dit tant pis pour nina. j’ai dit oui. il y a pourtant tellement d’expositions que j’ai putain envie de voir. il ne faut plus aller à la bibliothèque le samedi après-midi, et à trois en plus. j’avais pensé que ce serait bien. maintenant voilà je vais continuer de livre le livre d’umberto eco. la mystérieuse … de loana…
comment cette semaine a-t-elle pu être si fatigante. pourquoi faut-il que j’aie toujours ce sentiment de faire des choses héroïques. j’exagère. tout ça pour oublier que quand on me touche je hurle. revenir sur cette phrase, la sélectionner, la mettre en italiques. les très incroyables rêves de cette nuit. les très incroyables rêves de cette nuit !!!! sauvée tout de même par un homme, très costaud. mon enfant aussi, je crois, sauvé (ou pas?). sauvés par un homme très costaud qui aurait m’achever taillader mettre en pièces et qui ne le fait pas - mon charme - envers et contre le monde qui le lui a commandé pourtant. f. dans ce rêve me trahit. dans ce rêve, eh bien, et pour la première fois de ma vie : le monde entier se retourne contre moi (parce que je ne veux pas participer à une mascarade de relation sexuelle rapport sexuel mise en scène spectaculaire et ridicule comment suis-je arrivée à la dénoncer démontrer démonter,  m’y soustraire, soustraire f et mon enfant, car ces salauds, aussi mon bébé, tâchaient de l’inclure, dans le spectacle rince-l’oeil atroce et télévisuel mais en direct, pauvres cons - car ils la voulaient, leur mise en scène, leur spectacle de merde
enfin, je me suis enfuie, je montais dans un ascenseur, ha ha, j’allais occuper l’appartement, où je ferais je ne sais quoi dont je me réjouissais à l’avance. non, je n’ai pas l’habitude d’avoir le monde contre moi, entier. mais je me suis réveillée, ou jules m’a réveillée.
avoir le monder entier contre soi un monde de cons de salauds et être seule à avoir raison, être vraiment la seule à avoir raison. exaltant et fatiguant. le petit bébé, lui par contre, éliminé.

ici et là, jamais maintenantici et là, jamais maintenant

23:41
je ne sais plus ce que je voulais dire.
23:45
je me suis un petit peu fait draguer au cours de miller mercredi. mais je suis un peu plus jolie cette semaine. je ne sais pas pourquoi. je ne sais plus ce que je voulais dire. au fond, jtrouve que la vie cest de la saloperie.
23:52
si on se regarde dans le miroir et on se dit tiens cest ok, évidemment la vie est un peu plus facile. il lui dit je sais pourquoi les gens aiment tes livres tu n’écris que pour toi-même n’est-ce pas, tu n’écris que pour toi-même. il est totalement affolé par ce qu’elle fait, par son travail, ce qu’elle est. tu te fais terriblement plaisir, tu ne penses à personne . elle répond je ne sais pas, oui peut-être. je ne sais plus où j’ai entendu ce dialogue. pour ce qui est de me trouver un peu mieux que dhab dans le miroir c’est totalement incontrôlable, pour ma part, depuis toujours. surprise, à chaque fois. pour le meilleur ou pour le pire.
00:24
je suis un miroir. je m’arrache au monde perpétuellement il me semble. je m’arrache au monde. je ne suis pas très attachée à la véracité de mes phrases. pas plus qu’à leur vérité. comme elles me viennent comme elles sonnent comme elles me plaisent.  ce que je ne ferais pas pour éviter f, à cause seulement de. parfois, des histoires viennent, non invitées. ex/ j’entends une voix me dire (imaginaire, la voix) fais attention, tu pourrais le perdre. rapport à cette situation où f. sort tout le temps. tout le temps est totalement exagéré, c’est l’histoire qui s’invite, de ça que je parle. ce à quoi je pense : fais attention, tu pourrais le perdre, je sais que ça n’a strictement rien à voir avec ma situation, avec notre situation. mais voilà, cette histoire s’invite, vient se greffer à la situation. cette histoire toute faite et si souvent racontée de par le monde. je ne suis pas claire. j’ai l’impression d’une histoire qui remonte jusqu’à autant en emporte le vent. oui, qu’il l’emporte, le vent. qu’il l’emporte. je crois pourtant que f. ne fait pas suffisamment attention. en vérité, c’est plutôt ça.

treize

13 septembre 2009 | septembre 2009 | août adouci | , , , |

 

 

 

c’est aussi aujourd’hui l’anniversaire du (double) meurtre de mon oncle.

               un treize septembre.

jusqu’à ce que j’apprenne cette date, très tardivement, pendant la maladie de mon père, un peu avant sa mort, date que j’ignorais donc avant cela, ce jour était souvent un jour où je tombais amoureuse. j’écrivais des textes, aussi, éclairs, que fièrement je signais.

ceci s’inscrit encore dans la catégorie du mois d’août.

 

 

 

 

Oublis de certains noms communs et littérature

2 mai 2012 | mai 2012 | brouillonne de vie | , , , , , , , |

J’oublie toujours le sens des mots hérésiarque et démiurge.  Également celui de solipsisme et d’idiosyncrasie. ( Jamais aimé interrompre une lecture par fastidieuse consultation du dictionnaire / toujours compté sur ce que le contexte  pourrait me dire de la signification du mot sur lequel j’hésitais / or, certains mots, résistent  / et de découvrir leur sens via le dictionnaire ne suffit pas du tout à ce que je les intègre.)

Lis Fictions, de Borges. Un peu à cause de Toussaint Jean-Philippe ( L’urgence et la patience) – ce sentiment de n’être pas assez proche de la littérature, de n’être pas suffisamment consciente de son existence ( un peu comme si elle n’existait pas) ( tandis que si) ( je venais à la rencontrer) ( alors, plus si affinités…)

Je ne la rencontrerai pas. Il aurait fallu en faire un métier, peut-être. Pourtant, j’ai aimé les livres. Je les ai aimés sans aimer la littérature, sans avoir besoin de la littérature. Je ne me fais pas de reproche par rapport à ça. Je cherche ma place. Cela ne m’empêche pas d’avoir envie d’écrire un livre…

Tiens,  j’ai rêvé de mon oncle, je pense, cette nuit / quelqu’un sur la liste Escapades qui signe « Loncle » /  j’ai bien cru hier que c’était lui qui m’écrivait d’outre-tombe, lui qui pareillement signait ses missives / lui qui a écrit un livre (mais ça n’a rien à voir).

La présence et la voix, ce qui me sépare de la culture. Du désir peut-être aussi. (Mon oncle qui lui, entendait des voix – mais ça n’a pas de rapport.) Je deviens une très bonne femme de ménage.

Écrit pendant que tout le monde dort. Il y a quelques jours j’ai cru que j’étais atteinte d’une maladie incurable. Nous avons fait l’amour. Aspirer la vie de son corps.

j’ane

9 août 2012 | août 2012 | RÊVES | , , , , |

« J’ai un manteau en LNAE
Jeune femme qui vient de s’installer en analyste. A changé son nom de Nathalie en Jeanne. »

Rêvé ça avant le départ pour Naples et au retour de Bruxelles.

LNAE, manteau en LNAE. Je pense d’abord à LNA, Le Nouvel Âne, le journal de Miller. Puis, je me dis « LNAE! Le Nouvel AE ! Le nouvel analyste de l’École ! »

Nathalie. Prénom d’une meilleure amie, enfant. Nathalie Fiévez. Nathalie fine, Nathalie brune. Nathalie qui ressemble peut-être à ma mère. Rêvé d’elle pendant les vacances d’août il y a quelques années  également je crois (voir  « août adouci« ). J’avais quelquefois pris en pseudo celui de Nathalie… (j’oublie le nom, dont je m’étais par la suite rendu compte qu’il s’agissait du nom d’une héroïne de Marguerite Duras, qui avait, je crois, tué son enfant. ce que j’avais oublié. Il s’agissait de Nathalie Granger.)

Jeanne, ai également rêve de Jeanne l’année dernière, je crois, mais sans en être sûre. Non (il s’agissait de Jennart, Mme Jennart). Jeanne Jumpertz. Est le nom de la mère de mon père. Et de mon oncle Jean. Comme si j’adoptais ce prénom, féminisé, de mon oncle. comme si c’était cette part -là, folle, qui devenait analyste.

j’âne.

The Act of killing

29 mai 2013 | mai 2013 | brouillonne de vie | , |

The Act of killing
« Reply #1 on: Yesterday at 02:58:06 pm »

 » rawhful 2 months ago
I just saw this film today. It is one of the darkest, most intense films I have ever seen. One of the best documentaries ever made in my opinion. The tone of the film is both arresting and surreal, and it plunges the depths of human cruelty in a way that is completely unique. « 

« Dans cette scène, l’un des criminels explique aux autres que s’ils acceptent de jouer dans mon film, leur vrais visages vont être dévoilés, la vérité sur leurs crimes va être révélée et les Indonésiens vont enfin avoir la confirmation de ce qu’ils savent déjà, à savoir que le gouvernement leur ment depuis 1965. Après ce film, il n’y a pas de retour en arrière possible, les génocidaires savent qu’ils vont passer pour les salauds mais ils assument. Le film va leur permettre, en rejouant devant ma caméra les meurtres qu’ils ont commis, de remettre un couche de fiction sur la vérité qui les hante toutes les nuits. The Act of killing est sans doute le film le plus populaire en Indonésie. Les projections officielles sont interdites, bien évidemment, mais tout le monde l’a vu lors de séances sauvages qui ont lieu quotidiennement sur grand écran devant cinq cents personnes. Les langues se délient. La peur change progressivement de camp. Les Indonésiens savent que le roi est nu. » Joshua Oppenheimerhttp://www.telerama.fr/cinema/the-act-of-killing-trois-extraits-commentes-par-son-realisateur-joshua-oppenheimer,96089.php

« C’était comme si on tuait dans l’allégresse ». C’est l’histoire mais du point de vue des tueurs, des bourreaux, pas des victimes. Ils sont les « gangsters », les « hommes libres ». Ils jouent leur propre rôle et ils jouent le rôle de leurs victimes. Ils se disputent sur la signification des mots cruauté et sadisme. Ils disent qu’ils sont plus cruels que dans les films, beaucoup plus, et beaucoup plus cruels que les communistes. « Moi, je les regardais mourir. – Tous, tu les as tous regardé mourir. » Ils tournent des scènes avec des habitants d’un village qui jouent les victimes, dont ils sortent presque aussi choqués que les figurants. Ils rient, ils font des blagues atroces, dansent, mettent en scène leurs cauchemars, crient action ou coupez, apostrophent le metteur en scène, « Josh! », sont maquillés, ferment les yeux de la tête décapitée qu’ils n’avaient pas fermés et qui les hantent, se pavanent ou se convulsent de dégout à l’idée de ce qu’ils ont fait. Ils voulaient qu’on sache la vérité.

Re: The Act of killing
« Reply #3 on: Yesterday at 04:18:35 pm »

mmm, je me demande pourquoi tu as voulu le voir ;)
ça me fait penser au film de manoel de oliveira sur la procession religieuse dans le petit village des années 60… j’ai encore oublié son nom

Re: The Act of killing
« Reply #5 on: Yesterday at 05:49:44 pm »

non, tu sais, ça ne ressemble à rien de connu. ce sont des criminels, des hommes qui ont commis des actes de grande cruauté, de sadisme comme ils disent, qui ont torturé, tué, violé – « je les prévenais, je leur disais : tu vas connaître les pires moments de ta vie et moi je vais connaître le paradis », qui sont restés impunis et qui font un film, qui les bouleverse. j’ai plusieurs fois eu envie de sortir, tellement c’est insupportable, je suis restée, me disant que la suite peut-être apporterait un élément d’apaisement. je n’ai pas eu tort.

Re: The Act of killing
« Reply #6 on: Yesterday at 06:08:09 pm »

J’en avais déjà entendu parler ici :
http://www.critikat.com/The-Act-of-Killing.html

Ça m’avait plutôt convaincu de me tenir à distance.

Re: The Act of killing
« Reply #7 on: Yesterday at 07:43:17 pm »

je pense que cette critique est injuste. malheureusement, je me rends compte que je suis mal placée pour en parler, quand il s’agit d’écouter des criminels, ayant souffert d’avoir moi-même eu un oncle criminel, assassin. bien sûr, il me semble là que je tire une corde des plus suspectes, dramaticollantes, pour justifier d’avoir été touchée par ce film, mais tant pis. de mon point de vue, et c’est le seul qui compte à mes yeux, je ne suis pas très courageuse non plus.
ce film m’a bouleversée. et j’ai été heureuse d’apprendre, de la « bouche » d’oppenheimer, évidemment, ça aussi, c’est suspect, qu’il avait bouleversé l’indonésie. on voit dans ce film faire des gens qui ne savent pas ce qu’ils font, ce qu’ils cherchent, et cela nous laisse pantois. brandir le mot sacro-saint mot « spectaculaire » est compréhensible, on est souvent dans le grotesque, on hallucine face à ce qui paraît bêtise à l’état pur, mais on sait à chaque instant que ce spectaculaire, ce grotesque, cette bêtise répondent de choses dont nous ne savons rien, de crimes inhumains, qui n’ont jamais, jusque là, trouvé à être qualifié comme tels, dont les perpétreurs ne savent sur quel pied parler. je crois que ce qui leur a manqué, c’est d’un procès. ce sont tout de même des gens très particuliers, qui ont fait commis ces crimes et qui sont aujourd’hui toujours craints, toujours proches du pouvoir. pour moi, c’est peut-être un peu comme s’ils avaient pris en charge leur propre procès, et que, au moins pour certains d’entre eux, ils se soient reconnus coupables. la « représentation » est une grande chose, c’est une chose qui révèle et qui soigne, me dis-je. et qui soigne aussi ceux qui ont vu ce film, qu’aujourd’hui tout le monde a vu en indonésie. je dis ça, tout en regrettant les mots que je signe ici-même. tout en me disant words words words. et ce n’est toujours pas ça. de même que je ne devrais pas me laisser à la facilité d’ajouter que mon oncle, passé aux assises, a remercié ses juges, a remercié le ciel d’être passé en jugement : pour une fois, a-t-il dit, justice a été faite. ce film, il faut le voir, ou ne pas le voir. anyway, il y a peu de choses, à mon sens, qui feront jamais qu’on sera à la hauteur de la réalité. je me vois moi, condamnée à vivre en deçà de la grandeur humaine, et j’aurai, jusqu’au bout, l’impression que les mots me manquent tandis que quelque chose cloche en leur royaume. mais ce film, pour moi, c’est du beau boulot, une belle chose humaine. que d’autres le voient comme une saloperie. au fond, c’est possible aussi. ce qui m’a toujours fait peur c’est qu’on peut faire dire n’importe quoi aux mots, quand de ce film on sort pantois(e). et tant pis pour la critique cinématographique. et la critique tout court, d’ailleurs. c’est un art, qu’à mon sens, les français prisent beaucoup trop. :))

treize-09

13 septembre 2016 | septembre 2016 | brouillonne de vie | , , , , , , |

lien : https://www.disparates.org/iota/2009/treize/

    
              anniversaire

 

(pour info)

 

(rien de spécial aujourd’hui, n’est arrivé. c’est fini. (ne me dis pas que tu es un treize septembre.) c’est arrivé pendant la nuit. est-ce arrivé pendant la nuit du 12 au 13, cela je ne le sais plus. et à quelle heure? cela je ne l’ai jamais su. je dis cela juste parce que moi je me réveille toujours à 4 heures. ça peut-être à cause du foie, je l’apprends maintenant, mais ça pourrait être à cause d’autres choses encore. il est beaucoup question de 4 dans ce blog, et même de double 4. et ma mère, elle-même, se réveillait, autrefois, tous les jours à 4 heures. j’avais écrit, je ne me souviens plus du texte, mais j’entends encore la voix, ma voix, dire : « elle se réveille tous les jours à 4 heures, à 4 heures et à 4 heures. » Ça doit être dans le texte Vincent (que je n’ai jamais fini de publier sur le blog), à propos de ma mère, dont j’écrivais qu’elle se réveillait la nuit, toutes les nuits, à l’heure où mon oncle avait pris coutume de venir sonner, soûl, à notre porte, tambouriner, et ça, à partir du moment où il est sorti de prison. Je raconte ça juste pour la petite histoire. Maintenant, c’est moi qui me réveille à 4 heures. Ca peut n’avoir aucun rapport. Et elle, ne se souvient plus, que vaguement, qu’autrefois, elle se réveillait tous jours, toutes les nuits, à 4 heures, à 4 heures et à 4 heures.


Extrait du texte Vincent (1996), que je tape ici sans le relire (j’ai déjà donné).

3.2.      Secrets d’alcool

Généalogie maternelle

            Ma mère est née sous un drôle de signe.  Autour de sa naissance courait la légende d’un médecin saoul qui l’aurait déposée par erreur rue de Dunkerque, à la maison de mes grands-parents. 

            Le vin, la bière, l’alcool ne manquent pas d’histoires dans la généalogie maternelle.  Du côté du père de ma mère, Opa[1], des brasseurs de bière.  Du côté de la mère de mère, du côté d’Oma, c’est il y a peu seulement que le secret vient d’être levé.  Jamais Oma n’avait dit un mot au sujet de son propre grand-père et aucune question jamais ne lui avait été posée.  Son père était d’une noble profession et elle se disait d’une grande famille, d’une noble lignée qu’il fallait préserver.  Il s’avère aujourd’hui qu’il s’agissait d’une longue génération de cafetiers et d’ouvriers.  Génération comme une damnation si l’on en croit le silence qui l’a entourée, et que le père de ma grand-mère a su, à force de grandeur, force courage et obstination, détourner, faire mentir.  Le secret découvert, ma mère s’en sent soulagée.  Elle dit je comprends mieux maman.

Oh! Gaby

            Du côté du grand-père maternel, un autre secret, un autre mythe.  Celui de Gabrielle, tante Gaby, metje Gaby.  Sœur de mon grand-père, de Opa.  Elle est belle, on dit la plus belle.  Elle se fiance.  Le futur se désiste.  Elle tombe amoureuse d’un soldat français pendant 14-18, lui montre où est caché l’argent et les titres de la famille.  Le Français se sert et disparaît.  C’est la ruine, la ruine totale.  Gabrielle est battue comme plâtre par son père et chassée de la maison.  Elle devient alcoolique.  A la mort de son père, son frère, Albert, mon grand-père, l’accueille parfois; elle fait la vaisselle, reçoit quelques sous, jamais trop de peur qu’elle ne les boive.  Les enfants ne savent pas d’où elle vient.  Elle les fascine.  Elle est souvent gaie, parle fort, est ironique, moqueuse.  Elle vient à la maison avec des bonbons dans les poches de son tablier.  Ma mère est sa préférée.  L’histoire du soldat et de la ruine de la famille, la raison pour laquelle metje Gaby fut chassée de la maison vient elle aussi d’être récemment découverte.  Ma mère en pleure. 

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