





alors aujourd’hui comme les choses glissaient, dérapaient, prenaient plus de temps qu’elles n’auraient dû, et jules, si fatigué, tout d’un coup, j’ai mangé plus, que d’habitude. ce goûter, dans ce lieu, ce glacier italien où, jy pense, les murs repeints me faisaient penser à l’appartement de ma tante, elle que plus tard, j’ai même cru voir arriver, mais en chaise roulante, plus jeune et en moins bon état. j’ai pris une glace énorme, celle dont j’avais vraiment envie, et une noisette; et je sentais que je pourrais me mettre à faire ça, manger, des glaces, des glaces, et encore des glaces, et tous les jours. je pensais à f. qui allait au concert ce soir, et je me disais, je me mangerai des glaces tandis qu’il ira au concert habillé comme un … régisseur de théâtre belge. mais f. m’a fait remarquer que ce n’était pas dans nos moyens (la glace tous les jours). il, frédéric, m’avait fait pleurer, avant ça, au matin. non pas m’avait fait pleurer, avait fait quelque chose qui m’a fait pleurer alors que je passe mon temps à faire des choses qui me feraient pleurer si j’étais une autre que moi, si ce n’étaient pas moi qui les faisait. jules résiste bien, s’en sort bien. le soir quand nina a annoncé qu’elle ne viendrait pas demain j’ai décidé qu’on mangerait aussi ses chips à l’ancienne, sa bouteille de… picon. jules a dit tant pis pour nina. j’ai dit oui. il y a pourtant tellement d’expositions que j’ai putain envie de voir. il ne faut plus aller à la bibliothèque le samedi après-midi, et à trois en plus. j’avais pensé que ce serait bien. maintenant voilà je vais continuer de livre le livre d’umberto eco. la mystérieuse … de loana…
sauvée tout de même par un homme, très costaud. mon enfant aussi, je crois, sauvé (ou pas?). sauvés par un homme très costaud qui aurait dû m’achever taillader mettre en pièces et qui ne le fait pas - mon charme - envers et contre le monde qui le lui a commandé pourtant. f. dans ce rêve me trahit. dans ce rêve, eh bien, et pour la première fois de ma vie : le monde entier se retourne contre moi (parce que je ne veux pas participer à une mascarade de relation sexuelle rapport sexuel mise en scène spectaculaire et ridicule comment suis-je arrivée à la dénoncer démontrer démonter, m’y soustraire, soustraire f et mon enfant, car ces salauds, aussi mon bébé, tâchaient de l’inclure, dans le spectacle rince-l’oeil atroce et télévisuel mais en direct, pauvres cons - car ils la voulaient, leur mise en scène, leur spectacle de merde
enfin, je me suis enfuie, je montais dans un ascenseur, ha ha, j’allais occuper l’appartement, où je ferais je ne sais quoi dont je me réjouissais à l’avance. non, je n’ai pas l’habitude d’avoir le monde contre moi, entier. mais je me suis réveillée, ou jules m’a réveillée.
avoir le monder entier contre soi un monde de cons de salauds et être seule à avoir raison, être vraiment la seule à avoir raison. exaltant et fatiguant. le petit bébé, lui par contre, éliminé.
je ne sais plus ce que je voulais dire.
je me suis un petit peu fait draguer au cours de miller mercredi. mais je suis un peu plus jolie cette semaine. je ne sais pas pourquoi. je ne sais plus ce que je voulais dire. au fond, jtrouve que la vie cest de la saloperie.
si on se regarde dans le miroir et on se dit tiens cest ok, évidemment la vie est un peu plus facile. il lui dit je sais pourquoi les gens aiment tes livres tu n’écris que pour toi-même n’est-ce pas, tu n’écris que pour toi-même. il est totalement affolé par ce qu’elle fait, par son travail, ce qu’elle est. tu te fais terriblement plaisir, tu ne penses à personne . elle répond je ne sais pas, oui peut-être. je ne sais plus où j’ai entendu ce dialogue. pour ce qui est de me trouver un peu mieux que dhab dans le miroir c’est totalement incontrôlable, pour ma part, depuis toujours. surprise, à chaque fois. pour le meilleur ou pour le pire.
je suis un miroir. je m’arrache au monde perpétuellement il me semble. je m’arrache au monde. je ne suis pas très attachée à la véracité de mes phrases. pas plus qu’à leur vérité. comme elles me viennent comme elles sonnent comme elles me plaisent. ce que je ne ferais pas pour éviter f, à cause seulement de. parfois, des histoires viennent, non invitées. ex/ j’entends une voix me dire (imaginaire, la voix) fais attention, tu pourrais le perdre. rapport à cette situation où f. sort tout le temps. tout le temps est totalement exagéré, c’est l’histoire qui s’invite, de ça que je parle. ce à quoi je pense : fais attention, tu pourrais le perdre, je sais que ça n’a strictement rien à voir avec ma situation, avec notre situation. mais voilà, cette histoire s’invite, vient se greffer à la situation. cette histoire toute faite et si souvent racontée de par le monde. je ne suis pas claire. j’ai l’impression d’une histoire qui remonte jusqu’à autant en emporte le vent. oui, qu’il l’emporte, le vent. qu’il l’emporte. je crois pourtant que f. ne fait pas suffisamment attention. en vérité, c’est plutôt ça.