lettres de jouissance de simon hantaï (autoportrait d’une exposition en jardinière)

« Poperinge. La maison de mes grands parents, du côté de ma mère. Nous allons loger là un moment. Mes cousins – Jo, Dirk et Roos – sont là. Je ne sais pas pourquoi nous sommes là. Nous sommes réfugiés un moment là. Le lieu était inhabité. Nous travaillons à l’arrière du jardin, à un coin du chemin qui courait tout autour. Je veux replanter une fleur reçue en cadeau. Je ne sais pas du tout de quel côté de l’angle du chemin la mettre. Je la mets d’abord contre le mur du fond, à un endroit où elle recevra le soleil toute l’après-midi, sur un petit promontoire où elle se niche parfaitement, telle la Vierge Marie dans sa grotte


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« Plier une feuille de papier, l’aplatir et écrire là-dessus en continu avec l’encre de Chine,

« Plier une feuille de papier, l’aplatir et écrire là-dessus en continu avec l’encre de Chine, avec les variations décrites dans 1) 2) 3). Déplier ensuite. Apparitions de fissures. Textes dispersés. Coupures n’importe où. Plusieurs pliages sont possibles, du très serré au très troué . [… ] C’est une très ancienne idée. Chaque pliage donne avec le même texte des peintures différentes, et la coupure dans les mots est aussi chaque fois différente» .

( « je me suis crevé les yeux, ou je vois avec une canne blanche d’aveugle…»), prééminence de la vue effacée , diminution qui n’est pas sans entraîner aussi celle de la main ( « Main dans la poche, bête comme les pieds, juste


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Créer ce n’est pas assujettir mais consentir ; non pas saisir, mais se laisser surprendre.

L’œuvre d’Hantaï est une anti-performance.

Son parti pris de faire silence est une protestation contre l’ère des productions exemplaires. Peindre, pour ce peintre, ce n’est ni démontrer, ni se démontrer. Aussi son silence, loin d’être anecdotique, a-t-il la portée d’une initiation, que l’on peut rassembler autour d’un double refus

Premier refus : le refus d’interpréter, le refus du discours-clé, du concept dévoilant, qui serait le garant de l’énigme de l’œuvre. Cette œuvre refuse le “message” et c’est là sans doute une provocation à une époque où l’on place toute œuvre dans le prolongement d’une volonté de dire. Hantaï ne se veut le prophète d’aucune signification. Non pas que son œuvre ne donne pas à penser, mais elle ne saurait se …
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Hantaï, composantes de peinture : toile, peinture

 Je ne me souviens plus du titre de cette œuvre, peut-être tout simplement « Peinture ». Je l’ai prise en photo pour me souvenir que très vite pour Hantaï la toile, le tissu, sera l’objet de sa peinture. L’objet dans sa matérialité, réel. Ce qui paraît évident ici, où c’est le tissu même, dans ses plis et replis, qui est posé sur la toile, comme objet de la peinture, objet sur laquelle de la peinture est posée.

Vues des Tabulas (rouge et bleue), 1980

Les tabulas rouges et bleues, mes toiles préférées de l’exposition. L’émerveillement à chaque fois, la surprise, chaque carré différent et chaque carré suaire, moment d’apparition.

Elles deux ( trois dans cette salle de l’exposition, avec la jaune que je n’ai pas photographiée et beaucoup moins regardée), tellement semblables (dans la structure), si différentes de par les effets que provoque la couleur. Violence généreuse, profuse de la rouge, eau de la bleue.

Mais peut-être la rouge surtout, préférée.…
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Hantaï – Nancy : L’exposition qui n’a pas eu lieu. alors le livre d’une correspondance.

« Simon Hantaï, connu comme un des plus grands peintres français des années 1960 à 1990, avait décidé de ne plus peindre ni exposer. En revanche il lisait des philosophes et entretenait des rapports avec certains, soucieux qu’il était des enjeux de son art. Au fil d’années de conversations et d’un travail commun autour d’un livre de Derrida, Jean-Luc Nancy avait essayé d’ouvrir une voie vers un projet qui n’aurait pas abouti à une « exposition » mais à une mise au jour, à une monstration du travail et de la pensée de Hantaï. Celui-ci en vint à approuver ce projet qui commençait en même temps à pouvoir être pratiquement mis en œuvre. Mais sa disparition, en 2008, suspendit l’entreprise


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le point de capiton de Simon Hantaï

C’est à cette  Madonna del Parto de Piero della Francesca que Simon Hantaï dédie  …del Parto :

Sur un carton d’exposition, il la décrit  dans ces termes :

… del Parto, Tabula 1975
Acrylique sur toile pliée 255 x 320 cm
Parmi les Tables peintes à cette époque, quelques unes de couleur terre. Terre verte, rouge, Pozzoli, terre brûlée et ce caput-mortuum.
Pliée en rectangles, les croisements fixés par des nœuds à l’envers. La face capitonnée mise par terre est peinte. La couleur caput-mortuum rentre dans la toile instantanément. Ne bave pas, souligne les coupes, les échardes et l’étoilement sec et sans séduction. Les nœuds enlevés et dépliés, le capiton s’ouvre en fente partout.
A la Madonna del Parto

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Sans titre

– n’avais-je au fil des ans acquis quelque savoir-faire en matière de remplissage de lave-vaisselle ?

– de lave-vaisselle quand il s’agit du vôtre, je veux bien le croire. mais quid de n’importe quel autre lave-vaisselle?

las. je n’eus plus la force de prononcer un mot de plus.

Simon Hantaï, « s’engendrer soi-même »

 du « se parare » ou « se parere », l’objet dans la refente

[ Comment l’Un fait-il pour être à la fois le plus impersonnel et le moins ? Le plus indifférent à la qualité et la qualité même, sa racine. Reste ultime du trauma.]

L’Un répété des carrés de couleurs de Hantaï, ce pur Un des Tabulas, ou Tables comme il les appelle également, « Tables du Un », reprend, lui ramène, lui restitue, une jouissance qui n’appartient qu’à lui. La substantifique moelle. Et, elle, ce précipité de jouissance, paradoxalement, est ce qui passe à l’universel. Peut être comprise, jouïe, en dehors même de la connaissance du trajet de Hantaï – même s’il faut probablement avoir avec lui …
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Quelle croyance pour l’inconscient?

la troupe d’un autre monde (rêve du 21 au 22 juin)

« A la piscine avec de nombreux amis, des hommes, que je trouve assez séduisants et c’est réciproque. Je nage sous l’eau. Beaucoup de monde. Arrivée d’une drôle de troupe, tribu, qui vit sous une large tente hexagonale, une yourte. Ils s’installent dans le fond de la piscine, ils sont à l’abri de l’eau et continuent de vivre normalement, interdisant l’accès de la tente aux nageurs. Ils prennent beaucoup de place.

– Au réveil, certains indices de la suite du rêve me donneront l’impression qu’il s’agit avec cette troupe de l’inconscient et de ses habitants. –

Panoramique ger

Ils ont un chef, cérémonieusement, servi par tous les autres. On ne …
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Les objets de l’obsessionnel

Conférence clinique sur la névrose obsessionnelle

Philippe La Sagna

26 avril 2007

 

 Je vais parler comme si vous connaissiez bien le cas de l’Homme aux rats, pour examiner avec vous la place des objets dans la névrose obsessionnelle et spécialement de cet objet que l’on désigne comme l’objet a.

Si la psychanalyse a semblé au départ être une stricte pratique de déchiffrage du symptôme et des rêves, elle a peu à peu glissé, spécialement après la 2ème guerre mondiale dans le monde anglo-saxon, vers une étude des relations du sujet à ses objets, et en particulier à ce type d’objet que l’école kleinienne a fait valoir comme les objets partiels.

Derrière cette mise en avant de l’objet il …
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L’hypothèse de l’inconscient est à vérifier dans chaque cure

Le croyant et la dupe

Marie-Françoise De Munck

Le thème de cet atelier sur les manifestations résiduelles n’est pas un thème facile à traiter car le matériel clinique se rassemble essentiellement par ce qui est recueilli dans les travaux sur la clinique de la passe. Face à cette difficulté, j’ai choisi de l’aborder par la question du destin de la «croyance » dans la cure. Je vous propose ce binôme « le croyant et la dupe » en écho à celui qui nous rassemble « le curable et l’incurable ».

La croyance, elle est au départ, elle s’établit à l’entrée en analyse et elle est exigible même.

Il s’agit bien sûr de la croyance dans l’inconscient, la croyance au symptôme. …
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Dépêche-toi lentement

J’ai dit que mon blog c’était l’écriture de l’inhibition et, à considérer tout ce qui est publié ici, on voit combien, à trouver son support, cette inhibition peut être « productrice » (dis-je sans bien sûr juger de la qualité).

Rien, je pense, de ce qui n’est écrit ici, ne l’aurait été s’il n’y avait eu le blog.

Le blog a rendu possible une écriture qui ne l’aurait jamais été autrement.

J’ai souligné qu’il s’agissait avec le blog d’autopublication. Cet « auto » devant largement indiquer pour moi qu’il ne pourrait d’abord s’y agir… excusez-moi du peu, que de jouissance, laquelle n’est d’abord qu’auto, solitaire, autiste, si l’on en suit Lacan ou Miller (et j’en suis).

« Auto » impliquant …
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