journal (des bois)
(ce matin dans le bois, une femme m’a traitée de « grosse merde ». « une claque », a-t-elle ajouté. ça surprend.
je roulais (à vélo) sous la pluie dans un sentier très étroit. je les ai seulement vus, venir vers moi. un couple, me suis-je dit, et l’un de ces chiens tueurs, qui dévorent les enfants; rien de plus, que de banal.
ils se rapprochaient, je m’apprêtais à m’écarter, je faisais attention au chien, je voyais que son propriétaire, l’homme, le tirait sur le côté, est-ce que ce chien attaque les vélos? c’est une question sur laquelle j’ai à peine pris le temps de m’attarder – l’écrire en prend bien plus. l’étroitesse du sentier, la pluie que je ne déteste pourtant pas, leurs parapluies. ça roule. je passe, les yeux froncés probablement, la pluie, l’attention. j’entends la femme hurler, « celle-là alors, on la laisse passer et elle tire la gueule, cette grosse merde. une claque ! » j’ai été si surprise que j’ai crié, désolée
– oh, mais non, mais non, excusez-moi, mais
je me suis retournée, ils s’éloignaient, j’ai hésité à rebrousser chemin, à leur parler
puis, j’ai réalisé que je m’étais tout de même sacrément fait injurier, il pleuvait, j’ai continué ma route, les paroles de cette femme continuant de
c’est très très surprenant.
(stupidement, j’ai pensé que mes excuses, mon ton implorant, les auraient surpris également.)
(par ailleurs, qu’on n’aille surtout pas s’imaginer que j’aie bon caractère, ou que je sois bonasse. cependant, ma réaction, m’a rappelé qq chose du caractère de mon enfance. qq chose qui indistinctement remonte à ma mémoire ces jours-ci.)
et demain, je voudrais