Articles comportant le mot-clé "guerre"
Emergeant de la guerre, un livre que j’ai fait,
[ 2 avril 2008 / 12 décembre 2008 ]
Ne me fermez pas vos portes, fières bibliothèques,
Car ce qui manquait sur vos rayons bien garnis, et dont pourtant vous aviez grand besoin,
je l’apporte
Emergeant de la guerre, un livre que j’ai fait,
Les mots de mon livre ne sont rien, son élan est tout,
Un livre distinct, non relié au reste ni perçu par l’intellect,
Mais ses latences non dites vous passionneront à chaque page.
Walt Whitman, 1867
et (le blog de WW) : http://blogwaltwhitman.blogspot.com/
jean livre sterling
[ 9 juin 2008 / 1 décembre 2008 ]lors de la dernière séance, où j’avais bcp pleuré, l’analyste devant s’absenter m’avait demandé que je l’appelle la semaine suivante tous les matins, à huit heures. était-ce parce que je lui avais dit que j’avais l’impression de n’être pas prise au sérieux, de n’avoir pas été prise au sérieux, ici, par les analystes de paris ? était-ce pour cela ? pour me prouver le contraire ? pour me réengager dans le processus analytique?
ce que cette semaine de « séances téléphoniques » a donné. j’ai du mal à me souvenir.
lors du premier coup de fil, j’avais commencé disant qu’il serait peut-être bon d’interroger pourquoi très vite ça avait été ça : l’analyse ou la mort1. et quel était, quel serait, pourrait être le lien entre la psychanalyse et les camps de la mort, Auschwitz.
des jambes, des corps couchés, alignés. une douche passée par dessus, une douche dont le jet est très fort, qui déplace les chairs – la cellulite.
celui qui manipule la douche qui dit : regardez, ça bouge, ça bouge.
douche : je pense aux camps (jet gaz/eau).
cellulite : je pense à cellule, enfermement, je pense oncle jean.
je dis à l’analyste, au téléphone, « vous ai-je dit que pendant la guerre mes grands-parents ont sauvé une famille juive, cachée dans leur grenier ? » je dis leur nom : Sterling. je dis que c’est le père Sterling qui a appris la peinture à mon père.
en raccrochant, je me demande pourquoi j’ai raconté ça, pourquoi j’ai donné ce nom, « Sterling »?
fatiguée, troublée, dans la volonté de repenser à tout ça, je me recouche ; il est un peu après huit heures. je réalise que j’ai omis de dire qu’ils étaient partis, finalement, les sterling, qu’ils avaient eu peur de mon oncle, jean.
mon oncle jean. peur qu’il les livre aux Allemands.
je me souviens alors d’un rêve fait au cours de l’analyse avec D., où je le payais avec des « livres sterling« . là, tout se précipite dans ma tête (déchainement) :
mon oncle, qui voulais voulait écrire un livre, aurait livré sterling aux allemands, aux camps (« jean livre sterling »). je précise ici que les sterling ont survécu, et que le fils s’est inscrit à l’académie de dessin où mon père était directeur.
alors, écrire, livrer, l’impossible livre; écrire trahir; livrer aux camps de la mort.
après les livres de Imre Kertesz, la seule chose que j’étais parvenue à écrire : « après ce livre ce qui écrit Auschwitz : écrire devient possible. redevient possible »
les jambes – les corps – la douche – la livre de vie, la livre de chair. « ça bouge, ça bouge… »
- avec ça que j’étais arrivée pour ma « demande de passe », des années auparavant, dans cette certitude que le choix d’être analyste, c’était un choix de vie, le choix de vivre ; et puis, bien avant cela, il y avait eu ce dont j’ai déjà parlé ici : j’étais arrivée en analyse à la suite de la lecture du livre de pierre rey, espérant qu’elle débouche sur ça : ou devenir analyste, ou écrire un livre, comme pierre rey, ou me tuer, et me réussir, comme le gros [↩]
non, c’est incohérent
[ 22 décembre 2008 / 16 septembre 2009 ]
monday morning,
je lis un article sur walter benjamin dont je ne sais rien, retenu seulement qu’il a vécu les 2 guerres. au lendemain de la première, écrit sur la pauvreté des choses qui m’intriguent. sur la pauvreté, la technicité, l’évanouissement du savoir.
j’avais eu l’idée d’écrire une lettre. en ces fins d’année, un bilan. plutôt vais-je me faire rattraper par le ménage à faire. mes ongles vernis courent sur le clavier. dans 2 jours, c’est noël. mon fils, tu auras eu une mère que vivre dérangeait. mon fils, tu auras eu une mère qui souvent aura évoqué l’idée d’un suicide familial. toi, ton père et moi. mais ton père, dois-je le dire? mon fils, ton père n’était pas d’accord. mon fils, je te le dis : je ne sais pas pourquoi je suis comme ça, et ça m’embête. ça m’embête d’éventuellement te refiler ça. ma trop grande passion de la mort – ces mots ne sont pas du tout les bons. tandis que tu tonds le gazon en courant dans tous les sens dans l’appartement. je pense que les psychanalystes disent plutôt « pulsion de mort ». j’ai ça fort, chaton. ce n’est peut-être qu’une idée, mais si tu n’avais pas été, je crois que. c’est bien de te le dire. je crois que c’est mieux. c’est une sorte de détail dont tu n’auras ouï dire qu’au travers de ce qui se communique inconsciemment, et alors ça aurait pu être dramatique, mais, un détail que j’ai noté, qui ressortit de la masse, de l’incroyable incohérence et diversité du monde. je me suis souvent réjouie de la diversité, mais ce matin, je m’en sens fatiguée it does not make sense. vraiment, ça me fatigue.
je suis du côté de la perte – je ne m’en vante pas, ce n’est pas de la poésie – de la perte de savoir, de la perte du savoir, ça n’est pas un plus mauvais côté qu’un autre, mais.
or j’y tiens au savoir, mais lui ne tient pas, à moi. je n’ai pas su si c’était névrotique (hystérique) ou si c’était, comment dirais-je « congénital », non, « physique », non… au fond est-ce que ça change quelque chose?
à quoi d’autre tenir qu’au savoir ? il n’est rien d’autre à quoi tenir. à quoi s’accrocher. et aux petites choses de la vie quotidienne. elles vous récupèrent. enfin, le savoir a toutes les apparences d’être ce à quoi on peut tenir ; je ne tiens à rien. à toi, à frédéric – qui by the way aura frisé la maladie mortelle, ce week-end. (il y avait la maladie mortelle, lui l’a frisée.)
toi, tu tiens sans savoir, c’est ce qu’essaye de dire benjamin, walter benjamin. tu es le barbare de benjamin. mais c’est faux. ou c’est incomplet. mais tu es certainement encore dans l’avant quelque chose, d’autre.
tu me demandes d’aller au square, je te l’ai promis hier, allons-y, alonzo.
tu ne vois pas ce que j’entends par « savoir », tu verras petit à petit, tu verrras,
–
nous voilà revenus du square. tu écoutes star wars. je range quelques bibelots.
–
« Il lui est étranger que la caserne à louer, aussi terrible soit-elle comme logement, a créé des rues dans les fenêtres desquelles s’est reflété comme nulle part ailleurs, non seulement la souffrance et le crime mais aussi le soleil du matin et du soir dans une triste grandeur, et que l’enfance du citadin a de tout temps tiré de la cage d’escalier et de l’asphalte des substances aussi indesctructibles que le petit paysan de l’étable et des champs« .1
(non que j’aime cette « triste grandeur », l’expression, mais. il y a quelque chose, et ces escaliers :
de la cage d’escalier de l’asphalte des substances indesctructibles )
« Comment considérer la pauvreté autrement que sous le seul aspect du manque et de ses tristes corollaires, la nécessité soit de le combler, soit de le supporter ? Or, on l’a vu, pour répondre à cette question, il ne suffit pas de « prendre le parti » du pauvre. Il faut bien plutôt rejoinde la pauvreté qui conditionne déjà nos existences et montrer en quoi celle-ci peut être une ressource : un moyen de connaissance, un effort, dont les aspirations et la diversité sont irréductibles à l’aliénation d’une vie soumise à l’économie. »2
- revue lignes n° 11, p. 118, article de antonia birnbaum, « faire avec peu », les moyens pauvres de la technique. [↩]
- Ibid. p. 119. [↩]
nouvelles pièces et hasard des rencontres
[ 23 juin 2009 / 4 juillet 2009 ]- copie d’écran du site en flash de l’exposition LOUIS VUITTON – de l’espace culturel de LOUIS VUITTON – espace qui lui permettra d’ouvrir son magasin également le dimanche ; « écritures silencieuses » (oeuvre de JENNY HOLZER autour de sara guantanamo)
- texte d’une page de révision de connaissances sur la GRANDE GUERRE par hasard vue la veille de la visite de l’exposition (je cherchais l’image d’un tryptique de Georges Grosz, et je suis tombée sur cette image de terre des TRANCHEES :